• Bobo-Dioulasso, le marché. –En mars 1890, le commandant Monteil fait étape à Bobo-Dioulasso, durant sa fameuse expédition de Saint-Louis du Sénégal à Tripoli en passant par le Lac Tchad. Il décrit le marché et ses échanges en ces termes : « Bobo-Dioulasso est un marché important où se tissent des cotonnades célèbres d’une grande finesse de trame en même temps que de grande solidité. Les principales transactions du marché portent sur l’or, la noix de kola et le coton. La noix de kola vient du sud du Ouorodougou et de Gondia ». Pour l’explorateur, le séjour dans cette ville voltaïque réserve quelques déconvenues. Il y est abandonné par la fuite de ses porteurs. Outre ces derniers, il voyage avec une troupe légère, composée d’un adjudant français et de douze tirailleurs sénégalais. Il soupçonne son cuisinier d’être l’organisateur de cette défection. Mais celui disparait à son tour, avant de reparaitre à Ségou, où il raconte une histoire confuse aux autorités militaires françaises, évoquant le massacre par des brigands de toute la mission Monteil, dont il serait le seul survivant. Mais son affabulation ne convainc pas et il est décapité pour désertion. Monteil, qui relate cet épisode, prit connaissance de son issue après son retour en France. Réputé esprit audacieux – il prédit même l’indépendance de l’Indochine dans ses écrits dès le début du XXème siècle -, il ne parait pourtant pas choqué ou même affecté par la sévérité de la sanction pour une faute si vénielle… Cette photographie, localisée au Haut-Sénégal-Niger, se situe chronologiquement entre 1904, création de ce territoire, et 1919, naissance de la colonie de Haute-Volta.
  • Ouagadougou.  Foire au coton. – Le coton joue un rôle fondamental dans l’histoire et l’économie de la Haute-Volta d’hier et du Burkina Faso d’aujourd’hui. Traditionnellement, il est cultivé en marge des activités vivrières, pour répondre aux seuls besoins locaux (habillement, linges rituels et production de bandes tissées utilisées comme monnaie d’échange dans les transactions commerciales). La matière première est égrainée, filée et tissée au village. Les souches utilisées proviennent d’Afrique de l’est, du continent indien et, à partir du XVIIème siècle, d’Amérique à la faveur de la traite transatlantique. Les rendements et le travail consacré à cette culture sont faibles. Mais l’ère coloniale change la donne. D’abord le coton devient une culture de rente, susceptible de procurer des revenus monétaires aux paysans, et sa commercialisation se développe, comme ici au marché d’Ouagadougou. Puis les nouvelles autorités s’en saisissent, l’enjeu étant pour la métropole de s’affranchir de la dépendance au coton américain, en assurant un approvisionnement régulier pour l’industrie textile nationale avec la production voltaïque, comme les Anglais avec leur colonie indienne. Le premier gouverneur de Haute-Volta, Edouard Hesling, entend en faire le moteur de la mise en valeur du territoire. Il rend donc sa culture obligatoire, organisée autour de champs de coton collectifs villageois, à raison de 4 hectares pour 100 habitants ! Cette intense pression porte un temps ses fruits, et la production décolle avant de retomber tandis que la main d’œuvre déserte le territoire pour aller chercher l’embauche sous des cieux plus cléments, et notamment en Gold Coast britannique voisine. Cet échec pourrait avoir contribué au démantèlement de la colonie voltaïque en 1932, considérée alors comme pas viable économiquement. Après la reconstitution de la Haute-Volta en 1947, la culture cotonnière met longtemps à reprendre, tant elle reste honnie des populations. Aujourd’hui, le coton est le produit phare du pays, lequel hésite néanmoins toujours entre les voies antagonistes du bio et de l’OGM. Sources : Schwartz, A., La politique cotonnière du gouverneur Hesling et la dislocation de la colonie de Haute-Volta en 1932, Communication au colloque international « Burkina Faso, cent ans d’histoire, 1895-1995 ».
  • Gaoua, gaillards lobis. – « Les hommes sont simplement habillés d’une ficelle qui leur entoure les hanches ; en équilibre sur l’épaule droite, le casse-tête dont le manche pend contre la poitrine, et sous le bras le carquois de peau. […] Les rapports entre l’indigène et l’Administration perdu ce caractère d’aménité, en grande partie par la faute des Lobi eux-mêmes qui répugnent à payer l’impôt, à fournir des porteurs et des vivres. […] Les militaires continuent à occuper une partie du pays ; on les accuse d’entretenir une « légende lobi » pour justifier leurs services et décrocher des croix. […] La race Lobi, quoique brutale, cruelle, et peu hospitalière, n’en reste pas moins une des plus sympathique de toute l’A.O.F….». Sources photo et citation : Soubrier, J., Savanes et forêts, éditions J. Susse, Paris, 1944.
  • Chez les Lobis, le coin des « Yona », femmes. – La rencontre avec la nudité – partielle ou totale - de certains groupes africains surprend les occidentaux de la fin du XIXème et du début du XXème siècle. Particulièrement celle des femmes, qui n’est pas coutumière dans l’Europe d’alors. Les témoignages sur le sujet, écrits ou photographiques, sont nombreux. Ils mettent parfois en scène, comme ici, une représentation étrange à force de contrastes, où le colonisateur se montre très habillé aux côtés d’Africains dévêtus. Ce genre de tableau semble à la fois flatter le gout de l’exotisme des visiteurs et justifier implicitement l’ambition civilisatrice –au sens normatif- de l’action coloniale… L’écrivain Jacques Soubrier, auteur de romans pour les jeunes et de récits voyages, raconte ainsi sa rencontre avec les tribus Lobis les jours de marché à Gaoua lors d’un périple africain : « Les femmes n’ont pour tout costume que la ceinture de ficelles, en brin de « bemwos », dont les extrémités leur pendent jusqu’aux genoux. Les femmes mariées portent, en outre, comme chez les Bobos, deux bouquets de feuilles, qu’elles s’appliquent avec beaucoup de pudeur lorsqu’elles se baissent. La plupart ont les lèvres déformées par l’affreux labret de quartz, de fer, d’os ou de bois, et des scarifications en étoile leur ornent le nombril. Leurs traits sont en général assez fins et l’habitude, commune à toutes les femmes noires, de porter les fardeaux sur la tête donne à leur démarche et à leur port l’élégance et la noblesse que l’on remarque, pour la même raison, chez nos Arlésiennes » (1). Carte postale signée « Cliché Mission d’Art Colonial ». Source : Soubrier, Jacques, Savanes et Forêts, Paris, J. Susse, 1944.
  • Un jeune Mossi habillé à la mode de la Gold Coast. Photo Agence économique de l’AOF. – La force de travail des Mossi suscite la convoitise des différentes entreprises coloniales dès le début du XXème siècle. Grâce à leur forte cohésion sociale et politique, les royaumes Mossi ont en effet résisté, depuis leur formation au milieu du XIème siècle jusqu’au XVIIème siècle, à la plupart des incursions et notamment à la conquête islamique. Ce faisant, la région n’a pas eu à souffrir de la traite d’esclaves qui dépeuplait l’Afrique à cette époque.  Elle est devenue le seul réservoir de main d’œuvre conséquent de toute l’Afrique de l’Ouest, avec une population de l’ordre de 3 millions d’habitants dans un continent essentiellement sous peuplé. A coup d’impôt de capitation, de travail forcé et d’enrôlement dans les troupes de tirailleurs sénégalais, la France exploite intensivement cette précieuse ressource. Le développement de la colonie de Haute-Volta engagé par son premier gouverneur Edouard Hesling, mobilise massivement les populations, de gré mais surtout de force. Les recours aux travailleurs voltaïques pour des usages extérieurs à la colonie elle-même se multiplient : dans les années 1920-1930, près de 25 000 Mossi vont aller construire le chemin de fer entre Thiès et le fleuve Niger –Sénégal et Soudan- et 43 000 celui de Côte d’Ivoire.  Des dizaines de milliers d’entre eux travaillent déjà dans les forêts et les plantations naissantes du voisin ivoirien. Mais la France doit lutter pour conserver cette main d’œuvre au service de son empire. Les conditions de travail, de rémunération et d’imposition sont en effet bien plus favorables dans la colonie britannique voisine de la Gold Coast.  Les trois quarts de l’émigration Mossi prend ainsi cette direction soit  55 000 à 60 000 travailleurs en1932.
  • Haute-Volta, réfection des routes. Les puissances coloniales en général, et la France en particulier, aiment à s’enorgueillir des investissements publics réalisés dans leurs empires respectifs. Actualités cinématographiques, reportages et ouvrages de commande viennent attester de la « mission civilisatrice » et de l’effort national pour porter le progrès jusqu’au fond des possessions. Mais la réalité est souvent différente. La conquête et le développement des colonies surviennent à une époque où les infrastructures des régions métropolitaines doivent être multipliées et modernisées pour répondre à la croissance de l’activité économique. Les moyens dévolus aux colonies sont le plus souvent dérisoires : « ni un camion à benne,  ni un rouleau à vapeur. Rien que des nègres et des négresses […] Au Soudan, en Haute-Volta, à la Côte d’Ivoire, dans toute la pléiade, on compte cinquante mille kilomètres de routes. Tous les matériaux qui ont servi à les faire ont été portés sur la tête du nègre ! », note Albert Londres à l’issue d’un voyage dans la région au début du XXème siècle. Sources : Londres, Albert, Terre d’ébène, Paris, Albin Michel, 1929.
  • Pont sur la Leraba. Affluent du fleuve Comoé,  cette rivière délimite par endroit la frontière entre la Haute-Volta et la Côte d’Ivoire. Elle doit être franchie pour aller d’Ouangolodougou à Niangoloko, sur la route qui permet de gagner la Haute-Volta depuis la Côte d’Ivoire. Ce pont sommaire était donc un passage obligé pour les voyageurs se rendant ou venant au port d’Abidjan, la fenêtre maritime de la colonie voltaïque. Faute de voies navigables suffisantes (les cours d’eau n’étaient utilisés que sur des tronçons et de manières saisonnières) et en attendant l’arrivée tardive du chemin de fer (la ligne d’Abidjan ne devait atteindre Bobo-Dioulasso qu’en 1932 et Ouagadougou en 1954), les infrastructures routières ont été développées assez tôt en Haute-Volta. - « Privée de débouchés naturels et de voies ferrées, la Haute-Volta est, par contre, sillonnée d’admirables routes. Beaucoup d’autos la parcourent. Elles assurent la vie du pays. Le gouvernement en a, pour son compte, une soixantaine, postales et autres ; c’est un véritable parc d’armée. Les autos, et non le chemin de fer, ici comme ailleurs, sont l’avenir » (1). Sources : (1) Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Bobo-Dioulasso, une vue du quartier indigène. - « J’arrivais à Bobo-Dioulasso. Ce n’était pas une petite résidence campée dans la brousse. Bobo-Dioulasso est un carrefour de l’Afrique nouant le Soudan, la Haute-Volta et la Côte-d’Ivoire. Vieux réduit nègre, où dans un étonnant quartier les rues ne sont pas devant les maisons, mais à l’intérieur. Elles passent de la cuisine de l’un à la case à coucher de l’autre. Les gens ne seraient chez eux qu’à leur fenêtre, s’il y avait des fenêtres ! Cette conception urbaine est magnifique. Les époux n’ont plus à se poser la triste question : Est-ce que l’on sort ? Est-ce que l’on rentre ? On est à la fois sorti et rentré, dehors et chez soi, et quoique l’on passe toutes ses nuits sur la voie publique, on ne découche jamais ! ». Sources : Londres, Albert, Terre d’ébène, Paris, Albin Michel, 1929.
  • Le Morko-Naba du Mossi. – « Hier, à Ouagadougou, j’ai été rendre visite au Moro-Naba, le roi de tout le pays Mossi. Il règne sur deux à trois millions de sujets et ses ancêtres furent en rapport avec les Portugais. M. Delafosse a même pu établir la chronologie des rois Mossi jusqu’à l’an mil. Le roi m’attend sur la porte de son palais, entouré de sa cour. Il est obèse ; une vraie outre noire, grasse ; l’air sensuel, féroce et malin. Barbiche, joues énormes. C’est bien le dernier roi nègre, celui de mes livres d’enfant. Il porte une énorme couronne d’or, une robe de velours violet soutachée d’or, et rafraîchit ses lourdes lèvres violacées d’une petite langue de carmin qui égaye de sa couleur tout le visage. Il me présente ses ministres, ses scribes, ses eunuques, ses pages, très beaux et vêtus de robes, coiffés en cimier, comme des femmes, comme elles guêtrés de jambières de cuivre de vingt centimètres de haut, parés de lourds anneaux de cuivre rose, d’une tonalité merveilleuse sur la peau nue. […] J’offre au Moro-Naba un bracelet d’émeraudes, acheté à Paris dans une de ces boutiques de faux à « tout pour cent francs… » (1). - Il doit s’agir du Mogho Naaba Koom II (1889 – 1942), l'arrière grand-père du Mogho Naaba actuel, qui régna du 27 février 1905 à sa mort, le 12 mars 1942. Il avait choisi pour devise « Que l'eau abonde pour tous ». Il repose, ainsi que sa femme, au centre de la place qui porte son nom devant la gare ferroviaire de Ouagadougou, sous la masse d'une statue métallique de 6 mètres de haut représentant une femme mossi stylisée offrant l'eau de bienvenue à un hôte invisible. Mogho Naaba Koom II s’était rallié à la France Libre dès le 22 juin 1940, alors que Paul Morand, dont on sent percer le dédain dans les lignes que lui a consacrées, sera nommé ambassadeur de France en Roumanie puis en Suisse par Vichy. Source : (1) Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Groupe d’administrateurs voltaïques assistant à l’une des premières fêtes de l’indépendance,  au tout début des années 1960 à Ouagadougou. – Le Burkina Faso célèbre officiellement le cinquantenaire de son indépendance le 11 décembre 2010 à Bobo-Dioulasso. Pourtant la date du 11 décembre 1960 ne correspond à aucun événement particulier en Haute-Volta (nom que porta le pays jusqu’à 1983). L’indépendance a été proclamée le 5 août 1960, par le président Maurice Yaméogo. Et s’il s’est bien passé quelque chose un 11 décembre dans l’histoire de l’actuel Burkina Faso, ce n’était pas en 1960 mais en 1958, voilà 52 ans : ce jour-là, la colonie devint une république aux pouvoirs limités, au sein de la Communauté française. Mais alors pourquoi donc déplacer ainsi la fête de l’indépendance et commémorer cette année le cinquantenaire d’un jour où il ne s’est rien passé de particulier dans le pays fraîchement indépendant ? Pour plusieurs raisons : D’une part la date du 5 août ne convenait plus. Elle est trop proche de celle du 4 août, anniversaire de la prise du pouvoir par le populaire capitaine Thomas Sankara en 1983, lequel sera liquidé quatre ans plus tard par des hommes à la solde de l’actuel président Compaoré. Il convient donc d’oublier toutes traces calendaires de cet embarrassant passé. D’autre part, la date du 11 décembre tombe très bien : elle permet de disperser opportunément les Burkinabè avant le 13 décembre, à la faveur d’une semaine fériée qui vide les écoles, les administrations, les universités. Cette démobilisation vise à éviter que la population n’envahisse les rues ce jour-là, pour crier sa colère pour l’assassinat en 1998 du journaliste Norbert Zongo. L’homme de presse, qui dénonçait les crimes commis dans l’entourage du pouvoir, avait été exécuté avec ses compagnons de voyage, par des membres de la garde présidentielle. Les faits, établis par des enquêtes indépendantes, n’ont donné lieu à aucune sanction. Voilà comment deux assassinats politiques bouleversent aujourd’hui la vérité des dates historiques burkinabè.
  • Bobo-Dioulasso, centre de la maladie du sommeil. - La trypanosomiase, communément appelée maladie du sommeil, est due à un petit parasite, le trypanosome, découvert en 1901 par des chercheurs anglais en Gambie, et transmis par la mouche tsé-tsé. La maladie endémique en Afrique centrale est signalée dès le milieu du XIX éme siècle par un compagnon de Savorgnan de Brazza. La conquête coloniale et la circulation des hommes qu’elle entraîne, déclenchent une épidémie fulgurante qui dévaste la région et s’étend, une décennie plus tard, à l’Afrique occidentale. Pour lutter contre ce fléau terriblement meurtrier, le docteur Eugène Jamot (1879-1937) met au point une méthode fondée sur la mobilité des équipes médicales, qui vont à la rencontre des malades dans les villages. Malgré d’indéniables résultats, Jamot, qui dérange la hiérarchie sanitaire coloniale, est évincé 1935. La flambée épidémique qui suis le démantèlement de son organisation de lutte, inquiète les autorités administratives, et le ministre des colonies crée le Service général autonome de la maladie du sommeil en AOF et au Togo. Gaston Muraz, un disciple de Jamot, est nommé à la tête de ce service qu’il installe à Bobo-Dioulasso, située alors en Haute Côte d’Ivoire. En 1945, la structure change de nom et devient Service général d’hygiène mobile et de prophylaxie, avant de devenir en 1956, trois après le départ de son fondateur, le Centre Muraz. Il existe et fonctionne toujours aujourd’hui et connait même depuis quelques années un regain d’activité scientifique.
  • Gaoua, passage du bac de Nabéré (route Gaoua-Bobo).  « Privée de débouchés naturels et de voies ferrées, la Haute-Volta est, par contre, sillonnée d'admirables routes. Beaucoup d'autos la parcourent. Elles assurent la  vie du pays. Le gouvernent en a, pour son compte, une soixantaine, postales et autres; c'est un véritable parc d'armée. Les autos, et non le chemin de fer, ici comme ailleurs, sont l'avenir ». Source : Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Trois fillettes Mossis. – « Dans la famille mossi, patriarcale et agnatique, la femme n’a pas, en ce qui concerne la libre disposition d’elle-même, d’existence juridique propre ; jamais on n’a songé à la considérer comme une « personne », pouvant avoir une volonté distincte de celle du chef de famille. […] le plus souvent, la jeune fille elle-même ne pense pas qu’il pourrait en être autrement. […] Les épouses étant choses qui ne s’achètent pas, mais se donnent, le Mossi qui désire se marier doit provoquer la reconnaissance d’un possesseur de filles par de nombreux cadeaux, des prévenances sans fin, de multiples services rendus » (1). Il est intéressant de noter que ces propos sombres et cette lugubre photo – une carte postale éditée par la « Mission d’Ouagadougou » dans le premier tiers du Xxème siècle - émanent d’une même source : les autorités religieuses de Haute-Volta. Dans leur volonté de christianiser, elles sont engagées, ici comme ailleurs, dans une véritable croisade contre la famille traditionnelle et la polygamie, quitte à prendre quelques libertés avec les faits : « Dans la famille païenne, l’affection conjugale est nulle. […] Cause d’immoralité, la polygamie est aussi cause de dépopulation : ces jeunes femmes livrées à de vieux polygames sont souvent stériles, ou ont très peu d’enfants. […] En outre, cet accaparement des femmes par un petit nombre d’individus crée un réel déséquilibre dans la population, et nombre de jeune gens qui ne peuvent trouver à se marier avant l’âge de 30 ou 40 ans émigrent en Gold Coast ou dans les colonies voisines » (1). En réalité, il semble que l’émigration des travailleurs mossis obéissait avant la seconde guerre mondiale à deux logiques identifiées : vers la Gold Coast, pour éviter l’exorbitant impôt de capitation en vigueur dans les colonies françaises, et vers le reste de l’AOF au gré d’une migration de travail dûment organisée par les grands acteurs économiques et l’administration (construction de chemins de fer, agriculture en Côte d’Ivoire). La région mossi représentait en effet alors le plus gros réservoir de main-d’œuvre de cette partie de l’empire colonial français. Sources (1) :Thevenoud, Mgr Joanny, Dans la boucle du Niger, Namur, éditions Grands Lacs, 1938.
  • Palais du Gouverneur à Ouagadougou. – « Ô nuits de Ouagadougou ! Je logeais dans un palais, comme tout le monde, l’un de ces palais en boue toute neuve. Je me serais gardé d’envoyer la photographie de mon domicile à mes amis, ils auraient cru que j’avais fait fortune dans le coton ou le beurre de karité. Ce n’était pas une maison de passage, un caravansérail, pollué, mal tenu [...] Je rentrais pour me coucher. Immédiatement, je comprenais ce que pouvait ressentir un poulet de grain que l’on mettait au four. Comme l’éponge boit l’eau, la boue boit la chaleur. Mes murs avaient bu toute la journée. Saturés, ils se dégageaient à l’intérieur de mon domicile. Bah ! disais-je, à Paris aussi il est un harmattan ! Et je me couchais dans le kapok. Mais voilà que tout s’agitait entre la boue du plafond et la boue du plancher ; le grand tournoi de chauve-souris commençait. » Source : Londres, Albert, Terre d’ébène, Paris, Albin Michel, 1929.
  • Naba (chef) de Canton entouré de ses pages. – « Avant le déjeuner, à Ouaygouya, où nous fîrmes étape, je suis allé voir le Naba ; c’est le roi du pays Mossinord ; ce Naba est en rivalité avec son confrère du sud, le Moro-Naba, roi de Ouagadougou. Sans nous, ces tyranneaux auraient vidé depuis longtemps leur querelle par les armes. Celui-ci ne parle pas français ; il est magnifique ; vrai Sarrasin de légende, haut de deux mètres, drapé dans une belle robe de soie blanche, tout enturbanné de blanc, portant avec une agressive dignité un ventre énorme, une dizaine de gros sachets magiques rouges pendus autour du cou. On le dit riche et il reçoit très poliment mes dons, avec un parfait mépris. [...] Ce Naba me fait penser aux anciens rois nègres, aux roitelets du Sénégal du XVIIè ou du XVIIIè siècle. N’est-il pas pareil à ce « petit Brac » que décrit ainsi Labat : « Tout l’habit et le baudrier étaient parsemés de gris-gris enveloppés fort proprement dans du drap écarlate, du maroquin rouge ou des peaux de bêtes sauvages. » (1). Paul Morand, qui raconte sa rencontre avec les autorités traditionnelles de Haute-Volta à l’occasion d’un périple à travers l’AOF à la fin des années 1920, se méprend sur le rôle stabilisateur de la France au Mossi. Contrairement à ce qu’il croit, les royaumes du Mossi ont une organisation politique pérenne. C’est à elle qu’on attribue le fait qu’ils aient résisté à toutes les incursions, y compris à la conquête islamique, depuis leur formation au XIIè siècle et jusqu’au début des avancées occidentales au XVIIIè siècle. Ils ont ainsi échappé à la traite négrière, et constituent de ce fait, un formidable réservoir de main d’œuvre auquel le colonisateur fera systématiquement appel. Par ailleurs, Paul Morand convoque un peu hâtivement Jean-Baptiste Labat, l’auteur de Nouvelle relation de l’Afrique occidentale, pour sa description des roitelets du Sénégal. On sait – et cela avait déjà été publié lorsque Morand a écrit ces lignes – que l’ecclésiastique n’a jamais mit les pieds en Afrique, et s’inspirait dans cet ouvrage des mémoires d’un administrateur colonial. Source : (1) Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Chez les Lobis, groupe de femmes. – « Les femmes [des tribus Lobis rencontrées par l’auteur les jours de marché à Gaoua] n’ont pour tout costume que la ceinture de ficelles, en brin de « bemwos », dont les extrémités leur pendent jusqu’aux genoux. Les femmes mariées portent, en outre, comme chez les Bobos, deux bouquets de feuilles, qu’elles s’appliquent avec beaucoup de pudeur lorsqu’elles se baissent. La plupart ont les lèvres déformées par l’affreux labret de quartz, de fer, d’os ou de bois, et des scarifications en étoile leur ornent le nombril. Leurs traits sont en général assez fins et l’habitude, commune à toutes les femmes noires, de porter les fardeaux sur la tête donne à leur démarche et à leur port l’élégance et la noblesse que l’on remarque, pour la même raison, chez nos Arlésiennes » (1). Carte postale signée « Cliché Mission d’Art Colonial ». Source : Soubrier, Jacques, Savanes et Forêts, Paris, J. Susse, 1944.
  • Ouagadougou, défilé, fête de l’indépendance, au début des années 1960 (photo publiée courant 1963). – Depuis quelques années, le Burkina Faso ne fête plus son indépendance ! La date du 5 août 1960, jour où le pays - alors Haute-Volta - s’affranchissait de la tutelle coloniale et accédait à la souveraineté internationale, a été effacée des agendas officiels. Désormais, c’est le 11 décembre (jour où la colonie devint en 1958 une république aux pouvoirs limités, au sein de la Communauté française) qui est promu fête nationale. Mais officiellement, c’est bien l’indépendance que l’on commémore ce jour-là, et selon la presse burkinabè, les moyens engagés par l’Etat pour le 49ème anniversaire (du 11 décembre 1960 donc, jour où il ne s’est rien passé de particulier dans le pays fraîchement indépendant) sont considérables. Mais pourquoi échafauder un tel tour de passe-passe dans le calendrier historique ? Pour plusieurs raisons : D’une part la date du 5 août ne convenait plus. Elle est trop proche de celle du 4 août, anniversaire de la prise du pouvoir par le populaire capitaine Thomas Sankara en 1983, lequel sera liquidé quatre ans plus tard par des hommes à la solde de l’actuel président Compaoré. Il convient donc d’oublier toutes traces calendaires de cet embarrassant passé. D’autre part, la date du 11 décembre tombe très bien : elle permet de disperser opportunément les Burkinabè avant le 13 décembre, à la faveur d’une semaine fériée qui vide les écoles, les administrations, les universités. Cette démobilisation vise à éviter que la population n’envahisse les rues ce jour-là, pour crier sa colère pour l’assassinat en 1998 du journaliste Norbert Zongo. L’homme de presse, qui dénonçait les crimes commis dans l’entourage du pouvoir, avait été exécuté avec ses compagnons de voyage, par des membres de la garde présidentielle. Les faits, établis par des enquêtes indépendantes, n’ont donné lieu à aucune sanction. Voilà comment deux assassinats politiques bouleversent aujourd’hui la vérité des dates historiques burkinabè.
  • Aérodrome de Bobo-Dioulasso. – Le terrain d’aviation de la deuxième ville de Haute-Volta (redevenue une colonie à part entière en 1947), se développe au lendemain de la seconde guerre mondiale.  La compagnie aérienne Air France déploie en effet, en deux ans seulement après la fin des hostilités, des lignes intérieures à l’Afrique couvrant plus de 30 000 km. Ainsi Bobo-Dioulasso devient l’escale d’une des trois lignes au long cours assurées hebdomadairement, celle qui joint Dakar à Brazzaville via Bamako, Bobo-Dioulasso, Ouagadougou, Gao, Niamey, Zinder, Kano, Fort-Lamy, Fort-Archambault, Bangui, Coquilhatville (devenue Mbandaka en RDC de nos jours).  L’aérodrome de Bobo-Dioulasso est également escale d’une des deux lignes circulaires bi-hebdomadaires de la compagnie nationale, celle qui part de Dakar et dessert Kayes, Bamako, Bobo-Dioulasso, Abidjan, Robertsfield (aéroport de Monrovia au Libéria), Freetown, Conakry et retour. Air France emploie sur ces lignes des DC-3 – comme celui que l’on aperçoit sur la photo -, réservant les prestigieux Laté 631 – des hydravions à six moteurs ! - à la ligne France-Antilles dont Dakar est devenue la principale escale de transit. A cette époque, le terrain d’aviation de Bobo-Dioulasso, situé à 2 km de la ville, dispose d’une piste asphaltée de  1500 X 50 m., d’une bande de terre battue de 1150 X 50 m., d’une radio, d’une gonio et d’un avitaillement en essence. Ouagadougou, la capitale de la colonie n’a alors qu’une piste d’atterrissage de 900 X 50 m. en latérite cylindrée. De nos jours, l’aéroport international de Bobo-Dioulasso (DFOO pour l’OACI), possède la piste la plus longue (3300 m.) de toute l’Afrique de l’Ouest, après celle de Dakar. Sources : Guid’AOF, Dakar, Agence Havas AOF, 1948.
  • Bobo-Dioulasso, panorama. – « J’arrivais à Bobo-Dioulasso. Ce n’était pas une petite résidence campée dans la brousse. Bobo-Dioulasso est un carrefour de l’Afrique nouant le Soudan, la Haute-Volta et la Côte-d’Ivoire. Vieux réduit nègre, où dans un étonnant quartier les rues ne sont pas devant les maisons, mais à l’intérieur. Elles passent de la cuisine de l’un à la case à coucher de l’autre. Les gens ne seraient chez eux qu’à leur fenêtre, s’il y avait des fenêtres ! Cette conception urbaine est magnifique. Les époux n’ont plus à se poser la triste question : Est-ce que l’on sort ? Est-ce que l’on rentre ? On est à la fois sorti et rentré, dehors et chez soi, et quoique l’on passe toutes ses nuits sur la voie publique, on ne découche jamais ! ».  Sources : Londres, Albert, Terre d’ébène, Paris, Albin Michel, 1929.
  • Ouagadougou, entrée de la ville. – « Ouagadougou ! [...] Les hardis bâtisseurs à qui nous la devons ont supposé qu’il y aurait cent mille habitants, un jour, à Ouagadougou. Deux cent mille, peut être ? Le Français voit petit ? En France, certainement ; en Afrique, il se rattrape. Ce n’est pas une ville, c’est un champ de manœuvres. [...] C’est là-dedans que vous devez circuler. Quand je dis que l’on circule à Ouagadougou, je me moque de vous. Trois-cents Européens l’habitent, m’a-t-on dit. Où étaient-ils ? Plus large, plus longue que les Champs-Élysées, une allée coupe en deux la brousse brûlante ». Source : Londres, Albert, Terre d’ébène, Paris, Albin Michel, 1929.
  • Le Mogho-Naba, Chef de tous les Mossis et un serviteur. Carte éditée par la Mission d’Ouagadougou vers 1920.  – « Hier, à Ouagadougou, j’ai été rendre visite au Moro-Naba, le roi de tout le pays Mossi. Il règne sur deux à trois millions de sujets et ses ancêtres furent en rapport avec les Portugais. M. Delafosse a même pu établir la chronologie des rois Mossi jusqu’à l’an mil. Le roi m’attend sur la porte de son palais, entouré de sa cour. Il est obèse ; une vraie outre noire, grasse ; l’air sensuel, féroce et malin. Barbiche, joues énormes. C’est bien le dernier roi nègre, celui de mes livres d’enfant. Il porte une énorme couronne d’or, une robe de velours violet soutachée d’or, et rafraîchit ses lourdes lèvres violacées d’une petite langue de carmin qui égaye de sa couleur tout le visage. Il me présente ses ministres, ses scribes, ses eunuques, ses pages, très beaux et vêtus de robes, coiffés en cimier, comme des femmes, comme elles guêtrés de jambières de cuivre de vingt centimètres de haut, parés de lourds anneaux de cuivre rose, d’une tonalité merveilleuse sur la peau nue. […] J’offre au Moro-Naba un bracelet d’émeraudes, acheté à Paris dans une de ces boutiques de faux à « tout pour cent francs… » (1). - Il doit s’agir du Mogho Naaba Koom II (1889 – 1942), l'arrière grand-père du Mogho Naaba actuel, qui régna du 27 février 1905 à sa mort, le 12 mars 1942. Il avait choisi pour devise « Que l'eau abonde pour tous ». Il repose, ainsi que sa femme, au centre de la place qui porte son nom devant la gare ferroviaire de Ouagadougou, sous la masse d'une statue métallique de 6 mètres de haut représentant une femme mossi stylisée offrant l'eau de bienvenue à un hôte invisible. Mogho Naaba Koom II s’était rallié à la France Libre dès le 22 juin 1940, alors que Paul Morand, dont on sent percer le dédain dans les lignes que lui a consacrées, sera nommé ambassadeur de France en Roumanie puis en Suisse par Vichy. Source : (1) Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Bobo-Dioulasso, la mosquée. – La construction de cet édifice, tout de banco et hérissé de bois, a débuté en 1894 sous la direction de l’Almany Sakidi Sanou. Ce religieux avait été sollicité, quelques années auparavant, par le roi de Sya pour l’aider à repousser l’offensive de Tiéba Traoré, dit « Tiéba le Grand », souverain du royaume du Kénédougou dont la capitale était Sikasso. Le religieux avait négocié, en cas de victoire sur les assaillants, la construction d’une mosquée. L’avance de Tiéba fut finalement stoppée à Bama, à une trentaine de kilomètres de Sya… Le royaume du Kénédougou, à la tête duquel avait succédé Babemba Traoré, le frère de Tiéba, dès 1893, fut conquis par les troupes françaises en 1898. Le roi, préférant la mort à l’humiliation, se suicida. Sakidi Sanou, avait quant à lui succombé l’année précédente à la violence coloniale, assassiné par les Français, comme de nombreuses personnalités islamiques de la région.
  • Ouagadougou, la direction des PTT. – « Ô nuits de Ouagadougou ! Je logeais dans un palais, comme tout le monde, l’un de ces palais en boue toute neuve. Je me serais gardé d’envoyer la photographie de mon domicile à mes amis, ils auraient cru que j’avais fait fortune dans le coton ou le beurre de karité. Ce n’était pas une maison de passage, un caravansérail, pollué, mal tenu [...] Je rentrais pour me coucher. Immédiatement, je comprenais ce que pouvait ressentir un poulet de grain que l’on mettait au four. Comme l’éponge boit l’eau, la boue boit la chaleur. Mes murs avaient bu toute la journée. Saturés, ils se dégageaient à l’intérieur de mon domicile. Bah ! disais-je, à Paris aussi il est un harmattan ! Et je me couchais dans le kapok. Mais voilà que tout s’agitait entre la boue du plafond et la boue du plancher ; le grand tournoi de chauve-souris commençait. » Source :  Londres, Albert, Terre d’ébène, Paris, Albin Michel, 1929.
  • Banfora, Tam-tam. – « A Banfora, voici des ananas, des bananes, des fruits. Je pensais m’y arrêter, car on m’avais beaucoup vanté les exhibitions obscènes des habitants, mais quand je demande qu’on nous organise le « tam-tam coït », l’interprète m’explique qu’il faut convoquer des gens des villages voisins et que cela exigerait du temps – deux ou trois jours. Sans son tam-tam, Banfora perd à mes yeux tout intérêt et nous repartons après la sieste ». Source : Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Ouagadougou, groupe de petits élèves de la classe de français. – « La première caravane de Sœurs Blanche arrivait au Mossi, le 3 décembre 1912. [...] Ainsi fut fondée, en 1921, l’école cléricale. [...] Presque tous ses élèves sont des enfants de chrétiens de Ouagadougou (quelques exceptions sont faites pour des enfants de païens). Cependant les succursales et les postes avoisinants envoient aussi leurs garçonnets. [...] Ces enfants nous arrivent vers 6, 7 et 8 ans ; en principe, ils font 5 années de primaire ; en pratique c’est six ans pour beaucoup. Notre école est donc partagée en cinq cours. Une Sœur est chargée de la direction de l’école ; une autre de la première classe. [...] Débutant jeunes à l’école, doués d’une bonne mémoire, nos enfants apprennent vite à lire et leur prononciation est bonne, sauf pour certains sons : S et Ch, E et è, J et Z que les indigènes confondent facilement. [...] Quand ils nous arrivent, ce sont de petits sauvageons au regard apeuré, au geste craintif. Ils connaissent les Pères mais non la Sœur. Pendant quelques jours, ils salueront d’un gentil « Bonjour, mon père ». L’un deux imagina cette définition : « Une Soeur, c’est un père sans barbe ». » Source : Thevenoud, Mgr Joanny, Dans la boucle du Niger, Namur, éditions Grands Lacs, 1938.
  • Bobo-Dioulasso, institut de la Trypanosomiase. - La trypanosomiase, ou maladie du sommeil, est due à un petit parasite, le trypanosome, découvert en 1901 par des chercheurs anglais en Gambie, et transmis par la mouche tsé-tsé. La maladie endémique en Afrique centrale est signalée dès le milieu du XIX éme siècle par un compagnon de Savorgnan de Brazza. La conquête coloniale et la circulation des hommes qu’elle entraîne, déclenchent une épidémie fulgurante qui dévaste la région et s’étend, une décennie plus tard, à l’Afrique occidentale. Pour lutter contre ce fléau terriblement meurtrier, le docteur Eugène Jamot (1879-1937) met au point une méthode fondée sur la mobilité des équipes médicales, qui vont à la rencontre des malades dans les villages. Malgré d’indéniables résultats, Jamot, qui dérange la hiérarchie sanitaire coloniale, est évincé 1935. La flambée épidémique qui suis le démantèlement de son organisation de lutte, inquiète les autorités administratives, et le ministre des colonies crée le Service général autonome de la maladie du sommeil en AOF et au Togo. Gaston Muraz, un disciple de Jamot, est nommé à la tête de ce service qu’il installe à Bobo-Dioulasso, située alors en Haute Côte d’Ivoire. En 1945, la structure change de nom et devient Service général d’hygiène mobile et de prophylaxie, avant de devenir en 1956, trois après le départ de son fondateur, le Centre Muraz qui existe et fonctionne encore aujourd’hui.
  • Ouagadougou, le marché, vers 1950. – Il s’agit du marché central Rood Woko, peu après sa construction. Le nom Rood Woko est composé de deux mots qui signifient respectivement en mooré « fréquenter » et « long », lesquels, mis ensemble, évoquent un marché animé quotidiennement, par opposition à d’autres qui sont périodiques. Agrandi et modernisé en 1983, ce marché a été partiellement détruit dans un incendie le 27 mai 2003, et fermé. Officiellement, le sinistre est imputé à un court-circuit, mais le marché se situe dans une zone qui était alors en cours de démolition, dans le cadre de l’opération « Zaka » destinée à créer un centre ville « moderne » après avoir déplacé les anciens occupants vers la grande périphérie de la capitale… Après des années atermoiements, d’annonces contradictoires, et de tensions parfois violentes entre autorités municipales et commerçants, les travaux de réhabilitation de l’édifice ont débuté le 27 août 2007, 51 mois jour pour jour après l’incendie.
  • Quartier indigène de Bobo-Dioulasso. – Il s’agit d’un cliché de l’Agence économique des colonies qui situe la scène en Côte d’Ivoire. Cela signifie que la scène se situe dans l’intervalle entre 1932 et 1947, durant lequel la colonie de Haute-Volta a été intégrée aux colonies adjacentes. « Bobo-Dioulasso est une des ville les plus importante de la Côte d’Ivoire et forme la tête de ligne actuelle du chemin de fer qui remontera plus tard jusqu’à Ouagadougou… » (1). « Bobo est un gros centre cosmopolite : plus de 10 000 indigènes de toutes races s’y sont donné rendez-vous (Malinké, Bambara, Dioula, Mossi, Sia et Bobo). La gare domine la cité où émergent de-ci de-là quelques minarets. En sortant, nous voyons d’immenses entrepôts qui témoignent de l’activité commerciale de cette cité ; puis de larges avenues descendent en patte d’oie vers le centre de la ville, celle de droite nous conduit à la place de l’Etoile, à quelques mètre de laquelle nous apercevons les bâtiments de la mission des Pères Blancs » (2). « A Bobodioulasso, où nous couchons, nous trouvons la vraie capitale économique de la Haute-Volta. La ville est riche et se développe » (3). Sources : (1) Soubrier, J., Savanes et forêts, éditions J. Susse, Paris, 1944. (2) Paternot, Marcel, Lumière sur la Volta – Chez les Dagari, Lyon, Editions de la plus grande France, 1946. (3) Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Ouagadougou fête l’indépendance de la Haute-Volta, au début des années 1960 (photo publiée courant 1963). – La colonie de Haute-Volta, créée en 1919, puis supprimée et intégrée aux colonies françaises mitoyennes entre 1932 et 1947, devient une république au sein de la Communauté française le 11 décembre 1958. La Haute-Volta accède à l’indépendance le 5 août 1960. Pourtant, le Burkina Faso a récemment pris le parti de célébrer son indépendance le 11 décembre. Ce transfert de date anniversaire n’est pas fortuit. D’une part la date du 5 août était trop proche dans le calendrier de celle du 4 août, anniversaire de la prise du pouvoir par le populaire capitaine Thomas Sankara en 1983, lequel sera liquidé quatre ans plus tard par des hommes à la solde de l’actuel président Compaoré. D’autre part, pour la majorité de la population, qui n’a pas connu l’époque coloniale, la première quinzaine de décembre correspond à la commémoration de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, le 13 décembre 1998. L’homme de presse, qui s’acharnait à traquer les crimes et turpitudes du pouvoir, accusait notamment le frère du président Compaoré d’avoir fait assassiner son chauffeur pour une obscure histoire de vol. Le journaliste a été exécuté, avec ses compagnons de voyage, près de la localité de Sapouy, sur une piste bordée de caïcédrats qui va de Léo à Ouagadougou. L’événement avait soulevé une violente émotion populaire, qui se ranime chaque année au moment de l’anniversaire de la tragédie. Des enquêtes indépendantes ont établi la responsabilité de membres de la garde présidentielle dans cet attentat, sans pourtant qu’aucun n’ait été condamné par la justice burkinabè. Le changement de date de la fête d’indépendance permet de libérer salariés, élèves et étudiants pour une semaine fériée, amenuisant le risque d’une émulation qui générait jusqu’alors des émeutes chaque année. - Les appareils qui évoluent en formation semblent être les deux Broussards (Max Holste MH 1521), dont l'ancien colonisateur a doté l'armée de l'air voltaïque naissante. L'armée voltaïque a vu le jour le 1er novembre 1961.  Les autres anciennes colonies françaises d'Afrique noire ont aussi reçu leur lot de Broussards : 5 pour le Sénégal, 6 pour le Tchad, 4 pour le Togo...
  • Marché à Gaoua, en pays lobi, dans les années 1930. – « Gaoua, comme tous les centres, a beacoup perdu de son caractère. Une population très mélangée, comprenant surtout des Dioulas, se partage les faubourgs. Cependant, les jours de marché, on peut y voir réunies toutes les tribus du Lobi, venues vendre leurs marchandises : beignets à la farine de haricots frits dans la graisse de karité, boules de soumbara, bière de mil et poissons fumés, tordus en cercle, la queue passée dans l’ouie.  […] Tous les marchés de l’Afrique noire se ressemblent. Mêmes éventaires : viandes saignantes environnées de mouches, piments rouges, noix de kola mauves, oranges vertes, « mains » de bananes, insectes séchés, poissons fumés, boules noirâtres de savon indigène, beignets à l’huile de palme, couleur de sauce tomate, couscous, manioc, et d’autres denrées plus ou moins appétissantes ». Source : J. Soubrier, Savanes et forêts, éditions J. Susse, Paris, 1944.
  • Une rue à Ouagadougou, en 1925. - « Ouagadougou, ville dans la lune […] sur la route de rien du tout. […] Ce n’est pas une ville, c’est un champ de manœuvres. On l’imagine très bien en proie à des charges de cavalerie. Les chevaux, d’ailleurs, même coiffés d’un casque, n’arriveraient jamais au bout de l’avenue : ils s’abattraient au milieu, les flancs palpitant comme un soufflet […]. Plus large, plus longue que les Champs Elysées, une allée coupe en deux la brousse brûlante. De chaque côté, des bâtisses jumelles et noirâtres se répondent. Ce sont des palais… des palais de boue. » Source : Londres, Albert, Terre d’ébène, Paris, Albin Michel, 1929.
  • Enterrement en pays Bobo, vers 1930. – « Mon séjour en pays Bobo me donne l’occasion d’assister à un enterrement fétichiste. La cérémonie se déroule sur une place entourée par les hautes murailles fauves des maisons sans fenêtres. Une multitude frémissante de boubous blancs garnit les terrasses, déborde sur les moindres saillies, les plus petits pans de mur. […] Six noirs surgissent en courant, portant sur leurs épaules, enveloppé dans une natte, un long paquet qu’ils déposent à terre aussitôt. […] Les masques font leur entrée, couverts de vêtements en fibres rouges et brunes qui leur cachent entièrement le corps. […] Puis un féticheur s’avance pompeusement, pénétré de l’importance de ses fonctions, la tête couverte d’une toile, et portant une idole informe, en bois garni de plumes ; il enjambe le mort, lui met la statuette sous le nez à plusieurs reprises, et s’accroupit sur lui sans façon, comme s’il voulait en éprouver l’élasticité, faisant à chaque fois sursauter le cadavre. […] On enferme à nouveau le cadavre dans sa natte, et une douzaine de parents s’allongent sur le ventre, en étoile, posant chacun leur tête sur le cadavre. […] Un autre individu entre en scène […] faisant tournoyer au dessus de sa tête un fer de lance retenu par une corde […] laisse filer petit à petit toute la corde obligeant l’assistance à se reculer au maximum […] La foule se referme à nouveau et jette des cauris, accompagnant de ses clameurs le départ du cadavre que l’on enlève au pas de course […] Les morts vont vite, à Bobo ! Les morts vont vite, à Bobo ! ». Source : J. Soubrier, Savanes et forêts, éditions J. Susse, Paris, 1944.
  • Bobo-Dioulasso, la mosquée. – La construction de cet édifice, tout de banco et hérissé de bois, a débuté en 1894 sous la direction de l’Almany Sakidi Sanou. Ce religieux avait été sollicité, quelques années auparavant, par le roi de Sya pour l’aider à repousser l’offensive de Tiéba Traoré,  dit « Tiéba le Grand », souverain du royaume du Kénédougou dont la capitale était Sikasso. Le religieux avait négocié, en cas de victoire sur les assaillants, la construction d’une mosquée. L’avance de Tiéba fut finalement stoppée à Bama, à une trentaine de kilomètres de Sya… Le royaume du Kénédougou, à la tête duquel avait succédé Babemba Traoré, le frère de Tiéba, dès 1893, fut conquis par les troupes françaises en 1898. Le roi, préférant la mort à l’humiliation, se suicida. Sakidi Sanou, avait quant à lui succombé l’année précédente à la violence coloniale, assassiné par les Français, comme de nombreuses personnalités islamiques de la région.
  • Bobo Dioulasso, hôtel des postes. – « Une vraie sous-préfecture, avec le clan fonctionnaire et le clan commerçant, le clan militaire et le clan bourgeois, qu’occupent les histoires habituelles, exaspérées par le climat » (1). « Bobo est un gros centre cosmopolite : plus de 10 000 indigènes de toutes races s’y sont donné rendez-vous (Malinké, Bambara, Dioula, Mossi, Sia et Bobo). La gare domine la cité où émergent de-ci de-là quelques minarets. En sortant, nous voyons d’immenses entrepôts qui témoignent de l’activité commerciale de cette cité ; puis de larges avenues descendent en patte d’oie vers le centre de la ville, celle de droite nous conduit à la place de l’Etoile, à quelques mètre de laquelle nous apercevons les bâtiments de la mission des Pères Blancs » (2). « A Bobodioulasso, où nous couchons, nous trouvons la vraie capitale économique de la Haute-Volta. La ville est riche et se développe » (3).  Sources : (1) Soubrier, J., Savanes et forêts, éditions J. Susse, Paris, 1944. (2) Paternot, Marcel, Lumière sur la Volta – Chez les Dagari, Lyon, Editions de la plus grande France, 1946. (3) Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Tam-tam dans la région de Banfora. Photo agence économique de l’AOF – « A Banfora, voici des ananas, des bananes, des fruits. Je pensais m’y arrêter, car on m’avais beaucoup vanté les exhibitions obscènes des habitants, mais quand je demande qu’on nous organise le « tam-tam coït », l’interprète m’explique qu’il faut convoquer des gens des villages voisins et que cela exigerait du temps – deux ou trois jours. Sans son tam-tam, Banfora perd à mes yeux tout intérêt et nous repartons après la sieste ». Source : Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Le Lobi des villes et le Lobi des champs. – « Les hommes sont simplement habillés d’une ficelle qui leur entoure les hanches ; en équilibre sur l’épaule droite, le casse-tête dont le manche pend contre la poitrine, et sous le bras le carquois de peau. […] Les rapports entre l’indigène et l’Administration perdu ce caractère d’aménité, en grande partie par la faute des Lobi eux-mêmes qui répugnent à payer l’impôt, à fournir des porteurs et des vivres. […] Les militaires continuent à occuper une partie du pays ; on les accuse d’entretenir une « légende lobi » pour justifier leurs services et décrocher des croix. […] La race Lobi, quoique brutale, cruelle, et peu hospitalière, n’en reste pas moins une des plus sympathique de toute l’A.O.F….». Sources photo et citation : Soubrier, J., Savanes et forêts, éditions J. Susse, Paris, 1944.
  • Ouagadougou, le collège Saint Jean Baptiste de la Salle (fin des années 1950). – Cet établissement est le fruit de la nouvelle communauté des Frères des Ecoles Chrétiennes de Ouagadougou, fondée en 1953 par deux frères issus de la communauté de Tousiana dans l’ouest du pays. Les frères Yves Paul et Emile, bientôt rejoints par le frère Louis Kremer, assurent la relève des sœurs blanches dans le fonctionnement de l’école primaire de la Salle, laquelle sera cédée à l’enseignement public en 1969. Parallèlement ils organisent l’enseignement au collège, dont la classe de sixième ouvre dès 1953, suivie entre 1954 et 1956 par les classes de cinquième, quatrième et troisième. Initialement installé dans de simples locaux en banco, le collège va progressivement intégrer les actuels bâtiments, à partir de 1957 et au gré de l’achèvement des travaux.
  • Femmes mossi préparant la cuisson de poteries.(années 1930) - « Dans la famille mossi, patriarcale et agnatique, la femme n’a pas, en ce qui concerne la libre disposition d’elle-même, d’existence juridique propre ; jamais on n’a songé à la considérer comme une « personne », pouvant avoir une volonté distincte de celle du cher de famille. Actuellement, quelques-unes en souffrent  et d’autant plus qu’elles ont pris davantage conscience de leur personnalité ; mais, le plus souvent, la jeune fille elle-même ne pense pas qu’il pourrait en être autrement. […] Partout et quel que soit son âge, on dispose de la femme mossi sans lui demander son avis ; la question de son mariage se traite en dehors d’elle : fillette de quelques mois ou veuve de 50 ans, la femme mossi est toujours une « chose » qui ne s’appartient pas, et que l’on « donne », à bon escient sans doute, et comme un objet de valeur, mais comme un « objet », qui, en cette qualité, ne doit éprouver aucun sentiment d’affection, de répulsion ou de dégoût ». Source : Thevenoud, Joanny, Dans la boucle du Niger, Namur, éditions Grands Lacs, 1938.
  • Le Moro-Naba, un des rois de la Haute-Volta, et sa cour. – « Hier, à Ouagadougou, j’ai été rendre visite au Moro-Naba, le roi de tout le pays Mossi. Il règne sur deux à trois millions de sujets et ses ancêtres furent en rapports avec les Portugais. M. Delafosse a même pu établir la chronologie des rois Mossi jusqu’à l’an mil. Le roi m’attend sur la porte de son palais, entouré de sa cour. Il est obèse ; une vraie outre noire, grasse ; l’air sensuel, féroce et malin. Barbiche, joues énormes. C’est bien le dernier roi nègre, celui de mes livres d’enfant. Il porte une énorme couronne d’or, une robe de velours violet soutachée d’or, et rafraîchit ses lourdes lèvres violacées d’une petite langue de carmin qui égaye de sa couleur tout le visage. Il me présente ses ministres, ses scribes, ses eunuques, ses pages, très beaux et vêtus de robes, coiffés en cimier, comme des femmes, comme elles guêtrés de jambières de cuivre de vingt centimètres de haut, parés de lourds anneaux de cuivre rose, d’une tonalité merveilleuse sur la peau nue. […] J’offre au Moro-Naba un bracelet d’émeraudes, acheté à Paris dans une de ces boutiques de faux à « tout pour cent francs… » (1). - Il doit s’agir du Mogho Naaba Koom II (1889 – 1942), l'arrière grand-père du Mogho Naaba actuel, qui régna du 27 février 1905 à sa mort, le 12 mars 1942. Il avait choisi pour devise « Que l'eau abonde pour tous ». Il repose, ainsi que sa femme, au centre de la place qui porte son nom devant la gare ferroviaire de Ouagadougou, sous la masse d'une statue métallique de 6 mètres de haut représentant une femme mossi stylisée offrant l'eau de bienvenue à un hôte invisible. Mogho Naaba Koom II s’était rallié à la France Libre dès le 22 juin 1940, alors que Paul Morand, dont on sent percer le dédain dans les lignes qui lui a consacrées, sera nommé ambassadeur de France en Roumanie puis en Suisse par Vichy. Source : (1) Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Bobo-Dioulasso, la gare - Photo publiée en 1953. « Encore 60 kilomètres et nous entrons en gare, magnifique bâtiment qui, de 1933 à 1942, fut le terminus de la voie ferrée. Il fait vraiment honneur aux officiers et sous-officiers du génie français, qui en plein centre africain ont pu réaliser un tel travail ! Bobo est un gros centre cosmopolite : plus de 10 000 indigènes de toutes races s’y sont donné rendez-vous (Malinké, Bambara, Dioula, Mossi, Sia et Bobo). La gare domine la cité où émergent de-ci de-là quelques minarets. En sortant, nous voyons d’immenses entrepôts qui témoignent de l’activité commerciale de cette cité ; puis de larges avenues descendent en patte d’oie vers le centre de la ville, celle de droite nous conduit à la place de l’Etoile, à quelques mètre de laquelle nous apercevons les bâtiments de la mission des Pères Blancs ». Sources :  Paternot, Marcel, Lumière sur la Volta – Chez les Dagari, Lyon, Editions de la plus grande France, 1946.
  • Haute Volta, le passage de la Volta Noire. – La Vola Noire, aujourd’hui appelé Mouhoum, est un affluent du fleuve Volta. « La Volta Noire [est] le plus long et le plus considérable des fleuves de la boucle du Niger. Son tracé suit une ligne curieusement parallèle au cours de ce grand fleuve ; comme lui il a sa courbe et des biefs présentant les mêmes signes. Prenant sa source non loin de Bobo-Dioulasso, la Volta Noire remonte au Nord-Est vers Dédougou, puis redescend droit au Sud jusqu’à Kintampo pour rejoindre la Volta Blanche ; elles forment alors la Volta proprement dite qui se jette dans le Golfe de Guinée entre Accra et Lomé. […] Les indigènes […] utilisent de nombreuses pirogues pour traverser le fleuve ou pour la pêche, et l’autorité militaire jusqu’en 1910 profitait des eaux profondes de la période hivernale pour ravitailler depuis Koury les postes de Léo et Diébougou en utilisant des chalands de deux tonnes ». Source : Paternot, Marcel, Lumière sur la Volta – Chez les Dagari, Lyon, Editions de la plus grande France, 1946.
  • Ouagadougou, le marché, vers 1950. – Il s’agit du marché central Rood Woko, peu après sa construction. Le nom Rood Woko est composé de deux  mots qui signifient respectivement en mooré « fréquenter » et « long », lesquels, mis ensemble, évoquent un marché animé quotidiennement, par opposition à d’autres qui sont périodiques. Agrandi et modernisé en 1983, ce marché a été partiellement détruit dans un incendie le 27 mai 2003, et fermé. Officiellement, le sinistre est imputé à un court-circuit, mais le marché se situe dans une zone qui était alors en cours de démolition, dans le cadre de l’opération « Zaka » destinée à créer un centre ville « moderne » après avoir déplacé les anciens occupants vers la grande périphérie de la capitale… Après des années atermoiements, d’annonces contradictoires, et de tensions parfois violentes entre autorités municipales et commerçants, les travaux de réhabilitation de l’édifice ont débuté le 27 août 2007, 51 mois jour pour jour après l’incendie.
  • Fabricant de chapeaux - Carte postale éditée par la Mission d'Ouagadougou
  • Bobo-Dioulasso, le marché, début des années 1950. – La ville de Bobo-Dioulasso, chef-lieu du cercle du même nom, compte 32 418 habitants ( 1118 Européens dont 70 étrangers et 613 militaires, et 31 300 Africains dont 3060 militaires) en 1948. À la même époque, Ouagadougou, qui est chef-lieu de colonie, de cercle et de subdivision, ne compte que 20 215 habitants (215 Européens dont 42 étrangers et 20 000 Africains).
  • Ouagadougou, le collège - vers 1950.
  • Campement dans le Cercle de Fada N'Gourma
  • Un métier à tisser, dans le Mossi, années 30 – « On y travaille des pieds et des mains. »
  • Pabré, l'appel des chrétiens aux offices
  • Koupéla, la première mission du vicariat apostolique de Ouagadougou, fondée en 1900 - ici vers 1937.
  • Bobo-Dioulasso, la Chambre de Commerce – Carte écrite le 30.12.56
  • Enterrement au pays Lobi - début des années 1930  - A propos de cette photo :
  • indigènes Lobis
  • Village indigène (Haute Volta)
  • Edification d'une case dans le Mossi – « La case est terminée, il n'y a plus qu'à y mettre le toit. Ce toit sera en solides madriers, collés de boues séchées. Ou simplement en paille comme les chapeaux de ces bons Noirs distraits par l'indiscret appareil photo qui les surprend et va filmer leur travail. [...] puis oh hisse ! avec l'accompagnement sonore de craquements de chemises on l'installe à bout de bras comme un prince sur son pied d'estal. » Mgr Thevenoud, Dans la boucle du Niger, éditions Grands Lacs, Namur, 1938.
  • Ouagadougou, le palais du gouverneur de la Haute Volta
  • Ouagadougou, vue générale vers 1938.
  • Ouagadougou, la cathédrale vers 1938
  • Ouagadougou, le marché vers 1938
  • Ouagadougou, la tour de contrôle de l'aéroport – Photo publié en 1963 – Le terrain d’aviation de Ouagadougou s’inscrit, en 1948, dans un quadrilatère de 1000 m X 1000 m à 1,5 km au sud-est de la ville. Il possède alors une piste de 900 m X 50 m en latérite cylindrée. A cette époque, le terrain de Bobo Dioulasso dispose d’une piste de 1500 m X 50 m asphaltée et d’une bande de 1150 m X 50 m en terre battue.
  • Ouagadougou, l'hôtel Indépendance en 1963
  • Ouagadougou, le Volta Club - Club des fonctionnaires français durant la période coloniale, il était le pendant civil du mess des officiers près de l’Etat major. Démoli depuis, il se trouvait en face de la Mairie actuelle de Ouagadougou. Il y a aujourd’hui à sa place un petit jardin.
  • Ouahigouya, vers 1938  - Cette photo est extraite de l’ouvrage Dans la boucle du Niger, de Mgr Thevenoud, ancien vicaire apostolique de Ouagadougou. De nombreux indices laissent à penser que la localisation est inexacte. Des édifices connus et anciens de Ouahigouya n’y sont pas représentés. L’école, qui a fêté son centenaire en présence de président Lamizana, décédé en 2005, et de Gérard Cango, un homme politique burkinabè, n’y figure pas ; pas plus que la mission, le palais du Naaba, la maison du capitaine Dorange…  De plus, la technique de construction n'est pas celle de cette région.  Enfin d'autres cités ont porté ce même nom comme Boussouma, près deKaya, mais là aussi, la technique de construction ne correspond pas à celle de ce cliché. Il s’agit vraisemblablement d’une localité de l’actuel Mali.
  • Sortie de messe à Ouagadougou
  • Balom Naba, chef de province, Ouagadougou – Carte postale éditée par la Mission de Ouagadougou
  • Houndé, tambour indigène – Carte éditée par les Missions des Pères Blancs
  • Chasseurs et guerriers du mossi
  • Morom Naba, chef de province et sa suite, Ouagadougou – Carte postale éditée par la Mission de Ouagadougou – Il doit s’agir du Mogho Naaba Koom (1889 – 1942), l'arrière grand-père du Mogho Naaba actuel, un empereur qui avait choisi pour devise «Que l'eau abonde pour tous». Mogho Naaba Koom s’était rallié à la France Libre dès le 22 juin 1940. Il repose, ainsi que sa femme, au centre de la place qui porte son nom, devant la gare ferroviaire de Ouagadougou, sous la masse d'une statue métallique de 6 mètres de haut représentant une femme mossi stylisée offrant l'eau de bienvenue à un hôte invisible.
  • Bobo, coiffure peuhl
  • RBobo Dioulasso Etalage Dioula.
  • Bobo Dioulasso, Le Temple, vers 1950
  • Bobo-Dioulasso, une vue du quartier indigène
  • Bobo-Dioulasso, la place Laurent-Champrosay, vers 1950 – Cette place porte le nom du capitaine Jean-Claude Laurent-Champrosay (1908-1944),  qui servit comme chef d’une batterie au 6e RAC (Régiment d’artillerie coloniale) en Haute-Volta, qui rallia la France Libre en juin 1940 et qui devint le premier chef de l’artillerie de la 1re DFL (Division Française Libre qui est le pendant en Egypte de la 2ème DB réunie par Leclerc au Tchad). Il meurt tué par une mine le 18 juin 1944 en Italie.
  • Bobo-Dioulasso, le quartier indigène - Vue sur les toits, vers 1950.
  • Le marigot traversant Bobo, vers 1950
  • Greniers mossis – Carte éditée par les Missions d'Ouagadougou
  • Foire à Ouagadougou
  • Indigènes Bobos
  • Mgr Thevenoud et ses Grands Sémnaristes. – Mgr Thevenoud, Joanny Thévenoud dans le civil, était vicaire apostolique de Ouagadougou, mais également évêque titulaire de Sétif (Algérie). Né en 1878 à Serrières-en-Chautagne et mort en 1949 à Ouagadougou, il a œuvré pour  la fondation d’une école de catéchistes, un petit séminaire en Haute Volta, a participé activement à la création du grand séminaire de Koumi. Il est a l’origine de la construction de la cathédrale de Ouagadougou. Il a consigné ses impressions sur le pays dans un ouvrage paru en 1938, « Dans la boucle du Niger ».
  • Ouagadougou, le marché, vers 1950 – Il s’agit du marché Rood Woko, agrandi et modernisé en 1983, puis partiellement détruit dans un incendie le 27 mai 2003.
  • Ouagadougou, le Buffet-hotel, vers 1950
  • Ouagadougou, les Champs Élysées – Il s’agit de du boulevard officiellement appelé aujourd'hui boulevard de la République, qui mène de l’actuel rond point des Nations Unies à la présidence (laquelle est en passe de devenir l’ancienne présidence au profit de la nouvelle sise à Ouaga 2000), et non de l’avenue Kwamé Nkrumah souvent surnommée « Champs Élysées de Ouaga »
  • Fête-Dieu à Ouagadougou
  • Ouagadougou, la mosquée, vers 1950
  • Ouagadougou, le Trésor
  • Ouagadougou, place du marché - Carte écrite en 1932
  • Réo, l'église
  • RTougan Le spetites filles apprennent la dentelle sous la direction des Soeurs Blanches. 1930
  • Bobo-Dioulasso, le quartier indigène - Vue sur les toits, vers 1950
  • Bobo, village de Koro sur les rochers vers 1920 – Le village de Koro est un haut lieu touristique de la région dès l’époque coloniale.
  • Bobo, dans le site pittoresque de Koro – Le village de Koro est un haut lieu touristique de la région dès l’époque coloniale.
  • Bobo Dioulasso, la mosquée
  • Ministre de la guerre mossi – Carte postale editée par les Missions d'Ouagadougou.
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