La savane giboyeuse du sud du Tchad est très propice à la chasse. C’est d’ailleurs une activité particulièrement prisée des coloniaux, à la fois pour se fournir en viande, et le cas échéant en ivoire et en trophées, mais aussi comme loisir. Les plus fines gâchettes locales s’affrontent même à l’occasion de concours de tir, organisés lors des fêtes de la colonie, notamment au 14 juillet. La réputation de la région dépasse progressivement ses frontières et le tourisme cynégétique se développe dès la fin des années 1930, attirant des amateurs de gros gibier venus d’Europe. En 1947, l’activité est promue à Fort-Archambault avec la construction d’un établissement destiné à accueillir ces visiteurs, l’Hôtel des chasses. Dès cette époque, la grande chasse a aussi ses adversaires, et le roman « Les racines du ciel » de Romain Gary, paru en 1956, met en scène un farouche opposant à la traque systématique des éléphants de la région. En fait, la chasse sportive va se maintenir jusqu’au milieu des années 1970, avant de régresser en raison de l’instabilité de la situation politico-militaire tchadienne mais aussi du déclin inexorable des stocks de gibier. 

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