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Le site présente des centaines de cartes postales anciennes et photos d'époque accompagnées de leurs légendes originales et, quand c'est possible, de commentaires sur leur contexte historique ou de références littéraires sur le sujet. Vous pouvez contribuer à l'enrichissement du site en communiquant des images, des données historiques ou des connaissances vécues ou transmises.

En mars 1890, le commandant Monteil fait étape à Bobo-Dioulasso, durant sa fameuse expédition de Saint-Louis du Sénégal à Tripoli en passant par le Lac Tchad. Il décrit le marché et ses échanges en ces termes : « Bobo-Dioulasso est un marché important où se tissent des cotonnades célèbres d’une grande finesse de trame en même temps que de grande solidité. Les principales transactions du marché portent sur l’or, la noix de kola et le coton. La noix de kola vient du sud du Ouorodougou et de Gondia ». Pour l’explorateur, le séjour dans cette ville voltaïque réserve quelques déconvenues. Il y est abandonné par la fuite de ses porteurs. Outre ces derniers, il voyage avec une troupe légère, composée d’un adjudant français et de douze tirailleurs sénégalais. Il soupçonne son cuisinier d’être l’organisateur de cette défection. Mais celui disparait à son tour, avant de reparaitre à Ségou, où il raconte une histoire confuse aux autorités militaires françaises, évoquant le massacre par des brigands de toute la mission Monteil, dont il serait le seul survivant. Mais son affabulation ne convainc pas et il est décapité pour désertion. Monteil, qui relate cet épisode, prit connaissance de son issue après son retour en France. Réputé esprit audacieux – il prédit même l’indépendance de l’Indochine dans ses écrits dès le début du XXème siècle -, il ne parait pourtant pas choqué ou même affecté par la sévérité de la sanction pour une faute si vénielle… Cette photographie, localisée au Haut-Sénégal-Niger, se situe chronologiquement entre 1904, création de ce territoire, et 1919, naissance de la colonie de Haute-Volta. 

  • Un campement de la ligne d’étape Kano Zinder. - Distantes de 250 km, les villes de Zinder au Niger et Kano au Nigeria sont des escales importantes d’une voie de communication ancestrale, joignant le Golf de Guinée à l’Afrique du Nord, soit l’Atlantique à la Méditerranée via le Sahara. De longue date, des caravanes l’empruntent pour assurer les échanges entre les régions riches en or et ivoire et la tripolitaine. La conquête coloniale laisse une large partie du trajet dans le giron français, hormis l’extrémité méridionale, sous contrôle britannique. Même si elle est peu utilisée par les colonisateurs, qui préfèrent évoluer dans les limites de leurs propres possessions, elle reste néanmoins sécurisée par leurs soins, pour maintenir le commerce africain, source de revenus imposables. Pour cela, les étapes sont généralement érigées en postes militaires, gardés par une troupe indigène sous le commandement d’un officier ou d’un sous-officier européen. Cette piste n’est que rarement employée pour l’approvisionnement et le courrier des postes français du Niger, de la côte atlantique vers le sahel. Les voies via Say au Dahomey, voire via le Congo et le Tchad, lui sont préférées. Plus tard, après la Seconde Guerre mondiale, la ligne est exploitée par les petits autocars d’une entreprise privée algérienne. La Société des transports tropicaux relie ainsi le Maghreb à l’Afrique de l’Ouest, d’Alger à Kano en passant par Zinder, soit 3945 kilomètres, en 12 jours et 8 nuits d’hôtel passées dans les villes étapes. A Zinder, le voyageur venu d’Algérie pouvait aussi attraper –ou attendre- une correspondance pour Niamey ou Fort-Lamy.
  • Chasseurs et indigène à Fort-Archambault en 1937. – La savane giboyeuse du sud du Tchad est très propice à la chasse. C’est d’ailleurs une activité particulièrement prisée des coloniaux, à la fois pour se fournir en viande, et le cas échéant en ivoire et en trophées, mais aussi comme loisir. Les plus fines gâchettes locales s’affrontent même à l’occasion de concours de tir, organisés lors des fêtes de la colonie, notamment au 14 juillet. La réputation de la région dépasse progressivement ses frontières et le tourisme cynégétique se développe dès la fin des années 1930, attirant des amateurs de gros gibier venus d’Europe. En 1947, l’activité est promue à Fort-Archambault avec la construction d’un établissement destiné à accueillir ces visiteurs, l’Hôtel des chasses. Dès cette époque, la grande chasse a aussi ses adversaires, et le roman « Les racines du ciel » de Romain Gary, paru en 1956, met en scène un farouche opposant à la traque systématique des éléphants de la région. En fait, la chasse sportive va se maintenir jusqu’au milieu des années 1970, avant de régresser en raison de l’instabilité de la situation politico-militaire tchadienne mais aussi du déclin inexorable des stocks de gibier.
  • Fort-Lamy, l'avenue Edouard-Renard. Photo d'amateur. - Edouard Renard, qui donne son nom à cette avenue de Fort-Lamy mais aussi à une place parisienne du 12ème arrondissement, fut gouverneur-général de l’AEF entre juillet 1934 et mars 1935. Dès son arrivée à Brazzaville, il manifeste un vif intérêt, tout à fait inédit pour un fonctionnaire à ce poste, pour la vie sociale des Africains. Il contribue notamment à l’amélioration du système éducatif, en initiant la création d’une école supérieure indigène pour la formation des cadres locaux. La région connaissait, il est vrai, un grand dénuement en la matière, et il n’y avait eu que 65 candidats au certificat d’études primaires en 1933 pour toute l’AEF ! Edouard Renard périt dans ses fonctions, tué avec sa femme dans l’accident d’un avion qui s’écrasa le 15 mars 1935 dans les marécages de la rive gauche du fleuve Congo à côté de la ville de Bolobo. C’est son successeur, le gouverneur-général Félix Eboué, qui concrétisa formellement son projet et lança l’école, pendant dans la région de celle fondée pour l’AOF à Dakar par William Ponty.
  • Fort-Lamy, avenue Edouard-Renard. - Edouard Renard, qui donne son nom à cette avenue de Fort-Lamy mais aussi à une place parisienne du 12ème arrondissement, fut gouverneur-général de l’AEF entre juillet 1934 et mars 1935. Dès son arrivée à Brazzaville, il manifeste un vif intérêt, tout à fait inédit pour un fonctionnaire à ce poste, pour la vie sociale des Africains. Il contribue notamment à l’amélioration du système éducatif, en initiant la création d’une école supérieure indigène pour la formation des cadres locaux. La région connaissait, il est vrai, un grand dénuement en la matière, et il n’y avait eu que 65 candidats au certificat d’études primaires en 1933 pour toute l’AEF !  Edouard Renard périt dans ses fonctions, tué avec sa femme dans l’accident d’un avion qui s’écrasa le 15 mars 1935 dans les marécages de la rive gauche du fleuve Congo à côté de la ville de Bolobo. C’est son successeur, le gouverneur-général Félix Eboué, qui concrétisa formellement son projet et lança l’école, pendant dans la région de celle fondée pour l’AOF à Dakar par William Ponty.
  • Bœuf des marais du Tchad. - « Avant les années 30, le bœuf-porteur était utilisé pour le transport de l’eau ; mais son usage est rendu de plus en plus difficile par la montée des prix des bovins tout au cours des années 20 : les bœufs-porteurs sont très recherchés sur les marchés, sont très bien payés […] L’âne, dont le prix est très bas, peut facilement accomplir les mêmes tâches de transport, n’exige pas de soins particuliers, et est moins délicat et moins exigeant par rapport à la qualité des pâturages. Malgré la baisse du prix des bovins à la fin des années 30, l’usage de l’âne est désormais chose acquise ». Source : Bonfiglioli, Angelo Maliki, Dudal - Histoire de famille et histoire de troupeau chez un groupe de Wodaabe du Niger, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 1988.
  • Une pirogue sur le Logone, entre Moundou et Laï. - Le Logone est, avec le Komodougou Yobé et le Chari qu’il rejoint au niveau de la capitale tchadienne, l’un des principaux cours d’eau alimentant le Lac Tchad. Il prend sa source dans les reliefs de l’Adamaoua et permet quelques mois par an la circulation fluviale. A l’époque où il n’existait pas d’autres moyens de communication, il était emprunté par les pirogues et les baleinières emportant les voyageurs vers le Nord-Cameroun. André Gide le remonta ainsi en 1925 lors d’un long périple pour rallier Douala et l’océan depuis Fort-Lamy. Il devait quitter le cours de cette rivière vers Pouss, donc en aval des localités de Moundou et Laï, pour gagner Maroua puis N’Gaoundéré à pied, à cheval et en tipoye. Ce voyage lui inspira l’un de ces plus célèbres récits africains :   « Lente remontée du Logone ; assez exactement de la largeur de la Seine, me semble-t-il. Les eaux sont basses et les indigènes préfèrent à la rame la propulsion des perches sur lesquelles ils pèsent, quatre à l’avant, quatre à l’arrière, se penchant puis se relevant en cadence : ceci nous prive de leurs chants, réservés au rythme plus régulier des pagaies, mais cette avancée presque silencieuse effarouche moins le gibier et nous permet d’approcher de plus près les oiseaux qui peuplent les rives. ». Sources : Gide, A., Le retour du Tchad, Paris, éditions Gallimard, 1928. A signaler, cet ouvrage (son édition de 1948) est diffusé librement en ligne par le groupe « ebooks libres et gratuits » : www.ebooksgratuits.com
  • Zinder, le convoi de ravitaillement au départ. – Le ravitaillement des postes administratifs et militaires, éparpillés sur le vaste territoire de l’actuel Niger, était une affaire complexe au tout début du Xxème siècle. Les distances à franchir, avec des convois de chameaux, de bœufs-porteurs et d’ânes, étaient interminables et éreintantes, pour les hommes comme pour les bêtes. « Les longues étapes ruinaient les animaux. De plus ces grands voyages présentaient le grave inconvénient d’obliger les convois à emporter pour leurs bêtes de lourdes charges de mil, d’où abus de toutes sortes : villages évacués, habitants retirés dans la montagne, la lance à la main », raconte le Gal Gouraud, un pionnier du Niger dans ses mémoires (1). Une solution consista à créer des postes intermédiaires quand les distances étaient trop grandes, comme celui de Laham, implanté à mi-parcourt, pour couper en deux les deux cents kilomètres qui séparent Tahoua de Filingué. De plus, des secteurs de dimensions raisonnables furent institués, des bêtes et du personnel spécialement affecté à chacun. « Les convois ne marchent plus que sept jours chargés, après quoi ils reviennent à vide. Les escortes et les convoyeurs emportent leur mil mais trouvent la viande sur pied dans les postes. Ils ne doivent rien demander dans les villages », précise le général. Enfin, à partir d’août 1901, un officier responsable de l’organisation des convois est nommé. Le premier à endosser cette responsabilité fut  le capitaine Salaman. Sources : (1) Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Le Tchad est devenu centre important pour la culture du coton. Des indigènes au travail dans une plantation. - Le développement de la culture du coton, qui représente de nos jours la première production agricole tchadienne hors produits vivriers, relève d’une initiative coloniale. Si sa fibre était utilisée pour la fabrication de textiles depuis longtemps, il était peu cultivé au début du XXème siècle. Victor-Emmanuel Largeau, un des pionniers de la présence française dans cette région, l’évoque dans les notes qu’il a prises lors de son premier séjour au Tchad entre 1902 et 1904 : « Parmi les matières premières nécessaires à l’industrie, on ne trouve que du coton et de l’indigo, parfois cultivés par des immigrants Kanouri ; mais le coton est en grande partie recueilli dans la brousse où il pousse à l’état sauvage. […] Le coton donne lieu à la plus importante industrie [du territoire], celle du tissage de bandes d’étoffes assez grossières, longues de 0m,75 environ sur 0m,05 de largeur, dites « gabak » et servant de monnaie divisionnaire. En rassemblant ces bandes, on confectionne les boubous et pantalons dont s’habillent les Baghirmiens » (1). Lancée au début des années 1930, la culture du coton connait un rapide essor et le gouverneur Pierre-Olivier Lapie, nommé durant la Seconde Guerre mondiale par le Général De Gaule, note en 1941 qu’il fait d’ores et déjà la prospérité de la région de Fort-Archambault et contribue cette année-là aux exportations du Tchad à hauteur de 5000 tonnes (2). Sources : (1) Largeau, Victor-Emmanuel, A la naissance du Tchad 1903-1913, Saint-Maur, Editions Sépia, 2001. (2 et photo) Lapie, Pierre Olivier, Mes tournées au Tchad, Londres, John Murray, 1941.
  • Fort-Lamy,  Place de la Libération et Monument aux Morts. – « L’entrée dans la ville est beaucoup plus décevante. Les concessions européennes sont minuscules, les jardins rares et pauvres, les arbres sur le bord du fleuve, les maisons ont un aspect sale et ruiné en raison de leur bâtisse de brique mauvaise que le soleil délite et de leur chaux locale, que la pluie délave. La place centrale est une sorte de désert où les enfants jouent au ballon, dans la poussière, les Européens au tennis ; les bicyclettes et les autos vont en tous sens et le marché indigène déploie ses paillotes, son odeur, ses incendies. […] Cette cité n’avait point d’ancêtre indigène. Fort-Lamy a été créé de toutes pièces après la victoire de Gentil sur Rabah. Les monuments de Gentil et Lamy, petits obélisques blancs entourés d’agaves ornent, si l’on peut dire, l’un la place, l’autre l’avenue du fleuve ». Source : Lapie, Pierre Olivier, Mes tournées au Tchad, Londres, John Murray, 1941.
  • Zinder, départ d’un convoi pour les postes. – Le ravitaillement des postes administratifs et militaires, éparpillés sur le vaste territoire de l’actuel Niger, était une affaire complexe au tout début du Xxème siècle. Les distances à franchir, avec des convois de chameaux, de bœufs-porteurs et d’ânes, étaient interminables et éreintantes, pour les hommes comme pour les bêtes. « Les longues étapes ruinaient les animaux. De plus ces grands voyages présentaient le grave inconvénient d’obliger les convois à emporter pour leurs bêtes de lourdes charges de mil, d’où abus de toutes sortes : villages évacués, habitants retirés dans la montagne, la lance à la main », raconte le Gal Gouraud, un pionnier du Niger dans ses mémoires (1). Une solution consista à créer des postes intermédiaires quand les distances étaient trop grandes, comme celui de Laham, implanté à mi-parcourt, pour couper en deux les deux cents kilomètres qui séparent Tahoua de Filingué. De plus, des secteurs de dimensions raisonnables furent institués, des bêtes et du personnel spécialement affecté à chacun. « Les convois ne marchent plus que sept jours chargés, après quoi ils reviennent à vide. Les escortes et les convoyeurs emportent leur mil mais trouvent la viande sur pied dans les postes. Ils ne doivent rien demander dans les villages », précise le général. Enfin un officier responsable de l’organisation des convois est installé, à partir d’août 1901, en la personne du capitaine Salaman. Sources :  (1) Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Le Général de Gaulle passe en revue les troupes de la garnison de Fort-Lamy. – Le chef de la France libre vint visiter le Tchad dès le début octobre 1940. Cette colonie avait en effet été la première à rallier son camp, à l’instigation de son gouverneur Félix Eboué. Refusant l’idée de l’armistice, il avait informé le gouverneur général de l’AEF de son intention de maintenir le Tchad dans la guerre, le 29 juin 1940, et pris contact avec le Général de Gaulle début juillet. Celui-ci dépêcha, dès le 24 août, des émissaires à Fort-Lamy, via Lagos au Nigeria britannique. René Pleven et le commandant Colonna d'Ornano y furent  chaleureusement accueillis par la population, par Félix Eboué et par le commandant militaire du Tchad, le colonel Marchand –pourtant initialement réticent. Le ralliement du Tchad, officiellement signé le 26 août, ouvrit la voie à ceux de tous les territoires d’AEF (Congo, Oubangui-Chari et Cameroun), qui devaient suivre très rapidement. Quelques jours après cette visite à Fort-Lamy, le Général de Gaulle nomma Felix Eboué, gouverneur général de l’AEF et membre du Conseil de Défense de l'Empire. De son côté, Vichy avait destitué Félix Eboué, et l’avait condamné à mort par contumace. Sources : (Photo) Lapie, Pierre Olivier, Mes tournées au Tchad, Londres, John Murray, 1941.
  • Le Niger à Niamey.  – Le Général Gouraud raconte ainsi le fondation de la ville, au sens militaire et administratif du terme, en septembre 1901 : « La situation du poste de Sorbo, non loin des berges du fleuve, ne présentait aucun avantage : l’artère commerciale dont on nous avait parlé n’existait pas. A peu de distance, Niamey, petit village à proximité d’un gros marché, de site salubre me parait favorable, d’autant mieux que là se trouve la tête de notre ligne d’étapes fluviales (Niamey est aujourd’hui le chef-lieu de la colonie). Ce sera la résidence du commandant de cercle, de son adjoint, du chef des services administratifs, qui aura sous sa surveillance immédiate le magasin de réserve de ravitaillement qu’y déposera la flottille du Bas-Niger. […] Le commandant de cercle aura sous son autorité les populations situées entre le Niger et le Dallol Bosso ». Source : Gouraud, Gal, Zinder Tchad, Paris, Plon, 1944.
  • Fort-Lamy, la poste. – L’organisation du service postal, au début de la présence coloniale française et jusqu’à l’arrivée du courrier aérien, est particulièrement complexe pour cette capitale éloignée des côtes. Au début de la présence française, et jusqu’en 1911, le courrier avec la métropole était acheminé par deux voies distinctes : Bordeaux-Brazzaville-Fort-Lamy et Cotonou-Zinder-Fort-Lamy. La première, la plus utilisée était la moins rapide, et la correspondance arrivait souvent en mauvais état, mouillée, parce que transportée dans des sacs de toiles exposés aux intempéries, autant dans les étapes terrestres que sur les baleinières découvertes employées sur les tronçons fluviaux. Par Cotonou et Zinder, on gagnait quelques jours, mais le courrier arrivait souvent déchiqueté à cause des longues étapes à cheval ou à dos de chameau. A partir de 1911, des accords entre Français, Britanniques et Allemands permettrent d’ouvrir une voie plus complexe mais bien plus rapide : Paris-Liverpool-Lagos-Kano-Kousseri-Fort-Lamy. Liverpool à Kano étant en territoire anglais, et Kousseri en territoire allemand. « La voie Paris-Kano-Fort-Lamy est certainement la plus avantageuse. Les correspondances ne mettent pas plus d’un mois et demi pour parvenir d’Europe au territoire », estime le Général Largeau dans ses mémoires récemment éditées, même si ce trajet ne fonctionne que dans le sens aller vers le Tchad. Les retours se font longtemps encore par Brazzaville. Sources : Largeau, Victor-Emmanuel, A la naissance du Tchad 1903-1913, Saint-Maur, Editions Sépia, 2001.
  • Zinder, le sultan et sa suite. – « Ahmidou, le sultan de Zinder, est un jeune homme [...]. Il est sous l’influence, probablement mauvaise, du premier ministre, qui porte le titre de Bellama. Il est beaucoup plus question dans Zinder de ce dernier que du sultan, qui fait cependant ce qu’il peut pour établir son prestige. [...] A Zinder, les habitants, en guise d’hommage et de remerciement, se mettent à genoux [à la vue du sultan] et se versent sur la tête des poignées de terre et de poussière. Seules les femmes sont dispensées de cette coutume. [...] La cour est importante ; elle se compose, après le Béllama, de plusieurs ministres ; l’un d’eux, le serky N’Touraoua est chargé des intérêts des blancs, c’est-à-dire des Arabes [...] Tout ce personnel, comme le sultan lui-même, est revêtu de plusieurs vêtements superposés qui leur donne l’air d’épais mannequins, coiffés d’un énorme turban » (1). – La carte représente peut être le personnage évoqué par Gouraud dans ses mémoires, ou l’un de ses successeurs. Le militaire avait été en poste à Zinder à compter de 1902, et la photographie signée « Photo Combier Mâcon »  fait partie des collections de la maison CIM (Combier imprimeurs à Mâcon) dont les activités s’étendent de 1907 à 1982. Fondée par Jean Combier, l’entreprise édita quelques 2 millions de carte postales essentiellement consacrées aux régions françaises – colonies comprises (2). Source : (1) Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944. (2) Combier, Marc, Un siècle de cartes postales, Paris, Alternatives, 2005.
  • Fort Archambault, centre principal du Tchad pour la culture du coton, est aussi un centre important de mobilisation pour l’Afrique Equatoriale Française. – « Fort-Archambault est, m’a-t-on dit, le poste le mieux construit du Tchad, à cause de la présence d’une argile spéciale, et de l’abondance de combustible, ce qui a permis la fabrication des briques pour les murs et des tuiles pour les toits, alors que partout ailleurs, on se contente de briques grossières, en boue séchée au soleil, mélangée de paille hachée, [...]. Aussi parle-t-on depuis longtemps de transporter la capitale du Tchad, jusqu’ici à Fort-Lamy, dans une contrée où les ressources de toutes sortes sont peu abondantes, à Fort-Archambault, au centre d’un pays très peuplé et très riche, dans un site très agréable. La vieille capitale militaire [Fort-Lamy], du temps où nous luttions tous les jours pour consolider nos frontières, contre les Senoussistes au nord et, au nord-est, contre les sultans du Ouadaï et du Darfour à l’est, a rempli son office ; il convient de la laisser en domaine aux militaires qui l’ont construite, [...]  il est temps de transporter les autorités civiles dans un cadre neuf [...]. Il est, en tout cas, nécessaire de rapprocher le cerveau de la colonie du pouvoir central de Brazzaville, lui-même passablement excentrique d’ailleurs » (1). « Lorsque le coton fut lancé dans la région, en 1931, Fort-Archambault prit une importance nouvelle. Un Gouverneur Général [de l’AEF] voulait même en faire la capitale du Tchad, malgré sa situation à l’extrême sud. D’où un tracé très vaste, des constructions coûteuses, et un aspect un peu désertique, surtout pour qui s’y promènerait à pied » (2). – Fort-Achambault, qui s’appelle Sarh de nos jours et qui est la troisième ville du pays par sa population, ne devint jamais la capitale du Tchad. Sources : (Photo) Lapie, Pierre Olivier, Mes tournées au Tchad, Londres, John Murray, 1941. (1) Abou-Digu’en, Mon voyage au Soudan tchadien, Paris, éditions Pierre Roger, 1929. (2) Lapie, Pierre Olivier, Mes tournées au Tchad, Londres, John Murray, 1941.
  • Zinder, le marché. – Le général Gouraud, figure de la conquête coloniale, décrit ainsi Zinder et son marché en avril 1902 - il était alors commandant -, tandis qu’il y rentre pour la première fois : « Zinder est le grand centre de transit de cette partie de l’Afrique centrale. […] Au Nord, à 1500 mètres [de Zinder], se trouve la ville Targuie de Zengou. […] On y rencontre des Tripolitains, quelques Touareg. Elle compte 4 à 5000 habitants. […] Le marché de Zengou est animé. On y trouve en particulier de beaux cuirs, les bottes en filali de toute l’Afrique centrale et que nous portons nous-mêmes, des brides brodées ; les bijoux ne valent pas les délicats filigranes des bijoux soudanais et sénégalais ; il y a de jolies calebasses ouvragées de toutes dimensions, la calebasse pouvant servir d’écuelle aussi bien que de malle aux femmes du pays, qui y empilent leurs étoffes et leurs ustensiles et la portent sur la tête. On y voit des musiciens, des danseuses, aux cadences lentes et balancées, un homme-orchestre. Il y a encore sur le marché de Zengou du sel de Bilma, comme à Tombouctou du sel de Taodénit » (1) – La carte, signée « Photo Combier Mâcon », fait assurément partie de la production de la maison CIM (Combier imprimeurs à Mâcon). Cette entreprise, fondée par Jean Combier avant la première guerre mondiale, éditera quelques 2 millions de carte postales essentiellement consacrées aux régions françaises – colonies comprises – entre 1907 et 1982 (2). Source : (1) Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944. (2) Combier, Marc, Un siècle de cartes postales, Paris, Alternatives, 2005.
  • De Béhagle partant vers le Tchadt avec Mercuri et les pirogues démontables. – Cette expédition, entamée en 1897, connut une fin tragique : l’infortuné Jean-Ferdinand de Béhagle fut pendu en place publique à Bikoa, dans le sud du Tchad, sur ordre du sultan Rabah à la mi-septembre 1899. Né en 1857, Béhagle avait commencé très jeune une carrière dans la marine marchande, qui fit de lui un capitaine au long cours. Changeant de voie, il devint à partir de 1885 administrateur de communes mixtes en Algérie, où il se familiarisa avec les courants politiques et religieux de l’islam. En 1892, il prit part à la mission Maistre, partie explorer la circulation entre les bassins du Congo et du Tchad. Le goût de l’aventure et l’accueil enthousiaste qui l’attendait à son retour en France un an plus tard, l’incitèrent à monter sa propre expédition. Le projet était ambitieux : il voulait joindre la Méditerranée à partir du Congo. Pour cela, il avait des idées novatrices tant au plan politique, économique que technique. Ainsi, il pensait que Rabah, en lutte contre l’Angleterre, chercherait à s’entendre avec la France et ses représentants. Pragmatique, il voulait associer des commerçants musulmans à l’entreprise, pour faciliter et pérenniser les rapports avec les populations islamisées. Enfin, i avait inventé un bateau métallique démontable en tronçons de 150 à 200 kilos, lesquels retournés sur un châssis à roues pouvaient être traînés par deux hommes. Mais le montage financier de la mission s’avéra plus fastidieux, et seule la Société africaine de France lui octroya de maigres crédits. Il débarqua à Loango le 25 juin 1897, accompagné de Toussaint Mercuri, un français d'Afrique du Nord, et de quatre musulmans. La photo le montre vraisemblablement à  cette étape de son funeste voyage : il semble que les pirogues évoquées dans la légende soient en fait son fameux bateau démontable. Mais l’ingénieux  système, qui avait satisfait à des essais sur la Seine avant le départ de Métropole, s’avéra intransportable sur la route des caravanes entre Loango et Brazzaville, et fut abandonné. L’expédition se contenta d’embarcations plus conventionnelles, et emprunta même le « Léon-Blot », le fameux bateau démontable de l’explorateur Gentil rencontré en route. Jean-Ferdinand de Béhagle, dont le corps fut récupéré au fond d’un puit en 1900 après la défaite de Rabah, repose depuis à Fort-Lamy – devenue N’Djaména.
  • Zinder, Palais du gouverneur (face sud). – Il s’agit apparemment du même bâtiment qui servit, lorsque la région était un territoire militaire – jusqu’en 1922 où elle devint « Colonie du Niger » -, d’habitation au commandant dudit territoire.  Le Général Gouraud, figure de la conquête coloniale,  qui occupa ce poste en 1902 alors qu’il n’était que commandant, décrit les lieux en en ces termes : « Ma maison, que le colonel comparait élégamment à la casbah d’un boy maugrébin du XVè siècle, est un dédale de salles, de cours, de corridors, de réduits, où depuis trois jours je n’arrive pas à me retrouver. Il y a deux pièces meublées richement, tentures de velours, de soie, d’or, etc… ». - La garnison de Zinder compte alors 380 hommes : « une forte compagnie de tirailleurs, un peloton d’auxiliaires et des spahis qui viennent d’arriver. Elle dispose de 2 pièces de canon ». Source : Gouraud, Gal, Zinder Tchad, Paris, Plon, 1944.
  • Le « Léon-Blot ». – Le Léon-Blot, qui porte le nom du secrétaire de Savorgnan de Brazza, est le vapeur qu’utilisa l’explorateur Emile Gentil tandis qu’il cherchait à ouvrir une voie facilement praticable entre le Congo et le Tchad, à la fin du XIXème siècle. Parti de Brazzaville le 27 juillet 1895, il remonte le Congo et passe successivement sur l’Oubangui, sur son affluent le Kemo, puis sur le Chari, avant de joindre le Lac Tchad. Ce trajet, passant de bassin fluvial en bassin fluvial et aboutissant sur un lac endoréique, est rendu possible parce que le Léon-Blot est démontable et transportable à dos d’hommes pour franchir les obstacles terrestres. Le Léon-Blot devait rester en service jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, toutefois, il semble qu’il appartenait, en 1926, à la Compagnie Ouahm et Nana. Récemment, en 2003, sa proue a été récupérée et ramenée par avion militaire en France, pour être exposée au musée des troupes de Marine à Fréjus. - « Le Blot part le 25 octobre [1904] à 2h. 30, accolé de deux baleinières remplies de bois de chauffe, car les rives [du Logone] étant généralement déboisées, d’aucune pensaient que le vapeur ne pourrait pas remonter jusqu’à Laï. Aussi quand le Blot arrive près des villages produit-il un effet de stupeur et d’admiration. Le premier, avec Gentil, il a fait flotter nos couleurs sur le Tchad. Ce petit vapeur, d’un mètre de tirant d’eau, a une quinzaine de mètres de long, trois de large, mais la machine occupe presque toute la place. Il n’y a que quelques pieds carrés libres à l’avant et à l’arrière. Encore une partie de cet espace est-il pris par la douzaine de gosses et de femmes, dont les maris, tirailleurs que j’emmène à Laï, sont juchés sur les tas de bois dans les baleinières. Un vrai village flottant. Mais le petit vapeur amarre facilement… » (1). « Le Léon-Blot arriva à Fort-Archambault le 6 septembre [1927 ?]. C’est un petit vapeur à hélice, de 18 mètres de long, et jaugeant 14 tonnes, que M. Gentil, commissaire du Gouvernement, parti de Brazzaville le 28 octobre 1895, réussit, après deux ans d’efforts, à mettre à flot dans le Gribingui, et avec lequel il flottait sue le Tchad peu après, ayant, dans l’intervalle placé le Baguirmi sous notre protectorat. […] Pour en revenir au Léon-Blot, cause de cette digression historique, - et qui appartient maintenant à la Compagnie Ouhm et Nana, - j’y embarquai le 7 septembre en nombreuse compagnie, ce qui ne laissait que peu de place pour la circulation des voyageurs ; tout le monde installa sa chaise-longue sur la plage arrière, les unes contres les autres, excellente disposition pour les joueurs de bridge ou de poker. » (2). Sources : (1) Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944. (2) Abou-Digu’en, Mon voyage au Soudan tchadien, Paris, éditions Pierre Roger, 1929.
  • Zinder, un coin du marché. – Le général Gouraud, figure de la conquête coloniale, décrit ainsi Zinder et son marché en avril 1902 – il était alors commandant -, tandis qu’il y rentre pour la première fois : « Zinder est le grand centre de transit de cette partie de l’Afrique centrale. […] Au Nord, à 1500 mètres [de Zinder], se trouve la ville Targuie de Zengou. […] On y rencontre des Tripolitains, quelques Touareg. Elle compte 4 à 5000 habitants. […] Le marché de Zengou est animé. On y trouve en particulier de beaux cuirs, les bottes en filali de toute l’Afrique centrale et que nous portons nous-mêmes, des brides brodées ; les bijoux ne valent pas les délicats filigranes des bijoux soudanais et sénégalais ; il y a de jolies calebasses ouvragées de toutes dimensions, la calebasse pouvant servir d’écuelle aussi bien que de malle aux femmes du pays, qui y empilent leurs étoffes et leurs ustensiles et la portent sur la tête. On y voit des musiciens, des danseuses, aux cadences lentes et balancées, un homme-orchestre. Il y a encore sur le marché de Zengou du sel de Bilma, comme à Tombouctou du sel de Taodénit ». Source : Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Concours agricole de Mao, bœufs du Tchad. – « Un événement plus important, et qui remplit pendant quelques jours la capitale du Kanem d’une animation extraordinaire, fut le concours agricole, dont l’institution remonte à 1912, époque où il eut lieu à Mondo, pour inaugurer l’installation du vétérinaire de Mao, et lui permettre de donner des conseil à tous les éleveurs de bœufs et de chevaux, et les préparer à la vaccination contre la péripneumonie contagieuse, qui fait beaucoup de mal au Tchad. Alors que le premier concours n’avait attiré guère que 500 bœufs et 400 chevaux, il vint, cette fois-ci, au moins 1500 chevaux et un nombre incalculable de bovidés. […] Il existe plusieurs races de bœufs très nette. Les Hassahouna ont un type semblable à celui de leurs frères Choa du Cameroun, marron et haut sur pattes, avec de petites cornes en croissant et un rudiment de bosse, fait pour porter plutôt que pour la boucherie, mais qui engraisse facilement. Le bœuf Kouri, des îles du Tchad, est grand, de couleur presque blanche, sans bosse ; il a de grosses cornes, souvent hautes de 1 mètre, en forme de lyre ou demi-cercle ; se sont les meilleurs pour la consommation ». Sources (photo et texte) : Abou-Digu’en, Mon voyage au Soudan tchadien, Paris, éditions Pierre Roger, 1929.
  • Zinder, arrivée d'un convoi de vivres à l'intendance. – « Le convoi [de ravitaillement en 1900] se compose filialement de 200 porteurs*, 50 chameaux, 90 bœufs porteurs et 120 ânes. Une ou deux sections de tirailleurs sont affectées à chaque convoi différent, avec un peloton en réserve. [...]  Les bourricots marchent avec une lenteur désespérante, à 3 kilomètre à l’heure ! Les bœufs vont plus vite ; les chameaux encore plus. Le convoi s’allonge et les bons petits bourricots aux longues oreilles, le dos flanqué de deux caisses de vin, s’en vont à petits pas, d’un itinéraire capricieux, sortant à chaque instant du sentier pour brouter à droite et à gauche. […] * les noirs portent aisément sur le tête une charge de 25 kilos (poids limitatif de la cantine de bagage comme de le caisse de ravitaillement), les bœufs à bosse du pays portent 100 kilos ; les chameaux, 120, les ânes, 60 ». Source : Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • 	Fort-Lamy, 14 juillet, le tir aux bouteilles. – « 14 juillet [...] Après avoir longé le Chari, nous atterrissons à Fort-Lamy sur une magnifique piste de briques. [...] malgré la chaleur, je pars à pied vers le poste européen que je trouve en pleine fête populaire. Le programme est celui de toutes les réunions de village en France : courses à l’œuf, en sac, au tonneau, jeux de ciseaux et de la cruche renversée, tournois d’adresse et autres exercices variés. La course de chameaux qui termine les réjouissances prétend être une concession, la seule, aux usages de la région ». Source : Lebeuf, Jean-Paul, Quand l’or était vivant, Paris, éditions J. Susse, 1945.
  • Le marché de Taoua. – « Le colonel m’avait prévenu que le Gouvernement général trouvait Zinder trop excentrique comme chef-lieu du Territoire, souhaitait placer celui-ci sur le fleuve. Tel n’est pas mon avis, au moins pendant la période de reconnaissance, d’organisation et tant que le Territoire n’aura pas pris sont équilibre. Tohoua est le point central. Il faut s’y contenter, il est vrai, d’une petite installation, étant donnée la pauvreté du pays ». Source : Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Fort-Lamy, l’arrivée du bac de Koussery. – « Lorsqu’on arrive à Fort-Lamy par le fleuve, on voit une ligne d’arbres vert sombre, dominés du drapeau français, ponctuée de flamboyants et cachant des maisons blanches. A cet endroit la rive du fleuve, aux basses eaux, est élevée comme une falaise. On croit à un paradis de verdure à l’abri des eaux. Avant ce promontoire de feuilles, la rive s’est abaissée en pente douce et sableuse ; les pirogues chargées de poissons, de bois, de paille, d’hommes, de femmes, d’enfants, d’animaux, de calebasses ; ouvertes de frêles, lourdes et couvertes de shimbecks de paille, grées de filets immenses et des apparaux de la pêche, ou nues ; de baleinières de métal, poussées par des perches ; un bac transportant un camion, c’est le port. » Source : Lapie, Pierre Olivier, Mes tournées au Tchad, Londres, John Murray, 1941.
  • Fort-Lamy, avenue Edouard Renard. – « Fort-Lamy a été créé de toutes pièces après la victoire de Gentil sur Rabah. [...] L’entrée dans la ville est [...] décevante. Les concessions européennes sont minuscules, les jardins rares et pauvres, les arbres sur le bord du fleuve, les maisons ont un aspect sale et ruiné en raison de leur bâtisse de brique mauvaise que le soleil délite et de leur chaux locale, que la pluie délave. [...] Ainsi, aucune raison économique, aucune tradition locale n’a motivé l’existence de Fort-Lamy : un motif stratégique, à une époque de conquête où la pénétration se faisait par les fleuves : tenir le confluent, la route du Lac au Nord, la ligne de nos communications par Bousso et Archambault le long du Chari vers le Sud et Brazzaville. Aujourd’hui où les conditions d’économie et de stratégie sont modifiées, la ville souffre quelque peu du choix de son emplacement » (1). - Edouard Renard qui fut gouverneur-général de l’AEF, laissa le souvenir d’un homme hostile à l'inégalité entre les Blancs et les Noirs dans la colonie. Sources : (1) Lapie, Pierre Olivier, Mes tournées au Tchad, Londres, John Murray, 1941.
  • Zinder, quartier des commerçants. - « Zinder est le grand centre de transit de cette partie de l’Afrique centrale. […] Au Nord, à 1500 mètres [de Zinder], se trouve la ville Targuie de Zengou. […] On y rencontre des Tripolitains, quelques Touareg. Elle compte 4 à 5000 habitants. […] Le marché de Zengou est animé. On y trouve en particulier de beaux cuirs, les bottes en filali de toute l’Afrique centrale et que nous portons nous-mêmes, des brides brodées ; les bijoux ne valent pas les délicats filigranes des bijoux soudanais et sénégalais ; il y a de jolies calebasses ouvragées de toutes dimensions, la calebasse pouvant servir d’écuelle aussi bien que de malle aux femmes du pays, qui y empilent leurs étoffes et leurs ustensiles et la portent sur la tête. On y voit des musiciens, des danseuses, aux cadences lentes et balancées, un homme-orchestre. Il y a encore sur le marché de Zengou du sel de Bilma, comme à Tombouctou du sel de Taodénit ». Source : Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Le « Léon-Blot » et le poste de Miltou, sur le Chari. – Le Léon-Blot, qui porte le nom du secrétaire de Savorgnan de Brazza, est le vapeur qu’utilisa l’explorateur Emile Gentil tandis qu’il cherchait à ouvrir une voie facilement praticable entre  le Congo et le Tchad, à la fin du 19ème siècle. Parti de Brazzaville le 27 juillet 1895, il remonte le Congo et passe successivement sur l’Oubangui, sur son affluent le Kemo, puis sur le Chari, avant de joindre le Lac Tchad. Ce trajet, passant de bassin fluvial en bassin fluvial et aboutissant sur un lac endoréique, est rendu possible parce que le Léon-Blot est démontable et transportable à dos d’hommes pour franchir les obstacles terrestres. Le Léon-Blot devait rester en service jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Récemment, en 2003, sa proue a été récupérée et ramenée par avion militaire en France pour être exposée au musée des troupes de Marine à Fréjus. - « Le Blot part le 25 octobre [1904] à 2h. 30, accolé de deux baleinières remplies de bois de chauffe, car les rives [du Logone] étant généralement déboisées, d’aucune pensaient que le vapeur ne pourrait pas remonter jusqu’à Laï. Aussi quand le Blot arrive près des villages produit-il un effet de stupeur et d’admiration. Le premier, avec Gentil, il a fait flotter nos couleurs sur le Tchad. Ce petit vapeur, d’un mètre de tirant d’eau, a une quinzaine de mètres de long, trois de large, mais la machine occupe presque toute la place. Il n’y a que quelques pieds carrés libres à l’avant et à l’arrière. Encore une partie de cet espace est-il pris par la douzaine de gosses et de femmes, dont les maris, tirailleurs que j’emmène à Laï, sont juchés sur les tas de bois dans les baleinières. Un vrai village flottant. Mais le petit vapeur amarre facilement… » (1). « Le Léon-Blot arriva à Fort-Archambault le 6 septembre [1927 ?]. C’est un petit vapeur à hélice, de 18 mètres de long, et jaugeant 14 tonnes, que M. Gentil, commissaire du Gouvernement, parti de Brazzaville le 28 octobre 1895, réussit, après deux ans d’efforts, à mettre à flot dans le Gribingui, et avec lequel il flottait sue le Tchad peu après, ayant, dans l’intervalle placé le Baguirmi sous notre protectorat. […] Pour en revenir au Léon-Blot, cause de cette digression historique, - et qui appartient maintenant à la Compagnie Ouhm et Nima, - j’y embarquai le 7 septembre en nombreuse compagnie, ce qui ne laissait que peu de place pour la circulation des voyageurs ; tout le monde installa sa chaise-longue sur la plage arrière, les unes contres les autres, excellente disposition pour les joueurs de bridge ou de poker. » (2). Sources : (1) Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944. (2) Abou-Digu’en, Mon voyage au Soudan tchadien, Paris, éditions Pierre Roger, 1929.
  • Fort-Lamy, les châteaux d’eau et la résidence du gouverneur. - « Fort-Lamy se développe. A la suite de deux incendies (31 décembre 1905 et 4 janvier 1906) j’ai tenu des palabres, offert des secours en argent, et décidé ainsi pas mal de gens à remplacer leurs cases de paille par des constructions en terre : ces tatas s’élèvent à vue d’œil et vont modifier l’aspect de campement d’une partie de la ville. En même temps de nouveaux groupes de huttes s’établissaient autour : faubourgs. On est en train de refaire le plan de recensement qui donnera, je l’espère, des résultats intéressants. La cause première de cette prospérité relative, c’est l’argent, ce sont les soldes que j’ai pu payer jusqu’ici avec une certaine régularité. Les démarches au ministère, les rapports n’ont pas été perdus. » Source : Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Passage d’un bac. – « Lorsqu’on arrive à Fort-Lamy par le fleuve, on voit une ligne d’arbres vert sombre, dominés du drapeau français, ponctuée de flamboyants et cachant des maisons blanches. A cet endroit la rive du fleuve, aux basses eaux, est élevée comme une falaise. On croit à un paradis de verdure à l’abri des eaux. Avant ce promontoire de feuilles, la rive s’est abaissée en pente douce et sableuse ; les pirogues chargées de poissons, de bois, de paille, d’hommes, de femmes, d’enfants, d’animaux, de calebasses ; ouvertes de frêles, lourdes et couvertes de shimbecks de paille, grées de filets immenses et des apparaux de la pêche, ou nues ; de baleinières de métal, poussées par des perches ; un bac transportant un camion, c’est le port. » Source : Lapie, Pierre Olivier, Mes tournées au Tchad, Londres, John Murray, 1941.
  • Partisan méhariste. – Les populations des régions sahariennes, Touaregs notamment, sont associées dès la conquête coloniale à la sécurité de leur territoire. Ainsi, face à la résistance rencontrée et à l’immensité des étendues à contrôler, l’armée française arme certains clans, achetant par la solde la fidélité de rebelles potentiels, qu’on désigne comme « partisans ». Le but alors est de prévenir les incursions de rezzous dans les régions productives de la boucle du Niger. Un siècle plus tard, la pratique perdure d’une certaine manière avec les Etats indépendants, dont l’autorité peine à s’étendre si loin des capitales. Les malentendus et le vocabulaire qui prévalaient à Paris au XIXème siècle, quand on expliquait à la Chambre que la conquête se heurtait aux agissements de « bandits armés », perdurent eux aussi. Les gouvernements concernés continuent ainsi d’employer ces mêmes mots, qui renient toute dimension politique aux différentes actions des populations locales. Seuls les enjeux territoriaux ont changé. Les régions productives, qu’il convient de protéger, se sont déplacées des marges agricoles du Sahara, vers les zones d’extraction de l’intérieur du désert.
  • Le confluent du Logone et du Chari, vu de Fort-Lamy. – « Fort-Lamy me déçut en partie, malgré tout son pittoresque. Le débarcadère est aménagé sur une berge assez haute, mais rongée par le flot et par les transbordements ; les terres sont retenues grossièrement par des piquets reliés horizontalement par des troncs d’arbres ; dans l’eau, autour du  bateau, une foule grouillante de femmes et d’enfants se baigne et se lave au milieu de cris perçants ; des pirogues accostent, el d’autres démarrent pour traverser le fleuve, ou se diriger vers le Logone, dont on voit le confluent quelque peu en aval ». Source : Abou-Digu’en, Mon voyage au Soudan tchadien, Paris, éditions Pierre Roger, 1929.
  • Autour d’un puits à Filinguè. 3ème territoire militaire du Soudan. – « La vague piste qui relie Filingué à Tahoua traverse une région plate et sablonneuse, dont la monotonie n’est rompue de loin en loin que par quelques arbres épineux et des affleurements ferrugineux ou argileux. Après les pluies, il s’y forme des mares peu profondes, qui par suite de leur large surface d’évaporation, sont vite asséchées. En quelques rares points comme Lahan, la nappe argileuse et imperméable a formé des cuvettes remplies de sable, où l’eau des pluies s’accumule. Mais il faut aller la chercher en creusant des puits à travers le sable. Naturellement la quantité d’eau recueillie par ces cuvettes et par conséquent le temps pendant lequel ces petits puits fournissent de l’eau, dépendent de la quantité d’eau de pluie tombée. […] Le capitaine Cornu part un jour de Filingué avec 45 tirailleurs et un convoi léger. Trompé par des renseignements indigènes, le petit détachement s’égare de erre dans la brousse pendant deux jours. Enfin Cornu retrouve la direction. Mais il ne lui reste que trente litres d’eau et il est encore à 20 kilomètres de Lahan. Cinq tirailleurs sont déjà morts de soir. Un autre et le guide devenus fous se sont jetés, le couteau à la main, sur la dernière peau de bouc. Faisant appel à l’énergie des meilleurs, Cornu se lance en avant. Après quatre heurs d’une marche atroce, il arrive enfin à la mare et trouve non pas de l’eau, mais du sable humide qu’il presse et dont il tire 50 litres d’eau en deux heures. Il les envoie aux malheureux dispersés sur sa route, ce  qui lui permet de les ramener un à un. En un  autre point 9 hommes sont ports au fond d’un puits par des émanations d’acide carbonique. » Source : Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Fort-Lamy, le grand hôtel. – « Le ralliement au Général de Gaulle, le transport de la guerre en Afrique, le mouvement des troupes, les échanges commerciaux ont amené en six mois une population européenne abondante : Officiers, Intendance, services, banque, office de changes, administrations diverses, transports, sans compter que ce poste [Fort-Lamy], nu en 1900, est aujourd’hui peuplé de 20.000 indigène et d’une population flottante, indiscernable. […] on construit un marché, un hôtel, un camp, des cases de passage… » Source : Lapie, Pierre Olivier, Mes tournées au Tchad, Londres, John Murray, 1941.
  • Zinder. – Description de Zinder en avril 1902, quand y entre le commandant Gouraud : «La ville est entourée d'un fort rempart à dents de scie en bon état, rappelant celui de Sikasso […] les rues de la ville sont étroites, comme dans toutes les villes soudanaises. Peu de maisons en terre, beaucoup de cases en paille, d'immenses trous, là où on a pris la terre, des amas de blocs de grès arrondi et lavé par les pluies, une des caractéristiques du pays. La ville est sale, les vautours et les chiens étant seuls chargés de la voirie. Beaucoup de beaux arbres dans la ville et aux environs. […] Zinder est le grand centre de transit de cette partie de l’Afrique centrale. […] Au Nord, à 1500 mètres [de Zinder], se trouve la ville Targuie de Zengou. […] On y rencontre des Tripolitains, quelques Touareg. Elle compte 4 à 5000 habitants. […] Le marché de Zengou est animé. On y trouve en particulier de beaux cuirs, les bottes en filali de toute l’Afrique centrale et que nous portons nous-mêmes, des brides brodées ; les bijoux ne valent pas les délicats filigranes des bijoux soudanais et sénégalais ; il y a de jolies calebasses ouvragées de toutes dimensions, la calebasse pouvant servir d’écuelle aussi bien que de malle aux femmes du pays, qui y empilent leurs étoffes et leurs ustensiles et la portent sur la tête. On y voit des musiciens, des danseuses, aux cadences lentes et balancées, un homme-orchestre. Il y a encore sur le marché de Zengou du sel de Bilma, comme à Tombouctou du sel de Taodénit ». Source : Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Vers Agadès, au pas lent des bœufs porteurs (1). - « Avant les années 30, le bœuf-porteur était utilisé pour le transport de l’eau ; mais son usage est rendu de plus en plus difficile par la montée des prix des bovins tout au cours des années 20 : les bœufs-porteurs sont très recherchés sur les marchés, sont très bien payés […] L’âne, dont le prix est très bas, peut facilement accomplir les mêmes tâches de transport, n’exige pas de soins particuliers, et est moins délicat et moins exigeant par rapport à la qualité des pâturages. Malgré la baisse du prix des bovins à la fin des années 30, l’usage de l’âne est désormais chose acquise » (2). Sources : (1 photo) Ingold, Général, Bêtes et hommes du Niger, Paris, Editions La Toison d’or, 1953 - (2) Bonfiglioli, Angelo Maliki, Dudal - Histoire de famille et histoire de troupeau chez un groupe de Wodaabe du Niger, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 1988.
  • Zinder, vue générale du Berny – Description de Zinder en avril 1902, quand y entre le commandant Gouraud : «La ville est entourée d'un fort rempart à dents de scie en bon état, rappelant celui de Sikasso […] les rues de la ville sont étroites, comme dans toutes les villes soudanaises. Peu de maisons en terre, beaucoup de cases en paille, d'immenses trous, là où on a pris la terre, des amas de blocs de grès arrondi et lavé par les pluies, une des caractéristiques du pays. La ville est sale, les vautours et les chiens étant seuls chargés de la voirie. Beaucoup de beaux arbres dans la ville et aux environs. […] Zinder est le grand centre de transit de cette partie de l’Afrique centrale. […] Au Nord, à 1500 mètres [de Zinder], se trouve la ville Targuie de Zengou. […] On y rencontre des Tripolitains, quelques Touareg. Elle compte 4 à 5000 habitants. […] Le marché de Zengou est animé. On y trouve en particulier de beaux cuirs, les bottes en filali de toute l’Afrique centrale et que nous portons nous-mêmes, des brides brodées ; les bijoux ne valent pas les délicats filigranes des bijoux soudanais et sénégalais ; il y a de jolies calebasses ouvragées de toutes dimensions, la calebasse pouvant servir d’écuelle aussi bien que de malle aux femmes du pays, qui y empilent leurs étoffes et leurs ustensiles et la portent sur la tête. On y voit des musiciens, des danseuses, aux cadences lentes et balancées, un homme-orchestre. Il y a encore sur le marché de Zengou du sel de Bilma, comme à Tombouctou du sel de Taodénit ». Source : Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Niamey, une corvée d’eau. - Le Général Gouraud raconte ainsi le fondation de la ville de Niamey, au sens militaire et administratif du terme, en septembre 1901 : « La situation du poste de Sorbo, non loin des berges du fleuve, ne présentait aucun avantage : l’artère commerciale dont on nous avait parlé n’existait pas. A peu de distance, Niamey, petit village à proximité d’un gros marché, de site salubre me parait favorable, d’autant mieux que là se trouve la tête de notre ligne d’étapes fluviales (Niamey est aujourd’hui le chef-lieu de la colonie). Ce sera la résidence du commandant de cercle, de son adjoint, du chef des services administratifs, qui aura sous sa surveillance immédiate le magasin de réserve de ravitaillement qu’y déposera la flottille du Bas-Niger. […] Le commandant de cercle aura sous son autorité les populations situées entre le Niger et le Dallol Bosso ». Source : Gouraud, Gal, Zinder Tchad, Paris, Plon, 1944.
  • Pêcheurs sur le Logone. – « Ce matin le Logone rejoint assez exactement l’image que je m’en faisais. […] Nous nous arrêtons près d’un groupe de pêcheurs. Deux enfants en pirogue, vont rechercher dans la campagne des paquets d’hameçons qu’ils avaient été cacher à notre approche, dans la crainte qu’on ne s’en emparât. Et de l’autre côté du Logone, nous rejoignons un autre groupe de pêcheurs. Ils sont d’une complaisance, d’une gentillesse extrême, et d’une reconnaissance émue lorsque je leur tends un billet de cent sous pour un gros poisson qu’ils nous offrent ». Source : Gide, André, Le retour du Tchad, Paris, Gallimard, 1928. Cette photo a été prise entre 1942 et 1948 par Robert Carmet, un journaliste et photographe, collaborateur régulier de l’Agence économique des colonies.
  • Zinder, maisons de commerçants tripolitains. – Description de Zinder en avril 1902, quand y entre le commandant Gouraud : « Zinder est le grand centre de transit de cette partie de l’Afrique centrale. […] Au Nord, à 1500 mètres [de Zinder], se trouve la ville Targuie de Zengou. […] On y rencontre des Tripolitains, quelques Touareg. Elle compte 4 à 5000 habitants. […] Le marché de Zengou est animé. On y trouve en particulier de beaux cuirs,  les bottes en filali de toute l’Afrique centrale et que nous portons nous-mêmes, des brides brodées ; les bijoux ne valent pas les délicats filigranes des bijoux soudanais et sénégalais ; il y a de jolies calebasses ouvragées de toutes dimensions, la calebasse pouvant servir d’écuelle aussi bien que de malle aux femmes du pays, qui y empilent leurs étoffes et leurs ustensiles et la portent sur la tête. On y voit des musiciens, des danseuses, aux cadences lentes et balancées, un homme-orchestre. Il y a encore sur le marché de Zengou du sel de Bilma, comme à Tombouctou du sel de Taodénit ». Source : Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Bœuf porteur au Niger. - « Avant les années 30, le bœuf-porteur était utilisé pour le transport de l’eau ; mais son usage est rendu de plus en plus difficile par la montée des prix des bovins tout au cours des années 20 : les bœufs-porteurs sont très recherchés sur les marchés, sont très bien payés […] L’âne, dont le prix est très bas, peut facilement accomplir les mêmes tâches de transport, n’exige pas de soins particuliers, et est moins délicat et moins exigeant par rapport à la qualité des pâturages. Malgré la baisse du prix des bovins à la fin des années 30, l’usage de l’âne est désormais chose acquise ». Source : Bonfiglioli, Angelo Maliki, Dudal - Histoire de famille et histoire de troupeau chez un groupe de Wodaabe du Niger, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 1988.
  • Le commandant Gouraud au Zinder. – « Sous la tente, enfin ! Au bivouac de Choggar, 26 février 1908. Chère Maman bien aimée, Me voici enfin dans la vie que j’aime, pour laquelle seule je me suis depuis de longues années éloigné de vous. J’ai vu bien des bivouacs pareils, mais c’est la première fois depuis mon départ de Sain-Louis que je dresse ma tente - depuis un jour, près de Boutso, en remontant le Chari » (Extrait d’une lettre du Commandant Gouraud à sa mère). - Henry Gouraud (1875-1946), un saint-cyrien qui finit général, fit la majeure partie de sa carrière dans les colonies, et passa notamment vingt ans en Afrique (au Soudan français, au Tchad, en Mauritanie, au Maroc). En 1898, alors capitaine, il connut la gloire militaire en parvenant à capturer Samory Touré, un chef mandingue qui résistait vigoureusement à la conquête coloniale française depuis plus dix ans. Il a également contribué à fonder la ville Niamey, en 1901. Gouraud entretint une correspondance régulière avec sa mère, laquelle l’avait soutenu dans sa volonté de faire une carrière coloniale, quand son père s’y opposait.
  • Fort-Lamy, le marché. – « Le marché est fort achalandé. On y trouve du grain, car les basses vallées du Chari sont des terres d’aluvions donnant de belle moissons ; de la viande, car le pays a bœufs, moutons chevaux ; le mouton vaut 10 thalers et le poulet 10 sous ; du poisson, le Chari en abonde. On y voit encore du natron et du sel. […] Le natron est un dérivé de la soude. Il se présente en masse compacte de grosses plaques de 5 à 10 mètres d’épaisseur. […] Les indigènes […] emploient le natron à des usages multiples, le consommant eux-mêmes et le faisant consommer aux animaux. Dans cette région, le natron remplace le sel, qui est rare. Source : Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Zinder, prisonniers portant des peaux de bouc. – « Dans notre Afrique, un condamné à mort voit son dossier transféré à Dakar, puis envoyé à Paris, soumis au Président de la République, etc. Souvent, le coupable ne reçoit confirmation de sa peine qu’au bout d’un an ou deux. Entre temps, il a été, comme tous les prisonniers, employé à des corvées diverses dans le village, où il s’est acquis la sympathie générale. Les Noirs, qui ont la mémoire très courte, ont oublié son forfait et, quand on l’exécute, les Français sont considérés comme des monstres.
  • Niamey, scène de vie au bord du Fleuve. – Le Général Gouraud raconte ainsi le fondation de la ville, au sens militaire et administratif du terme, en septembre 1901 : « La situation du poste de Sorbo, non loin des berges du fleuve, ne présentait aucun avantage : l’artère commerciale dont on nous avait parlé n’existait pas. A peu de distance, Niamey, petit village à proximité d’un gros marché, de site salubre me parait favorable, d’autant mieux que là se trouve la tête de notre ligne d’étapes fluviales (Niamey est aujourd’hui le chef-lieu de la colonie). Ce sera la résidence du commandant de cercle, de son adjoint, du chef des services administratifs, qui aura sous sa surveillance immédiate le magasin de réserve de ravitaillement qu’y déposera la flottille du Bas-Niger. […] Le commandant de cercle aura sous son autorité les populations situées entre le Niger et le Dallol Bosso ». Source : Gouraud, Gal, Zinder Tchad, Paris, Plon, 1944.
  • Fort-Lamy, la place du marché. – « L’entrée dans la ville est beaucoup plus décevante. Les concessions européennes sont minuscules, les jardins rares et pauvres, les arbres sur le bord du fleuve, les maisons ont un aspect sale et ruiné en raison de leur bâtisse de brique mauvaise que le soleil délite et de leur chaux locale, que la pluie délave. La place centrale est une sorte de désert où les enfants jouent au ballon, dans la poussière, les Européens au tennis ; les bicyclettes et les autos vont en tous sens et le marché indigène déploie ses paillotes, son odeur, ses incendies. […] Cette cité n’avait point d’ancêtre indigène. Fort-Lamy a été créé de toutes pièces après la victoire de Gentil sur Rabah. Les monuments de Gentil et Lamy, petits obélisques blancs entourés d’agaves ornent, si l’on peut dire, l’un la place, l’autre l’avenue du fleuve ». Source : Lapie, Pierre Olivier, Mes tournées au Tchad, Londres, John Murray, 1941.
  • Colonie du Niger, résidence du commandant du cercle à Niamey. – Le cercle de Niamey compte, en 1948, une population composée de 318 Européens, 14 étrangers et 249 029 Africains, dont 85 246 Zermas et Sonrhais, et 78 121 Peulhs, pour une densité de 5,4 habitants au km2. Niamey, le chef-lieu de cercle, est également le chef-lieu de la colonie du Niger et abrite ses services centraux. On y trouve notamment un hôpital qui dispose de deux pavillons européens de 40 lits, un pavillon d’isolement de 3 lits et un pavillon indigène de 124 lits, un bloc chirurgical avec radio, un service de dentisterie et une maternité  et emploie des médecins européens et africains, et 14 infirmiers dont 1 européen. Niamey n’a qu’un seul hôtel, celui de 10 chambres de la Compagnie générale transsaharienne. Les communications se font par la route, avec les services hebdomadaires de la CCIC vers la Côte d’Ivoire via Fada, de la Cie Gle Transsaharienne vers le Soudan et l’Afrique du Nord, et de la SATT vers Zinder et vers le Dahomey. Des communications fluviales ont lieu du 15 septembre au 15 mars vers Malanville au Dahomey, par un vapeur du réseau Bénin-Niger qui dispose de 16 couchettes et d’un buffet.
  • Niamey, la poste en 1958.
  • Zinder, habitation du commandant du territoire militaire. – « Ma maison, que le colonel comparait élégamment à la casbah d’un boy maugrébin du XVè siècle, est un dédale de salles, de cours, de corridors, de réduits, où depuis trois jours je n’arrive pas à me retrouver. Il y a deux pièces meublées richement,  tentures de velours, de soie, d’or, etc… » (réflexions du commandant militaire arrivé à Zinder en mars 1902). La garnison de Zinder compte alors 380 hommes : une forte compagnie de tirailleurs, un peloton d’auxiliaires et des spahis qui viennent d’arriver. Elle dispose de 2 pièces de canon. Source : Gouraud, Gal, Zinder Tchad, Paris, Plon, 1944.
  • L’« escadrille tchadienne ». Cet embryon de l’armée de l’air tchadienne, elle est formée en 1962 avec l’aide de la France sur la BA 172 de Fort Lamy. Dix ans plus tard, elle compte 185 hommes (110 Tchadiens et 75 Français), est dotée de dix-sept appareils, dont dix C47. Outre la BA 172, elle opère également à partir des bases d’Abéché et Mongo.
  • Zinder, la porte du poste - carte postée en 1922
  • Fort Lamy, palais du gouvernement – La capitale du Tchad change de nom en 1973 pour devenir N’djamena. Carte postée en 1971.
  • Fort-Lamy, un quartier de la ville indigène.
  • Marchande de lait à Fort-Lamy - Carte postale écrite le 01.08.1947
  • Fort-Lamy, avenue du Président François Tombalbaye
  • Fort-Lamy, vue aérienne
  • Niamey, le marché aux arachides
  • Niamey, marché aux poteries
  • Niamey, marché du champ de foire
  • Le village de Huburcher, Niger
  • Zinder, travaux de terrassement pour la construction des caves
  • Village de Yantala où se trouve l'usine électrique qui fournit Niamey
  • Niamey, une île au milieu du Niger en face de Niamey
  • Zinder, vue générale  - En 1900 :
  • Zinder, vue générale sud prise de la Tour du poste.
  • Chari - Tchad, Chasse à la girafe chez les Niellims (coup supporté par deux indigènes – légende originale).
  • Fort Lamy, Palais des congrès et Maison du Parti
  • Fort Lamy, un marché sur les bords du Chari
  • Tchad, hélicoptère S-55 de l'armée française en opération, fin des années 60
  • Tchad, chevalier moyenâgeux - Carte postée en 1931.
  • Femme de Fort-Lamy - Carte postée en 1931.
  • Seccondee, market. - La ville côtière de Seccondee (aussi orthographié Sekondi), dans l’Ouest de la Gold Coast, connait un important essor au tout début du XXème siècle. Elle bénéficie, après la guerre de 1900-1901 qui a permis de soumettre le pays ashanti, de gros investissements en infrastructures destinés à évacuer les richesses provenant des nouveaux territoires septentrionaux. Ainsi, une ligne de chemin de fer reliant Kumasi est déployée à partir de 1903 et un nouveau port est ouvert au trafic durant la décennie suivante. Ce dispositif permet d’acheminer le cacao, dont l’agriculture se développe, les bois tropicaux et les produits miniers et en particulier l’or dont l’extraction a bondit grâce aux investissements européens. La ville s’est développée autour du site d’un ancien fort hollandais du XVIIème siècle (une soixantaine de forts sont bâtis le long des 500 km de côtes de l’actuel Ghana à partir du XVème siècle par plusieurs puissances européennes). La ville voisine de Takoradi, sur le site d’un ancien fort anglais à quelques kilomètres à l’ouest de Sekondi, se développe à son tour dans les années suivant la première guerre mondiale. Elle est en effet choisie, par le gouverneur Gordon Guggisberg, pour recevoir le port en eau profonde qui portera le développement économique de la colonie. Les deux villes sont officiellement réunies en 1946, sous le nom de Sekondi-Takoradi.
  • Freetown, Tower Hill. – « Nouvelle escale à Freetown qui est la capitale de la Guinée anglaise, de cette Sierra Leone qui appartint aux Portugais. La côte est découpée et bordée de verdures. La ville s’étage au flanc d’un coteau, mais le fond du décor est composé de deux petites chaînes de montagnes à demi enchevêtrées, dont un des sommets à la forme d’un pain de sucre. Rien ici de colonial ni d’africain. On se croirait au bord d’un lac de Lombardie ou du Tessin. La mer est d’un bleu délicat, presque tendre. Freetown ressemble à Lugano et les casernes du haut quartier, bien exposées au soleil, font figure de grands hôtels qui attendent les étrangers. » Sources : Bordeaux, H., Nos Indes noires, Paris, éditions Plon, 1936.
  • Beach and landing place at Sekondi, 1903, (la plage et la zone d’accostage de Sekondi en 1903). – La ville côtière de Sekondi, dans l’Ouest de la Gold Coast, connait un important essor au tout début du XXème siècle. Elle bénéficie, après la guerre de 1900-1901 qui a permis de soumettre le pays ashanti, de gros investissements en infrastructures destinés à évacuer les richesses provenant des nouveaux territoires septentrionaux. Ainsi, une ligne de chemin de fer reliant Kumasi est déployée à partir de 1903 et un nouveau port est ouvert au trafic durant la décennie suivante. Ce dispositif permet d’acheminer le cacao, dont l’agriculture se développe, les bois tropicaux et les produits miniers et en particulier l’or dont l’extraction a bondit grâce aux investissements européens. La ville s’est développée autour du site d’un ancien fort hollandais du XVIIème siècle (une soixantaine de forts sont bâtis le long des 500 km de côtes de l’actuel Ghana à partir du XVème siècle par plusieurs puissances européennes). La ville voisine de Takoradi, sur le site d’un ancien fort anglais à quelques kilomètres à l’ouest de Sekondi, se développe à son tour dans les années suivant la première guerre mondiale. Elle est en effet choisie, par le gouverneur Gordon Guggisberg, pour recevoir le port en eau profonde qui portera le développement économique de la colonie. Les deux villes sont officiellement réunies en 1946, sous le nom de Sekondi-Takoradi.
  • Police de Cape-Coast. – Carte postale diffusée par les missions africaines, 150 cours Gambetta, Lyon. - Les forces de police de la ville de Cape Coast, qui fut la capitale de la Côte-de-l’Or jusqu’en 1877, sont parmi les plus anciennes de la colonie. Elles sont les héritières directes des petites garnisons déployées par la Couronne britannique en 1830 spécifiquement pour la défense et la police des forts de Cape Coast et Accra. Cette période correspondait à un retrait des Anglais face à l’hostilité persistante des Ashanti, malgré leur défaite en 1826 à la bataille d’Akatamanso, près d’Accra. La gestion et la protection des possessions et forts britanniques furent alors confiées à un conseil de marchands, à la tête duquel Londres plaça le capitaine Georges Mcgeal. Durant les treize années où il demeura à Cape Coast, il jeta les bases de l’administration coloniale. Ne disposant ni de forces militaires conséquentes, ni même de mandat officiel pour ce faire, il basa son action sur la sagesse et le dialogue.
  • La place du marché à Accra, au début du XXème siècle. - Accra. – La ville d’Accra devient la capitale de la Gold Coast en 1877, peu de temps après que celle-ci soit devenue une colonie de la Couronne britannique en 1874. Les différents quartiers de la ville s’étaient structurés à partir du XVIIème siècle, à proximité des forts européens. Puis progressivement, l’agglomération de ces noyaux initiaux a formé la ville. La ville acquiert des rôles culturels, économiques et politiques locaux, avant d’être investie par le projet colonial d’en faire le pôle économique et politique structurant de la colonie.
  • Cape Coast, Government House , en 1873. – La maison du gouverneur semble dater du début du XIXème siècle, elle est en effet quelques fois désignée comme « maison Hope-Smith » du nom d’un gouverneur de l’établissement de Cape Coast en poste vers 1915. L’édifice abrite aujourd’hui un certain nombre de services publics, et son élégante architecture d’origine est masquée par l’adjonction de multiples vérandas. La ville de Cape Coast demeure la capitale de la Gold Coast jusqu’en 1877, mais Accra, qui s’impose alors, était devenue le principal pôle commercial dès le milieu du siècle.
  • Accra. – La ville d’Accra devient la capitale de la Gold Coast en 1877, peu de temps après que celle-ci soit devenue une colonie de la Couronne britannique en 1874. Les différents quartiers de la ville s’étaient structurés à partir du XVIIème siècle, à proximité des forts européens. Puis progressivement, l’agglomération de ces noyaux initiaux a formé la ville. La ville acquiert des rôles culturels, économiques et politiques locaux, avant d’être investie par le projet colonial d’en faire le pôle économique et politique structurant de la colonie. Cette carte postale, éditée par Lévy et Neurben réunis, à Paris, est diffusée par la compagnie française SCOA (société commerciale de l’Ouest africain), et fait partie d’une série sur les colonies anglophones comptant également des clichés sur le Sierra Leone. Elle a été expédiée le 18 février 1924, d’Accra vers Bruxelles.
  • HRH The Prince of Wales and the Ju-Ju Man, Accra. – Il doit s’agir d’Edouard VIII, qui porta ce titre traditionnellement dévolu au fils du souverain entre 1910 et 1936, avant d’accéder au trône britannique, charge dont il devait abdiquer deux ans plus tard pour raisons matrimoniales. Il effectua un voyage sur la côte ouest africaine en 1925. Il se rendit notamment au Sierra Leone et au Nigeria, et visita la Gold Coast en avril, passant par Accra et Kumasi. « Ju-ju man » est le nom couramment employé en Gold Coast pour désigner les féticheurs.
  • Le premier gouvernement du Ghana indépendant, en 1957. – Seconde colonie britannique d’Afrique à obtenir son indépendance, le 6 mars 1957, après le Soudan en 1956, la Gold Coast adopte le nom de Ghana, en référence à l’Empire du Ghana (VIII ème à XIII ème),  sous la gouverne de Kwame Nkrumah, et opte pour la république en 1960. On voit ici Kwame Nkrumah, le troisième personnage assis en partant de la gauche, alors premier ministre, entouré de son gouvernement. Il était devenu premier ministre dès 1951, alors que le parti qu’il avait fondé venait de remporter les élections législatives, juste après qu’il ait connu la prison pour son activité politique. Panafricaniste de la première heure, il contribue à la création de l’Organisation de l’Unité Africaine, devenue depuis Union Africaine, qu’il souhaitait néanmoins beaucoup plus omnipotente. Dans ce même esprit, il avait formé une union inédite avec la Guinée et le Mali, tout juste indépendants. Et, quand en 1966 il est renversé par un coup d’Etat militaire, qui a lieu tandis qu’il effectuait un long voyage en Chine, le président guinéen Sékou Touré dont il avait été l’un des premiers soutiens, lu propose la coprésidence de son pays ! Le régime de Kwame Nkrumah avait connu au fil du temps une dérive autoritaire indéniable et un échec économique dont le Ghana portera les stigmates jusqu’à l’arrivée au pouvoir de Jerry Rawlings en 1981. Kwame Nkrumah meure en exil en 1972, dans un hôpital  de Bucarest en Roumanie.
  • Crossing the river at Nsawam. – Il s’agit ici de sacs de fèves de cacao transportés vers Accra, passant sur des pirogues une petite rivière nommée Densu. La localité de Nsawam est le point intermédiaire du déploiement du chemin de fer entre Accra et Kumasi. Elle fut reliée à la capitale en 1911, tandis que le second tronçon devait s’achever en 1915. Source photo : Knapp, Arthur, Cocoa and chocolate - Their History from Plantation to Consumer, London, Chapman and Hall, 1920.
  • Cape Coast, general view, about 1905.
  • Eglise de Navrongo, au nord de la Gold Coast. – Visite, en 1929, de Mgr Joanny Thévenoud, vicaire apostolique de Ouagadougou, et du père Louis Durrieu,  reçus par le père Remigius McCoy et Mgr Oscar Morin. La mission dans les Territoires du nord de la Côte-d’Or a été fondée en 1906 à partir de la mission de Ouagadougou.
  • FreeTown (Sierra Leone), troupes angraises - Carte postée le 20.12.1914
  • Gold Coast, Accra Christianburg
  • Sekondi. The Point & Port Orange from the Sea - Carte postale écrite en 1904
  • Sekondi, Market place - Carte postale écrite en 1904
  • Sekondi, railway officers bungalows
  • Vickers Viscount 838 de Ghana Airways - Vendu par la compagnie nationale ghanéenne à une compagnie indonésienne puis revendu à une compagnie suédoise, l’appareil s'est écrasé dans un parking à l'approche de Stockholm le 15.01.1977
  • Quittah (Gold Coast), départ pour une promenade sur la lagune
  • cra, Christianborg Castle, about 1960
  • Dance of the northern horsemen, about 1960
  • Dancers Adowah african music, about 1960
  • Giirls of the forest
  • Accra, Legon University, about 1960
  • Accra, Ghana's Parliament House, about 1960
  • Primitive cottage natives
  • Ghana, the King and I
  • Accra, trinity church.
  • Hausa trader with native products.
  • Kumasi Kajatia.
  • Kumasi, Odum Street.
  • Kumasi, market scene.
  • Native women carrying water.
  • Secondee, Poassi Road.
  • Accra, coronation feast of chief.
  • Ashanti durbar young women, 1960
  • Ashanti warriors, about 1960
  • Cape Coast beach and town, about 1960
  • Children native costumes
  • Mafulomoo in the Protectorate of Sierra Leone
  • Ascension Town Village. Sierra Leone
  • Moa River Bridge, Sierra Leone - Carte postée de Lagos, Nigeria, en 1919.
  • Sierra Leone, vieux tisserand indigène - Carte postale éditée par les Missions des pères du Saint-Esprit
  • A9940CIR
  • Grand Bassam, Marché et Station des bateaux de la Lagune. – Situé à l’interface entre l’océan et la lagune Ebrié, un des cordons côtiers qui longent une bonne partie du littoral, le site s’impose naturellement comme capitale dès la création de la colonie de Côte d’Ivoire en 1893. Il permet en effet d’organiser à la fois les échanges maritimes vers l’extérieur du continent et les communications vers l’intérieur du pays. Un réseau lagunaire et fluvial relie les principales agglomérations du sud du pays et les cours d’eau servant à l’époque de voie de communication vers le nord, faute de pistes. Au départ, les transbordements depuis ou vers les navires en mer sont assez périlleux. La côte d’Afrique de l’Ouest est en effet exposée à un système de vagues et de courants très violents, appelé « la barre ». Des piroguiers audacieux se sont spécialisés dans son franchissement, mais l’opération reste risquée pour les marchandises comme pour les passagers. A la toute fin du XIXe siècle, Grand-Bassam est dotée d’un wharf, sorte de ponton érigé de la plage vers l’océan, permettant de charger et décharger les navires de l’autre au-delà de la barre. Malgré ses atouts et ses équipements, le développement de la ville est stoppé par une épidémie de fièvre jaune meurtrière en 1899 – 45 des 60 Européens résidents y laissent la vie – et la capitale est transférée dans une localité située de l’autre côté de la lagune, baptisée Bingerville - en hommage au premier gouverneur de la colonie de Côte d’Ivoire, Louis-Gustave Binger. Ce cliché fait partie de l’important fond constitué par le photographe dakarois Edmond Fortier. Il se rendit en Côte d’Ivoire en 1908, accompagnant le voyage officiel du ministre des colonies du premier gouvernement Clémenceau, Raphaël Milliès-Lacroix.
  • Abidjan, la rue du commerce et l’immeuble des Chargeurs Réunis. - Le quartier commercial historique d’Abidjan est implanté dans la moitié est du Plateau. Mais il ne subsiste aujourd’hui que peu de traces des bâtiments, bureaux, magasins et entrepôts témoignant de la prospérité commerciale de la ville de sa création à l’indépendance. Pour la plupart, ils ont cédé la place à une forêt de gratte-ciels surgit à l’époque du « miracle économique ivoirien », dans les années 1960 à 1980.
  • Section d’artillerie de la colonne de répression des N’gbans. - Le groupe des N’gbans, un des plus importants de la grande famille des Baoulés, ne se montre pas très accueillant face à l’entreprise coloniale. « Indépendants, braves, tenaces, chasseurs adroits et infatigables, confiants dans leurs forêts et fourrés impénétrables,[…]ils se sont toujours montrés adversaires redoutables et n'ont jamais voulu s'avouer complètement vaincus. Dès nos premières tentatives de pénétration en Côte d'Ivoire, ils opposent, à Singrobo, une résistance opiniâtre à la colonne Monteil; en 1902 et 1903, ils font subir des pertes nombreuses aux petites colonnes chargées de les punir des attaques qu'ils ont dirigées contre les convois de la ligne d'étapes ; ces colonnes terminées, mais non suivies du désarmement, ils ne payent pas l'amende de guerre qui leur a été infligée », explique Gabriel Angoulvant (1872-1932), le gouverneur général de Côte d’Ivoire de 1908 à 1916, à propos des actions de pacification menées à son initiative. Saisissant le prétexte de les désarmer –ils possèdent 2100 fusils, selon lui-, il envoie une colonne de tirailleurs solidement équipée, appuyée d’une artillerie légère, et parvient à soumettre la soixantaine de villages n’gbans entre avril et septembre 1910. Sources : Angoulvant, G., La pacification de la Côte d’Ivoire, Paris, éd. Emile Larose, 1916.
  • Abengourou. Traite du cacao, le transport. – L’Afrique est longtemps un continent de la marche à pied, du portage en colonnes le long des sentiers, sans roues ni routes carrossables. Le développement des infrastructures de transport, à partir de la toute fin du XIXème siècle, répond d’abord aux besoins et desseins de l’entreprise coloniale, l’exploitation des ressources naturelles à destination du marché occidental. Anglais, Français et Allemands tracent ainsi des routes et des voies ferrées convergeant vers les ports de sortie. Comme ici en Côte d’Ivoire, il s’agit de drainer depuis les zones de production cacao, arachides, bois ou minerais, et d’amener la main d’œuvre nécessaire dans les régions à mettre en valeur. De même, dans les villes, tout est organisé dans l’unique but d’acheminer les travailleurs depuis les quartiers indigènes vers les zones d’emplois. Les réseaux déployés à la faveur de cette logique extractiviste suivent rarement les voies ancestrales de communication, ne joignent pas toujours les villes intérieures entre elles, s’arrêtent souvent aux frontières et, en somme, ne servent pas la mobilité sur le continent. Cette tendance va perdurer au-delà des indépendances, alors que les Etats nouvellement souverains conservent les mêmes modèles économiques, doublés d’un certain nationalisme territorial. Les choses changent avec la crise économique des années 1980, signant la fin des politiques publiques de transport et l’émergence d’une multitude d’initiatives locales répondant enfin aux attentes du marché intérieur et des populations africaines…
  • A travers l’Indénié, étape de Malamalasso. – Faute de routes suffisamment carrossables et compte tenu des résistances rencontrées à chaque détour de chemin, la conquête coloniale de l’hinterland, l’arrière pays, se fait essentiellement à pied. Les étapes, comme ici celle de Malamalasso dans le sud de la Comoé, sont de véritables escales de repos et de ravitaillement, disposant de vivres et de « cases de passage ». Et les figures célèbres de l’entreprise coloniale, les tailleurs d’empire, sont avant tout de grands marcheurs et le revendiquent. Ainsi, le célèbre capitaine Marchand, qui a dirigé la  « Mission Congo-Nil » stoppée à Fachoda et a participé à l’exploration et à la conquête de la Côte d’Ivoire, n’était pas peu fier de son pas. Albert Nebout, administrateur civil de Côte d’Ivoire, qui l’hébergea à plusieurs reprises lors de ses pérégrinations dans le pays en 1893, parle ainsi de ses propres performances de marcheur : « Je fis mon petit Marchand et ne mis que cinq jours pour parcourir 150 kilomètres [entre Kouadio Koffi Krou et Tiassalé où le Gouverneur Binger l’avait appelé] » (1). Sources : (1) Correspondance d’Albert Nebout (1862-1940), rassemblée et publiée dans Nebout, Albert, Passions Africaines, Genève, Editions Eboris, 1995.
  • Abidjan, l’aérodrome. – Au sortir de la seconde guerre mondiale, la desserte aérienne de la capitale ivoirienne reste assez anecdotique. Le terrain d’aviation, situé à une vingtaine de kilomètres de la ville, entre Port-Bouët et Grand-Bassam, dispose d’infrastructures rudimentaires. La piste en terre battue ne dépasse pas 1200 mètres – sa longueur devait être portée à 1800 mètres dès la fin des années 1940 – et les installations commerciales se bornent à un petit bar et une simple salle où sont effectuées les opérations de police et de douane. Ces bâtiments sont de modestes baraquements de bois. Les services administratifs sont encore peu implantés à l’aérodrome, et il faut faire venir un douanier depuis la ville lorsque se présente un appareil. Plusieurs compagnies aériennes se posent pourtant déjà à Abidjan. Air France y exploite des lignes depuis Dakar et vers l’intérieur de l’AOF, vers Lagos et Douala notamment. La compagnie nationale emploie pour cela des DC3, comme ici le F-BAII. Les Transports aériens intercontinentaux (TAI) - l’un des ancêtres d’UTA avec la compagnie UAT - suspendirent un temps leur desserte car la piste était un peu courte pour accueillir leurs DC4. Aigle-Azur a une ligne régulière vers Dakar, Casablanca et Paris. La Société algérienne de transports tropicaux relie Alger et la métropole française. Enfin, la SEMAF opère des rotations régulières d’hydravions Latécoère 631, depuis Biscarosse dans les Landes et via Dakar, pour transporter du fret.
  • Dimbokro, le pont du N’zi. - Les travaux du chemin de fer « Abidjan-Niger » débutent en 1904. En 1909, le N’zi, une rivière, constitue la dernière grosse difficulté de la partie équatoriale du tracé ferroviaire ; il est franchi grâce à ce viaduc de 255 mètres de long. L’ouvrage et la gare de Dimbokro sont inaugurés le 11 septembre 1910, par le gouverneur général Angoulevant. La gare de Dimbokro reste le terminus du premier tronçon exploité, long de 181 km, jusqu’à l’ouverture en 1912 d’un nouveau tronçon de 135 km menant à Bouaké. Puis, entre 1919 et 1923, les 55 km séparant Bouaké de Katiola sont couverts. Entre 1924 et 1929 le tronçon Katiola-Ferkéssédougou, long de 187 km, est construit ; les 238 km supplémentaires, permettant de rallier Bobo-Dioulasso, sont achevés en 1932. La jonction ferroviaire entre Abidjan et Ouagadougou est réalisée en 1954. Enfin, du temps de la révolution Burkinabè (1983-1987), un réel effort populaire permet la construction d’un tronçon supplémentaire d’une centaine de kilomètres jusqu’à Kaya, à l’instigation de Thomas Sankara lui-même. Ce dernier tronçon n’a jamais été exploité. L’ambition était de joindre le gisement de manganèse de Tambao, à 200 km au nord de Kaya, sur lequel le pays fondait alors beaucoup d’espoirs.
  • Danseuses indigènes. – « J’assiste à une curieuse représentation. Ce sont des hommes qu’on a fait venir d’un village voisin, qui jonglent et font mille tours avec des petites filles de cinq à six ans. Ces petites sont nues, avec une ceinture de perles de couleur et au front un diadème de pot de panthère et de coquillages. Au son des tambours, avec une violence rythmée, les hommes les empoignent, détendues, les dressent, raidies, les laissent tomber, se les passent autour du cou, font avec ces petits corps d’étranges moulinets, vous les jettent à la figure et les rattrapent par un pied, au dernier moment. Ces actrices enfants se laissent faire avec indifférence ; leurs jeunes os sont flexibles comme du caoutchouc, et il n’y a aucune limite à leur souplesse » (1). Source : (1) Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Abidjan, l’Hôtel du Parc – Rendez-vous obligé des Européens d’Abidjan, l’Hôtel du Parc n’acceptait pas, à l’époque coloniale, les clients africains - pas plus que le cinéma « Le Paris » voisin. Son bar, son restaurant étaient le lieu privilégie des réunions, formelles ou festives, des associations et syndicats européens. Les habitants blancs et noirs de la capitale ivoirienne – Abidjan était la capitale entre 1933 et 1983 – ne se mélangeaient guère en dehors des relations professionnelles, il n’existait d’ailleurs pas vraiment de lieu accueillant les deux communautés. Le bâtiment de l’Hôtel du Parc, issu de la transformation et de l’agrandissement de l’hôtel Bardon dans les années 1940, entendait en imposer par une architecture massive. C’était aussi, disait-on alors, le premier établissement climatisé d’Afrique de l’Ouest. Ses locaux sont occupés aujourd’hui par une galerie commerciale, qui reprend les noms prestigieux des établissements qui l’ont précédée. L’artiste Nanou Guily, exploitant du night-club abidjanais « L’Isba » entre les années 1970 et 1990, a chanté la splendeur passée de l’Hôtel du Parc [http://nanougiuly.com/Hotel.mp3].
  • Abidjan, pont de Treichville. - Cet ouvrage un peu primitif - un pont flottant -, édifié en 1931, occupait approximativement l’emplacement de l’actuel pont Houphouët Boigny. Franchissant la lagune Ebrié, il reliait le quartier du Plateau, au nord, au quartier de Treichville au sud. Il fut détruit en 1957, pour céder la place au nouveau pont. Celui-ci, construit en béton précontraint sur des pieux profonds, comporte 8 travées pour une portée totale de 372 mètres. A la fin des années 1960, un autre pont, nommé pont Charles De Gaule fut édifié selon les mêmes techniques, à quelques centaines de mètres à l’est du pont Houphouët-Boigny, pour absorber une partie du trafic automobile en plein essor. Ce nouvel édifice, long de 592 mètres, est d’ailleurs dévolu à l’usage routier. Aujourd’hui, on annonce la construction prochaine d’un troisième pont sur la lagune Ebrié. Le nouvel ouvrage, qui portera le nom de l’actuel président de la république ivoirienne – au pouvoir depuis 2000 et maintenu dans ses fonctions par des accords internationaux en attendant que la situation militaire et politique permette l’organisation de nouvelles élections présidentielles –, reliera le quartier de Yopougon à l’île Boulay. Jusqu’à présent isolée, celle-ci constitue une vaste étendue proche du centre ville, disponible pour l’extension. Elle devrait accueillir de nouvelles infrastructures portuaires, une zone franche industrielle et commerciale, et un quartier d’affaires. Trois consortiums, un français, un italien et un allemand, sont en lice pour obtenir le chantier de ce pont.
  • Abidjan, Palais du Gouvernement. – Ce palais rococo se dressait à l’emplacement de l’actuelle Présidence de la Côte d’Ivoire. Symbole du pouvoir colonial, il fut démoli après l’indépendance et remplacé par un bâtiment sans grand caractère. Sa construction avait été envisagée dès 1924, et pour la première fois on avait confié le projet à un cabinet d’architectes, Jaussely et Olivier qui était spécialisé dans l’architecture coloniale. Précédemment, la réalisation de tous les édifices officiels de Côte d’Ivoire était assurée par les Travaux Publics, un service de l’administration coloniale. Ce premier recours à une signature architecturale correspond à un revirement dans la politique antérieure du moins coûtant, tandis que cette colonie ne cesse de prospérer. Le chantier ne fut effectivement entamé qu’en 1931. Il avait finalement était confié à l’architecte Baudouin qui résidait à Abidjan. La construction, qui dura deux ans, ouvrait l’ère des grands travaux préparant le transfert de la capitale à Abidjan – elle se trouvait précédemment à Bingerville - en 1933. La richesse des décorations et installations du palais étaient alors inédite en Côte d’Ivoire.
  • Grand-Bassam, la lagune. –  Le réseau des lagunes, fleuves et rivières du sud de la Côte d’Ivoire constitue un moyen de déplacement ancestralement utilisé. En effet, dans cette région, l’impénétrable forêt tropicale handicape le développement des transports terrestres et le phénomène de « barre » - des vagues quasi infranchissables le long du littoral – y rend le cabotage maritime périlleux. A côté des innombrables pirogues indigènes qui assurent le trafic local, le colonisateur met en place rapidement une flotte motorisée pour acheminer marchandises et passagers. L’irrégularité des chenaux navigables – en largeur et en profondeur – et les difficultés de la navigation pendant les basses eaux impose l’emploi d’un matériel fluvial peu encombrant. Un système de  petits remorqueurs, tractant des barges de 50 tonnes, est adopté. Ces remorqueurs à fond plat, d’une vingtaine de mètres de long, ont un tirant d’eau d’un mètre à 1,5 mètre. Ils sont mus par deux machines à vapeur de 40 à 50 CV chacune, fonctionnant au bois de chauffage et prélevant leur eau dans la lagune. Un seul bateau porteur circulait dans le premier tiers du XXème sièlce, le Plajodel, en service entre Bassam et Assigny. Ses dimensions l’empêchaient  d'ailleurs d’emprunter le canal menant à la lagune de Lahou.
  • Grand-Bassam, factorerie de la Cie de Kong. – Le commerce de traite, qui prévaut dans le système colonial, repose sur les factoreries. Ces édifices servent à la fois de réserve aux marchandises manufacturées importées pour être échangées contre des matières premières tropicales, de réserves aux dites matières premières avant qu’elles ne soient expédiées vers l’Europe et de lieu de travail et d’habitation pour les commerçants occidentaux. La première factorerie de Côte d’Ivoire aurait été créée en 1863 par le rochelais Arthur Verdier à Assinie, où résidait alors le représentant de la France. C’est ce même Verdier qui devait fonder quelques années plus tard, avec l’aide du résident français Binger, la Compagnie de Kong pour développer la culture et le commerce du café ivoirien. - Ce bâtiment, qui avait été transformé il y a quelques années en galerie d’art, serait actuellement abandonné.
  • Village baoulé de Bakakro, case indigène. - « Les hommes [dans le Baoulé] sont vêtus d'un pagne qui passe entre les jambes et s'attache, devant et derrière à une ceinture, c'est le cache sexe. Par-dessus, un pagne soit tissé dans le pays, soit de fabrication européenne, entoure leur taille, descendant aux genoux. En visite, un autre pagne est jeté sur leurs épaules ». Sources : Correspondance d’Albert Nebout (1862-1940), rassemblée et publiée dans Nebout, Albert, Passions Africaines, Genève, Editions Eboris, 1995.
  • Un train de billes. – « Si la forêt vit, elle fait vivre aussi ceux qui trafiquent de ses bois. Ses acajous, ses faké-limbo noir et blanc, son framiré, son iroko, son avodiré ; son makoré, l’aboudikro, le badi, le tiama, ses bois moirés, frisés, drapés, rubanés, sont exploités pour les emplois en massif, pour les carcasses de meubles, pour les placages ; à la menuiserie elle offre encore le bossé, le bahia, le niangon ; le bois jaune d’or du badi, et le framiré, proche parent du chêne, se transforment en lames de parquets ; le teck s’impose pour les charpentes navales ; le framiré et l’iroko, opposant une grande résistance aux chocs et aux vibrations, conviennent à la carosserie, au charronnage, à l’aviation. Une trentaine de scieries, de sociétés et d’entreprises forestières vivent de la forêt. Longtemps, l’industrie du bois a assuré la prospérité de la colonie. Elle y  aidera encore largement, à la condition que le gouvernement général lui permette de se mouvoir dans des conditions aussi libérales que se meuvent les industries similaires dans les colonies britanniques voisines et au Cameroun. » (1). Sources : (1) Ricord, M., France noire, Marseille, Sud-éditions, 1939.
  • Abidjan, vue du pont de la poste. – Il s’agit en fait d’une vue de la place Lapalud, aux extrémités opposées de laquelle se trouvent effectivement la Poste et  le pont Houphouët-Boigny. Construite en 1957, cette place est inaugurée le 15 mars 1958 en même temps que le pont qu’elle prolonge. En forme d’hémicycle, elle constitue la pointe sud de la presqu’île lagunaire du Plateau. Elle porte en son centre un monument emblématique, constitué d'une colonne verticale en dessous de laquelle se trouve la statue d'une femme portant sur sa tête un panier rempli de feuilles. La légende veut qu’une femme rencontrée un jour en ce lieu soit à l’origine du nom de l’actuelle capitale économique de la Côte d’Ivoire. Ainsi, au XVIIIème siècle, des français, venus reconnaître l’endroit, croisèrent là une femme rentrant de la cueillette. Tandis qu’ils lui demandaient d’où elle venait, elle répondit « t'chan m'bi djan », ce qui signifie « j'étais allé couper des feuilles » en Ebrié. Transcrit phonétiquement, ce que les explorateurs avaient pris pour le nom du lieu, devait rester. La place, qui portait le nom de Maurice-Pierre Lapalud, gouverneur de la Côte d’Ivoire entre 1925 et 1930, fut rebaptisée en 1961 place de la République.
  • Abidjan, entrée du pont de Treichville. - Cet ouvrage un peu primitif - un pont flottant -, édifié en 1931, occupait approximativement l’emplacement de l’actuel pont Houphouët Boigny. Franchissant la lagune Ebrié, il reliait le quartier du Plateau, au nord, au quartier de Treichville au sud. Il fut détruit en 1957, pour céder la place au nouveau pont. Celui-ci, construit en béton précontraint sur des pieux profonds, comporte 8 travées pour une portée totale de 372 mètres. A la fin des années 1960, un autre pont, nommé pont Charles De Gaule fut édifié selon les mêmes techniques, à quelques centaines de mètres à l’est du pont Houphouët-Boigny, pour absorber une partie du trafic automobile en plein essor. Ce nouvel édifice, long de 592 mètres, est d’ailleurs dévolu à l’usage routier. Aujourd’hui, on annonce la construction prochaine d’un troisième pont sur la lagune Ebrié. Le nouvel ouvrage, qui portera le nom de l’actuel président de la république ivoirienne – au pouvoir depuis 2000 et maintenu dans ses fonctions par des accords internationaux en attendant que la situation militaire et politique permette l’organisation de nouvelles élections présidentielles –, reliera le quartier de Yopougon à l’île Boulay. Jusqu’à présent isolée, celle-ci constitue une vaste étendue proche du centre ville, disponible pour l’extension. Elle devrait accueillir de nouvelles infrastructures portuaires, une zone franche industrielle et commerciale, et un quartier d’affaires. Trois consortiums, un français, un italien et un allemand, sont en lice pour obtenir le chantier de ce pont.
  • Travail de l’acajou dans la brousse. – « Je mets à profit mon désœuvrement pour aller visiter une exploitation forestière. [...] Le lendemain Landy [le chef de chantier] m’emmène sur le chantier à quelque huit ou dix kilomètres de sa cabane. Nous y allons en pirogue, menés par quatre pagayeurs qui rament en chantant d’une petite voix de tête. A partir de la rivière, des chemins de roulement accèdent au chantier. Sure des rondins transversaux, les grumes, marquées, numérotées, sont halées et jetées à l’eau. Le courant les emportent jusqu’à la lagune d’om un remorqueur les diriges vers les scieries ou les ports d’embarquement. Les hommes tirent une bille d’acajou. Ils sont là trente nègres, trente colosses musclés, ruisselants, de sueur et de pluie, attelés à des cordes. Le capitan qui dirige la manœuvre, un nègre évolué reconnaissable à son vieux casque colonial et à ses bagues d’aluminium, scande leur effort. Tous chantent, comme chantent dans tous les pays d’Afrique les noirs qui travaillent ». Source : Soubrier, Jacques, Savanes et Forêts, Paris, J. Susse, 1944.
  • Grand Lahou, le marché. – « On est surpris en mettant le pied en Côte d’Ivoire de croiser des indigènes drapés avec dignité dans de véritables toges à la mode romaine, un bras et une épaule laissés libres. Ici, même le coloris du tissu offre de plus grandes variétés [que chez les Ouolofs, les Mandingues, les Mossis et les Foulahs qui affectionnent les boubous blancs] ; teinte unie ou larges rayures, dessins d’animaux et de fleurs, mais jamais de damiers. » Source : Bozon, L., Despoins, J., Lacharrière de, L., Leyritz, A., Marquis-Sébie, D., Cécile de Multhedo, Mme, Rectenwald, G., Reste, J-F., Le domaine colonial français, Paris, Editions du Cygne, 1929.
  • Marché à la Côte d’Ivoire. – « Des petites transactions commerciales ont lieu entre indigènes sur les marchés d’importance variable, par colporteurs et par caravaniers. Elles portent principalement sur des produits du cru. La monnaie française a seule cours légal. Lors de l’occupation, l’autochtone se servait de monnaies locales. C’était, dans le Ouorodougou et en pays Gouro, le sombé, qui est un morceau de fer forgé. En forêt et jusqu’à la côte, la manille, anneau de bronze, légèrement ouvert, du poids de 145 grammes correspondait à la valeur de 20 centimes. Dans le haut et moyen Comoé notamment, la poudre d’or servait de monnaie. Dans le nord, les cauris, petits coquillages en provenance de Ceylan, restent encore en usage ; mais cette monnaie tend elle-même à disparaître ». Source : Joseph, Gaston, Côte d’Ivoire, Paris, Anthème Fayard, 1944.
  • Abidjan, Hôtel du Gouvernement. – Ce palais rococo se dressait à l’emplacement de l’actuelle Présidence de la Côte d’Ivoire. Symbole du pouvoir colonial, il fut démoli après l’indépendance et remplacé par un bâtiment sans grand caractère. Sa construction avait été envisagée dès 1924, et pour la première fois on avait confié le projet à un cabinet d’architectes, Jaussely et Olivier qui était spécialisé dans l’architecture coloniale. Précédemment, la réalisation de tous les édifices officiels de Côte d’Ivoire était assurée par les Travaux Publics, un service de l’administration coloniale. Ce premier recours à une signature architecturale correspond à un revirement dans la politique antérieure du moins coûtant, tandis que cette colonie ne cesse de prospérer. Le chantier ne fut effectivement entamé qu’en 1931. Il avait finalement était confié à l’architecte Baudouin qui résidait à Abidjan. La construction, qui dura deux ans, ouvrait l’ère des grands travaux préparant le transfert de la capitale à Abidjan – elle se trouvait précédemment à Bingerville - en 1933. La richesse des décorations et installations du palais étaient alors inédite en Côte d’Ivoire.
  • Embarquement de billes d’acajou. - « On parlait aujourd’hui des bois de la Côte d’Ivoire et l’on déplorait que les ébénistes français se servissent si peu des produits de nos colonies. Je citai Sue et Mare me disant que, quand ils avaient acheté en France une certaine qualité de bois exotiques, ils n’étaient jamais sûrs de retrouver ensuite la même, tant nos marchands en gros achètent à tort et à travers, au hasard des marchés. […] La baisse du franc du franc a mis nos acajous à des pris si peu élevés que plusieurs maisons américaines se sont installées à Grand-Bassam. Elles envoient nos bois précieux aux Etats-Unis d’où ils nous reviennent en France sous le nom d’acajou d’Amérique ». Source : Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Abidjan, un coin de la rue du commerce. - Le quartier commercial historique d’Abidjan est implanté dans la moitié est du Plateau. Mais l’euphorie économique des deux premières décennies d’indépendance a laissé peu de traces des anciennes maisons de commerce. Aux pieds des tours modernes, qui ont poussé comme des champignons dans les années 1970-1980, subsistent aujourd’hui quelques bureaux, magasins et entrepôts qui sont les rares témoins de l’activité commerciale du début du XXème siècle.
  • Chemin de fer. Travaux du pont du N’Zi (kilom. 181) – Les travaux du chemin de fer « Abidjan-Niger » débutent en 1904. En 1909, le N’zi, une rivière, constitue la dernière grosse difficulté de la partie équatoriale du tracé ferroviaire ; il est franchi grâce à un viaduc de 255 mètres de long. L’ouvrage et la gare de Dimbokro sont inaugurés le 11 septembre 1910, par le gouverneur général Angoulevant. La gare de Dimbokro reste le terminus du premier tronçon exploité, long de 181 km, jusqu’à l’ouverture en 1912 d’un nouveau tronçon de 135 km menant à Bouaké. Puis, entre 1919 et 1923, les 55 km séparant Bouaké de Katiola sont couverts. Entre 1924 et 1929 le tronçon Katiola-Ferkéssédougou, long de 187 km, est construit ; les 238 km supplémentaires, permettant de rallier Bobo-Dioulasso, sont achevés en 1932. La jonction ferroviaire entre Abidjan et Ouagadougou est réalisée en 1954. Enfin, du temps de la révolution Burkinabè (1983-1987), un réel effort populaire permet la construction d’un tronçon supplémentaire d’une centaine de kilomètres jusqu’à Kaya, à l’instigation de Thomas Sankara lui-même. Ce dernier tronçon n’a jamais été exploité. L’ambition était de joindre le gisement de manganèse de Tambao, à 200 km au nord de Kaya, sur lequel le pays fondait alors beaucoup d’espoirs.
  • Sur le fleuve Comoé, en pirogue dans les rapides. – « Je dois dire brièvement, ce qu’était alors la colonie [de Côte d’Ivoire]. Cette contrée, qui s’étend entre la République du Libéria et la colonie de la Gold-Coast, est une longueur de plus de 500 kilomètres, n’est devenue colonie qu’en 1893, et son premier gouverneur fut M. Binger. Dans l’intérieur, il n’y avait que deux postes administratifs : Bettié, sur la Comoé et Tissalé sur le Bandama. [...] Je ne restai que peu de jours à Bassam et par la lagune, je gagnai Lahou, où on me fournit trois pirogues pour moi et mon personnel » (1). – Carte postale expédiée de Bingerville le 15 juin 1906, à destination de Fraisans dans le Jura. Source : (1) Correspondance d’Albert Nebout (1862-1940), rassemblée et publiée dans Nebout, Albert, Passions Africaines, Genève, Editions Eboris, 1995.
  • Exploitation du bois de l’acajou, un chargement. – « J’allais chez les coupeurs de bois. [...] le recrutement de la main d’œuvre se maquignonnait par ici. Pour le chemin de fer et les travaux de l’Etat, le recrutement est officiel ; il n’est que toléré pour les coupeurs de bois. [...] Les administrateurs sont divisés [...] – Moi je suis contre. Cette année, malgré les ordres, je n’ai donné aucun homme pour la forêt. C’est l’esclavage, ni plus ni moins. Je refuse de faire le négrier. [...] L’administrateur est-il rébarbatif ? Cela provoque des scènes tragiques dans des résidences de brousse. – Je vous ferai déplacer ! crie le coupeur. – Sortez de chez moi ! réponds le commandant. J’assistais à l’une de ces rencontres. Un chef noir était présent. – Ecoute , ma commandante, disait-il, le 1er janvier, j’ai payé ton impôt. Tu m’as dit “Plante du cacao. ” J’ai plante du cacao. Tu vois qu’on t’obéit. Si tu me dis “Envoie des hommes tirer les billes pour monsieur le coupeur de bois”, je t’enverrai les hommes, parce que je sais que tu peux me faire du mal. Mais les hommes y en a criver.  – On  pourrait peut être remplacer les hommes par des tracteurs ? dis-je. – C’est vous qui me donnerez l’argent pour acheter les tracteurs ? [...] Les capitaux se défient des affaires coloniales, et le Français, dans ses plus riches mines d’or, travaille encore à la petite semaine ! L’Anglais a tout, les Belges ont tout ; nous n’avons nous que le moteur à foutou (le nègre) ! » Source : Londres, Albert, Terre d’ébène, Paris, Albin Michel, 1929.
  • Le 1er mai en Afrique Noire. – Carte postale au recto entièrement pré-imprimé (destinataire et texte), adressée à l’Union des syndicats CGT de la Côte d’Ivoire, BP 26, Abidjan (Côte d’Ivoire). Le texte imprimé disait ceci : « Chers camarades, Nous connaissons vos dures conditions de vie et notamment que la plupart des salariés de votre pays ne gagnent même pas 20 francs de l’heure alors que la vie est aussi chère chez vous qu’en France. Nous savons que les colonialistes veulent rétablir le travail forcé et que la répression est implacable. Des travailleurs sont massacrés ou arrêtés et certains comme Zoro BITRA sont en prison depuis 1950. Nous sommes solidaires de votre combat et nous soutenons vos revendications. Non seulement nous sommes des frères, mais vos patrons sont également les nôtres. M. LEMAIGNEN par exemple, grand patron de la SOCOPAO d’Abidjan, est aussi le grand patron des dockers du Havre, de Nantes, de Bordeaux, etc. et son beau père , le Baron de Nervo exploite des milliers d’ouvriers sidérurgistes (Fonderies de Pontgibaud et des Aciéries de Denain et Anzin). Nous sommes heureux de participer à la venue d’un délégué de votre pays au 30ème congrès de la CGT qui PERMETTRA à tous les travailleurs de faire de nouveaux pas en avant vers le bien-être et la liberté. Recevez , Chers Camarades, nos salutations fraternelle ». - Le 30ème congrès de la CGT a eu lieu en 1952. Jacques Zoro Bi-Tra était un militant du PDCI-RDA.  Les incidents entourant son arrestation à Bouaflé devaient conduire à l’assassinat, dans la nuit du 28 janvier 1950, du sénateur de Côte d’Ivoire Victor Biaka Boda venu le soutenir. Robert Lemaignen, qui était président-directeur général de la SCAC (Société commerciale d’affrètement et de combustibles), une puissante entreprise chargée de l’approvisionnement en charbon des ports français, considérait sa filiale la SOCOPAO (Société commerciale des ports de l’Afrique occidentale) comme sa « danseuse ». Le goût pour l’Afrique de ce grand patron membre du CNPF devait prendre de multiples formes. Ainsi, il fut co-auteur avec Léopold Sédar Senghor d’un essai sur la Communauté impériale française, en 1944. Plus tard, entre 1958 et 1962, il devint le premier commissaire européen en charge de l’aide au développement. Il faut noter que ce commissariat devait avoir une certaine importance pour la France, puisqu’il est le seul, avec celui de l’économie et des finances, qu’elle ait revendiqué d’emblée. – La manifestation des travailleurs représentée, si elle se déroule indéniablement en Afrique Noire, n’a pas forcément eu lieu en Côte d’Ivoire. Les vêtements portés par les manifestants évoquent peut être plutôt des tenues sahéliennes...
  • Abidjan, la rue du Commerce. – Le quartier commercial historique d’Abidjan est implanté dans la moitié est du Plateau. Mais l’euphorie économique des deux premières décennies d’indépendance a laissé peu de traces des anciennes maisons de commerce. Aux pieds des tours modernes, qui ont poussé comme des champignons dans les années 1970-1980, subsistent aujourd’hui quelques bureaux, magasins et entrepôts qui sont les rares témoins de l’activité commerciale du début du XXème siècle.
  • Abidjan, la rue du Commerce. – Le quartier commercial historique d’Abidjan est implanté dans la moitié est du Plateau. Mais l’euphorie économique des deux premières décennies d’indépendance a laissé peu de traces des anciennes maisons de commerce. Aux pieds des tours modernes, qui ont poussé comme des champignons dans les années 1970-1980, subsistent aujourd’hui quelques bureaux, magasins et entrepôts qui sont les rares témoins de l’activité commerciale du début du XXème siècle.
  • Grand-Bassam, factorerie. – Le commerce de traite, qui prévaut dans le système colonial, consiste à échanger des marchandises manufacturées occidentales contre des matières premières tropicales, lesquelles sont ensuite revendues sur le marché métropolitain. Selon les époques et les lieux, ces échanges utilisent la monnaie, ou s’en affranchissent. La factorerie est la base locale de ce négoce. La première factorerie de Côte d’Ivoire aurait été créée en 1863 par le rochelais Arthur Verdier, à Assinie, où résidait alors le représentant de la France. Le peu d’empressement des grandes compagnies commerciales à développer leur réseau en Côte d’Ivoire, laissa la place à de petits commerçants qui maillèrent progressivement le territoire. A partir de 1858, les négociants étrangers furent d’ailleurs autorisés à s’installer dans les comptoirs français. La factorerie à proprement parler (on ne voit ici que le débarcadère) n’est bâtie en dur que lorsqu’elle s’est avérée viable commercialement, disposant d’un réseau de sous-factoreries dans l’intérieur du pays. La construction comprend alors un solide rez-de-chaussée, pour protéger le stock, aux épais murs de maçonnerie de pierre ou de briques importées, et avec de petites ouvertures à barreaux. L’habitation du traitant est aménagée à l’étage, dans un bâti plus léger, et entourée d’une galerie.
  • Abidjan, l’Hôtel du Parc – L’hôtel du Parc est l’ancien hôtel Bardon, agrandi dans les années 1940. Il est, dit-on à l’époque, le premier hôtel climatisé d’Afrique de l’Ouest. Il est situé sur le  boulevard Antonetti. Raphaël Valentin Marius Antonetti (1872 - 1938) fut gouverneur de la Côte d’Ivoire entre janvier 1918 et avril 1924.
  • Tam-Tam à Assikasso (cercle de l’Indénié). – « Bondoukou, 1903. Je suis venu à Bondoukou par l’Indénié et Assikasso. Ce dernier poste est devenu célèbre  par le siège de 1898. Ce petit hurluberlu de Le Filliatre y fut assiégé pendant plusieurs semaines et Clozel, qui administrait alors l’Indénié, voulant débloquer Assikasso, fut blessé dans une embuscade. » Source : Correspondance d’Albert Nebout (1862-1940), rassemblée et publiée dans Nebout, Albert, Passions Africaines, Genève, Editions Eboris, 1995.
  • Bondoukou, vue de la ville – « Bondoukou, octobre 1903.  Je suis venu à Bondoukou par l’Indénié et Assikasso. […] Bondoukou est dans la région des savanes. Le poste est situé à flanc de coteau, tout près de la ville. Plusieurs avenues bordées de flamboyants convergent vers la résidence, bâtiment en pisé composé de quatre pièces séparées par une grande salle. Bondoukou est une ville soudanaise, aux maisons en pisé, à toits plats. La population, de race Mandé-Dioula, est dirigée par un Almany, cher religieux et temporel de la ville. Les autochtones sont les Koulangos, envahis et conquis par les Abrons (sous Louis XIII) venus de la Gold-Coast. […]  Oui, vraiment, Bondoukou est un cercle agréable… ». Source : Correspondance d’Albert Nebout (1862-1940), rassemblée et publiée dans Nebout, Albert, Passions Africaines, Genève, Editions Eboris, 1995.
  • Chapelle de Guiglo. – « Guiglo, petit poste militaire, groupé en pleine forêt, au bord du N’Zo, ses quelques paillotes indigènes et les cases administratives du capitaine, du médecin et des  sous-officiers. Nous sommes loin du temps où les fonctionnaires coloniaux passaient plus ou moins pour des têtes brûlées. Le frigidaire, la T.S.F., les routes, les lettres-avion ont tout changé. Beaucoup sont mariés ; la présence des femmes a transformé leur vie, refoulé le cafard, l’alcoolisme et d’autres faiblesses ». Source (Image et texte) : Soubrier, J., Savanes et forêts, éditions J. Susse, Paris, 1944.
  • Viaduc du N’zi, montage de la 6ème travée. –  Les travaux du chemin de fer « Abidjan-Niger » débutent en 1904. En 1909, le N’zi, une rivière, constitue la dernière grosse difficulté de la partie équatoriale du tracé ferroviaire ; il est franchi grâce à un viaduc de 255 mètres de long. L’ouvrage et la gare de Dimbokro sont inaugurés le 11 septembre 1910, par le gouverneur général Angoulevant. La gare de Dimbokro reste le terminus du premier tronçon exploité, long de 181 km, jusqu’à l’ouverture en 1912 d’un nouveau tronçon de 135 km menant à Bouaké. Puis, entre 1919 et 1923, les 55 km séparant Bouaké de Katiola sont couverts. Entre 1924 et 1929 le tronçon Katiola-Ferkéssédougou, long de 187 km, est construit ; les 238 km supplémentaires, permettant de rallier Bobo-Dioulasso, sont achevés en 1932. La jonction ferroviaire entre Abidjan et Ouagadougou est réalisée en 1954. Enfin, du temps de la révolution Burkinabè (1983-1987), un réel effort populaire permet la construction d’un tronçon supplémentaire d’une centaine de kilomètres jusqu’à Kaya, à l’instigation de Thomas Sankara lui-même. Ce dernier tronçon n’a jamais été exploité.  L’ambition était de joindre le gisement de manganèse de Tambao, à 200 km au nord de Kaya, sur lequel le pays fondait alors beaucoup d’espoirs.
  • Village de Man. – « Nous entrons désormais dans la grande forêt, en route vers Man. Man était hier un des points les plus arriérés de l’Afrique occidentale française. On vient de terminer une nouvelle route qui met la ville à quarante-huit heures de Bamako. Demain c’en sera fait du mystère de la forêt, de l’anthropophagie et du règne des féticheurs. C’est la région des Dans, qui se disent descendus du ciel par une chaîne d’or. » Source : Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Grand-Bassam, équarrissage de billes d’Acajou. - « On parlait aujourd’hui des bois de la Côte d’Ivoire et l’on déplorait que les ébénistes français se servissent si peu des produits de nos colonies. Je citai Sue et Mare me disant que, quand ils avaient acheté en France une certaine qualité de bois exotiques, ils n’étaient jamais sûrs de retrouver ensuite la même, tant nos marchands en gros achètent à tort et à travers, au hasard des marchés. […] La baisse du franc du franc a mis nos acajous à des pris si peu élevés que plusieurs maisons américaines se sont installées à Grand-Bassam. Elles envoient nos bois précieux aux Etats-Unis d’où ils nous reviennent en France sous le nom d’acajou d’Amérique ». Source : Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Voyage du ministre des colonies à la Côte d’Afrique. Départ d’Abidjan en chemin de fer. - Il s’agit du déplacement de Raphaël Milliès-Lacroix, ministre des colonies dans le premier gouvernement Clemenceau, qui s’embarqua le 13 avril 1908 à Lisbonne sur un navire des Messageries Maritimes et visita successivement le Sénégal, la Guinée française, la Côte d’Ivoire et le Dahomey. Ce voyage, sous le signe de l’étude plus que du protocole (outre le ministre, la délégation ne comptait que deux collaborateurs), rencontra un chaleureux accueil des colons. Il fut couvert par le photographe Edmond Fortier de Dakar qui rejoignit la mission dès cette première escale.  Les travaux du chemin de fer « Abidjan-Niger » débutent en 1904. En 1909, la ligne rallie Dimbokro qui reste le terminus jusqu’à l’ouverture en 1912 d’un nouveau tronçon de 181 km, joignant Bouaké. Puis, entre 1919 et 1923, les 55 km séparant Bouaké de Katiola sont couverts. Entre 1924 et 1929 le tronçon Katiola-Ferkéssédougou, long de 187 km, est construit ; les 238 km supplémentaires, permettant de rallier Bobo-Dioulasso, sont achevés en 1932. La jonction ferroviaire entre Abidjan et Ouagadougou est réalisée en 1954. Enfin, du temps de la révolution Burkinabè, un réel effort populaire permet la construction d’un tronçon supplémentaire d’une centaine de kilomètres jusqu’à Kaya, à l’instigation de Thomas Sankara lui-même. Ce dernier tronçon n’a jamais été exploité. Ainsi, lorsque fut prise cette photo en 1908, le train n’allait pas au-delà du N’zi, une rivière proche de Dimbokro, qui sera franchie l’année suivante grâce à l’édification d’un imposant viaduc métallique. Et quand Marcel Paternot, l’auteur des lignes qui suivent et décrivent bien le train, l’emprunte peu avant la seconde guerre mondiale, le terminus est Bobo-Dioulasso. - « Il fait à peine jour que la gare [d’Abidjan], une construction bien quelconque qui rappelle le type standard des petites stations de la Métropole, est déjà très animée. Le train est rangé sur le quai et une foule d’indigènes aux pages multicolores s’agitent de toutes parts. Nous prenons place en seconde classe où nous trouvons déjà quelques noirs. Ça ne vaut pas nos voitures d’Europe, mais enfin c’est convenable, genre train départemental, compartiments ouverts sans porte sur le couloir latéral, petites plateformes en avant et en arrière » (1). Source : (1) Source : Paternot, Marcel, Lumière sur la Volta – Chez les Dagari, Lyon, Editions de la plus grande France, 1946.
  • Grand-Bassam, le wharf, vue prise de la rade. – « Nous passons devant Grand-Lahoue : quelques factoreries établies entre la lagune et la mer. Grand-Bassam a cependant un wharf, qui permet de débarquer en évitant la barre ; on nous l’ouvre par faveur, car il n’est pas encore « reçu » par le service des Travaux publics (le lecteur voudra bien se souvenir que nous sommes en 1900) » (1). –  Ce premier wharf, long de 177 m, est inauguré en 1901. En 1923 l’adjonction, toujours à Grand-Bassam, d’un nouveau wharf de 288 m, permet d’accroître de 140 000 t. la capacité annuelle du trafic maritime. En 1931, , un nouveau wharf situé à Port-Bouët est mis en service pour décongestionner les installations de Grand-Bassam. Plus proche d’Abidjan, celui-ci est supposé inciter les entreprises à se rapprocher de la capitale, dans laquelle le percement d’un canal entre océan et lagune doit permettre d’installer un port eau profonde. Le projet, qui remonte au début du XXème siècle et avait été abandonné au moment de la première guerre mondiale, voit finalement le jour avec l’ouverture du canal de Vridi en 1951, scellant l’abandon des wharfs. Source : (1) Gouraud, Gal, Zinder Tchad, Paris, Plon, 1944.
  • Côte d’Ivoire, divertissement d’indigènes. – « J’assiste à une curieuse représentation. Ce sont des hommes qu’on a fait venir d’un village voisin, qui jonglent et font mille tours avec des petites filles de cinq à six ans. Ces petites sont nues, avec une ceinture de perles de couleur et au front un diadème de pot de panthère et de coquillages. Au son des tambours, avec une violence rythmée, les hommes les empoignent, détendues, les dressent, raidies, les laissent tomber, se les passent autour du cou, font avec ces petits corps d’étranges moulinets, vous les jettent à la figure et les rattrapent par un pied,  au dernier moment. Ces actrices enfants se laissent faire avec indifférence ; leurs jeunes os sont flexibles comme du caoutchouc, et il n’y a aucune limite à leur souplesse » (1). Cette image fait partie du travail du célèbre photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928) à qui l’on doit une somme importante de clichés sur toute l’Afrique de l’Ouest. M. Fortier tenait boutique non loin du marché Kermel, à l’angle de la rue Dagorne et du boulevard Pinet-Laprade. Source : (1) Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Grand-Bassam, rue donnant sur l’embouchure du Comoé. – « La partie qui constituait le centre de la ville était recouverte d’une brousse presque impénétrable entrecoupée de marigots aux odeurs pestilentielles » (1) à propos de Grand-Bassam au début du XXème siècle. Source : (1) Gorju, P. J., La Côte d’Ivoire chrétienne, Lyon, Imprimerie Paquet, 1912.
  • Débarcadère d’une factorerie de lagune. – Le commerce de traite, qui prévaut dans le système colonial, consiste à échanger des marchandises manufacturées occidentales contre des matières premières tropicales, lesquelles sont ensuite revendues sur le marché métropolitain. Selon les époques et les lieux, ces échanges utilisent la monnaie, ou s’en affranchissent. La factorerie est la base locale de ce négoce. La première factorerie de Côte d’Ivoire aurait été créée en 1863 par le rochelais Arthur Verdier, à Assinie, où résidait alors le représentant de la France. Le peu d’empressement des grandes compagnies commerciales à développer leur réseau en Côte d’Ivoire, laissa la place à de petits commerçants qui maillèrent progressivement le territoire. A partir de 1858, les négociants étrangers furent d’ailleurs autorisés à s’installer dans les comptoirs français. La factorerie à proprement parler (on ne voit ici que le débarcadère) n’est bâtie en dur que lorsqu’elle s’est avérée viable commercialement, disposant d’un réseau de sous-factoreries dans l’intérieur du pays. La construction comprend alors un solide rez-de-chaussée, pour protéger le stock, aux épais murs de maçonnerie de pierre ou de briques importées, et avec de petites ouvertures à barreaux. L’habitation du traitant est aménagée à l’étage, dans un bâti plus léger, et entourée d’une galerie.
  • Grand-Bassam, le surf-boat a bondi au sommet de la barre. – Le débarquement acrobatique sur les côtes du golf de Guinée tel qu’il avait lieu avant la construction des wharfs. Le voilier que l’on aperçoit au second plan de l’image, est une  goélette qui servait de « salle d’attente » aux voyageurs arrivant. Déposés là par les paquebots, ils pouvaient avoir à passer plusieurs jours à bord, avant que ne se présente le moment propice pour franchir la barre. Le wharf de Grand-Bassam fut construit en 1897. La photo et le récit qui suit sont donc antérieurs. « Il y a trois jours, le paquebot venant de Marseille mouillait devant Grand-Bassam ; je m’imaginais être au terme de mes tribulations sur mer, je m’apprêtais à débarquer… une surprise m’attendait. D’un ton légèrement narquois le commandant du bord m’annonça que la barre était infranchissable… Jusqu’ici ne n’avais vu de barre qu’à l’embouchure des rivières. Dans le golfe de Guinée le phénomène se produit sur toute la côte et est dû à une disposition particulière du littoral. […] Ici la pente de la plage est très rapide : les lames qui s’y précipitent rencontrent presque un à-pic, et leur pied heurtent un obstacle, elles s’écoulent sur elles-mêmes, sapées dans leur base, cataractes et tourbillons qui écrasent sous leur masse et rejettent brisées à terre les barques assez téméraires pour vouloir passer. C’est la barre. […] Seul un wharf pourrait dompter les flots et s’avancer, victorieux, au-devant des paquebots ; mais à Grand-Bassam le wharf est encore à l’état de projet. Que deviennent les donc les passagers lorsque la barre est impraticable et que nulle embarcation n’ose l’affronter ? L’administration, toujours prévoyante, a résolu ce problème : en rade se balance une vieille goélette solidement ancrée au milieu des vagues, sorte de ponton qui assure un asile aux voyageurs en détresse. Trois matelots nègres et un patron également noir ont la garde du bord.» témoignage rapporté par le colonel Baratier (1). Source (1) Baratier, Col., A travers l’Afrique, Paris, Arthème Fayard, 1908.
  • Abidjan, le pont de Treichville. – Cet ouvrage un peu primitif, un pont flottant, avait été édifié en 1931, approximativement à l’emplacement de l’actuel pont Houphouët Boigny, lequel a été construit en 1957. Franchissant la lagune Ebrié, il reliait les quartiers du Plateau et de Treichville. Ces quartiers sont issus du déguerpissement de villages Tchaman (le nom original des occupants des lieux, rebaptisés Ebrié par le colonisateur, en empruntant un terme péjoratif employé par la communauté abouré de Grand Bassam). Ainsi, le village de Dugbeyo, situé au sud du Plateau, est déplacé de l’autre côté de la lagune à Anoumabo,
  • Abidjan, la Place Lapalud. – Construite en 1957, elle est inaugurée le 15 mars 1958 en même temps que le pont Houphouët Boigny qu’elle prolonge.  En forme d’hémicycle, elle constitue la pointe sud de la presqu’île lagunaire du Plateau. Elle porte en son centre un monument emblématique, constitué d'une colonne verticale en dessous de laquelle se trouve la statue d'une femme portant sur sa tête un panier rempli de feuilles. La légende veut qu’une femme rencontrée un jour en ce lieu soit à l’origine du nom de l’actuelle capitale économique de la Côte d’Ivoire. Ainsi, au XVIIIème  siècle, des français, venus reconnaître l’endroit, croisèrent là une femme rentrant de la cueillette. Tandis qu’ils lui demandaient d’où elle venait, elle répondit « t'chan m'bi djan », ce qui signifie « j'étais allé couper des feuilles » en Ebrié. Transcrit phonétiquement, ce que les explorateurs avaient pris pour le nom du lieu, devait rester. La place, qui portait le nom de Maurice-Pierre Lapalud, gouverneur de la Côte d’Ivoire entre 1925 et 1930, fut rebaptisée en 1961 place de la République. Le boulevard Antonétti, du nom du gouverneur colonial de 1918 à 1924, et que l’on voit sur cette photo monter vers l’intérieur du Plateau entre les bâtiments de la Poste et de la direction des douanes, devait quant à lui devenir boulevard de la République.
  • Voyage du Ministre des colonies à la Côte d'Afrique. Côte d’Ivoire, débarquement à Port-Bouët.  – Il s’agit du déplacement de Raphaël Milliès-Lacroix, ministre des colonies dans le premier gouvernement Clemenceau, qui s’embarqua le 13 avril 1908 à Lisbonne sur un navire des Messageries Maritimes et visita successivement le Sénégal, la Guinée française, la Côte d’Ivoire et le Dahomey. Ce voyage, sous le signe de l’étude plus que du protocole (outre le ministre, la délégation ne comptait que deux collaborateurs), rencontra un chaleureux accueil des colons. Il fut couvert par le photographe Edmond Fortier de Dakar qui rejoignit la mission dès cette première escale. Il semble que la localisation précise de cette photo soit inexacte. La légende situe cette scène datant de 1908, et qui se déroule sur un wharf portant en arrière plan une grue à vapeur, sur le wharf de Port-Bouët qui n’a été construit qu’en 1931. Il s’agit vraisemblablement du wharf de Grand Bassam, construit en 1897 et par lequel dut forcément débarquer le ministre.
  • Abidjan, le pont de Treichville. – Cet ouvrage un peu primitif, un pont flottant, avait été édifié en 1931, approximativement à l’emplacement de l’actuel pont Houphouët Boigny, lequel a été construit en 1957. Franchissant la lagune Ebrié, il reliait les quartiers du Plateau et de Treichville. Ces quartiers sont issus du déguerpissement de villages Tchaman (le nom original des occupants des lieux, rebaptisés Ebrié par le colonisateur, en empruntant un terme péjoratif employé par la communauté abouré de Grand Bassam). Ainsi, le village de Dugbeyo, situé au sud du Plateau, est déplacé de l’autre côté de la lagune à Anoumabo,
  • Grand-Bassam, le Tribunal. – Ce bâtiment fut construit en 1911, alors que la capitale de la colonie de Côte d’Ivoire avait déjà quitté Grand Bassam pour être transférée à Bingerville, suite aux épidémies de fièvre jaune qui avaient décimé la population de la ville côtière en 1863, 1898 et 1899. Il abritait le tribunal de première instance, et resta un haut lieu de justice jusqu'à ce qu’il soit remplacé, en 1954, par le palais de justice d’Abidjan flambant neuf. – « Le Parquet, le Tribunal, ainsi que les Câbles sous-marins, sont toujours installés à Bassam ». Source : Guid’AOF, Dakar, édition 1948.
  • Bois de la Côte d’Ivoire à Grand Bassam. – « On parlait aujourd’hui des bois de la Côte d’Ivoire et l’on déplorait que les ébénistes français se servissent si peu des produits de nos colonies. Je citai Sue et Mare me disant que, quand ils avaient acheté en France une certaine qualité de bois exotiques, ils n’étaient jamais sûrs de retrouver ensuite la même, tant nos marchands en gros achètent à tort et à travers, au hasard des marchés. […] La baisse du franc du franc a mis nos acajous à des pris si peu élevés que plusieurs maisons américaines se sont installées à Grand-Bassam. Elles envoient nos bois précieux aux Etats-Unis d’où ils nous reviennent en France sous le nom d’acajou d’Amérique ». Source : Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Gare provisoire de Dimbokro, arrivée de trains. – Les travaux du chemin de fer « Abidjan-Niger » débutent en 1904. En 1909, le N’zi, une rivière, constitue la dernière grosse difficulté de la partie équatoriale du tracé ferroviaire ; il est franchi grâce à un viaduc de 255 mètres de long.  L’ouvrage et la gare de Dimbokro sont inaugurés le 11 septembre 1910, par le gouverneur général Angoulevant. La gare de Dimbokro reste le terminus du premier tronçon exploité, long de 181 km, jusqu’à l’ouverture en 1912 d’un nouveau tronçon de 135 km menant à Bouaké. Puis, entre 1919 et 1923, les 55 km séparant Bouaké de Katiola sont couverts. Entre 1924 et 1929 le tronçon Katiola-Ferkéssédougou, long de 187 km, est construit ; les 238 km supplémentaires, permettant de rallier Bobo-Dioulasso, sont achevés en 1932. La jonction ferroviaire entre Abidjan et Ouagadougou est réalisée en 1954.
  • Le Palais du Gouverneur à Bingerville. – Il a fallut sept ans, entre 1905 et 1912, pour construire ce bâtiment qui reste considéré comme un joyau de l’architecture coloniale en Côte d’Ivoire. Il doit son existence au déménagement de la capitale, qui quitte fin 1900  la ville littorale de Grand-Bassm dévastée par plusieurs épidémies successives de fièvre jaune et qu’on a fini par incendier partiellement pour raison sanitaire. L’administration coloniale s’installe alors dans un lieu plus aéré et considéré comme salubre, situé sur les collines qui surplombent la lagune Ebrié, le village d’Adjamé-Santey. Rebaptisée Bingerville, la localité doit son nom au premier gouverneur de la colonie, Louis Gustave Binger. Elle reste la capitale de Côte d’Ivoire jusqu’en 1934 où elle cède ce rôle à la ville d’Abidjan, qui le cèdera à son tour à celle de Yamoussoukro en 1983. Le palais du gouverneur de Bingerville est maintenant un orphelinat de garçons.
  • Sciage des bois à Orno. – « A partir de la rivière, des chemins de roulement accèdent au chantier. Sure des rondins transversaux, les grumes, marquées, numérotées, sont halées et jetées à l’eau. Le courant les emportent jusqu’à la lagune d’om un remorqueur les diriges vers les scieries ou les ports d’embarquement. Les hommes tirent une bille d’acajou. Ils sont là trente nègres, trente colosses musclés, ruisselants, de sueur et de pluie, attelés à des cordes. Le capitan qui dirige la manœuvre, un nègre évolué reconnaissable à son vieux casque colonial et à ses bagues d’aluminium, scande leur effort. Tous chantent, comme chantent dans tous les pays d’Afrique les noirs qui travaillent ». Source : Soubrier, Jacques, Savanes et Forêts, Paris, J. Susse, 1944.
  • Tableau de chasse. J. Soubrier et Dickner devant l’éléphant mort. Par derrière les boys : Keïdroun, Benouré, Kola, Ouleï et Zam. – « A la fin de l’après midi tout est prêt. On coupe d’abord la trompe, qui pèse à elle seule plus de cent kilos, puis on enlève précieusement autour du cœur l a graisse destinée à la cuisine. Et alors la curée commence. Les nègres hurlent, taillent avec frénésie dans l’énorme masse rouge qui retentit de coups sourds. Les enfants portent sur la tête des quartiers de viande saignants qui dégoulinent sur leur poitrine et leur dos. Dans l’ivresse de cette boucherie les coups de machette frappent à tort et à travers. Plusieurs hommes ont déjà d’horribles plaies aux jambes » (1). « Partis à cinq heures du matin de Man, nous déjeunons à Bonaflé, grand centre de chasse, capitale de la redoutable race des Gouros. Mes amis P…, l’an dernier, ont tué ici, en huit jours, un éléphant, deux buffles, un hippopotame et des biches. Je vois tout un lot de défenses, dont certaines dépassent deux mètres, qui vont être vendues aux enchères par les Domaines. Lorsque les éléphants détruisent leurs plantations, les indigènes les capturent dans des trappes ; mais ils n’ont droit qu’à la viande et les défenses reviennent à la colonie. Ces défenses valent une vingtaine de mille francs. Un chasseur Blanc, qui a de la chance, peut, avec deux ou trois éléphants, payer son voyage » (2). Sources : (1) Soubrier, Jacques, Savanes et Forêts, Paris, J. Susse, 1944. (2) Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Le chef de la révolte du Ba-Oulé. -  Les Baoulés, venus de l’actuel Ghana, se fixent dans le centre de la Côte d’Ivoire au XVIII ème siècle. Résistant à l’emprise coloniale française qui s’étend depuis la côte vers l’intérieur du pays, les Baoulés sont en insurrection de 1881 à 1902. Le capitaine Marchand en vient à bout, « terrifiant les indigènes pas la rapidité de ses marches, la soudaineté de ses attaques, s’engouffrant en pleine nuit dans les tunnels de la forêt vierge, tombant au nord quand on l’attendait au sud, surprenant les guerriers en plein palabre, les dispersant, les poursuivant, semant partout une terreur superstitieuse. » Le pays lui donne le surnom, ou lui décerne le titre, de Paquébo (l’ouvreur de route) après qu’il ait pris Thiassalé, l’inviolée porte du Ba-Oulé sur laquelle s’étaient brisées toutes les précédentes entreprises pour asseoir la domination de la France sur la région. Un an après, au lendemain même de passage de l’expédition Baratier, le Ba-Oulé s’embrase à nouveau, les postes sont attaqués et massacrés. Les troubles épisodiques perdurent dans la région jusqu’en 1915. Photo colonel Plé. Source : Baratier, Col., A travers l’Afrique, Paris, Arthème Fayard, 1908.
  • Aboisso, visite du médecin. – Carte postée en 1909. Aboisso est un chef-lieu de subdivision du cercle de Grand-Bassam. En 1948, Aboisso compte une population de 42 Européens, 7 Libano-Syriens et 1794 Africains. On y trouve des services administratifs : une résidence, un poste médical, une école régionale, un poste de police, un tribunal, une poste… Le commerce y est exercé par CFCI, SCOA, CFAO, Africaine Française, CICA, CAID, MM Laurent Albert, Nahas Alfred, Ganamet Albert, Vettiner, Hahmann, Simon, Akil Borro, Elias Hallassou, Berrou Jamil, Khalil, Wahib, Jacob Wilson, Eugène Aiwa, Kétouré Mamadou, Magatte Wade, Ekué Victoir, Bile Archer, Ahuit Benoît, Jean Kadio, Samba Guèye, Robert Assale, Yankey John Benjamin, Kouablain Angui, Anot Fano, Yakoro Diakité, Eloye Fato, Jean Kouame, Moularé André, Aka Tano, Mme Aka Attoua, Ignace Aye. Source : Guid’AOF 1948.
  • Grand-Bassam, le Cercle de l'Union. Ce bâtiment construit en 1910 était un lieu de détente pour les privilégiés, riches commerçants syriens et libanais, Européens et quelques Africains particulièrement nantis. C’est aujourd’hui un centre de céramique.
  • Grand-Bassam, le courrier « Asie » sur rade. – Ce navire, de 9 058 tonnes, 7 500 chevaux et 139,10 x 17,06 mètres, entre en service en 1914. Il est utilisé comme navire hôpital et transport de troupes pendant la première guerre mondiale, avant de faire les lignes de la côte africaine pour la compagnie des Chargeurs Réunis. Il connais plusieurs avaries, accidents, échouages et incendies : en sortant de la Gironde en 1920, dans le port de Dakar en 1925, près de Matadi (Congo) en 1927… Il est saisi par l’armée italienne en 1942, par les Allemands en 1943 qui le remettent aux Italiens pour lesquels il navigue sous le nom de « Rossano » avant d’être coulé en 1944 par un bombardement allié du port de Gênes. Renfloué, il finit sa carrière en chavirant dans le port après incendie.  - Tant que le port d’Abidjan n’est pas installé en lagune Ebrié par le percement du canal de Vridi achevé en 1950, les navires utilisent la rade foraine et les wharfs de Grand Bassam et Port Bouet.
  • Abidjan, la Douane.
  • Construction d'une école professionnelle à Abidjan.
  • Abidjan, SCOA et PARISCOA – La SCOA (Société commerciale de l’Ouest Africain) lance une chaîne de vente au détail en association avec Prisunic sous le nom de Pariscoa et dont le premier magasin est celui d’Abidjan, ouvert en 1952. En association avec la société Printemps, la SCOA lance le « Printania » à Dakar en 1952.
  • Cour de la Cie F. A. O. à Grand-Bassam – La CFAO (Compagnie française de l’Afrique Occidentale), fondée en 1888 et qui fait aujourd’hui partie du groupe Pinault, s’installe en 1902 à Grand-Bassam. Grand-Bassam n’est pourtant plus la capitale de la colonie. Une épidémie de fièvre jaune, qui a tué 75 % de la population de Grand-Bassam en quelques semaines en 1900, a entraîné son déplacement sur le site plus sain de Bingerville.
  • Abidjan, postée le 25.06.1965
  • Abidjan, Palais de Justice – Il doit s’agir du bâtiment qui a remplacé en 1954 l’ancien Palais de Justice construit en 1911 à Grand-Bassam.
  • Abidjan, boulevard Lagunaire - quartier du Commerce
  • Abidjan, une vue de la Lagune
  • Abidjan, la place Lapalude et le pont Houphouët-boigny – Le pont a été bâti en 1957, la place deviendra Place de l’indépendance.
  • Abidjan, vue générale
  • Abidjan, vue sur le boulevard Antonetti – Ce boulevard porte le nom de Raphaël Valentin Marius Antonetti (1872 - 1938) qui fut gouverneur de la Côte d’Ivoire entre janvier 1918 et  avril 1924.
  • Abidjan, vue aérienne de la Presqu'Île
  • Abidjan, la place du marché
  • Côte d'Ivoire, acajou transporté
  • Abidjan, le wharf de Grand-Bassam – Un premier wharf long de 177 m est inauguré à Grand-Bassam en 1901, dispositif renforcé par l’adjonction en 1923 d’un nouveau wharf de 288 m, d’une capacité annuelle de 140 000 t. En 1931, pour décongestionner les installations de Grand-Bassam, un nouveau wharf situé à Port-Bouët est mis en service. Plus proche d’Abidjan, celui-ci est supposé inciter les entreprises à se rapprocher de la capitale, dans laquelle le percement d’un canal entre océan et lagune doit permettre d’installer un port eau profonde. Le projet, qui remonte au début du XXème  siècle et avait été abandonné au moment de la première guerre mondiale, voit finalement le jour avec l’ouverture du canal de Vridi en 1951, scellant l’abandon des wharfs.
  • Abidjan, arrivée du
  • Sassandra, pont Général Weygand – Carte postale édité à Nice pour la librairie F. Merthy à Sassandra, peu après l’indépendance de la Côte d’Ivoire.
  • Sassandra, plage de Batélébré
  • Côte d'Ivoire, bords de la Lagune – Carte postée en 1925 vers le Gers
  • Wharf et Sassandra – Le wharf est mis en service en 1951et remplacé par le port de San Pédro en 1971. Il existait antérieurement un wharf destiné à l’embarquement des bananes, au N-N-W de la jetée. (Instructions nautiques Côtes Ouest d’Afrique n°414, services hydrographique de la Marine, Paris, 1943). Pour les navires relâchant à Sassandra, ce même manuel signale que l’on peut s’y procurer des bœufs, des moutons de la volaille et des fruits. - Carte postale édité par la librairie F. Merthy à Sassandra, peu après l’indépendance de la Côte d’Ivoire.
  • Sassandra, un coin du camp des Gardes.
  • Sassandra, plage de Lotéko
  • Sassandra, église Saint-André
  • Le Bandama à Broubrou
  • Un tracteur Panhard et son équipe au pied d'un fromager
  • Un beau coup de fusil (Côte d'Ivoire)
  • Un hippopotame tué sur les bords du N'zy – Il s’agit apparemment du fleuve N’zi mal orthographié sur cette carte postale.
  • Une équipe de piroguiers
  • Côte d'Ivoire, le chemin de fer à travers la forêt vierge, travaux de déboisement pour l'établissement de la voie – Les travaux du chemin de fer « Abidjan-Niger » débutent en 1904.  Le fleuve N’z,i la dernière grosse difficulté de la partie équatoriale du tracé ferroviaire, est franchi en 1909.
  • Côte d'Ivoire, Tam Tam Krooboy
  • Abidjan, vue sur la place de l'Indépendance, au loin Treichville – Il s’agit de l’ancienne place Lapalude, renommée après l’indépendance justement.
  • Abidjan, la librairie de France.
  • Abidjan, le wharf de Bassam
  • Dimbokro, passage sur le N'zi – Les travaux du chemin de fer « Abidjan-Niger » débutent en 1904. En 1909, le N’zi constitue la dernière grosse difficulté de la partie équatoriale du tracé ferroviaire ; il est franchi grâce à un viaduc de 255 mètres de long. Le viaduc du N'zi et la gare de Dimbokro sont inaugurés le 11 septembre 1910, par le gouverneur général Angoulevant.
  • Abidjan, l'avenue de la Résidence
  • Côte d'Ivoire, flottage de bois d'acajou
  • Koug, fils d'un chef  - Il s'agit vraisemblablement de la ville de Kong dans le nord de le Côte d'Ivoire, région qui fut administrativement rattachée à la colonie de Haute Volta sous l'appellation globale de Haute Côte d'Ivoire entre 1932 et 1947.
  • Dabou, quartier indigène - Dabou est un chef-lieu de subdivision du cercle d'Abidjan qui compte, en 1948, 4296 habitants. Dabou dispose d'une poste, du télégraphe, du téléphone, d'un médecin africain, d'un dispensaire et d'un garage où il est possible de réparer les automobiles. Il y a trois entreprises commerciales qui sont Dubosi, Prétureau (transport) et Tschirren (transport). L'industrie repose sur l'UTP (Plantation-usine de traitement palmiste) et la Société commerciale et agricole de l'Agneby (briquetterie). Le seul planteur répertorié alors est Nguessan Clément (Jacqueville).
  • Environs de Mars - Il s'agit vraissemblableemnt de Man - Carte postale écrite en 1957
  • Chemin de fer de Bingreville à Bouaké – Les travaux de la ligne de chemin de fer « Abidnan-Niger » sont entamés en 1904. L’exploitation régulière commence en 1907, mais ne va que de la lagune à l’Agnéby. Il faut attendre 1912 pour que le service aille jusqu’à Bouaké (point kilométrique 345). C’est le gouverneur général de l’AOF d’alors, William Ponty, qui vient en inaugurer la gare, le 15 mars. Bouaké reste le terminus de la ligne jusqu’en 1923.
  • Agboville, Abengourou - Les Rochers d´Aniassué – Les localités d’Agboville et d’Abengourou sont distantes de 150 km. C’est le chemin qu’empruntent les camions transportant le cacao destiné à l’exportation.
  • Agnibilékro, la SCOA.
  • Bondoukou, Danse de kourouby - La danse du Kourouby est une fête qui marque la fin du mois sacré du Ramadhan dans la religion musulmane. On la célèbre la nuit du destin ou le jour du Laïlat ul kadr.
  • RCI26.rec
  • Mise à terre d'une bille d'acajou
  • Abidjan, le bac
  • Abengourou, traite du cacao, le transport – En 1948, le cercle d’Abengourou produit 6800 t. de cacao.
  • Abidjan, entrée du Camp Gallieni – L’emplacement correspond à celui de l’actuel Palais de Justice.
  • Abidjan, vue aérienne
  • Abidjan, boulevard Antonetti, Hôtel du Parc – Ce boulevard porte le nom de Raphaël Valentin Marius Antonetti (1872 - 1938) qui fut gouverneur de la Côte d’Ivoire entre janvier 1918 et  avril 1924. L’hôtel du Parc est l’ancien hôtel Bardon, agrandit dans les années 1940. Il est le premier hôtel climatisé d’Afrique francophone.
  • Abidjan, nouvelle Chambre de Commerce – « La Chambre de Commerce compte actuellement [en 1948] 18 membres titulaires. Son but principal est de défendre et soutenir les intérêts commerciaux, de participer, dans la mesure de ses moyens, au développement économique de la Colonie et apporter sa collaboration dans l’exécution des projets du Gouvernement local, solidairement liés à ceux du commerce ; son but secondaire est de servir de liaison entre l’Administration locale et ses membres : commerçants, exportateurs et importateurs. » Guid’AOF, édition 1948
  • Appontement d'Abidjan (avant 1904) – Abidjan dispose, dès le début du XXème siècle d’une liaison fluviale lagunaire hebdomadaire avec Grand-Lahou.
  • La Lagune à Grand Lahou – La ville de Grand Lahou est reliée hebdomadairement à Abidjan par un service fluvial lagunaire (Guid’AOF, édition 1948).
  • Région de Kong, une factorerie
  • Togo - Beim Kochen (pendant la cuisson). – Cette carte postale, représentant une scène de cuisine dans le sud du Togo au tout début du XXe siècle, est intéressante à plusieurs titres. Elle témoigne en effet de ruptures et de continuités historiques et sociales. Ainsi, elle est issue d’une édition allemande, comme en témoigne la légende, et a donc été prise et publiée avant la première guerre mondiale. Pourtant, elle a été affranchie par un timbre français, donc expédiée après la prise de cette colonie allemande par les forces britannique et française en 1914, événement inaugural de la perte par l’Allemagne de tout son empire colonial. La scène elle-même raconte une vie encore organisée autour de productions locales. Les récipients de terre et de chaudronnerie traditionnelle, les ustensiles de bois et les bijoux sont de fabrications artisanales. Les textiles et la caisse servant de siège à la jeune cuisinière sont déjà des objets importés d’Europe. Aujourd’hui, ils seraient pour la plupart remplacés par des productions industrielles asiatiques. Même certains ingrédients seraient des produits d’importation, comme le bouillon en cube et le concentré de tomate, voire la viande surgelée. Seuls le lieu privilégié pour préparer le repas, la cour de la maison, et la cheville ouvrière de cette opération, une enfant vraisemblablement employée comme domestique, resteraient intangibles.
  • Palaver-Sitzung(Togo). Séance de palabre au Togo. - Ce tableau édifiant célèbre les sages traditions togolaises en matière de négociation. Il semble opportunément scénarisé pour illustrer certaines des options de la politique coloniale allemande. D’une part, il ne peut s’agir d’une scène de vie saisie à l’improviste par le photographe. Le matériel et les temps de pose requis pour capturer une telle image, en ce tout début du XXème siècle, nécessitaient en effet une certaine organisation. Il a sûrement fallu la préparer, la jouer, la rejouer  et attendre suffisamment longtemps –dans une grande immobilité !- pour impressionner la plaque de verre… D’autre part, cette photo porte les indices du message qu’elle est censée véhiculer, en l’occurrence justifier la délégation de l’exercice du droit aux chefs coutumiers. Ainsi, l’image présente clairement l’assemblée telle un tribunal. Elle est présidée par des édiles locaux siégeant en costume presque officiel. L’œil de la population est représenté par l’abondante assistance répartie de part et d’autre de la cour –et de la cours. Enfin le sérieux de la chose et l’adoubement de la colonie sont attestés en la personne d’un officiel allemand en uniforme, consignant les décisions par écrit. Les Allemands avaient en effet pris le parti de confier aux autorités indigènes les tâches de justice. Cette délégation présente plusieurs avantages. Elle fait porter sur les élites locales l’éventuel mécontentement lié à l’application de lois allemandes particulièrement sévères pour les indigènes. Elle permet aussi d’économiser substantiellement sur le personnel colonial dédié. L’économie des dépenses est un principe central dans la gestion du Togo. Ce territoire est considéré comme la colonie modèle par Berlin, car très tôt il rapporte à l’Allemagne plus qu’il ne coûte.
  • Togo : Marktplatz von Agome-Palime. - Pour édifier les bâtiments nécessaires au développement de la colonie, les architectes allemands du Togo vont se montrer créatifs. Ils ont en effet à composer avec le coût exorbitant des matériaux importés et avec des impératifs techniques inhabituels pour eux, liés aux conditions climatiques tropicales. Leurs constructions doivent en effet tout à la fois protéger leurs occupants du soleil intense, de précipitations diluviennes et de l’humidité émanant du sol. Il leur faut aussi résister aux tornades dévastatrices de la saison des pluies et durer pour s’inscrire dans le temps. Pour cela, les bâtisseurs vont mobiliser leurs connaissances architecturales européennes, faire appel à quelques pièces venues d’Allemagne, mais aussi s’inspirer des modes de construction traditionnels locaux et utiliser des matériaux disponibles sur place. Ainsi, comme le font les constructeurs de la région depuis des lustres, ils vont veiller à orienter leurs édifices d’est en ouest pour n’offrir que la faible surface des pignons aux ardeurs du soleil levant et couchant. Ils optent souvent pour des galeries, ou de larges avancés du toit, pour ombrager les longues façades. Ils utilisent les vents nord-sud dominants pour aérer, grâce à des fenêtres sur les deux façades offrant une circulation d’air intérieure de part en part. Ils recourent aussi à une technique de dite de noyau central, où la maçonnerie est protégée de l’échauffement solaire par des écrans plus légers en bois. Enfin, ils reprennent à leur compte le système de double toit isolant, avec une circulation d’air entre les deux couvertures permettant de dissiper la chaleur des tôles exposées au soleil. Au bout du compte, ces emprunts, cette hybridation des techniques et des styles, aboutissent à une « architecture tropicale allemande » originale, dont les principes pourraient figurer sans pâlir parmi ceux de la construction durable contemporaine.
  • Eingeborene soldaten (Soldats autochtones). - Cette force de protection comptait, selon les postes budgétaires mentionnés en 1897-98, un commandant, trois sous-officiers et cent cinquante soldats indigènes. A partir de 1914, elle devint une force de police (polizeitruppe) affectée au maintien de l’ordre et de la sécurité intérieure. Elle était alors constituée d’une troupe de cinq cents soldats autochtones - principalement recrutés chez les Bassari, les Cotokolis, les Kabyé et les Dagomba -, encadrés par deux officiers et trois sous-officiers allemands. Il existait aussi un excellent corps de réserve, composé de quelques dizaines d’Européens. Au moment de l’entrée dans la Grande Guerre, les Allemands mirent sur pied une force autochtone estimée à 1500 hommes, mais n’en aligna effectivement jamais plus de 500, et qui ne parvint pas à changer le cours des choses face aux troupes françaises du Dahomey et britanniques de Gold Coast.
  • Adjiki, Roi nègre dans son carrosse au milieu de ses Ministres. – Le roi Adjiki, monte sur le trône de Porto Novo en février 1908. Il connait à cette occasion une célébrité inédite dans la presse à sensation française. Cet engouement tient peut être au fait qu’il est le fils et le successeur du roi Toffa - l’allié de la France contre le roi Béhanzin d’Abomey à la fin du XIXème siècle – ou à la nostalgie hexagonale pour les choses de la royauté. Ou encore au passage au Dahomey du grand photographe dakarois Edmond Fortier, accompagnant la visite officielle du ministre des colonies en Afrique de l’Ouest de 1908, depuis son escale sénégalaise. C’est d’ailleurs lui l’auteur de ce cliché joliment composé. Le  Couronnement d’Adjiki est rapporté par Le Petit Journal Illustré, dans son édition du 5 avril 1908 : « Le prince Adjiki, fils de Toffa, coiffé du bicorne à plumes blanches, insigne de la souveraineté, assiste aux fêtes de son couronnement. Nous donnons plus loin, dans notre « variété », de curieux et pittoresques détails sur la façon dont on célébrait jadis, et dont on célèbre aujourd’hui, l’avènement d’un nouveau souverain dans ces contrées de la côte des Esclaves qui sont à présent colonies françaises. C’est le récent décès de Toffa, roi de Porto-Novo, et le couronnement de son fils, le prince Adjiki, qui nous ont fourni l’occasion de donner à nos lecteurs, d’après des documents d’une absolue exactitude, cette intéressante gravure sur les fêtes qui se sont déroulées à Porto-Novo. Adjiki a reçu le bicorne à plumes blanches, insigne du pouvoir, des mains de M. Marchal, lieutenant gouverneur de la colonie française du Dahomey, en même temps qu’un arrêté le nommait « chef supérieur des territoires français du Bénin ». De ce fait, Adjiki a pour attribution le concours à l’exécution de toutes les mesures prescrites par le lieutenant gouverneur ou par le président de Porto-Novo. Il intervient notamment lorsqu’il en est requis, auprès des chefs de région, de village ou de quartier pour les maintenir dans l’obéissance totale en toutes circonstances ou pour y maintenir les habitants du cercle de Porto-Novo. Il remplit les fonctions judiciaires qui peuvent ou pourront lui être dévolues par les actes régissant la matière. Le prince Adjiki reçoit, en cette qualité de chef supérieur un traitement annuel de 25.000 francs, outre la part lui revenant des remises sur l’impôt personnel, allouées aux chefs indigènes par les règlements en vigueurs. Et voilà comment il arrive parfois que la République fait des rois ».
  • Lomé, Avenue des Alliés. - Il s'agit de la voie connue depuis plusieurs décennies sous le nom de « rue du 24 janvier ». Ce nom commémore le crash de l'avion présidentiel, survenu à cette date en 1974 dans la localité de Sarakawa, à proximité du village natal du dirigeant togolais, et qui failli lui coûter la vie. Le DC3 avait fait un décrochage sur l’aile en manœuvrant à basse altitude pour trouver la piste d'atterrissage dans une faible visibilité liée à l'harmattan. L’accident, pourtant banal d'un point de vue aéronautique, fut érigée en « odieux attentat » par la propagande du régime. Selon cette mythologie politique développée alors, il s'agissait d'un « acte ignoble de l'impérialisme organisé par la haute finance internationale » et visait à liquider le chef de l'État pour s'emparer des ressources naturelles du pays - un gisement de phosphates en l'occurrence. Les bénéfices de cette mystification furent multiples : elle permit de mettre légitimement la main sur l'entreprise minière convoitée depuis un certain temps - elle fut promptement nationalisée -, mais surtout elle conféra au président un statut symbolique de sur-homme quasi immortel et de leader nationaliste visé par les puissances néfastes de la finance internationale (1). La rue des Alliés, ou avenue des Alliés selon les époques et les sources, croise les voies ferrées au niveau de la gare et la rue de la Libération au niveau où fut créée en 1934 la Place des fêtes de Lomé avec son kiosque à musique (2). Le 25 janvier 1993, ce lieu, devenu « Fréau-jardin » ou Place de la Libération, devait être le théâtre de la sanglante répression d'une manifestation de l'opposite par les militaires fidèles au Général Eyadéma. Les victimes furent nombreuses et la répression aveugle des jours suivants provoqua l'exil de plusieurs centaines de milliers de Togolais dans les pays limitrophes. Le secrétaire d'Etat française à la coopération et le ministre allemand des Affaires étrangères, tous deux présents dans la capitale togolaise ce jour-là, ne virent ni ne condamnèrent rien... Sources : (1) Toulabor, Comi, Le Togo sous Eyadéma, Paris, éditions Karthala, 1988. (2) Soulilou, J. (éditeur scientifique), Rives coloniale, Paris, éditions Parenthèses et éditions de l’Orstom, 1993.
  • Lomé, Stadtteil der Europäer. - Cette photo du « quartier des Européens » de Lomé à l’époque allemande ne représente pas, paradoxalement, le quartier appelé  Yovokomé, « le village des blancs » en mina, l’une des langues vernaculaires. En réalité, elle montre la zone commerçante de la ville - avec la cathédrale achevée en 1902 au fond - où exerçaient et logeaient marchands européens et africains. Le quartier administratif, abritant les services de la colonie et les logements des fonctionnaires allemands, justement désigné comme Yovokomé par les Loméens, se trouve dans le dos du photographe. La structure de la ville, avec ce quartier administratif un peu à l’écart du centre historique, tient à sa vocation commerciale initiale. Là, et contrairement aux autres capitales du continent où l’administration a accaparé tous les sols urbains, la propriété privée et individuelle des terrains est reconnue dès les origines. Les autorités font d’ailleurs dresser un cadastre dès leur arrivée en 1896, bien après l’installation des commerçants il est vrai. Ceux-ci, venus faire fortune, achètent et revendent les lots immobiliers comme toute autre marchandise, au point qu’il y a eu plus de mutations foncières dans la ville au cours de la brève période allemande (1884-1914) que depuis ! Les autorités coloniales se sont installées en bordure ouest du centre si convoité, créant une zone administrative géographiquement distincte du pôle des affaires. Cette séparation en fonction des activités, matérialisée au sol par le tracé ferroviaire, existe toujours aujourd’hui.
  • Lomé, l’hôtel Le Bénin en cours d’achèvement. –Premier établissement aux normes modernes d’Afrique de l’Ouest, il est bâti en un temps record, pour être achevé le 27 avril 1960, date de la proclamation d’indépendance. Il devait en effet héberger les personnalités étrangères invitées à la cérémonie. Sylvanus Olympio, le premier président, souvent considéré comme l’artisan de cette nouvelle souveraineté, ne devait pas achever son mandat. Il est assassiné le 13 janvier 1963, vraisemblablement à l’instigation de la France. Paris et son « monsieur Afrique » d’alors, Jacques Foccart, n’auraient pas supporté la volonté d’émancipation du chef d’Etat togolais. Celui-ci venait d’annoncer sa sortie prochaine de la zone CFA, au profit d’une monnaie qu’il souhaitait voir adossée au mark allemand. Réveillé dans la nuit par l’intrusion de militaires à son domicile, il s’était réfugié dans le parking de l’ambassade américaine voisine. Mais il est livré à ses bourreaux par l’ambassadeur lui-même, qui l’avait pourtant assuré de sa protection en le découvrant caché dans une voiture. Selon les témoignages, les aveux et les époques, son exécution a été attribuée à trois hommes distincts : le sergent chef Etienne Gnassingbé, qui finira par prendre le pouvoir en 1967 sous le nom de Gnassingbé Eyadéma, un autre sous-officier togolais nommé Robert Adéwi, de sinistre  mémoire, et le commandant français Georges Maitrier. Le fils de Sylvanus Olympio devait longtemps porter le flambeau de l’opposition, avant de se rallier récemment au pouvoir, occupé depuis la mort du général Eyadéma par un de ses fils. La fête nationale du Togo, fixée au 13 janvier du temps du président Eyadéma, commémore ainsi à la fois la date d’un assassinat et celle du premier coup d’Etat sanglant de l’Afrique indépendante. – Cette photo provient du fonds de Léon Anselmo, qui vécut au Togo et prit part à la construction de nombreux édifices dont l’hôtel Le Bénin.
  • Le Bureau des Douanes à Lomé. – Ce bâtiment, construit en 1903 par les Allemands juste en face du wharf, a été démoli en 1983, laissant place à un centre commercial moderne comptant des salles de cinéma, un casino, une boite de nuit et un hôtel. Les douanes jouaient un rôle capital dans le dispositif colonial allemand. Elles fournissaient en effet la majeure partie des ressources budgétaires du Togo, qui finit par ne plus rien coûter à la métropole à partir de 1906. Les Allemands considéraient de ce fait le Togo comme « Musterkolonie », la colonie modèle. Les marchandises pour tout le territoire, qui devaient être obligatoirement débarquées par le wharf -et donc directement devant la douane-, étaient soumises à une taxe de 10%. Seuls certains articles, comme les sacs, les bouteilles ou les wagons, bénéficiaient d’une franchise douanière. Les Anglais et les Français qui succèdent aux Allemands après la défaite locale de 1914, maintiennent dans un premier temps un système douanier comparable à celui de leurs prédécesseurs. Ensuite, tandis que les Anglais adoptent le même régime douanier au Togo britannique qu’en Gold Coast, les Français instaurent au Togo sous mandat un statut moins favorable qu’au Dahomey et créent ce faisant une concurrence entre les deux territoires mitoyens qui obligea à rétablir un poste de douane à Aného et un contrôle de la frontière sur le Mono. Progressivement, la situation est normalisée, et peu avant la seconde guerre mondiale le régime douanier des deux territoires est aligné sur celui du reste de l’AOF.
  • Porto-Novo, sur le marché. - « Le voyageur qui visite pour la première fois Porto-Novo est intéressé par le spectacle des rues. Celles-ci sont en effet très animées : on ne rencontre que femmes portant des caisses de genièvre, de muscat, manœuvres roulant des tonneaux de tafia, indigènes se rendant aux factoreries avec leurs pots d’huile de palme ou avec leur sac d’amande. Les marchandes à la criée ne sont pas inconnues. Chacun peut acheter, dans la rue, la nourriture habituelle de l’indigène : poisson fumé et bouteille d’acaça (farine de maïs bouillie). Dans les cuisines établies en plein vent, on vend au passant des friandises qui sortent toutes chaudes de l’huile de palme bouillante… » (1). Cette carte postale fait partie du travail du photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928). Elle appartient à un reportage qu’il mena dans le sud du Dahomey en 1908, alors qu’il accompagnait, depuis l’escale de Dakar, le voyage officiel accompli sur la côte oust africaine par le Ministre des colonies Raphaël Milliès-Lacroix. Sources : (1)Hagen, A, « La colonie de Porto-Novo et le roi Toffa » dans, Revue d’ethnographie [ dir. Hamy, Ernest], Paris, éd. Ernest Leroux, 1887.
  • Lomé, rue du Commerce. - La rue du commerce est le centre d’affaire historique de la capitale togolaise. La ville s’est d’ailleurs constituée autour de sa vocation commerciale, à partir des années 1870 : des marchands Ewé, installés sur la côte pour mener la traite légitime (l’huile de palme essentiellement) avec les navires européens, sont venus se fixer en bordure de la frontière est de la Gold Coast, pour échapper aux lourdes taxes douanières britanniques. Aux pionniers se sont bientôt joints d’autres commerçants de la région, Mina venus de l’est et Haoussa descendus du nord. Au début des années 1880, des compagnies européennes, allemandes notamment, s’installent à Lomé, alors appelée Bey Beach (le nom du quartier de Bé en serait l’héritage). C’est sur l’initiative des commerçants allemands de Lomé – qui se sentaient légitimement menacés par les autorités coloniales anglaises, elles-mêmes exaspérées par cette concurrence à leurs portes - que l’explorateur Nachtigal s’arrête là, signe un traité et proclame le protectorat de l’empire allemand sur le Togo en 1884. Sur ce cliché, on peut distinguer, juste dans le dos des deux promeneuses, deux des hauts-lieux de la rue, la maison John Holt et tout à côté l’hôtel Gariglio, devenu ensuite Hôtel du Golfe.
  • Porto-Novo, une rue. – « Porto-Novo et la banlieue d’Hogbonou nous offrent des types d’habitations retrouvés nulle part ailleurs. Rien n’est plus curieux que de pérégriner le long des ruelles étroites, creusées de ravines, coupées de ponts fragiles. Nous voyons des maisons dont la terre de barre est dissimulée sous un revêtement de couleur bleu pâle, ocre jaune, rouge, garnies de mirador, de faux balconnets, de croisillons aux fenêtres, vestiges des premiers Portugais qui vinrent sur cette Côte des Esclaves, vers le XVIè siècle » (1). Cette carte postale fait partie du travail du photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928). Elle appartient à un reportage qu’il mena dans le sud du Dahomey en 1908, alors qu’il accompagnait, depuis l’escale de Dakar, le voyage officiel accompli sur la côte oust africaine par le Ministre des colonies Raphaël Milliès-Lacroix. Sources : (1) Bonzon, L., Despois, J., Lacharriere de, L., Leyritz, A., Marquis-Sebie, D., Multedo de, C., Rectenwald G. et Reste, J.F., Le domaine colonial français, Paris, éditions du Cygne, 1929.
  • Lomé, le Palais du Gouverneur. - Construit de 1898 à 1905, il abritait au rez-de-chaussée les bureaux et à l’étage les appartements du gouverneur, selon le modèle habituel des bâtiments coloniaux. Le gouverneur August Kohler (1858 – 1902), qui était au Togo depuis 1895, décida en 1898 l’emplacement à 250 m de la plage. Pour que l’ensemble de l’édifice puisse être vu depuis les navires en mer, et ce malgré un talus qui bordait le rivage, il reçu un sous-bassement de 3,50 m. Sur ce cliché, on distingue, au mat de drapeau du bâtiment, les couleurs françaises. L’édifice devait continuer en effet à abriter l’exécutif du Togo, durant l’occupation britannique, entre 1914 et 1920, puis sous le mandat français et même après l’indépendance, jusqu’à la construction de la nouvelle présidence, sur un terrain mitoyen, en 1970. Le journaliste Jean Martet raconte ainsi sa visite au Palais en 1933, à l’époque le gouverneur qui représente Paris dans ce territoire confié à la France par la SDN est Robert de Guise (dans cette fonction entre 1931 et 1933) : « Le bureau de M. de Guise est au rez-de-chaussée de cette grande construction vaguement moyenâgeuse qui a été bâtie par les Allemands face à la mer et qu’on appelle, pompeusement, le Palais du Gouvernement. Les appartements du gouverneur sont au premier : de grandes pièces, claires et fraiches, avec vue sur cette mer sans une voile, sans une fumée, et les mendiants du parc, les palmiers de la belle et large route qui borde la plage. Nous trouvâmes Mme de Guise comme elle était en train de donner des ordres à son chauffeur, lequel est prénommé Momo. Momo est un noir vêtu de blanc, avec, à la main, une belle casquette, Mme de Guise est une femme souriante et charmante. Elle vint à moi et me dit : - Il y a par ici une ville qui s’appelle Palimé. Palimé a élu l’année dernière sa plus belle négresse, Miss Palimé. Momo est passé par là et a enlevé Miss Palimé. J’aime beaucoup Momo. Je m’assis. C’était un grand salon avec de jolis meubles de bois clair, et, par terre, des tapis de fourrure, quatre tapis de fourrure » (1). Sources : (1)  Martet, Jean, Les bâtisseurs de royaumes, Paris, Albin Michel, 1934.
  • L’église en marche : une ordination à Ouidah. Carte postale des Missions Africaines de Lyon. – L’évangélisation du Dahomey, dans la deuxième moitié du XIXème siècle, est une gageure pour les missionnaires catholiques. Ils considèrent en effet cette contrée comme particulièrement sauvage en raison de la persistance des sacrifices humains. « L’auréole de barbarie qui couronnait si lugubrement le nom du Dahomey exerçait une sorte de fascination », raconte Valérien Groffier (1), secrétaire général de l’œuvre de la propagation de la foi à Lyon, pour expliquer l’insistance des hommes d’église à s’y rendre. Le récit des hécatombes, accompagnant les funérailles du roi Ghézo en 1858 et la « fête des Coutumes » à Abomey en 1860 – rapporté par M. Lartigues agent local des factoreries Régis de Marseille-, qui auraient coûté la vie à 3000 personnes chacune, décidèrent Rome à envoyer les pères des Missions Africaines de Lyon. Le pape Pie IX accepta le projet en 1860 et les premiers missionnaires débarquèrent à Ouidah en avril 1861. Usant de symbolique, son successeur, Benoit XVI, a choisi cette ville pour lancer cent cinquante ans plus tard un appel à l’Afrique. C’est la troisième visite pontificale dans le pays –Jean-Paul II y est venu en 1982 et 1993- et cela marque l’importance croissante du continent noir dans l’église contemporaine. Les ordres missionnaires comptent souvent de nos jours plus de membres originaires d’Afrique que d’Europe. Et l’avenir démographique de cette religion semble devoir, pour partie, se jouer au sud du Sahara. Sources : (1) Groffier, V., Héros trop oubliés de notre épopée coloniale, Lyon-Paris, Librairie catholique Emmanuel Vitte, 1928.
  • Lomé, l’hôtel Gariglio. – Situé au centre historique de la ville, dans la rue du Commerce – l’ancienne Hamburgerstrasse de l’époque allemande –, l’établissement est devenu par la suite l’hôtel du Golfe. Sous ce nom, Il accueillait encore très récemment les voyageurs préférant son charme un peu suranné à l’ambiance standardisée des hôtels modernes de la place. Dans l’entre deux guerres, il connut une certaine ambition culturelle, puisqu’il recevait les séances de cinéma avant la création de salles dédiées au septième art dans la capitale togolaise. La taille restreinte des lieux et son implantation dans le quartier européen réservaient ces projections à un public de privilégiés. Un peu plus tard, en 1941, l’hôtel est explicitement mentionné dans l’enquête menée par les autorités militaires françaises de Lomé pour élucider la fuite de deux matelots de l’aviso La Gazelle vers la colonie britannique voisine de Gold Coast. Sur ce cliché, on distingue, à côté de l’hôtel, le bâtiment caractéristique abritant la succursale locale la maison de commerce John Holt de Liverpool.
  • Porto-Novo, sur le marché. - « Le voyageur qui visite pour la première fois Porto-Novo est intéressé par le spectacle des rues. Celles-ci sont en effet très animées : on ne rencontre que femmes portant des caisses de genièvre, de muscat, manœuvres roulant des tonneaux de tafia, indigènes se rendant aux factoreries avec leurs pots d’huile de palme ou avec leur sac d’amande. Les marchandes à la criée ne sont pas inconnues. Chacun peut acheter, dans la rue, la nourriture habituelle de l’indigène : poisson fumé et bouteille d’acaça (farine de maïs bouillie). Dans les cuisines établies en plein vent, on vend au passant des friandises qui sortent toutes chaudes de l’huile de palme bouillante… » (1). Cette carte postale fait partie du travail du photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928). Elle appartient à un reportage qu’il mena dans le sud du Dahomey en 1908, alors qu’il accompagnait, depuis l’escale de Dakar, le voyage officiel accompli sur la côte oust africaine par le Ministre des colonies Raphaël Milliès-Lacroix. Sources : (1)Hagen, A, « La colonie de Porto-Novo et le roi Toffa » dans, Revue d’ethnographie [ dir. Hamy, Ernest], Paris, éd. Ernest Leroux, 1887.
  • Lomé, le temple protestant. - Achevé en 1907, le temple subira en 1977 de profondes modifications architecturales et notamment l’amputation d’un étage du clocher. On distingue, en face de la cours du temple, les installations ferroviaires situées dans le prolongement de l’ancien wharf qui ont été par la suite remplacées par le magasin Goyi-Score. – S’agissant des affaires religieuses, les autorités coloniales allemandes au pouvoir à l’époque de la construction du temple s’emploient à maîtriser l’offre. Dans un premier temps elles fixent des zones d’installation aux différentes sociétés missionnaires, pour éviter qu’elles ne se disputent trop ostensiblement la conquête de nouveaux fidèles. Ainsi les catholiques n’eurent pas le droit de s’installer à Aného, alors la capitale. De plus, les autorités veillèrent à la germanisation des acteurs religieux ; le pasteur anglais d’Aného fut remplacé par un pasteur allemand. Il fut également négocié au plus haut niveau, pour que les missionnaires catholiques à venir s’installer au Togo soient allemands. A Lomé, les missions s’installent à partir de 1892, avec l’arrivée des pères et frères catholiques, qui bâtiront trois églises avant de construire la cathédrale entre 1901 et 1902. Les protestants, de la mission de Brème, installés dès 1853 à Keta, investissent Lomé en 1895 et y édifient le temple, pièce majeure de leur dispositif, entre 1906 et 1907.
  • L’artillerie à Porto-Novo en 1914. - Les troupes françaises du Dahomey, ponctuellement renforcées par un bataillon venu de Dakar pour soumettre la turbulente peuplade des Holi, prirent part à la Grande Guerre sur le front du Togo voisin. Le gouverneur par intérim de la colonie allemande, le commandant Von Doering, avait pourtant proposé à ses alter-egos français et britannique, du Dahomey et de Gold Coast, et au gouverneur-général de l’AOF de neutraliser son territoire, « pour ne pas donner aux Africains le spectacle de guerres entre Européens ». Il est vrai aussi qu’il ne disposait pas de forces militaires suffisantes pour résister bien longtemps à l’assaut prévisible des troupes de l’Entente dans la région : outre une force de police de 500 soldats indigènes, il ne pouvait aligner qu’une force autochtone de quelques centaines d’hommes, rassemblée à la hâte au début des hostilités, et une réserve, comptant tout au plus quelques dizaines d’Allemands. Ses appels étant restés lettre morte, il organisa de façon pragmatique la défense du seul site stratégique pour l’Allemagne, la station de radio transmission de Kamina, proche d’Atakpamé. L’installation ultramoderne permettait à la métropole germanique de communiquer en temps réel avec toutes ses colonies d’Afrique et avec les navires circulant dans l’Atlantique tropical. Défait après une vaillante résistance, Von Doering tenta de négocier la reddition le 25 août, non sans avoir détruit les précieux équipements de Kamina la nuit précédente. Sa reddition, sans qu’aucune condition n’ait été consentie par les vainqueurs, fut effective le 26 août. Les troupes françaises et britanniques occupèrent militairement la colonie allemande jusqu’à ce que la majeure partie en soit confiée, après la guerre, à la France par mandat de la Société des nations.
  • Lomé, rue de l’église (dans les années 1960). – La capitale togolaise connait un fort développement à partir de la fin de la seconde Guerre mondiale. L’envolée du cours des produits tropicaux, les forts investissements publics et l’afflux de populations rurales, qui ont fuit les rigueurs de l’effort de guerre dans les campagnes, contribuent à l’explosion démographique et spatiale de la ville. Sa population bondit ainsi de 18 000 à 33 000 habitants entre 1938 et 1950, pour atteindre 85 000 habitants en 1958. Quittant la seule bande côtière, les quartiers s’étendent progressivement sur les vastes cocoteraies environnantes.  Vers le nord-ouest, sur les terres de la famille Olympio, un lotissement chic voit le jour et, plus loin, le quartier de Nyékonakpoé sort de terre. Vers le nord-est, Bé, son marché et sa gare – une zone jusqu’ici non prise en compte dans les dénombrements de la population loméenne – sont rejoints par les faubourgs. Vers le nord, la lagune est atteinte, puis franchie. Le plateau de Tokoin est progressivement investi, d’abord par les plus pauvres, puis par de grandes infrastructures publiques comme l’hôpital (l’actuel CHU sur le site de l’ancien terrain d’aviation) en 1954, le camp militaire, le collège Saint-Joseph entre 1948 et 1950… Parallèlement, la ville se modernise. Les biques d’argile, matière première justement prélevée sur le plateau de Tokoin et cuite avec les combustibles tirés des cocoteraies, cèdent le pas au parpaing de ciment dans la construction. L’électrification gagne du terrain, au-delà du quartier du wharf où elle avait débuté en 1926, et les rues sont goudronnées jusqu’au Boulevard Circulaire, notamment grâce aux crédits FIDES (Fonds d'investissement pour le développement économique et social d'outre-mer) crée en 1946.
  • Atakpamé, Marktplatz.  - « Nous nous promenons dans Atakpamé, Gaudillot et moi. […] J’avais une impression très douce de sympathie, de sécurité. Point de regards mauvais, point de regards fuyants. Les femmes nous montraient leurs nouveau-nés, riaient, blaguaient entre elles, point effarouchées et point d’avantage hostiles »… (1). Il s’agit du commandant de cercle Henri Gaudillot qui administra Atakpamé dans l’entre guerres, après M Fréau et avant M Guillou. Une des premières visites européennes connues d’Atakpamé est le fait du Dr Krause qui, de retour d’une expédition avortée pour aller d’Accra à Tripoli en passant par Tombouctou, y séjourne le 19 août 1887. La création du poste administratif allemand remonte à 1898, et fait suite aux recommandations d’un rapport du lieutenant Rudolf Plehm, paru en mars-avril 1896. Von Doering, parti de Klouto en juin 1898, installe le poste d’Atakpamé qui commande le vaste cercle du Moyen-Togo, après quelques combats contre les Akposso Ayomé et les Akposso Okama de la région. Von Doering, que les habitants appelaient affectueusement « Vondouli », devient le premier Bezirk Amtsmänner (commandant de cercle) du Bezirksämtern (cercle administratif) d’Atakpamé. Source : (1) Martet, Jean, Les bâtisseurs de royaumes, Paris, Albin Michel, 1934.
  • Adjiki, roi de Porto-Novo, ses ministres et sa cour. – Le roi Adjiki, monté sur le trône de Porto Novo en février 1908, connut une célébrité inédite dans la presse à sensation française. Peut être parce qu’il était le fils et le successeur du roi Toffa - l’allié de la France contre le roi Béhanzin d’Abomey à la fin du XIXème siècle – ou par nostalgie des choses de la royauté, son couronnement fut rapporté par Le Petit Journal Illustré, dans son édition du 5 avril 1908 : « Le prince Adjiki, fils de Toffa, coiffé du bicorne à plumes blanches, insigne de la souveraineté, assiste aux fêtes de son couronnement. Nous donnons plus loin, dans notre « variété », de curieux et pittoresques détails sur la façon dont on célébrait jadis, et dont on célèbre aujourd’hui, l’avènement d’un nouveau souverain dans ces contrées de la côte des Esclaves qui sont à présent colonies françaises.  C’est le récent décès de Toffa, roi de Porto-Novo, et le couronnement de son fils, le prince Adjiki, qui nous ont fourni l’occasion de donner à nos lecteurs, d’après des documents d’une absolue exactitude, cette intéressante gravure sur les fêtes qui se sont déroulées à Porto-Novo.  Adjiki a reçu le bicorne à plumes blanches, insigne du pouvoir, des mains de M. Marchal, lieutenant gouverneur de la colonie française du Dahomey, en même temps qu’un arrêté le nommait « chef supérieur des territoires français du Bénin ». De ce fait, Adjiki a pour attribution le concours à l’exécution de toutes les mesures prescrites par le lieutenant gouverneur ou par le président de Porto-Novo. Il intervient notamment lorsqu’il en est requis, auprès des chefs de région, de village ou de quartier pour les maintenir dans l’obéissance totale en toutes circonstances ou pour y maintenir les habitants du cercle de Porto-Novo. Il remplit les fonctions judiciaires qui peuvent ou pourront lui être dévolues par les actes régissant la matière.  Le prince Adjiki reçoit, en cette qualité de chef supérieur un traitement annuel de 25.000 francs, outre la part lui revenant des remises sur l’impôt personnel, allouées aux chefs  indigènes par les règlements en vigueurs. Et voilà comment il arrive parfois que la République fait des rois ».
  • Lomé, Hamburger Strasse (vers 1905). – Connue à l’époque allemande sous le nom de Hamburgerstrasse, la rue du commerce est le centre d’affaire historique de la capitale togolaise. La ville s’est d’ailleurs constituée autour de sa vocation commerciale, à partir des années 1870 : des marchands Ewé, installés sur la côte pour mener la traite légitime (l’huile de palme essentiellement) avec les navires européens, sont venus se fixer en bordure de la frontière est de la Gold Coast, pour échapper aux lourdes taxes douanières britanniques. Aux pionniers se sont bientôt joints des commerçants Mina venus de l’est et Haoussa descendus du nord. Au début des années 1880, des compagnies européennes, allemandes notamment, s’installent à Lomé, alors appelée Bey Beach. C’est sur l’initiative des commerçants allemands de Lomé – qui se sentaient légitimement menacés par les autorités coloniales anglaises, elles-mêmes exaspérées par cette concurrence à leurs portes - que l’explorateur Nachtigal s’arrête là, signe un traité et proclame le protectorat de l’empire allemand sur le Togo en 1884. – Vraisemblablement prise depuis la galerie à l’étage de la mission catholique, cette photo montre la rue d’est vers l’ouest, c'est-à-dire schématiquement depuis la cathédrale vers le bâtiment de la douane allemande (démolie en 1983, pour laisser place à un centre commercial moderne comptant des salles de cinéma, un casino, une boite de nuit et un hôtel). On distingue au premier plan le toit de l’école catholique et à droite le terrain de boule, entouré de murs et où sera construit par la suite le bâtiment de l’UAC (United Africa Company). L’état du wharf, qui est achevé et ne compte que deux grues, situe la photo vers 1905 ; il sera par la suite rallongé de 50 m et doté de nombreux autres dispositifs de levage.
  • Appontement de Porto-Novo. Avez-vous quelque chose à déclarer ? – Il s’agit vraisemblablement du débarcadère gouvernemental de Porto-Novo, situé sur la lagune à l’ouest des installations portuaires commerciales et relié au Palais du gouverneur par l’avenue William Ponty. Ce type d’ouvrage était courant dans la ville, car la lagune constitua longtemps l’unique voie de communication. Aussi, l’activité commerciale se développa autour de ce cordon qui mène vers Cotonou, où étaient organisées les rades foraines permettant de charger et décharger les navires et où fut ensuite édifié un wharf. Les maisons de commerce européennes, arrivées dans la ville avant et après le traité de protectorat français de 1863, installèrent chacune leur propre appontement sur la lagune, pour assurer le trafic des marchandises importées et exportées. Parfois même, des petits canaux, appelés body et accessibles aux embarcations, furent creusés pour s’approcher de la lagune. Les abords de la lagune étant trop marécageux pour bâtir des installations solides, les  négociants s’implantèrent autour du marché traditionnel, en ménageant des chemins de portage et roulage sur talus pour rallier leurs appontements. – Le commentaire humoristique de cette carte postale, « avez-vous quelque chose à déclarer ? », fait malicieusement allusion aux droits de douanes, qui furent un enjeu décisif dans les politiques coloniales de cette région très disputée par les commerçants européens et africains.
  • Lomé, embarquement au wharf. – L’épreuve du « panier », suspendu à une grue du wharf, est l’étape obligée à Lomé, pour monter à bord des navires ou descendre à terre. Le journaliste Jean Martet, qui fit un voyage au Togo et au Cameroun au début des années 1930, décrit ainsi l’aventure : « Le supplice du panier commence. […] J’ai pris place dans le panier. Le panier n’est naturellement pas un panier. Le panier est une espèce de caisse en bois, sans couvercle ; on dirait un peu une de ces balancelles comme il y en a dans les manèges de chevaux de bois. Seulement dans les manèges de chevaux de bois c’est habituellement peint en rouge, avec des dessins d’or. Ici c’est peint en gris, comme les torpilleurs. De plus, c’est muni par en dessus d’une armature de fer : les anses de ce panier. Je suis donc monté là-dedans […] Je me suis assis sur l’une des deux banquettes dont la balancelle est garni […] J’ai dit à Bernard : On n’aurait donc pas pu trouver quelque chose de plus pratique ? Ça ? m’a-t-il répondu. Qu’est-ce que vous voulez de plus pratique ?   ». Sources :  Martet, Jean, Les bâtisseurs de royaumes, Paris, Albin Michel, 1934.
  • Ecole professionnelle de la mission catholique de Lomé, cordonnerie. Carte postale éditée par les missions africaines de Lyon. - Cordonniers, menuisiers, forgerons, serruriers, imprimeurs et même relieurs, le Togo dispose dès l’époque coloniale allemande d’ouvriers et d’artisans bien formés grâce à l’école professionnelle de Lomé. L’établissement, géré par les pères de la mission catholique, est situé à l’angle de l’avenue de la Libération) et de l’actuelle rue Aniko Palako. Les élèves, qui sont admis après quatre ans d’école primaire, reçoivent en quatre années une formation dont la qualité est reconnue dans tout le territoire, et même au-delà des frontières dans toutes la région.
  • Porto-Novo, marchandes de colas et autres denrées indigènes. - « Le voyageur qui visite pour la première fois Porto-Novo est intéressé par le spectacle des rues. Celles-ci sont en effet très animées : on ne rencontre que femmes portant des caisses de genièvre, de muscat, manœuvres roulant des tonneaux de tafia, indigènes se rendant aux factoreries avec leurs pots d’huile de palme ou avec leur sac d’amande.Les marchandes à la criée ne sont pas inconnues. Chacun peut acheter, dans la rue, la nourriture habituelle de l’indigène : poisson fumé et bouteille d’acaça (farine de maïs bouillie). Dans les cuisines établies en plein vent, on vend au passant des friandises qui sortent toutes chaudes de l’huile de palme bouillante… » (1). Cette carte postale fait partie du travail du photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928). Elle appartient à un reportage qu’il mena dans le sud du Dahomey en 1908, alors qu’il accompagnait, depuis l’escale de Dakar, le voyage officiel accompli sur la côte oust africaine par le Ministre des colonies Raphaël Milliès-Lacroix. Sources : (1)Hagen, A, « La colonie de Porto-Novo et le roi Toffa » dans, Revue d’ethnographie [ dir. Hamy, Ernest], Paris, éd. Ernest Leroux, 1887.
  • Lomé, Avenue des Alliés. - Il s'agit de la voie connue depuis plusieurs décennies sous le nom de « rue du 24 janvier », en référence à un accident d'avion survenu à cette date en 1974 dans la localité de Sarakawa, à proximité du village natal du président Eyadéma, et qui faillit coûter la vie au dirigeant togolais. La catastrophe, pourtant banale d'un point de vue aéronautique – leDC3 présidentiel avait subi un décrochage latéral tandis qu'il manœuvrait à basse altitude pour trouver la piste d'atterrissage dans une faible visibilité liée à l'harmattan -, fut érigée en « odieux attentat » par la propagande du régime. Selon cette mythologie politique développée alors, il s'agissait là d'un « acte ignoble de l'impérialisme organisé par la haute finance internationale » et visant à liquider le chef de l'État pour  s'emparer des ressources naturelles du pays - un gisement de phosphates en l'occurrence. Les bénéfices de cette mystification furent multiples : elle permit de mettre légitimement la main sur l'entreprise minière convoitée depuis un certain temps - elle fut promptement nationalisée -, mais surtout elle conféra au président un statut symbolique de sur-homme quasi immortel et de leader nationaliste visé par les puissances néfastes de la finance internationale (1). La rue des Alliés, ou avenue des Alliés selon les époques et les sources, croise les voies ferrées au niveau de la gare et la rue de la Libération au niveau où fut créée en 1934 la Place des fêtes de Lomé avec son kiosque à musique (2). Le 25 janvier 1993, ce lieu, devenu   « Fréau-jardin » ou Place de la Libération, devait être le théâtre de la sanglante répression d'une manifestation de l'opposite par les militaires fidèles au Général Eyadéma. Les victimes furent nombreuses et la répression aveugle des jours suivants provoqua l'exil de plusieurs centaines de milliers de Togolais dans les pays limitrophes.  Le secrétaire d'Etat française à la coopération et le ministre allemand des Affaires étrangères, tous deux présents dans la capitale togolaise ce jour-là, ne virent rien et ne condamnèrent rien... - En plus de l'indication de la direction de la gare au recto,  figure au dos de la carte postale cette mention manuscrite : « La FAO (comptoir) est à gauche de la route, la  2è auto doit y être devant ». Sources : (1) Toulabor, Comi, Le Togo sous Eyadéma, Paris, éditions Karthala, 1988. (2) Soulilou, J. (éditeur scientifique), Rives coloniale, Paris, éditions Parenthèses et éditions de l’Orstom, 1993.
  • Fonctionnaires indigènes de la poste impériale allemande à Lomé. – Le courrier, avant la mise en service du chemin de fer au Togo en 1905, était acheminé à pieds. Les employés des postes partaient de chaque extrémité de la route – d’Aného vers Lomé et de Lomé vers Aného pour la voie côtière - et se rencontraient à mi-chemin en un point convenu où ils échangeaient leur chargement postal avant de rebrousser chemin en direction de leur bureau de poste d’origine. Entre Lomé et Aného, l’échange avait lieu au niveau du poteau télégraphique n°221, et l’ensemble du trajet prenait la journée, de 7 heures à 16 heures. Entre Kpalimé et Lomé – un service entre les deux villes fut créé en 1902 - il fallait compter trois jours. La mise en service du train permis de raccourcir considérablement les délais, notamment sur les longues distances vers l’intérieur du pays. En 1912, le service postal allemand au Togo était constitué de 16 bureaux de poste disposant d’un télégraphe, de 6 bureaux auxiliaires, et d’un réseau de téléphone urbain. Cette même année, 486 606 lettres furent acheminées dans la colonie, ainsi que 15 116 paquets, 39 695 télégrammes, 113 296 exemplaires de journaux ; 54 285 communications téléphoniques furent passées.
  • Porto-Novo, Indigènes dans la Cour du roi Toffa. – Dix-neuvième souverain de la dynastie des princes Allada à exercer le pouvoir sur le royaume de Porto-Novo, Toffa eut également le plus long règne : monté sur le trône en 1874, il y demeura jusqu'à sa mort en 1908. Signataire d’un traité d’amitié et de protectorat avec la France en 1883, il laisse une image controversée dans l’histoire dahoméenne : c’est pour le protéger des attaques du royaume d’Abomey – et pour défendre leurs intérêts territoriaux et commerciaux - que les Français ménèrent la campagne militaire de 1892, aboutissant à la destitution et au bannissement du jeune roi Béhanzin d’Abomey.
  • Au soir du 26 avril 1960, Sylvanus Olympio et les Togolais attendent les 101 coups de canon qui marqueront, à minuit, l’indépendance formelle du Togo. – Proclamée dès les premiers instants du 27 avril,  l’indépendance était plus une cérémonie solennelle qu’un bouleversement institutionnel. Elle intervenait en effet deux ans jour pour jour après l’arrivée de S. Olympio à la tête du premier gouvernement du Togo indépendant, le 27 avril 1958. Des accords signés entre la République autonome du Togo (proclamée le 30 août 1956) et la France, venaient alors de donner quasiment tous les pouvoirs – hormis les relations extérieures, la monnaie, les changes et la Défense, conservés par la tutelle française - au chef de la majorité à l’assemblé territoriale togolaise. Ces dispositions avaient été négociées par Nicolas Grunitzky, adversaire politique et propre beau-frère d’Olympio, aux affaires depuis 1951, auprès de l’ONU et de Paris - ancienne colonie allemande, le Togo était sous la tutelle des Nations Unies, confié par celles-ci à la gestion de la France.  Ce statut que n’auraient pas renié les plus nationalistes devait finalement faire de  Sylvanus Olympio l’homme des indépendances – technique d’abord, formelle ensuite -, le parti de Grunintzky, homme lige de Paris aillant perdu les élections législatives de 1958. Les festivités du 27 avril 1960, furent, de l’avis de tous mémorables et parfaitement orchestrées. La radiodiffusion d’Outre-Mer rendit compte de l’événement, l’INA en propose un intéressant extrait en archive : http://www.ina.fr/histoire-et-conflits/decolonisation/audio/PHD86080309/ceremonie-d-independance-du-togo-a-la-chambre-des-deputes-togolaise.fr.html
  • Lomé, Hamburgerstrasse, vers 1908. – La rue du commerce, alors appelée Hamburgerstrasse, est le centre d’affaire historique de la capitale togolaise. La ville s’est d’ailleurs constituée autour de sa vocation commerciale, à partir des années 1870 : des marchands Ewé, installés sur la côte pour mener la traite légitime (l’huile de palme essentiellement) avec les navires européens, sont venus se fixer en bordure de la frontière est de la Gold Coast, pour échapper aux lourdes taxes douanières britanniques. Aux pionniers se sont bientôt joints des commerçants mina venus de l’est et haoussa descendus du nord. Au début des années 1880, des compagnies européennes, allemandes notamment, s’installent à Lomé, alors appelée Bey Beach. C’est sur l’initiative des commerçants allemands de Lomé – qui se sentaient légitimement menacés par les autorités  coloniales anglaises, elles-mêmes exaspérées par cette concurrence à leurs portes - que l’explorateur Nachtigal s’arrête là, signe un traité et proclame le protectorat de l’empire allemand sur le Togo en 1884. - On distingue, sur ce cliché pris depuis la douane allemande – démolie en 1983, pour laisser place à un centre commercial moderne comptant des salles de cinéma, un casino, une boite de nuit et un hôtel -, le siège local des principaux acteurs économiques de la place. Au premier plan à gauche, se trouve la librairie évangélique (bâtie en 1902), suivie juste derrière l’hôtel Vogt, puis moins visible la firme Bödecker-&-Meyer et l’hôtel Kauserhof et enfin dans le fond la cathédrale (1901). En face, de l’autre côté de la rue, on voit l’imposant bureau de l’armateur Woermann, suivie de plusieurs factoreries édifiées entre 1898 et 1903.
  • Wharf et rade de Cotonou. – Appelé à soutenir la vocation portuaire de la ville et à faciliter le débarquement des troupes alors que la guerre se profile – en 1892 -, le wharf de Cotonou est construit entre 1891 et 1893. Long de 300 mètres, il ouvre au trafic commercial le7 mai 1893. Au départ, il ne permet aux navires d’accoster qu’au rythme d’un par mois. Insuffisant pour absorber tout le trafic de fret et de passagers du Dahomey - hormis celui avec Lagos qui passe par voie fluviale sur la lagune et le cabotage local résiduel au port de Grand Popo sur l’embouchure du Mono -, il est remplacé en 1928 par un édifice plus important (400 mètres) et mieux équipé. Les navires sont chargés et déchargés directement au mouillage en rade foraine, à un kilomètre du wharf, grâce à une flottille de 26 baleinières de 15 à 25 tonnes et de 8 remorqueurs de 60 à 75 chevaux. Treize grues électriques, d’une capacité de levage allant de 10 à 20 tonnes, permettent de transborder les charges des baleinières sur le wharf où le transport est relayé par voie ferrée. Aussi utile qu’il soit, ce dispositif montre bientôt ses limites. Les moyens relativement modestes et les manipulations complexes qu’ils supposent occasionnent des pertes importantes dans les cargaisons : les coûts sont trois fois plus élevés qu’au port de Dakar. De plus, ces équipements ne permettent guère de traiter plus de 1000 tonnes par jour et, compte tenu des avaries, la capacité annuelle plafonne à 300 000 tonnes. Enfin en période de pointe, les délais se prolongent, provoquant un inconfort certain pour les passagers qui attendent d’être débarqués par le fameux panier. En 1964, la capitale du Dahomey se dote d’un port en eau profonde, remplaçant définitivement le wharf et le système de rade foraine devenus obsolètes. – Cette carte, éditée sous la signature « Collection Géo Wolber, Dahomey », est une curiosité. Elle fait partie des séries produites et diffusées après la première guerre mondiale – et jusqu’en 1937 - par les repreneurs de la société allemande Wölber, mise sous séquestre par les autorités coloniales françaises dès le début des hostilités. - Le courrier « Asie », mentionné manuellement par l’expéditeur de cette carte postale, a connu un destin des plus chaotique. Entré en service en 1914, il est utilisé comme navire hôpital et transport de troupes pendant la première guerre mondiale, avant de faire les lignes de la côte africaine pour la compagnie des Chargeurs Réunis. Il connaît plusieurs avaries, accidents, échouages et incendies : en sortant de la Gironde en 1920, dans le port de Dakar en 1925, près de Matadi (Congo) en 1927… Il est saisi par l’armée italienne en 1942, par les Allemands en 1943 qui le remettent aux Italiens pour lesquels il navigue sous le nom de « Rossano » avant d’être coulé en 1944 par un bombardement allié dans le port de Gênes. Renfloué, il finit sa carrière en chavirant dans le port après incendie…
  • Le président Sylvanus Olympio pose la première pierre du Port autonome de Lomé, le 23 novembre 1962. – Le premier président togolais, ici en compagnie du représentant d’Allemagne fédérale K. von Hassel, ne verra jamais l’aboutissement de ce projet qu’il avait pourtant initié en tant que chef de l’Etat et maire de Lomé – il cumula les fonctions. Cruelle facétie de l’histoire, c’est le président Gnassingbé Eyadéma, à qui l’on attribue généralement l’assassinat de Sylvanus Olympio le 13 janvier 1963, qui devait finalement l’inaugurer le 26 avril 1968. Plus tard, les considérables subsides tirés de l’exploitation du port auraient permis au général Eyadéma de résister confortablement aux sanctions économiques internationales suscitées par la violence de son régime (1). L’établissement était alors géré par les propres fils du président Eyadéma. L’un d’ente eux, qui lui succéda à sa mort en 2005 - dans des conditions peu démocratiques -, vient de nommer un de ses demi-frères comme directeur général du Port autonome de Lomé. Sources : (1) Labrthe, G., Le Togo, de l’esclavage au libéralisme mafieux, Marseille, Editions Agone, 2005.
  • Lomé, vue générale de l'hôpital de Tokoin - Le CHU de Lomé, bâti par tranches entre 1951 et 1954 sur l’emplacement de l’ancien aérodrome de 1931, remplace l’hôpital Reine-Charlotte de Lomé, principale institution hospitalière du Togo depuis son ouverture en 1909. Son implantation sur le plateau de Tokoin initie l’extension de la ville au-delà de la lagune. On voit sur cette photo, qui doit immédiatement suivre les travaux – il n’y a encore aucun arbre dans l’enceinte de l’hôpital –, que le quartier est totalement vide. Tokoin va dès lors rapidement se peupler et s’étendre, comptant 7000 habitants en 1959, et rassemblant de nos jours plus des deux tiers de la population de Lomé. L'architecte de ce nouvel établissement hospitalier, Henri Crouzat, est également à l'origine du plan d'urbanisme de Lomé datant de 1948. Il reste cependant plus connu pour son oeuvre littéraire. « Azizah de Niamkoko », publié en 1959 et porté à l’écran en 1986 par Patrick Jamain sous le titre de « Azizah, fille du fleuve », est un célèbre roman à clef décrivant le Togo colonial. Il aurait valu à son auteur d’être réexpédié manu militari en métropole. « L'île du bout du monde », son premier roman avait été édité en 1958 et porté à l'écran la même année par le réalisateur français Edmond T. Gréville ; Crouzat assurant à la fois l’adaptation et les dialogues.
  • Flottille du Dahomey : l’Onyx. – Canonnière à fond plat, l’Onyx fait partie, comme les deux chaloupes à faible tirant d’eau l’Ambre et la Mascotte, des embarcations au service des Travaux Publics. Constituée en 1892, cette flottille est employée au transport des courriers, des troupes, du personnel et du matériel. Elle a été fort utile, dès sa création, à l’occasion de l’expédition militaire organisée par la France pour déposer le roi Béhanzin d’Abomey. Des travaux de dragage dans les lacs Nokoué et Toché — passage qui sépare le lac de la lagune de Porto-Novo —  ont rendu possible le trafic fluvial en tous temps, et les vapeurs qui assurent le service Cotonou-Porto-Novo  peuvent même remonter l'Ouémé jusqu'à la hauteur de Zagnanado lors des hautes eaux. Depuis 1901, un petit vapeur appelé le Mono navigue aussi sur le fleuve du même nom, et sur le lac Ahémé, atteint par la lagune de Grand Popo. Il sert également de remorqueur aux grandes pirogues (1). –  Le Général Gouraud, alors commandant, décrit ainsi un petit voyage à bord de l’Onyx en 1900 : « Une petite canonnière à aubes, l’Onyx, nous emmène. Joli soleil, brise fraîche, rives vertes et basse, bordées d’un rideau de palmiers. Trois heures de promenade fort agréables pour atteindre la capitale, Porto-Novo [depuis Cotonou]. On longe des villages de centaines de cases bâties sur pilotis, au milieu de l’immense lagune » (2). Sources : (1) François, G., Notre colonie du Dahomey : sa formation, son développement, son avenir, Paris, Editions Larose, 1906. (2) Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Einheimische Schreiner, (menuisiers locaux). –Menuisiers, forgerons, serruriers, imprimeurs et même relieurs, le Togo de l’époque allemande dispose d’ouvriers et d’artisans bien formés grâce à l’école professionnelle (Handwerkerschule) de Lomé. L’établissement, géré par les pères de la mission catholique, est situé à l’angle de la Zechstrasse (actuellement avenue de la Libération) et de la Baguidastrasse (rue Aniko Palako). Les élèves, qui sont admis après quatre ans d’école primaire, reçoivent en quatre années une formation dont la qualité est reconnue dans toute la colonie, et même au-delà dans la région.
  • Cotonou, l’entrée du wharf. – La construction du wharf de Cotonou débute en 1891. L’édifice, appelé à soutenir la vocation portuaire de la ville et à faciliter le débarquement des troupes alors que la guerre se profile, est finalement ouvert au trafic commercial le 7 mai 1893. A compter de 1899, il permet aux navires d’accoster à Cotonou, au rythme d’un par mois. L’emplacement du wharf va structurer le développement urbain de la ville : les quartiers vont s’étendre autour de lui et le long de la plage sur la rive ouest de la lagune.
  • Kaiserliche Schutztruppe, Schutzgebiet Togo (Force impériale de protection, protectorat du Togo). – Cette force de protection comptait, selon les postes budgétaires mentionnés en 1897-98, un commandant, trois sous-officiers et cent cinquante soldats indigènes. A partir de 1914, elle devint une force de police (polizeitruppe) affectée au maintien de l’ordre et de la sécurité intérieure. Elle était alors constituée d’une troupe de cinq cents soldats autochtones - principalement recrutés chez les Bassari, les Cotokolis, les Kabyé et les Dagomba -, encadrés par deux officiers et trois sous-officiers allemands. Il existait aussi un excellent corps de réserve, composé de quelques dizaines d’Européens. Au moment de l’entrée dans la Grande Guerre, les Allemands mirent sur pied une force autochtone estimée à 1500 hommes, mais n’en aligna effectivement jamais plus de 500, et qui ne parvint pas à changer le cours des choses face aux troupes françaises du Dahomey et britanniques de Gold Coast. – La photo fut prise au XIXème siècle, l’amorce de date « 18.. », imprimée pour faciliter la correspondance, en témoigne.
  • Abomeh, vue extérieure du palais du roi. – « La côte des Esclaves, séparée de la précédente [la côte d’Or] par la Volta, doit son triste nom au commerce d’esclaves que, malgré les lois des nations civilisées, on y fait trop souvent encore, aussi bien que sur la plus grande partie des autres côtes des deux Guinées. Le pays principal de la côte des Esclaves est le royaume de Dahomeh, dont la capitale se nomme Abomeh. Cependant le roi réside ordinairement à Calmina. Les ports les plus fréquentés sont Ouydah (qu’on appelle par corruption Juda), et Porto-Novo, où il y a un établissement français. » - Il est étonnant de constater comme les connaissances sur le Dahomey sont parcellaires, treize ans seulement avant qu’il ne devienne une colonie frainçaise. Sources (image et texte) : Cortambert, E., Cours de Géographie (autorisé par le conseil de l’instruction publique), Paris, Librairie Hachette et Cie, 1879.
  • Une halte au pays de Kaburés. Carte éditée par les Missions Africaines de Lyon.  - Les Kabyé, aussi appelés Cabré, Cabrai, Kabiré, Kaburé, sont les occupants de la diagonale montagneuse qui sépare la vallée de la Volta de celle du Mono. Leur nom viendrait de la déformation par les Haoussa puis par les Cotokoli du mot kafir, qui signifie païen en arabe. Le nom original du groupe serait en fait les Lama, c'est-à-dire l’abréviation de Lan-mba, « ceux de la forêt ». Ce peuple qui aurait connu, jusqu’au XVIIème siècle, une certaine expansion, atteignant manifestement des régions de forêt, est repoussé sur les plateaux puis dans les montagnes par des invasions successives. Organisés en une nébuleuse de clans, ils n’obéissent pas à une autorité centralisée. Farouchement autonomes, ils sont longtemps perçus par les centres musulmans alentours, comme habitants d’un réduit impénétrable. Dans son roman à clé En attendant le vote des bêtes sauvages, Amadou Kourouma évoque les Kabyé comme « sauvages » et « sans chef » et les fait désigner par les ethnologues comme « paléonigritiques ». Source : Kourouma, A., En attendant le vote des bêtes sauvages, Paris, éditions du Seuil, 1998.
  • Le chemin de fer (ligne Atakpamé-Lomé). – La ligne de chemin de fer reliant Atakpamé à la capitale est la troisième et dernière achevée durant la période coloniale allemande ; deux lignes avaient été déployées précédemment et deux autres restèrent au stade de projet ou de chantier. Commencée en 1908, elle est achevée et mise en service en mai 1913. Destinée à drainer les produits agricoles du centre du Togo vers le wharf de Lomé, elle était appelée la « ligne du coton » ; pour les mêmes raisons, la ligne Lomé-Kpalimé, édifiée entre 1904 et 1907 était appelée la « ligne du cacao ». Le matériel roulant, pour exploiter tout le réseau ferré du Togo, est alors composé de 11 locomotives et 201 wagons. A partir de 1923, les autorités mandataires françaises s’emploient à améliorer les infrastructures légères et vieillissantes laissées par les Allemands. Des ponts, des gares et des entrepôts sont bâtis, 15 locomotives et de nombreux wagons sont livrés. Reprenant un projet allemand pour exploiter les ressources du Nord Togo – ils visaient alors le minerai de fer dans le pays Bassar -, la ligne Lomé-Atakpamé est prolongée à partir de 1929. Mais en 1933, la crise interrompt les travaux à Blitta, à quatre-vingt kilomètres au sud de Sokodé, la seconde ville du Togo ; finalement, le chemin de fer togolais n’alla jamais plus loin.   - « Du temps des Allemands, qu’est-ce qu’il y avait comme chemin de fer ? Lomé-Palimé, 119 kilomètres, répond-il. Lomé-Atakpamé, 197 ; Lomé-Aného, 44. Nous sommes arrivés ; nous avons trouvé des rails de 20 kilos, trop légers. Petit à petit, nous remplaçons cela par du standard de 26 kilos, et, pour ce qui est de la ligne Lomé-Atakpamé, en décembre [1933] on l’aura prolongée de 112 kilomètres… […] On voulait d’abord poursuivre la voie jusqu’à Sokodé. On l’arrête à Blitta ». Source : Martet, Jean, Les bâtisseurs de royaumes, Paris, Albin Michel, 1934.
  • Porto-Novo, l’avenue Doumergue. – L’artère commerciale, située dans le quartier du marché, est le cadre historique des activités de négoce des familles libanaises. Celles-ci, arrivées à Porto-Novo vers 1885, venaient renforcer une communauté de commerçants alors essentiellement composée d’Afro-brésiliens et de portugais. Les nouveaux venus étaient des opérateurs relativement modestes, ne disposant pas de grandes concessions ni d’appontement sur la lagune. Ils bâtirent des constructions simples, en briques, où coexistaient boutique, entrepôt et logement. L’implantation de grandes firmes commerciales françaises, anglaises et allemandes, dont ils devinrent des distributeurs ou des sous-traitants, devait restreindre encore leur emprise économique sur la ville.
  • Lomé, Banque de l’Afrique Occidentale. – Il s’agit du siège loméen de cette institution fondée en 1853 sous le nom de « Banque du Sénégal », avant de devenir, en 1901, la Banque de l’Afrique Occidentale. En 1960, année de l’indépendance de nombreux pays africains, la BAO compte 38 sièges en Afrique. Un peu plus tard, en 1965, elle se transforme en Banque Internationale pour l’Afrique Occidentale (BIAO), en s’associant avec la First National City Bank of New York. Son siège est alors fixé à Paris. En 1993, elle change à nouveau de dénomination pour s’appeler « Compagnie Bancaire de l’Afrique Occidentale ». Enfin en 2007, elle est absorbée, en conservant son nom, dans le groupe bancaire et financier marocain Attijariwafabank bank, premier opérateur au Maghreb et troisième au niveau africain.
  • Lomé, vendeuses au marché, (vers 1925). – Dès l’époque coloniale allemande, les revendeuses, éléments caractéristiques du commerce de détail au Togo, commencent leurs fructueuses pratiques, aux côtés de grandes maisons de commerce comme Deusche Togo Geselischaft, Boedecker et Mayer, J. K. Victor, Goedel, et de quelques marchands syriens. Des fortunes accumulées sur la base de petits commerces feront, de quelques togolaises particulièrement avisées en affaires, des « Mama-benz », figures éclatantes de la réussite économique.
  • Lomé, Bureau des Douanes. – Ce bâtiment, construit en 1903 par les Allemands juste en face du wharf, a été démoli en 1983, laissant place à un centre commercial moderne comptant des salles de cinéma, un casino, une boite de nuit et un hôtel. Les douanes jouaient un rôle capital dans le dispositif colonial allemand. Elles fournissaient en effet la majeure partie des ressources budgétaires du Togo, qui finit par ne plus rien coûter à la métropole à partir de 1906. Les Allemands considéraient de ce fait le Togo comme « Musterkolonie », la colonie modèle. Les marchandises pour tout le territoire, qui devaient être obligatoirement débarquées par le wharf -et donc directement devant la douane-, étaient soumises à une taxe de 10%. Seuls certains articles, comme les sacs, les bouteilles ou les wagons, bénéficiaient d’une franchise douanière. Les Anglais et les Français qui succèdent aux Allemands après la défaite locale de 1914, maintiennent dans un premier temps un système douanier comparable à celui de leurs prédécesseurs. Ensuite, tandis que les Anglais adoptent le même régime douanier au Togo britannique qu’en Gold Coast, les Français instaurent au Togo sous mandat un statut moins favorable qu’au Dahomey et créent ce faisant une concurrence entre les deux territoires mitoyens qui obligea à rétablir un poste de douane à Aného et un contrôle de la frontière sur le Mono. Progressivement, la situation est normalisée, et peu avant la seconde guerre mondiale le régime douanier des deux territoires est aligné sur celui du reste de l’AOF. - La photo est prise depuis le wharf construit par les Allemands, dont on aperçois une partie de la rambarde à droite de l'image. Cette carte postale a été éditée par Alex Accolatse. Ce notable loméen
  • Cotonou, le débarquement des passagers. – « 23 mai 1890 [...] De Bassam, on continua à suivre la côte pour arriver à Cotonou. Tu as sûrement appris notre expédition au Dahomey ; elle bat son plein actuellement. [...] A Cotonou, il y a une barre comme à Bassam, mais il y a de nombreux requins qui rendent les capotages infiniment plus dangereux ». Source : Correspondance d’Albert Nebout (1862-1940), rassemblée et publiée dans Nebout, Albert, Passions Africaines, Genève, Editions Eboris, 1995.
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  • Cotonou, vue sur la lagune. - « Le soir, je repars [depuis Porto-Novo, le 27 octobre 1900] pour Kotonou, [...] Trois piroguiers se penchent et se redressent à l’arrière et les perches frêles s’élèvent et se croisent dans le ciel ; la pirogue effleure et fait crisser les roseaux, comme une soie froissée, et l’armée des moustiques s’élance à bord [...] Au réveil, le lendemain, les piroguiers ont stoppé, n’osant avancer par crainte du courant de la lagune – un raz de marée à ouvert, il y a quelques années, la lagune sur la mer, ce qui a permis aux requins d’y pénétrer. Les habitants ont assisté à de terribles combats entre requins et caïmans ». Source : Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Atakpamé, stadtteil der Europàer. – Le quartier européen d’Atakpamé. – Atakpamé : « Nous nous promenons dans Atakpamé, Gaudillot et moi. […] J’avais une impression très douce de sympathie, de sécurité. Point de regards mauvais, point de regards fuyants. Les femmes nous montraient leurs nouveau-nés, riaient, blaguaient entre elles, point effarouchées et point d’avantage hostiles »… (1). Il s’agit du commandant de cercle Henri Gaudillot qui administra Atakpamé dans l’entre guerres, après M Fréau et avant M Guillou. Une des premières visites européennes connues d’Atakpamé est le fait du Dr Krause qui, de retour d’une expédition avortée pour aller d’Accra à Tripoli en passant par Tombouctou, y séjourne le 19 août 1887. La création du poste administratif allemand remonte à 1898, et fait suite aux recommandations d’un rapport du lieutenant Rudolf Plehm, paru en mars-avril 1896. Von Doerig, parti de Klouto en juin 1898, installe le poste d’Atakpamé qui commande le vaste cercle du Moyen-Togo, après quelques combats contre les Akposso Ayomé et les Akposso Okama de la région. Von Doering, que les habitants appelaient affectueusement « Vondouli », devient le premier Bezirk Amtsmänner (commandant de cercle) du Bezirksämtern (cercle administratif) d’Atakpamé. Source : (1) Martet, Jean, Les bâtisseurs de royaumes, Paris, Albin Michel, 1934.
  • Groupe de Cabrés (Haut-Togo). - Carte éditée par les Missions Africaines, 150 cours Gambetta, Lyon, Vicariat apostolique du Togo. - Les Kabyé, aussi appelés Cabré, Cabrai, Kabiré, Kaburé, sont les occupants de la diagonale montagneuse qui sépare la vallée de la Volta de celle du Mono. Leur nom viendrait de la déformation par les Haoussa puis par les Cotokoli du mot kafir, qui signifie païen en arabe. Le nom original du groupe serait en fait les Lama, c'est-à-dire l’abréviation de Lan-mba, « ceux de la forêt ». Ce peuple qui aurait connu, jusqu’au XVIIème siècle, une certaine expansion, atteignant manifestement des régions de forêt, est repoussé sur les plateaux puis dans les montagnes par des invasions successives. Organisés en une nébuleuse de clans, ils n’obéissent pas à une autorité centralisée. Farouchement autonomes, ils sont longtemps perçus par les centres musulmans alentours, comme habitants d’un réduit impénétrable. Dans son roman à clé En attendant le vote des bêtes sauvages, Amadou Kourouma évoque les Kabyé comme « sauvages » et « sans chef » et les fait désigner par les ethnologues comme « paléonigritiques ». Source : Kourouma, A., En attendant le vote des bêtes sauvages, Paris, éditions du Seuil, 1998.
  • Cotonou, avenue des Cocotiers, Bibliothèque et P.T.T. - – « Très bien, Cotonou. De larges avenues plantées de cocotiers et pavées de coquilles d’huîtres. Voirie rudimentaire, assurée par des poulets étiques et de petits cochons noirs. Les dames de l’endroit n’ont pas froid aux yeux et se poudrent la figure. Les petites filles aussi. Cotonou sent la poudre de riz. » Source : Martet, Jean, Les bâtisseurs de royaumes, Paris, Albin Michel, 1934.
  • Sokodé, l’arrivée des aéroplanes français au Togo. – L’histoire de l’aviation togolaise est assez ancienne, puisque les autorités coloniales ont fait établir, dès l’entre guerres, une série de terrains de secours, dont 2 (Lomé et Mango) ouverts à l’année et 23 secondaires uniquement praticables en saison sèche. Ces installations sommaires étaient destinées à répondre aux besoins croissants des raids touristiques. A la même époque, en 1934 ou 1936 selon les sources, l’aéroclub de Lomé voit le jour, sous l’impulsion de l’avocat Viale qui l’animera jusqu’en 1939. Les pilotes amateurs volent alors sur un monoplan Potez de type 60 P2 et sur un biplan Caudron C59. L’aéroclub du Golfe, qui est le plus ancien d’Afrique de l’Ouest, fonctionne encore 75 ans plus tard. Le Togo fut également le pionnier dans la région pour la construction aéronotique amateur, avec un monoplace monoplan à aile basse mu par un moteur Volkswagen, conçu et fabrique dans les années 1970 par le mécanicien Jean Camérini. – Carte postale éditée par A. Accolatsé. Alex Accolatse avait commencé sa carrière de photographe à la toute fin du XIXème siècle en Gold Coast, avant de venir s’installer en 1900 à Lomé où il exerça jusqu’en 1956 et s’éteignit en 1975 à 95 ans.
  • Atakpamé, le marché - « Nous nous promenons dans Atakpamé, Gaudillot et moi. […] J’avais une impression très douce de sympathie, de sécurité. Point de regards mauvais, point de regards fuyants. Les femmes nous montraient leurs nouveau-nés, riaient, blaguaient entre elles, point effarouchées et point d’avantage hostiles »… (1). Il s’agit du commandant de cercle Henri Gaudillot qui administra Atakpamé dans l’entre guerres, après M Fréau et avant M Guillou. Une des premières visites européennes connues d’Atakpamé est le fait du Dr Krause qui, de retour d’une expédition avortée pour aller d’Accra à Tripoli en passant par Tombouctou, y séjourne le 19 août 1887. La création du poste administratif allemand remonte à 1898, et fait suite aux recommandations d’un rapport du lieutenant Rudolf Plehm, paru en mars-avril 1896. Von Doerig, parti de Klouto en juin 1898, installe le poste d’Atakpamé qui commande le vaste cercle du Moyen-Togo, après quelques combats contre les Akposso Ayomé et les Akposso Okama de la région. Von Doering, que les habitants appelaient affectueusement « Vondouli », devient le premier Bezirk Amtsmänner (commandant de cercle) du Bezirksämtern (cercle administratif) d’Atakpamé. Source : (1) Martet, Jean, Les bâtisseurs de royaumes, Paris, Albin Michel, 1934.
  • Katholische missionsschule in Anecho. - Les autorités coloniales allemandes s’emploient très tôt à maîtriser l’offre religieuse. Dans un premier temps elles fixent des zones d’installation aux différentes sociétés missionnaires, pour éviter qu’elles ne se disputent trop ostensiblement la conquête de nouveaux fidèles. Dans un premier temps, les catholiques n’eurent pas le droit de s’installer à Aného, alors la capitale. De plus, les autorités veillèrent à la germanisation des acteurs religieux ; le pasteur anglais d’Aného fut remplacé par un pasteur allemand. Il fut également négocié au plus haut niveau, pour que les missionnaires catholiques à venir s’installer au Togo soient allemands. A Lomé, les missions s’installent à partir de 1892, avec l’arrivée des pères et frères catholiques, qui bâtiront trois églises avant de construire la cathédrale entre 1901 et 1902. Les protestants, de la mission de Brème, installés dès 1853 à Keta, investissent Lomé en 1895 et y édifient le temple, pièce majeure de leur dispositif, entre 1906 et 1907.
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  • Lomé, la rue du Commerce. – La plus ancienne rue commerciale de Lomé, appelée Hamburgerstrasse du temps de la colonie allemande, regroupait la plupart des factoreries de la place, et le siège local des compagnies maritimes et de négoce. On y trouvait notamment, aux côtés du temple et de la librairie évangélique, la firme Bödecker-&-Meyer,  les bureaux de l’armateur allemand Woerrmann, devenus ministère du commerce dans les années 1970. S’y trouvait aussi l’hôtel  Vogt, qui partageait le marché avec l’hôtel Kaiserhoff. Un peu plus tard, ils cédèrent la place à l’Hôtel du Golfe. Celui-ci est explicitement mentionné en 1941, dans l’enquête menée par les autorités militaires françaises de Lomé pour éclaircir le passage vers la colonie britannique voisine de la Gold Coast, de deux matelots de l’aviso La Gazelle. - Alex Accolatse, à qui l’on doit ce cliché, avait commencé sa carrière de photographe à la toute fin du XIXème siècle en Gold Coast. Il vint s’installer en 1900 à Lomé, où il exerça jusqu’en 1956 et s’éteignit en 1975 à 95 ans.
  • Tam-tam du Diable, chez les Cabrais du Togo. – Les Kabyé, aussi appelés Cabrai, Kabiré, Kaburé, sont les occupants de la diagonale montagneuse qui sépare la vallée de la Volta de celle du Mono. Leur nom viendrait de la déformation par les Haoussa puis par les Cotokoli du mot kafir, qui signifie païen en arabe. Le nom original du groupe serait en fait les Lama, c'est-à-dire l’abréviation de Lan-mba, « ceux de la forêt ». Ce peuple qui aurait connu, jusqu’au XVIIème siècle, une certaine expansion, atteignant  manifestement des régions de forêt, est repoussé sur les plateaux puis dans les montagnes par des invasions successives. Organisés en une nébuleuse de clans, ils n’obéissent pas à une autorité centralisée. Farouchement autonomes, ils sont longtemps perçus par les centres musulmans alentours, comme habitants d’un réduit impénétrable. Dans son roman à clé En attendant le vote des bêtes sauvages, Amadou Kourouma évoque les Kabyé comme « sauvages » et « sans chef » et les fait désigner par les ethnologues comme « paléonigritiques ». Source : Kourouma, A., En attendant le vote des bêtes sauvages, Paris, éditions du Seuil, 1998.
  • Panorama de Cotonou. Photo Geo Wolber. – « Très bien, Cotonou. De larges avenues  plantées de cocotiers et pavées de coquilles d’huîtres. Voirie rudimentaire, assurée par des poulets étiques et de petits cochons noirs. Les dames de l’endroit n’ont pas froid aux yeux et se poudrent la figure. Les petites filles aussi. Cotonou sent la poudre de riz. » Source : Martet, Jean, Les bâtisseurs de royaumes, Paris, Albin Michel, 1934.
  • Lomé, la rue du grand-marché, vers 1910. – On aperçoit la maison dite du Dr Anthony qui, bâtie en 1904 par la firme allemande Oloff, fut vendue en 1924 comme « bien ennemi » et acquise par la famille Anthony qui la possède encore. « La ville se divise en plusieurs quartiers. Au bord de la mer se trouvent des comptoirs ; il y en a quatorze à l’heure actuelle. Vers l’ouest habitent des gens qui viennent du territoire anglais, et qui se sont établis ici. Vers le sud-ouest, ce sont les habitations des haoussa, de toutes petites huttes rondes ressemblant à des ruches d’abeilles. […] La ville est organisée sur le modèle européen avec de larges rues. La rue du Marché est, jusqu’à présent, la plus belle, bordée de chaque côté par les comptoirs  des marchands ». Source : Description de Lomé en 1892 par le R. P. Shaeffer, cité par Muller, R. P. K., Histoire de l’église au Togo, Lomé, Bon pasteur, 1968.
  • Une vue sur les bords de la lagune de Porto-Novo. – La ville de Porto-Novo est reliée, dès la fin du XIXème siècle, à Cotonou et à Lagos (Nigeria) deux fois par semaine par la voie lagunaire, grâce à des pirogues de 10 à 20 t. Un peu plus tard, la mise en service du chemin de fer, opérationnel en 1929, puis des ponts de Cotonou en 1930 et de Porto Novo en 1938, permet des liaisons ferroviaires quotidiennes avec Cotonou devenue progressivement capitale de fait. La ville de Porto-Novo est le chef-lieu du cercle du même nom et le lieu de résidence, avec Cotonou, du Gouverneur général de la colonie. Le cercle compte en 1947 une population de 500 Européens et 324 817 Africains. Source : Guid’AOF, Dakar, Agence Havas AOF, 1948.
  • Lomé, Krumen halant une chaloupe sur la plage, vers 1900. – Les Krumen, connus comme fameux marins, sont recrutés sur la côte atlantique entre l’Ouest de la Côte d’Ivoire et le Libéria. Leurs compétences sont appréciées, tant sur les bâtiments navigant à la côte africaine, que comme équipages sédentaires chargés de faire franchir la barre aux escales. Avant la construction du wharf par les Allemands, entre mars 1902 et janvier 1904, marchandises et passagers débarquant à Lomé devaient affronter le péril de la barre. Tandis que les premières étaient souvent confiées aux vagues pour gagner la plage, les seconds empruntaient les chaloupes pilotées par les Krumen. La population de Lomé comptait, au dénombrement de 1900, quelques 111 Libériens, qui ne sont autres que ces Krumen formant les équipages des baleinières et autres surfboats qui allaient à la rencontre des navires au mouillage en rade foraine.
  • Lomé, Krumen halant une chaloupe sur la plage, vers 1900. – Les Krumen, connus comme fameux marins, sont recrutés sur la côte atlantique entre l’Ouest de la Côte d’Ivoire et le Libéria. Leurs compétences sont appréciées, tant sur les bâtiments navigant à la côte africaine, que comme équipages sédentaires chargés de faire franchir la barre aux escales. Avant la construction du wharf par les Allemands, entre mars 1902 et janvier 1904, marchandises et passagers débarquant à Lomé devaient affronter le péril de la barre. Tandis que les premières étaient souvent confiées aux vagues pour gagner la plage, les seconds empruntaient les chaloupes pilotées par les Krumen. La population de Lomé comptait, au dénombrement de 1900, quelques 111 Libériens, qui ne sont autres que ces Krumen formant les équipages des baleinières et autres surfboats qui allaient à la rencontre des navires au mouillage en rade foraine.
  • Lomé, le palais de justice. – Bâtiment construit en 1926. En matière de justice, le colonisateur allemand impose rapidement ses marques au Togo, notamment en interdisant dans le droit coutumier des pratiques considérées comme arriérées. C’est le cas des meurtres rituels, mais aussi de l’usage du poison d’épreuve. Celui-ci consistait à faire boire aux créanciers, lors d’une succession, l’eau qui avait servi à nettoyer le nez, les yeux et la bouche du défunt. S’ils refusaient, leur dû revenait aux héritiers. Le système judiciaire instauré par les Allemands est pyramidal. Les chefs traditionnels sont compétents en première instance dans les affaires civiles et pénales. Une part de 10% des amendes infligées leur est reversée, au titre des redevances coutumières. La deuxième instance, est de la compétence des chefs de cercle européens ; mais au-delà de 6 mois de prison et de 300 marks d’amende, la décision du gouverneur est nécessaire. La loi permet d’infliger des punitions corporelles, allant du fouet à la peine de mort. Par la suite, la deuxième instance sera confiée à la cour d’appel de Bouéa au Cameroun. A partir de 1922, le colonisateur français ne laisse, aux chefs traditionnels, qu’un pouvoir de conciliation. Des tribunaux de subdivision sont créés, ils sont compétents en matière civile et commerciale pour des actions d’une valeur inférieure à 300 francs, en premier ressort, et à 1500 francs en second ressort. Les tribunaux de cercle statuent en appel, et en première instance pour les actions comprises entre 1500 et 3000 francs. Un tribunal criminel, comprenant deux assesseurs européens, siège dans chaque cercle ; les peines vont de l’amende à la mort. Le tribunal colonial d’appel, qui siège à Lomé, est la seconde instance pour les affaires jugées par les tribunaux de cercle, mais aussi la chambre d’accusation pour les affaires criminelles.
  • Arrivée du gouverneur du Togo prisonnier à Porto Novo, en 1914. – Il s’agit du commandant Von Doering, qui assurait l’intérim du duc de Mecklemburg en congé lorsque la Grande Guerre éclata. Les parties en présence n’imaginaient pas que le conflit puisse se porter dans la région. Von Doering, avait d’ailleurs vainement proposé à deux reprises par télégramme des 4 et 5 août 1914,  aux gouverneurs du Dahomey, de Gold Coast et d’AOF, de neutraliser son territoire « pour ne pas donner aux Africains le spectacle de guerres entre Européens ». Von Doering, qui ne disposait que d’une force de police insuffisante pour résister à la coalition des troupes britanniques de Gold Coast et françaises du Dahomey (lesquelles se trouvaient alors ponctuellement renforcées par un bataillon venu de Dakar pour soumettre la turbulente peuplade des Holi), organisa la défense du seul site stratégique pour l’Allemagne, la station de radio transmission de Kamina proche d’Atakpamé. Défait après une vaillante résistance, il tente de négocier la reddition 25 août, non sans avoir détruit les installations de Kamina la nuit précédente. Sa reddition, sans qu’aucune condition n’ait été consentie par les vainqueurs, est effective le 26 août. Les prisonniers allemands sont internés au Dahomey, et la presse germanique mène en février 1915 une campagne pour dénoncer leurs conditions de détention. En fait, il se serait s’agit d’une action de propagande, destinée à justifier les mesures prises à l’égard des prisonniers français du camp de représailles d’Ahlen Falkehberger, en Allemagne.
  • Atakpamé, route de Palimé. – « La route jusqu’à Dafo, en territoire anglais. Une belle route qui tourne et qui vire dans une forêt coupée de vallées du fond desquelles de grands arbres s’élancent d’un seul jet, enchaînés de lianes énormes. Puis nous revenons. Nous repassons par Palimé. Un orage éclate, une tornade s’abat et change les routes en rivières. Celle que nous voulions prendre pour gagner Atakpamé est coupée. Il parait que c’est un phénomène assez fréquent par ici : personne n’a l’air de s’en émouvoir. On la rattrapera plus loin. Filons, filons, sous la pluie qui se déverse à pleins tonneaux sur le toit de la voiture. On la rattrape, je ne sais où. C’est le pays du cacao. La route est de chaque côté bordée de cacaoyers, chargés de cabosse. La pluie cesse, le ciel s’éclaire. On a déjà passé trois, quatre villages ». Source : Martet, Jean, Les bâtisseurs de royaumes, Paris, Albin Michel, 1934.
  • Porto Novo, l’avenue Gabriel. – Dès 1893, les autorités se penchent sur le choix du site idéal pour placer la capitale du Dahomey. Trois villes, Ouidah, Porto Novo et la modeste agglomération de Cotonou, sont en lisse. La première, quoique abritant l’état major du corps expéditionnaire chargé de la pacification du pays après la chute du roi Béhanzin, fut rapidement écartée. Porto Novo, pourtant tenue pour insalubre, fut finalement retenue. Mais progressivement Cotonou, plus centrale, rivalisa avec Porto Novo. La mise en service du chemin de fer reliant les deux villes, opérationnel en 1929, puis du pont de Cotonou en 1930, et enfin du pont de Porto Novo en 1938, scella le déclin progressif de la capitale. Le transfert des activités économiques puis des fonctions politiques vers Cotonou était amorcé; il ne s’interrompra plus.
  • Lomé, le wharf. – Il s’agit du wharf français, bâti en 1928 pour se substituer au wharf allemand de 1904. Le nouvel édifice est construit perpendiculairement à la houle, et non plus à la plage, et possède une structure faite de légers croisillons métalliques offrant peu de résistance aux vagues. Ces précautions n’étaient pas superflues, sachant que le wharf allemand avait été partiellement emporté par la violence de la barre un jour de tempête en 1911. En 1954 le wharf est allongé de 50 m. et le nombre de ses grues porté de 6 à 10 ; la prise de vue est donc antérieure à cette adjonction. En 1962 le président Sylvanus Olympio procède à la pose de la première pierre du port en eau profonde de Lomé, appelé à remplacer le wharf. L’Imposante installation, qui entre en service en 1968, aura un impact environnemental conséquent, contribuant à l’ensablement de la côte occidentale et à l’érosion de la côte orientale.
  • Lomé, la gare au début du XXème siècle. – « Du temps des Allemands, qu’est-ce qu’il y avait comme chemin de fer ? Lomé-Palimé, 119 kilomètres, répond-il. Lomé-Atakpamé, 197 ; Lomé-Aného, 44. Nous sommes arrivés ; nous avons trouvé des rails de 20 kilos, trop légers. Petit à petit, nous remplaçons cela par du standard de 26 kilos, et, pour ce qui est de la ligne Lomé-Atakpamé, en décembre [1933] on l’aura prolongée de 112 kilomètres… […] On voulait d’abord poursuivre la voie jusqu’à Sokodé. On l’arrête à Blitta ». Source : Martet, Jean, Les bâtisseurs de royaumes, Paris, Albin Michel, 1934.
  • A9971DHR
  • Lomé, la rue du Commerce, au début des années 1950. – La plus ancienne rue commerciale de Lomé, appelée Hamburgerstrasse du temps de la colonie allemande, regroupait la plupart des factoreries de la place, ainsi que le siège local des compagnies maritimes et de négoce. Sur la photo on distingue l’Hôtel du Golfe, suivi du bâtiment de la société John Holt de Liverpool. Un hôtel est déjà signalé dans cette rue, dans les descriptions de la ville à l’époque allemande. L’Hôtel du Golfe est explicitement mentionné  en 1941, dans l’enquête menée par les autorités militaires françaises de Lomé pour éclaircir le passage vers la colonie britannique voisine de la Gold Coast, de deux matelots de l’aviso La Gazelle.
  • Phare de Cotonou. – « Je suis parti un soir de Lomé et le lendemain matin je suis arrivé à Cotonou, Dahomey : côte basse, toujours, la barre, la plage, la longue rangée d’arbres et le wharf hérissé de grues. Une seule chose distingue Cotonou de Lomé : à Lomé, le phare est à gauche de wharf ; ici, on l’a planté à droite. Mêmes barcasses, mêmes chaloupes à vapeur venant chercher à bord passagers et bagages. Même panier ». Source : Martet, Jean, Les bâtisseurs de royaumes, Paris, Albin Michel, 1934.
  • Lomé, le palais de justice. – Bâtiment construit en 1926. En matière de justice, le colonisateur allemand impose rapidement ses marques, notamment en interdisant dans le droit coutumier des pratiques considérées comme arriérées. C’est le cas des meurtres rituels, mais aussi de l’usage du poison d’épreuve. Celui-ci consiste à faire boire aux créanciers, lors d’une succession, l’eau qui a servi à nettoyer le nez, les yeux et la bouche du défunt. S’ils refusent, leur dû revient aux héritiers. Le système judiciaire instauré par les Allemands est pyramidal. Les chefs traditionnels sont compétents en première instance dans les affaires civiles et pénales. Une part de 10% des amendes infligées leur est reversée, au titre des redevances coutumières. La deuxième instance, est de la compétence des chefs de cercle européens ; mais au-delà de 6 mois de prison et de 300 marks d’amende, la décision du gouverneur est nécessaire. La loi permet d’infliger des punitions corporelles, allant du fouet à la peine de mort. Par la suite, la deuxième instance sera confiée à la cour d’appel de Bouéa au Cameroun. A partir de 1922, le colonisateur français ne laisse, aux chefs traditionnels, qu’un pouvoir de conciliation. Des tribunaux de subdivision sont créés, ils sont compétent en matière civile et commerciale pour des actions d’une valeur inférieure à 300 francs, en premier ressort, et à 1500 en second ressort. Les tribunaux de cercle statuent en appel, et en première instance pour les actions comprises entre 1500 et 3000 francs. Un tribunal criminel, comprenant deux assesseurs européens, siège dans chaque cercle ; les peines vont de l’amende à la mort. Le tribunal colonial d’appel, qui siège à Lomé, est la seconde instance pour les affaires jugées par les tribunaux de cercle, mais aussi la chambre d’accusation pour les affaires criminelles.
  • Lomé, le vieux phare. – Construit en 1933 à proximité du wharf français, lui-même bâti entre 1925 et 1928, il se trouve inclus à partir de 1958 dans les jardins du nouvel hôtel Le Bénin. En 1968, il est démonté et réinstallé au sommet du château d’eau de Bè où il fonctionne encore de nos jours.
  • En hamac dans le Dahomey, en 1900 (le général Gouraud). – Avant la construction du chemin de fer au Dahomey en1904,  le voyageur se déplaçait en combinant la navigation fluviale et le portage en hamac. Ainsi, le général Gouraud, qui devait fonder peu après la ville de Niamey, passa par le Dahomey pour se rendre à Zinder. Débarquant du navire Le Tibet au wharf de « Kotonou » le 27 octobre 1900, il quitte la côte le 4 novembre, traversant le Bas-Dahomey en remontant l’Ouémé à bord de l’Onyx, « une petite canonnière à aubes ». Le terminus de la navigation, Sagon, est atteint en journée. Là, des « hamacaires » attendent les voyageurs sur la grève pour les emporter, eux et leur nombreux bagages, jusqu’à Zagnamado, ancienne résidence de campagne de Béhanzin, puis jusqu’à Parakou où ils intègrent un convoi comptant 27 Européens et 500 porteurs. - « Le soleil tape dur ; mas on nous a donné un hamac pour nos courses, hamac supporté par un long et fort bâton et porté sur la têt par deux hommes vigoureux, mode de transport en usage dans tout le Dahomey où les chevaux ne vivent pas. […] Le hamac est un mode de transport pratique pour les courses en ville, il l’est beaucoup moins pour les longues étapes. Le voyageur est placé très bas, giflé par les hautes herbes, il ne voit rien, et quand il y a un piquet au milieu de la route, il le reçoit dans les reins ». Source : Gouraud, Gal, Zinder Tchad, Paris, Plon, 1944.
  • Lomé, maison d’habitation pour européen, en 1908. – Il s’agit d’une demeure connue comme « la maison du Dr Anthony ». Construite en 1904 par la firme allemande Oloff, à proximité du croisement de la Marktstrasse (rue du Grand Marché) et de la Zechstrasse (avenue de la Libération), la maison fut vendue en 1924 comme « bien ennemi ». La famille Anthony, qui l’acquit alors, en est encore propriétaire de nos jours. Il subsiste quelques maisons de cette époque au Togo, souvent modifiées d’adjonctions ultérieures. Certaines cependant, dans les localités de l’intérieur du pays (à Anié et Agou notamment), ont conservé leur aspect d’origine plutôt dépouillé, favorisant la circulation de l’air.
  • Lomé, l’hôpital européen. – Il s’agit de l’hôpital Reine-Charlotte (de Wurttemberg). Sa construction, entreprise par les Allemands sur les fonds de la Croix-Rouge, n’était pas tout à fait terminée en 1914, et l’aile ouest fut achevée par les Anglais. Il resta en service jusqu’en 1954, date de l’ouverture du CHU de Tokoin. Il fut alors transformé en bureaux administratifs, et abrite aujourd’hui les archives du ministère de la Fonction publique au rez-de-chaussée, et la statistique scolaire à l’étage. L’organisation sanitaire et médicale instaurée par les Allemands est considérée comme très honnête. L’équipement hospitalier comprenait trois établissements réservés aux Européens et cinq aux Africains ; leur matériel était très moderne pour l’époque. Les soins, dans le système colonial allemand, étaient gratuits pour les agents de l’administration et leur famille, les élèves, les prestataires, les prisonniers et les indigents. Les autres usagers devaient s’acquitter d’honoraires médicaux allant de 2,4 à 3 Marks. L’hôpital Nachtigal d’Aného, le premier bâti au Togo,  abrite aujourd’hui une école primaire.
  • Lomé, frühere landung durch die Brecher.  (Débarquement d’autrefois à travers la barre), vers 1900. - Avant la construction du wharf par les Allemands, entre mars 1902 et janvier 1904, les marchandises, souvent conditionnées dans des tonneaux, étaient confiées aux vagues pour gagner la plage ; les pertes étaient importantes. La population de Lomé comptait, au dénombrement de 1900, quelques 111 Libériens, qui ne sont autres que les Krumen formant les équipages des baleinières et surfboats qui franchissaient la barre pour procéder à la manutention des marchandises auprès des navires au mouillage en rade foraine.
  • Porto Novo, place Jean Bayol. - Jean Bayol (1849-1905) reste reconnu localement pour avoir veillé à la protection du royaume de Porto-Novo, alors protectorat français, contre les velléités de son puissant suzerain Béhanzin à la fin du XIXème siècle. C’est un personnage emblématique des paradoxes de l’entreprise coloniale française, oscillant entre négociation et violence. Médecin de Marine, il va successivement faire le coup de force au Gabon, s’illustrant lors d’expéditions punitives contre les Pahouins en 1875, puis entamer une carrière d’explorateur et diplomate, en prenant part à l’expédition du capitaine Gallieni, chargé d’aller négocier à Ségou le monopole de la navigation sur le haut et moyen Niger avec le sultan Ahmadou, avant de contribuer à la colonisation de la Guinée, en négociant un traité avec les almami du Fouta-Djalon, et de conclure des accords avec les chefs du Sénégal Oriental. Il participe à l’exploration géographique et économique du Soudan occidental. Puis il entame une carrière administrative, devenant en 1883 lieutenant-gouverneur du Sénégal chargé des Rivières du Sud, région de l’actuelle Guinée, où il conduit une pacification qui connaît quelques débordements (l’affaire du Nuñez).  Il prend part aux négociation entourant le partage de l’Afrique occidentale entre puissances européennes autour de la conférence de Berlin, conseillant à Paris pour la délimitation de la Guinée portugaise, et négociant sur le terrain à Petit-Popo (Aného) pour la délimitation des possessions françaises du Dahomey et allemande du Togo. Il est également sollicité pour négocier et formaliser le découpage entre les possessions françaises et anglaises d’Afrique de l’Ouest, de la Ganbie au Nigeria en passant par la Sierra Leone, la Gold Coast ; nombre d’accords territoriaux portent son nom accolé à celui des négociateurs des autres parties. Au Dahomey, il tente en vain de négocier avec le roi Béhanzin la pacification et le respect d’accords douaniers passés ultérieurement, avant de prôner le recours à la force. Relevé et remplacé à Porto-Novo par un amiral de Marine, il prend sa retraite à 42 ans. Il fait ensuite une carrière politique, représentant la gauche démocratique, comme conseiller général puis sénateur des Bouches du Rhône. Il fait preuve d’une grande ouverture d’esprit dans ses engagements en faveur de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, et de la limitation du service militaire. Il disparaît en cours de mandat sénatorial.
  • Lomé, entrée du palais du gouverneur – Construit de 18989 à 1905, il abritait les bureaux au rez-de-chaussée et les appartements du gouverneur à l’étage, selon le modèle habituel des bâtiments coloniaux. Le gouverneur August Kohler (1858 – 1902), qui était au Togo depuis 1895, décida en 1898 l’emplacement à 250 m de la plage. Pour que l’ensemble de l’édifice puisse être vu depuis les navires en mer, et ce malgré un talus qui bordait le rivage, le bâtiment reçu un sous bassement de 3,50 m. Sur ce cliché, on distingue, au mat de drapeau du bâtiment, les couleurs françaises. L’édifice devait continuer en effet à abriter l’exécutif du Togo, durant l’occupation britannique, entre 1914 et 1920, puis sous le mandat français et même après l’indépendance, jusqu’à la construction de la nouvelle présidence, sur un terrain mitoyen, en 1970.
  • Porto Novo, maison européenne. - La ville de Porto-Novo est le chef-lieu du cercle du même nom et le lieu de résidence, avec Cotonou, du Gouverneur général de la colonie. Le cercle compte en 1947 une population de 500 Européens et 324 817 Africains. A cette époque, la ville est reliée deux fois par semaine à Cotonou et à Lagos (Nigeria) par la voie lagunaire  grâce à des pirogues de 10 à 20 t, et quotidiennement à Cotonou par le train. Source : Guid’AOF, édition 1948.
  • Phare de Cotonou. – « Je suis parti un soir de Lomé et le lendemain matin je suis arrivé à Cotonou, Dahomey : côte basse, toujours, la barre, la plage, la longue rangée d’arbres et le wharf hérissé de grues. Une seule chose distingue Cotonou de Lomé : à Lomé, le phare est à gauche de wharf ; ici, on l’a planté à droite. Mêmes barcasses, mêmes chaloupes à vapeur venant chercher à bord passagers et bagages. Même panier ». Source : Martet, Jean, Les bâtisseurs de royaumes, Paris, Albin Michel, 1934.
  • Lomé, le temple protestant. – Achevé en 1907, le temple subira en 1977 de profondes modifications architecturales et notamment l’amputation d’un étage du clocher. La photo a été prise après 1927, époque de l’électrification de la ville, on note en effet la présence d'un réseau électrique. – Les autorités coloniales allemandes s’emploient à maîtriser l’offre religieuse. Dans un premier temps elles fixent des zones d’installation aux différentes sociétés missionnaires, pour éviter qu’elles ne se disputent trop ostensiblement la conquête de nouveaux fidèles. Ainsi les catholiques n’eurent pas le droit de s’installer à Aného, alors la capitale. De plus, les autorités veillèrent à la germanisation des acteurs religieux ; le pasteur anglais d’Aného fut remplacé par un pasteur allemand. Il fut également négocié au plus haut niveau, pour que les missionnaires catholiques à venir s’installer au Togo soient allemands. A Lomé, les missions s’installent à partir de 1892, avec l’arrivée des pères et frères catholiques, qui bâtiront trois églises avant de construire la cathédrale entre 1901 et 1902. Les protestants, de la mission de Brème, installés dès 1853 à Keta, investissent Lomé en 1895 et y édifient le temple, pièce majeure de leur dispositif, entre 1906 et 1907.
  • Natitingou, le monument aux morts. – Le régime colonial français a été marqué, en Afrique, par un recours intensif à la conscription, dépassant largement en cela ce qui se pratiquait dans l’empire britannique. L’agent recruteur était un des piliers du système. Son approche, comme celle du percepteur à d’autres époques, déclenchait la fuite de villages entiers, ou pour le moins celle des « bons pour le service militaire » selon l’expression consacrée. Malgré la levée régulière de troupes, et leur engagement dans la plupart des conflits auxquels participa la France durant le XX ème siècle, une bonne part des monuments aux morts érigés alors sur le continent africain sont dédiés aux acteurs français de la conquête coloniale.
  • Lomé, le Cercle vu du phare. – Il doit s’agir de l’ancien cercle de Lomé-ville, devenu école de la Marina par la suite. La photo a été prise depuis l’ancien phare, installé en 1933 à côté du wharf français, et qui resta quelques années dans les jardins de l’hôtel Le Bénin après sa construction en un temps record pour être livré à l’occasion de l’indépendance le 27 avril 1960. Le phare fut  ensuite démonté, en 1968, pour prendre place sur château d’eau de Bè où il fonctionne actuellement.
  • Atakpamé, vue générale. – Carte postale éditée par A. Accolatsé. Alex Accolatse avait commencé sa carrière de photographe à la toute fin du XIXème   siècle en Gold Coast, avant de venir s’installer en 1900 à Lomé où il exerça jusqu’en 1956 et s’éteignit en 1975 à 95 ans. – Atakpamé : « Nous nous promenons dans Atakpamé, Gaudillot et moi. […] J’avais une impression très douce de sympathie, de sécurité. Point de regards mauvais, point de regards fuyants. Les femmes nous montraient leurs nouveau-nés, riaient, blaguaient entre elles, point effarouchées et point d’avantage hostiles »… (1). Il s’agit du commandant de cercle Henri Gaudillot qui administra Atakpamé dans l’entre guerres, après M Fréau et avant M Guillou. Une des premières visites européennes connues d’Atakpamé est le fait du Dr Krause qui, de retour d’une expédition avortée pour aller d’Accra à Tripoli en passant par Tombouctou, y séjourne le 19 août 1887. La création du poste administratif allemand remonte à 1898, et fait suite aux recommandations d’un rapport du lieutenant Rudolf Plehm, paru en mars-avril 1896. Von Doerig, parti de Klouto en juin 1898, installe le poste d’Atakpamé qui commande le vaste cercle du Moyen-Togo, après quelques combats contre les Akposso Ayomé et les Akposso Okama de la région. Von Doering, que les habitants appelaient affectueusement « Vondouli », devient le premier Bezirk Amtsmänner (commandant de cercle) du  Bezirksämtern (cercle administratif) d’Atakpamé. Source : (1) Martet, Jean, Les bâtisseurs de royaumes, Paris, Albin Michel, 1934.
  • Lomé, le palais de justice. – Bâtiment construit en 1926. En matière de justice, le colonisateur allemand impose rapidement ses marques, notamment en interdisant dans le droit coutumier des pratiques considérées comme arriérées. C’est le cas des meurtres rituels, mais aussi de l’usage du poison d’épreuve. Celui-ci consiste à faire boire aux créanciers, lors d’une succession, l’eau qui a servi à nettoyer le nez, les yeux et la bouche du défunt. S’ils refusent, leur dû revient aux héritiers. Le système judiciaire instauré par les Allemands est pyramidal. Les chefs traditionnels sont compétents en première instance dans les affaires civiles et pénales. Une part de 10% des amendes infligées leur est reversée, au titre des redevances coutumières. La deuxième instance, est de la compétence des chefs de cercle européens ; mais au-delà de 6 mois de prison et de 300 marks d’amende, la décision du gouverneur est nécessaire. La loi permet d’infliger des punitions corporelles, allant du fouet à la peine de mort. Par la suite, la deuxième instance sera confiée à la cour d’appel de Bouéa au Cameroun. A partir de 1922, le colonisateur français ne laisse, aux chefs traditionnels, qu’un pouvoir de conciliation. Des tribunaux de subdivision sont créés, ils sont compétent en matière civile et commerciale pour des actions d’une valeur inférieure à 300 francs, en premier ressort, et à 1500 en second ressort. Les tribunaux de cercle statuent en appel, et en première instance pour les actions comprises entre 1500 et 3000 francs. Un tribunal criminel, comprenant deux assesseurs européens, siège dans chaque cercle ; les peines vont de l’amende à la mort. Le tribunal colonial d’appel, qui siège à Lomé, est la seconde instance pour les affaires jugées par les tribunaux de cercle, mais aussi la chambre d’accusation pour les affaires criminelles.
  • Le cercle « La Dahoméenne » à Porto-Novo. (avant 1904) – Ce club est le lieu de détente et de rencontre des privilégies de la capitale ; il est exclusivement réservé aux Européens.  Les jeunes lettrés africains de Porto-Novo, qui ne peuvent y accéder, créent en 1912 l’association « L’Etoile noire ». Parmi ses membres on peu noter, Louis Ignacio Pinto, un avocat et homme d’affaires formé à Bordeaux, Louis do Sacramento et Maximien Falade, des fonctionnaire, Alexandre d’Oliveira un instituteur. Ce club établit des relations avec les dirigeants du mouvement pan-nègre, Booker T. Washington, le docteur Du Bois, Marcus Garvey et Macauley. Le cercle de Porto-Novo compte, en 1947, une population de 500 Européens et 324 817 Africains.
  • Lomé, palais de l’Assemblée Représentative. – Carte postale expédiée en 1951. Le Togo de l’immédiat après guerre est le lieu d’une grande effervescence politique. L’assemblée représentative du Togo voit le jour en 1946. Elle compte 30 membres dont 6 français et 24 togolais. Cinq ans durant, elle est présidée par Sylvanus Olympio, élu le 8 décembre 1946. Sylvanus Olympio, secrétaire général du  CUT (comité d’unité togolaise), bataille à la fois pour la réunification des parties éwé du Togo et de la Gold Cost, avec le soutien du leader anglophone Chapmann, et pour l’indépendance. Il fait plusieurs interventions remarquées à la tribune des Nations Unis, mais en 1956 les habitants du Togo britannique, devant l’imminence de l’indépendance, se prononcent massivement dans les urnes pour leur rattachement à la Gold Coast ; c’en est fait du projet d’Ewéland. Les relations d’Olympio avec les autorités coloniales sont houleuses. En 1952, ces dernières font pression sur son employeur, le groupe Unilever, pour qu’il soit nommé à Paris et ainsi l’éloigner de l’arène togolaise ; il démissionne. Un peu plus tard, il est poursuivi sous des motifs fiscaux et perd ses droits civiques pour cinq ans. D’autres partis, le PTP de Nicolas Grunitsky et l’UCPN (l’Union des chefs et des populations du Nord), une scission du CUT provoquée par l’administration française, prennent un temps l’ascendant, remportant toutes les élections. Mais à partir de 1958, le CUT, allié à la JUVENTO et au MPT, revient aux affaires et négocie la sortie de l’autonomie et l’accès à l’indépendance que proclame le 27 avril 1960 Sylvanus Olympio devenu premier ministre. Paradoxe de l’Histoire, son parti, le CUT, avait été fondé peu avant la guerre à l’initiative du gouverneur français Montagné, pour contrecarrer les velléités coloniales allemandes.
  • La Lucie-Woemann échouée sur la plage de Lomé en janvier 1907. – « Lomé est une ville aux avenues rectilignes plantées d’arbres, que désignent à plus de 15 milles, les deux grandes flèches d’une cathédrale jaune pâle. Dans l’Ouest se remarque le Gouvernement, beau bâtiment blanc, isolé et à deux tours dont celle de gauche porte un mât de pavillon. Entre ce bâtiment et les wharfs un moulin à vent se montre prêt d’une maison jaune à toit rouge et, dans l’Est prêt des wharfs, il y a une tour noire très remarquable. Enfin on peut voir, au dessus des arbres, l’église protestante et le château d’eau qui est très élevé. […] Mouillage interdit. En raison de la présence de câbles sous-marins, il est interdit de mouiller dans l’Ouest de l’alignement du feu du nouveau wharf par celui allumé dans la tour N. W. de la cathédrale. Wharfs : il en existe deux. L’ancien wharf, qu’on a abandonné (1934), est normal à la côte. Le nouveau wharf, enraciné un peu dans l’Ouest de l’ancien, est orienté au Sud, long de 420 mètres et large de 18, avec 11 mètres d’eau à son pieds (1929) ». Sources : Instructions nautiques – Côtes Ouest d’Afrique, Paris, Service Hydrographique de la Marine, 1941.
  • Lomé, les drapeaux britannique et français flottent ensemble sur le palais du gouverneur durant la seule journée du 30 septembre 1920. –  Cérémonie de passation de pouvoir, après six ans d’occupation anglaise, la capitale du Togo doit passer, dès le lendemain, sous contrôle français. Les Allemands avaient en effet évacué Lomé le 7 août 1914, après que les gouverneurs du Gold Coast, du Dahomey et de l’AOF aient refusé leur proposition de neutraliser le Togo pour « ne pas donner aux Africains le spectacle de guerres entre Européens ». Repliés à l’intérieur des terres, les Allemands entendent utiliser leurs troupes, limitées à la force de police qui n’alignera jamais plus de 500 hommes, pour protéger la station de radio de Kamina, située à 7 km au sud-ouest d’Atakpamé.  Cette installation, qui permet de communiquer par ondes longues entre Berlin et les navires croisant dans l’Atlantique Sud, est stratégique. Malgré une résistance déterminée, et après avoir sabordé tous les équipements de Kamina, ils doivent déposer les armes le 26 août, vaincus par les troupes coloniales françaises et britanniques. Le territoire est partagé entre les alliés. Lomé est occupée par les Anglais, et le restera durant six ans jusqu’à ce qu’en 1919 un ultime partage entre alliés, entériné par la Société des Nations, attribue Lomé à la France, à compter du 1er octobre 1920. – Photo Alex Accolatsé, négatif sur verre.
  • Togo : Jeune fille à la rivière. – Photo éditée par l’Agence économique des territoires français sous mandat.
  • Lomé, Gouvernements-Gebäude. photo F. F. Olympio – Le quartier administratif (yovokomé) et le front de mer. L’imposant bâtiment est le logement administratif allemand (grosses Beantenwohnhaus), où étaient hébergés la plupart des agents supérieurs de la colonie jusqu’en 1908 ; construit entre 1897 et 1901, il est détruit dès 1913. Les fonctionnaires seront ensuite logés par deux dans des maisons de fonction, appelées « bungalow de fonctionnaires », toujours dans le même quartier. La vue est prise depuis le wharf allemand construit en 1903. Le dos de la carte postale n’est pas divisé, ce qui signifie qu’elle remonte à avant 1905 : la photo a donc vraisemblablement été prise en 1904. Fabriano Francisco Olympio, commerçant et photographe à Lomé, est l’un des fils de Francisco Olympio (le fondateur de la branche afro-brésilienne de la famille, né en 1833 à Bahia et arrivé sur la côte ouest africaine dans les années 1850) et le frère d’Octaviano Olympio, lui-même père de Sylvanus Olympio, le premier président du Togo indépendant. Ayant quitté le Togo au début du XXème siècle pour le Cameroun, Fabriano Francisco revint ensuite à Lomé ou il devait mourir en 1910.
  • Lomé, la douane et les deux wharfs en 1928. – Le wharf allemand, à gauche sur l’image, fut construit entre 1902 et 1904, assurant l’essor économique de la ville qui était alors la seule dans toute la région à disposer d’une telle installation.  Mais une violente tempête, dans la nuit du 16 au 17 mai 1911, devait emporter la partie centrale de l’édifice, ne laissant que l’extrémité qui avait était ajoutée en 1908. Des travaux de restauration, entrepris en 1912,  aboutirent au contournement de la passerelle brisée, donnant au wharf réparé sa silhouette coudée si caractéristique. Le wharf français, à droite sur l’image, est construit entre 1925 et 1928. Profilé et perpendiculaire à la barre (et non plus à la côte comme le wharf allemand), il est plus résistant et offre une capacité de 700 tonnes par jour (le double du wharf allemand).
  • Ouidah, féticheuses de la mer.
  • Porto Novo, la ville indigène.
  • C9951TCR
  • Voyage du Ministre des colonies à la Côte d'Afrique. Dahomey - Arrivée à la Résidence d'Allada – Il s’agit du déplacement du ministre Milliès-Lacroix qui s’embarqua le 13 avril 1908 à Lisbonne sur un navire des Messageries Maritimes. Le voyage du ministre, qui visita successivement le Sénégal, la Guinée française, la Côte d’Ivoire et le Dahomey fur couvert par le photographe Edmond Fortier de Dakar.
  • Dahomey, un chantier.
  • Dahomey (Moyen Niger), sur le Niger
  • Adjara-Lagune (Dahomey),
  • Bohicon (Dahomey), le marché – Bohicon, est une ville carrefour sur la route principale et le chemin de fer Cotonou-Parakou, proche d’Abomey. Son marché est célèbre dans le pays, notamment pour les moutons.
  • Pirogue au pied du wharf de Cotonou.
  • Parakou, M. Louis, chaise à porter (mention manuscrite)
  • Un troupeau allant au pâturage à Save, Dahomey – Savé petite ville située sur la route du Nord et sur le chemin de fer Cotonou-Parakou, est un centre important du cercle de Savalou. Savé compte, en 1948, 5500 habitants. C’est le lieu d’une exploitation de tabac par la SOCOTAB.
  • Cotonou, débarcadère lagune - cliché Franck Kpade – Cotonou est reliée par voie lagunaire tous les deux jours à Abomey-Calavi et tous les cinq jours à Porto-Novo grâce à des pirogues de 10 à 20 t.
  • Dahomey, passage de la barre par une barque - Photo éditée par l'Agence économique de l'AOF.
  • Lomé, magasin de MM. John Holt.
  • Lomé, un train en gare – « À compter de 1904, trois voies ferrées furent construites à partir de Lomé, disposées radialement dans trois directions différentes. La première, la ligne côtière Lomé-Anécho, fut ouverte au trafic en juin 1905. Suivit en janvier 1907 la ligne du nord-ouest en direction de Kpalimé à 125 km, puis la ligne du nord, vers Atakpamé, longue de 162 km, qui fut mise en service le 1er avril 1911. Cette performance technique, réalisée en l’espace de dix années à peine, mérite d’autant plus d’être reconnue comme un exploit si on la compare en particulier aux constructions de voies ferrées effectuées sous le mandat français qui, en plus de vingt cinq ans, n’a pu prolonger la ligne nord que de 113 km, jusqu’à Blita. » Deutsche Architektur in Togo 1884 – 1914, Wolfgang Lauber, éditions Karl Kramer Verlag, Stuttgart, 1993.
  • Lomé, un train passant devant la Poste (ancienne poste)
  • Lomé, bâtiment des Chargeurs Réunis.
  • Lomé, la direction des postes.
  • Lomé, un bungalow de fonctionnaire.
  • Lomé, vue vers l'ouest, photo F. F. Olympio – Fabriano Francisco Olympio, commerçant et photographe à Lomé, est l’un des fils de Francisco Olympio (le fondateur de la branche afro-brésilienne de la famille, né en 1833 à Bahia et arrivé sur la côte ouest africaine dans les années 1850) et le frère d’Octaviano Olympio, lui-même père de Sylvanus Olympio, le premier président du Togo indépendant. Ayant quitté le Togo au début du XXème  siècle pour le Cameroun, Fabriano Francisco revint ensuite à Lomé ou il devait mourir en 1910. Carte postée en 1904.
  • Lome17
  • Lomé, rue Commerciale.
  • Lomé, l'école ménagère - carte éditée par les Soeurs missionnaires de Notre-Dame des Apôtres, Vénissieux  – L’école professionnelle de Lomé est construite par la mission catholique entre 1906 et 1912 comme centre de production et de formation (mécanique, couture, menuiserie, imprimerie…). Elle a formé des générations de bons artisans pour tout le pays.
  • Lomé, le temple protestant – carte postale postée en 1935 – Le temple évangélique est réalisé en 1906-1907 par la Société des Missions d’Allemagne du Nord. Il reste encore actuellement le cœur de l’Eglise évangélique du Togo.  Deutsche Architektur in Togo 1884 – 1914, Wolfgang Lauber, éditions Karl Kramer Verlag, Stuttgart, 1993.
  • Lome22
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  • Lomé, le temple protestant  – Le temple évangélique est réalisé en 1906-1907 par la Société des Missions d’Allemagne du Nord. Il reste encore actuellement le cœur de l’Eglise évangélique du Togo.  Deutsche Architektur in Togo 1884 – 1914, Wolfgang Lauber, éditions Karl Kramer Verlag, Stuttgart, 1993.
  • Lome3
  • La fanfare d'Agou-Wyongbo (Togo) – Photo de l’agence Togo-Cameroun publiée dans la collection des colonies des chocolats Suchard.
  • Lome5
  • Lomé, rue d'Amutivé.
  • Lomé, vue générale de l'hôpital de Tokoin  - Le CHU de Lomé Tokoin remplace à partir de 1954 l’hôpital Reine-Charlotte de Lomé, principal établissement hospitalier du Togo depuis son ouverture en 1909. L'architecte de l'hôpital de Tokoin, Henri Crouzat, est également à l'origine du plan d'urbanisme de Lomé datant de 1948. Il reste cependant plus connu pour ses romans Azizah de Niamkoko, oeuvre régionale décrivant le Togo colonial et L'île du bout du monde porté à l'écran en 1958.
  • Lomé, le wharf – Le wharf allemand, avec son contournement caractéristique de la partie détruite par une tempête en mai 1911.
  • Lome9
  • Quittah (Gold Coast), départ pour une promenade sur la lagune.
  • Dahomey, féticheuse d'Abomey .
  • Anécho, damm durch die laguna - Barrage sur la lagune. Anécho, aussi connu comme Petit-Popo connaît la présence permanente de commerçants allemands et français dès 1872.
  • Lomé, apprentis menuisiers à l'école des missions de Lyon – L’école professionnelle de Lomé est construite par la mission catholique entre 1906 et 1912 comme centre de production et de formation (mécanique, couture, menuiserie, imprimerie…). Elle a formé des générations de bons artisans pour tout le pays.
  • Cotonou, allée de filaos.
  • Cotonou, marché lagunaire - Cotonou est reliée par voie lagunaire tous les deux jours à Abomey-Calavi et tous les cinq jours à Porto-Novo grâce à des pirogues de 10 à 20 t.
  • RDH99
  • Abohoun, la chapelle-école où le père en visite couche et dit la messe et où 100 jeunes catéchumènes viennent au catéchisme et en classe de français
  • Cotonou, types de Dahoméens – Le cercle de Cotonou compte, en 1948, une population de 75 458 Africains dont 26 789 Aizos, 10 278 Fons et Gouns, 28 678 Toffins, 3786 Nagots, 2580 Minas. Par ailleurs, on compte 759 Européens et 12 étrangers. La main d’œuvre est qualifiée « d’équilibrée ». Guid’Aof, édition 1948.
  • Internat de Lagos (Bénin).
  • Dahomey, une petite chapelle, mission de Pont-Rousseau (Loire-Inférieure)
  • Dahomey, à leur retraite annuelle un groupe de catéchistes, les aides précieux du Missionnaire
  • Cathédrale de Ouidah - vers 1925.
  • Porto Novo, rue Doumergues - La ville de Porto-Novo est le chef-lieu du cercle du même nom et le lieu de résidence, avec Cotonou, du Gouverneur général de la colonie. Le cercle compte en 1948 une population de 324 817 Africains et 500 Européens (Guid’AOF – édition 1948).
  • Porto Novo, le grande marché vers 1950  - La ville de Porto-Novo est reliée deux fois par semaine à Cotonou et à Lagos (Nigeria) par voie lagunaire par des pirogues de 10 à 20 t, à Cotonou quotidiennement par le train (Guid’AOF – édition 1948) .
  • RDahomey Benin River Mono at Low Level C1925
  • Sakété, préparation du grain pour le transport.
  • Grand Popo, le quartier des factoreries, vers 1905.
  • RDahomey. Warriors w bows1920
  • Athlémé, la mission ou résidence du Père, trois petites salles au rez-de-chaussé, autant au premier – Athiémé est le chef-lieu du cercle du même nom qui compte, en 1948, une population de 212 662 Africains et 37 Européens. Athiémé est relié à Cotonou grâce à une flottille de barques à fond plat sur le Lac d’Athiémé assurant le transport des produits vers la gare de Segboroué.
  • Dahomey, équipe travaillant sur la voie de chemin de fer, vers 1912 – En 1948, le chemin de fer Bénin-Niger compte 68 gares le long de ses 685 km de voies, dont 579 de voie métrique et 106 de voie de 0 m 60. Le fret transporté atteint, en 1946, 90 485 t et 810 483 passagers ont emprunté les lignes qui vont de Cotonou à Parakou, de Cotonou à Pobe par Porto-Novo et de Cotonou à Segboroué vers Athiémé.
  • Porto Novo, un paysage dahoméen..
  • Segeoroui, le Lac Ahémé.
  • Porto Novo, un coin du marché. - Porto Novo, maison européenne. - La ville de Porto-Novo est le chef-lieu du cercle du même nom et le lieu de résidence, avec Cotonou, du Gouverneur général de la colonie. Le cercle compte en 1947 une population de 500 Européens et 324 817 Africains. A cette époque, la ville est reliée deux fois par semaine à Cotonou et à Lagos (Nigeria) par la voie lagunaire  grâce à des pirogues de 10 à 20 t, et quotidiennement à Cotonou par le train. Source : Guid’AOF – édition 1948.
  • Cotonou, les jardins de la Douane – Le cercle de Cotonou exporte, en 1948, 3000 t. de palmiste, 1000 t d’huile de palme, 100 t de coprahs et 20 t de café.
  • Agoué, l'église catholique.
  • Athlémé, le comité catholique de la province entourant son évêque et le représentant du supérieur général en visite au Dahomey .
  • RDahomeyCotonou
  • Porto Novo, sur le marché.
  • Cotonou, jeune femme dahoméenne.
  • Lomé, Hamburger strasse – 1910 - La rue d'Hambourg.
  • Lomé, Marktplatz eingeborene deutsche -1902 - sujets allemands au marché.
  • Togo shull-hütte im hinterland kinder - 1911 paillote école dans la brousse et ses écoliers.
  • Lomé, le collège Saint Joseph. – Inauguré en 1948, le célèbre établissement de la route de l’Aviation, connu de ses anciens élèves comme « St Jo », est un groupe scolaire dont les enseignements s’étendent en réalité du 1er au 3ème degré. Nombreuses personnalités togolaises ont fréquenté ses bancs, parmi lesquelles Edem Kodjo, Léopold Gnininvi, Eugène Adoboli…
  • Cercle de Sokodé, village de Paratau – Situé à 8 km de Sokodé, le village de Paratau (aussi écrit Parato) compte 2450 habitants en 1948, et dispose d’une école rurale.
  • Togo, missionnaire en tournée.
  • Dalimé, traitement des palmistes à la station agricole d'Agou (Kpalimé).
  • Dalimé, fanfare indigène sur la place du marché - 1926 (Kpalimé).
  • Chef des Cotocolis - Photo éditée en 1928.
  • Anécho, la sortie du Fétiche .
  • Lomé, Süd-Seite - photo F. F. Olympio – Fabriano Francisco Olympio, commerçant et photographe à Lomé, est l’un des fils de Francisco Olympio (le fondateur de la branche afro-brésilienne de la famille, né en 1833 à Bahia et arrivé sur la côte ouest africaine dans les années 1850) et le frère d’Octaviano Olympio, lui-même père de Sylvanus Olympio, le premier président du Togo indépendant. Ayant quitté le Togo au début du XXème  siècle pour le Cameroun, Fabriano Francisco revint ensuite à Lomé ou il devait mourir en 1910. - Le verso de cette carte, non divisé pour inscrire la correspondance à côté de l'adresse, établit qu'elle date d'avant 1904. La présence de deux grues au bout du wharf allemand confirme que la photo fut prise avant 1908, car entre 1908 et 1909 il fut ajouté trois autres engins de levage pour augmenter les capacités logistiques de l'ouvrage.
  • Lomé, la Direction de la Santé – « Le service de santé du Togo comprenait, en 21, 5 médecins européens et 46 agents indigènes. Il compte aujourd'hui 12 médecins européens, 9 agents européens affectés à des services divers (pharmaciens, dentistes, etc.) et 310 agents indigènes, infirmiers, infirmières, microscopistes, etc. [...] En 22, 94 000 consultations, 1 million en 32. En 23, 14 accouchements. 1372en 32. En 24, 1000 consultations de nourrissons. 41000 en 32. - Quel est votre budget, docteur ? - En 1933, 7 millions. - Qu'est-ce que paie un indigène pour les soins médicaux et les médicaments ?  - Rien ! » Source Jean Martet, Les Bâtisseurs de royaumes, édition Albin Michel, Paris, 1934.
  • Lomé, embarquement sur un navire en rade - Le fameux panier. Correspondance au verso adressée à Mademoiselle et M. Joseph, Paris 10 ème :
  • Lomé, le wharf – il s’agit du wharf français, construit  entre juin 1925 et juin 1928. Sa structure plus légère et son orientation perpendiculaire à la barre (et non plus à la plage comme c’était le cas pour le wharf allemand), offrant peu de résistance aux vagues, en font un édifice solide. Il a une capacité quotidienne de 700 t. (le double du wharf allemand), et Lomé ayant été électrifiée en 1926, il peut fonctionner de nuit.
  • Marché de Kouméa.
  • Vue générale d'Anécho - entre mer et lagune – Photo éditée par l’Agence économique des territoires africains sous mandat. Anécho, aussi appelée Petit-Popo, connaît la présence permanente de commerçants allemands et français dès 1872. La pression des autorités anglaises de la Gold Coast, qui voient d’un mauvaise œil cette concurrence proche de la contrebande, et la lutte pour le pouvoir des familles de notables locaux est tranchée par l’intervention de la canonnière la Möwe.A son bord se trouvait Gustav Nachtigal, qui signa avec les chefs et notables de Bè-Togo le traité qui donna naissance au territoire. Anécho fut la capitale du Togo allemand entre 1893 et 1897, succédant à Baguida qui l’était depuis la signature du traité de protectorat en 1884.
  • Le marché d'Aklakou - centre de production de palmiers à huile - Photo éditée par l’Agence économique des territoires africains sous mandat.
  • Vue sur le Mono.
  • Lomé, vue générale.
  • Togoville, groupe musical - carte postée en 1951.
  • Atakpamé, un autorail en gare d'Atakpamé, vers 1955 - « À compter de 1904, trois voies ferrées furent construites à partir de Lomé, disposées radialement dans trois directions différentes. La première, la ligne côtière Lomé-Anécho, fut ouverte au trafic en juin 1905. Suivit en janvier 1907 la ligne du nord-ouest en direction de Kpalimé à 125 km, puis la ligne du nord, vers Atakpamé, longue de 162 km, qui fut mise en service le 1er avril 1911. Cette performance technique, réalisée en l’espace de dix années à peine, mérite d’autant plus d’être reconnue comme un exploit si on la compare en particulier aux constructions de voies ferrées effectuées sous le mandat français qui, en plus de vingt cinq ans, n’a pu prolonger la ligne nord que de 113 km, jusqu’à Blita. » Deutsche Architektur in Togo 1884 – 1914, Wolfgang Lauber, éditions Karl Kramer Verlag, Stuttgart, 1993.
  • Grand Popo, le port – La ville de Grand Popo est un centre important du cercle d’Athiémé. C’est un port secondaire et le débouché de très importante palmeraires . Il dispose d’un bac à moteur.
  • Une thermitière (nid de fourmis) à Palimé (Togo) - Carte postale éditée par la Compagnie des soeurs de N. D. des APOTRES pour les Missions Africaines.
  • Lomé, Die Hamburger Strasse, 1902 - La rue de Hambourg avant la construction de la cathédrale qui date de 1906-1907.
  • Grosses Beamtenhaus in Lomé – La « grande maison des fonctionnaires », où logeaient les agents administratifs allemands, fut construite entre 1897 et 1901, elle fut démolie dès 1913. Elle se situait sur le littoral, juste à côté du bâtiment de la Douane qui était devant le wharf.
  • Lomé, Kaiserliches Zollamt  - Le bureau impérial des douanes, il est situé au bout du wharf allemand. Les voies ferrées, dans l’axe du débarcadère, passent devant. Construit en 1903, le bâtiment des Douanes est démoli en 1983.
  • lome Kaiserliches Zollamt
  • Lomé, le wharf – Photo publiée en 1962, mais elle doit dater d’avant 1954, époque à laquelle  le nombre de grues fut porté à 10, tandis que l’édifice était allongé de 50 m.
  • Lomé, l'école ménagère - carte éditée par les Soeurs missionnaires de Notre-Dame des Apôtres, Vénissieux.
  • Lomé, la population noire au marché du bois.
  • Lomé, la cathédrale – La cathédrale du Sacré Cœur de Lomé est un « important chef d’œuvre du frère Johannes inspiré de l’église de la maison-mère de la Société du Verbe Divin à Steyl. Construite en 1901-1902. Nef élargie par des galeries hautes en 1914. Toiture et flèche des clochers refaits en 1940. » Deutsche Architektur in Togo 1884 – 1914, Wolfgang Lauber, éditions Karl Kramer Verlag, Stuttgart, 1993.
  • Vicariat apostolique du Togo -Intronisation du Sacré-Coeur à Lomé - Ecrite et postée le 27.03.26 par Frédéric Akakpor.
  • Togo, sur les bords de la lagune - Carte postale issue d'un carnet édité par les Soeurs missionnaires de NOTRE-DAME des APOTRES, Venissieux (Rhône).
  • Togo, les petites filles noires à l'internat – Carte éditée par les Soeurs missionnaires de Notre-dame des Apportes, Vénissieux (Rhône).
  • Lomé, vue du large en 1964 – Le wharf vit ses dernières années de service, la première pierre du port autonome de Lomé a été posée le 23 novembre 1962 par le président Sylvanus Olympio. Les nouvelles installations seront inaugurées en avril 1968.
  • Lomé, Deutsch Westafrikanische Bank – La banque allemande d’Afrique de l’Ouest.
  • Vue de Porto Novo – La ville de Porto-Novo est le chef-lieu du cercle du même nom et le lieu de résidence, avec Cotonou, du Gouverneur général de la colonie. Le cercle compte en 1948 une population de 324 817 Africains et 500 Européens (Guid’AOF – édition 1948).
  • Togo, Ouatchi et Mina – image éditée par l’Agence économique des territoires africains sous mandat.
  • Bobo-Dioulasso, le marché. –En mars 1890, le commandant Monteil fait étape à Bobo-Dioulasso, durant sa fameuse expédition de Saint-Louis du Sénégal à Tripoli en passant par le Lac Tchad. Il décrit le marché et ses échanges en ces termes : « Bobo-Dioulasso est un marché important où se tissent des cotonnades célèbres d’une grande finesse de trame en même temps que de grande solidité. Les principales transactions du marché portent sur l’or, la noix de kola et le coton. La noix de kola vient du sud du Ouorodougou et de Gondia ». Pour l’explorateur, le séjour dans cette ville voltaïque réserve quelques déconvenues. Il y est abandonné par la fuite de ses porteurs. Outre ces derniers, il voyage avec une troupe légère, composée d’un adjudant français et de douze tirailleurs sénégalais. Il soupçonne son cuisinier d’être l’organisateur de cette défection. Mais celui disparait à son tour, avant de reparaitre à Ségou, où il raconte une histoire confuse aux autorités militaires françaises, évoquant le massacre par des brigands de toute la mission Monteil, dont il serait le seul survivant. Mais son affabulation ne convainc pas et il est décapité pour désertion. Monteil, qui relate cet épisode, prit connaissance de son issue après son retour en France. Réputé esprit audacieux – il prédit même l’indépendance de l’Indochine dans ses écrits dès le début du XXème siècle -, il ne parait pourtant pas choqué ou même affecté par la sévérité de la sanction pour une faute si vénielle… Cette photographie, localisée au Haut-Sénégal-Niger, se situe chronologiquement entre 1904, création de ce territoire, et 1919, naissance de la colonie de Haute-Volta.
  • Ouagadougou.  Foire au coton. – Le coton joue un rôle fondamental dans l’histoire et l’économie de la Haute-Volta d’hier et du Burkina Faso d’aujourd’hui. Traditionnellement, il est cultivé en marge des activités vivrières, pour répondre aux seuls besoins locaux (habillement, linges rituels et production de bandes tissées utilisées comme monnaie d’échange dans les transactions commerciales). La matière première est égrainée, filée et tissée au village. Les souches utilisées proviennent d’Afrique de l’est, du continent indien et, à partir du XVIIème siècle, d’Amérique à la faveur de la traite transatlantique. Les rendements et le travail consacré à cette culture sont faibles. Mais l’ère coloniale change la donne. D’abord le coton devient une culture de rente, susceptible de procurer des revenus monétaires aux paysans, et sa commercialisation se développe, comme ici au marché d’Ouagadougou. Puis les nouvelles autorités s’en saisissent, l’enjeu étant pour la métropole de s’affranchir de la dépendance au coton américain, en assurant un approvisionnement régulier pour l’industrie textile nationale avec la production voltaïque, comme les Anglais avec leur colonie indienne. Le premier gouverneur de Haute-Volta, Edouard Hesling, entend en faire le moteur de la mise en valeur du territoire. Il rend donc sa culture obligatoire, organisée autour de champs de coton collectifs villageois, à raison de 4 hectares pour 100 habitants ! Cette intense pression porte un temps ses fruits, et la production décolle avant de retomber tandis que la main d’œuvre déserte le territoire pour aller chercher l’embauche sous des cieux plus cléments, et notamment en Gold Coast britannique voisine. Cet échec pourrait avoir contribué au démantèlement de la colonie voltaïque en 1932, considérée alors comme pas viable économiquement. Après la reconstitution de la Haute-Volta en 1947, la culture cotonnière met longtemps à reprendre, tant elle reste honnie des populations. Aujourd’hui, le coton est le produit phare du pays, lequel hésite néanmoins toujours entre les voies antagonistes du bio et de l’OGM. Sources : Schwartz, A., La politique cotonnière du gouverneur Hesling et la dislocation de la colonie de Haute-Volta en 1932, Communication au colloque international « Burkina Faso, cent ans d’histoire, 1895-1995 ».
  • Gaoua, gaillards lobis. – « Les hommes sont simplement habillés d’une ficelle qui leur entoure les hanches ; en équilibre sur l’épaule droite, le casse-tête dont le manche pend contre la poitrine, et sous le bras le carquois de peau. […] Les rapports entre l’indigène et l’Administration perdu ce caractère d’aménité, en grande partie par la faute des Lobi eux-mêmes qui répugnent à payer l’impôt, à fournir des porteurs et des vivres. […] Les militaires continuent à occuper une partie du pays ; on les accuse d’entretenir une « légende lobi » pour justifier leurs services et décrocher des croix. […] La race Lobi, quoique brutale, cruelle, et peu hospitalière, n’en reste pas moins une des plus sympathique de toute l’A.O.F….». Sources photo et citation : Soubrier, J., Savanes et forêts, éditions J. Susse, Paris, 1944.
  • Chez les Lobis, le coin des « Yona », femmes. – La rencontre avec la nudité – partielle ou totale - de certains groupes africains surprend les occidentaux de la fin du XIXème et du début du XXème siècle. Particulièrement celle des femmes, qui n’est pas coutumière dans l’Europe d’alors. Les témoignages sur le sujet, écrits ou photographiques, sont nombreux. Ils mettent parfois en scène, comme ici, une représentation étrange à force de contrastes, où le colonisateur se montre très habillé aux côtés d’Africains dévêtus. Ce genre de tableau semble à la fois flatter le gout de l’exotisme des visiteurs et justifier implicitement l’ambition civilisatrice –au sens normatif- de l’action coloniale… L’écrivain Jacques Soubrier, auteur de romans pour les jeunes et de récits voyages, raconte ainsi sa rencontre avec les tribus Lobis les jours de marché à Gaoua lors d’un périple africain : « Les femmes n’ont pour tout costume que la ceinture de ficelles, en brin de « bemwos », dont les extrémités leur pendent jusqu’aux genoux. Les femmes mariées portent, en outre, comme chez les Bobos, deux bouquets de feuilles, qu’elles s’appliquent avec beaucoup de pudeur lorsqu’elles se baissent. La plupart ont les lèvres déformées par l’affreux labret de quartz, de fer, d’os ou de bois, et des scarifications en étoile leur ornent le nombril. Leurs traits sont en général assez fins et l’habitude, commune à toutes les femmes noires, de porter les fardeaux sur la tête donne à leur démarche et à leur port l’élégance et la noblesse que l’on remarque, pour la même raison, chez nos Arlésiennes » (1). Carte postale signée « Cliché Mission d’Art Colonial ». Source : Soubrier, Jacques, Savanes et Forêts, Paris, J. Susse, 1944.
  • Un jeune Mossi habillé à la mode de la Gold Coast. Photo Agence économique de l’AOF. – La force de travail des Mossi suscite la convoitise des différentes entreprises coloniales dès le début du XXème siècle. Grâce à leur forte cohésion sociale et politique, les royaumes Mossi ont en effet résisté, depuis leur formation au milieu du XIème siècle jusqu’au XVIIème siècle, à la plupart des incursions et notamment à la conquête islamique. Ce faisant, la région n’a pas eu à souffrir de la traite d’esclaves qui dépeuplait l’Afrique à cette époque.  Elle est devenue le seul réservoir de main d’œuvre conséquent de toute l’Afrique de l’Ouest, avec une population de l’ordre de 3 millions d’habitants dans un continent essentiellement sous peuplé. A coup d’impôt de capitation, de travail forcé et d’enrôlement dans les troupes de tirailleurs sénégalais, la France exploite intensivement cette précieuse ressource. Le développement de la colonie de Haute-Volta engagé par son premier gouverneur Edouard Hesling, mobilise massivement les populations, de gré mais surtout de force. Les recours aux travailleurs voltaïques pour des usages extérieurs à la colonie elle-même se multiplient : dans les années 1920-1930, près de 25 000 Mossi vont aller construire le chemin de fer entre Thiès et le fleuve Niger –Sénégal et Soudan- et 43 000 celui de Côte d’Ivoire.  Des dizaines de milliers d’entre eux travaillent déjà dans les forêts et les plantations naissantes du voisin ivoirien. Mais la France doit lutter pour conserver cette main d’œuvre au service de son empire. Les conditions de travail, de rémunération et d’imposition sont en effet bien plus favorables dans la colonie britannique voisine de la Gold Coast.  Les trois quarts de l’émigration Mossi prend ainsi cette direction soit  55 000 à 60 000 travailleurs en1932.
  • Haute-Volta, réfection des routes. Les puissances coloniales en général, et la France en particulier, aiment à s’enorgueillir des investissements publics réalisés dans leurs empires respectifs. Actualités cinématographiques, reportages et ouvrages de commande viennent attester de la « mission civilisatrice » et de l’effort national pour porter le progrès jusqu’au fond des possessions. Mais la réalité est souvent différente. La conquête et le développement des colonies surviennent à une époque où les infrastructures des régions métropolitaines doivent être multipliées et modernisées pour répondre à la croissance de l’activité économique. Les moyens dévolus aux colonies sont le plus souvent dérisoires : « ni un camion à benne,  ni un rouleau à vapeur. Rien que des nègres et des négresses […] Au Soudan, en Haute-Volta, à la Côte d’Ivoire, dans toute la pléiade, on compte cinquante mille kilomètres de routes. Tous les matériaux qui ont servi à les faire ont été portés sur la tête du nègre ! », note Albert Londres à l’issue d’un voyage dans la région au début du XXème siècle. Sources : Londres, Albert, Terre d’ébène, Paris, Albin Michel, 1929.
  • Pont sur la Leraba. Affluent du fleuve Comoé,  cette rivière délimite par endroit la frontière entre la Haute-Volta et la Côte d’Ivoire. Elle doit être franchie pour aller d’Ouangolodougou à Niangoloko, sur la route qui permet de gagner la Haute-Volta depuis la Côte d’Ivoire. Ce pont sommaire était donc un passage obligé pour les voyageurs se rendant ou venant au port d’Abidjan, la fenêtre maritime de la colonie voltaïque. Faute de voies navigables suffisantes (les cours d’eau n’étaient utilisés que sur des tronçons et de manières saisonnières) et en attendant l’arrivée tardive du chemin de fer (la ligne d’Abidjan ne devait atteindre Bobo-Dioulasso qu’en 1932 et Ouagadougou en 1954), les infrastructures routières ont été développées assez tôt en Haute-Volta. - « Privée de débouchés naturels et de voies ferrées, la Haute-Volta est, par contre, sillonnée d’admirables routes. Beaucoup d’autos la parcourent. Elles assurent la vie du pays. Le gouvernement en a, pour son compte, une soixantaine, postales et autres ; c’est un véritable parc d’armée. Les autos, et non le chemin de fer, ici comme ailleurs, sont l’avenir » (1). Sources : (1) Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Bobo-Dioulasso, une vue du quartier indigène. - « J’arrivais à Bobo-Dioulasso. Ce n’était pas une petite résidence campée dans la brousse. Bobo-Dioulasso est un carrefour de l’Afrique nouant le Soudan, la Haute-Volta et la Côte-d’Ivoire. Vieux réduit nègre, où dans un étonnant quartier les rues ne sont pas devant les maisons, mais à l’intérieur. Elles passent de la cuisine de l’un à la case à coucher de l’autre. Les gens ne seraient chez eux qu’à leur fenêtre, s’il y avait des fenêtres ! Cette conception urbaine est magnifique. Les époux n’ont plus à se poser la triste question : Est-ce que l’on sort ? Est-ce que l’on rentre ? On est à la fois sorti et rentré, dehors et chez soi, et quoique l’on passe toutes ses nuits sur la voie publique, on ne découche jamais ! ». Sources : Londres, Albert, Terre d’ébène, Paris, Albin Michel, 1929.
  • Le Morko-Naba du Mossi. – « Hier, à Ouagadougou, j’ai été rendre visite au Moro-Naba, le roi de tout le pays Mossi. Il règne sur deux à trois millions de sujets et ses ancêtres furent en rapport avec les Portugais. M. Delafosse a même pu établir la chronologie des rois Mossi jusqu’à l’an mil. Le roi m’attend sur la porte de son palais, entouré de sa cour. Il est obèse ; une vraie outre noire, grasse ; l’air sensuel, féroce et malin. Barbiche, joues énormes. C’est bien le dernier roi nègre, celui de mes livres d’enfant. Il porte une énorme couronne d’or, une robe de velours violet soutachée d’or, et rafraîchit ses lourdes lèvres violacées d’une petite langue de carmin qui égaye de sa couleur tout le visage. Il me présente ses ministres, ses scribes, ses eunuques, ses pages, très beaux et vêtus de robes, coiffés en cimier, comme des femmes, comme elles guêtrés de jambières de cuivre de vingt centimètres de haut, parés de lourds anneaux de cuivre rose, d’une tonalité merveilleuse sur la peau nue. […] J’offre au Moro-Naba un bracelet d’émeraudes, acheté à Paris dans une de ces boutiques de faux à « tout pour cent francs… » (1). - Il doit s’agir du Mogho Naaba Koom II (1889 – 1942), l'arrière grand-père du Mogho Naaba actuel, qui régna du 27 février 1905 à sa mort, le 12 mars 1942. Il avait choisi pour devise « Que l'eau abonde pour tous ». Il repose, ainsi que sa femme, au centre de la place qui porte son nom devant la gare ferroviaire de Ouagadougou, sous la masse d'une statue métallique de 6 mètres de haut représentant une femme mossi stylisée offrant l'eau de bienvenue à un hôte invisible. Mogho Naaba Koom II s’était rallié à la France Libre dès le 22 juin 1940, alors que Paul Morand, dont on sent percer le dédain dans les lignes que lui a consacrées, sera nommé ambassadeur de France en Roumanie puis en Suisse par Vichy. Source : (1) Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Groupe d’administrateurs voltaïques assistant à l’une des premières fêtes de l’indépendance,  au tout début des années 1960 à Ouagadougou. – Le Burkina Faso célèbre officiellement le cinquantenaire de son indépendance le 11 décembre 2010 à Bobo-Dioulasso. Pourtant la date du 11 décembre 1960 ne correspond à aucun événement particulier en Haute-Volta (nom que porta le pays jusqu’à 1983). L’indépendance a été proclamée le 5 août 1960, par le président Maurice Yaméogo. Et s’il s’est bien passé quelque chose un 11 décembre dans l’histoire de l’actuel Burkina Faso, ce n’était pas en 1960 mais en 1958, voilà 52 ans : ce jour-là, la colonie devint une république aux pouvoirs limités, au sein de la Communauté française. Mais alors pourquoi donc déplacer ainsi la fête de l’indépendance et commémorer cette année le cinquantenaire d’un jour où il ne s’est rien passé de particulier dans le pays fraîchement indépendant ? Pour plusieurs raisons : D’une part la date du 5 août ne convenait plus. Elle est trop proche de celle du 4 août, anniversaire de la prise du pouvoir par le populaire capitaine Thomas Sankara en 1983, lequel sera liquidé quatre ans plus tard par des hommes à la solde de l’actuel président Compaoré. Il convient donc d’oublier toutes traces calendaires de cet embarrassant passé. D’autre part, la date du 11 décembre tombe très bien : elle permet de disperser opportunément les Burkinabè avant le 13 décembre, à la faveur d’une semaine fériée qui vide les écoles, les administrations, les universités. Cette démobilisation vise à éviter que la population n’envahisse les rues ce jour-là, pour crier sa colère pour l’assassinat en 1998 du journaliste Norbert Zongo. L’homme de presse, qui dénonçait les crimes commis dans l’entourage du pouvoir, avait été exécuté avec ses compagnons de voyage, par des membres de la garde présidentielle. Les faits, établis par des enquêtes indépendantes, n’ont donné lieu à aucune sanction. Voilà comment deux assassinats politiques bouleversent aujourd’hui la vérité des dates historiques burkinabè.
  • Bobo-Dioulasso, centre de la maladie du sommeil. - La trypanosomiase, communément appelée maladie du sommeil, est due à un petit parasite, le trypanosome, découvert en 1901 par des chercheurs anglais en Gambie, et transmis par la mouche tsé-tsé. La maladie endémique en Afrique centrale est signalée dès le milieu du XIX éme siècle par un compagnon de Savorgnan de Brazza. La conquête coloniale et la circulation des hommes qu’elle entraîne, déclenchent une épidémie fulgurante qui dévaste la région et s’étend, une décennie plus tard, à l’Afrique occidentale. Pour lutter contre ce fléau terriblement meurtrier, le docteur Eugène Jamot (1879-1937) met au point une méthode fondée sur la mobilité des équipes médicales, qui vont à la rencontre des malades dans les villages. Malgré d’indéniables résultats, Jamot, qui dérange la hiérarchie sanitaire coloniale, est évincé 1935. La flambée épidémique qui suis le démantèlement de son organisation de lutte, inquiète les autorités administratives, et le ministre des colonies crée le Service général autonome de la maladie du sommeil en AOF et au Togo. Gaston Muraz, un disciple de Jamot, est nommé à la tête de ce service qu’il installe à Bobo-Dioulasso, située alors en Haute Côte d’Ivoire. En 1945, la structure change de nom et devient Service général d’hygiène mobile et de prophylaxie, avant de devenir en 1956, trois après le départ de son fondateur, le Centre Muraz. Il existe et fonctionne toujours aujourd’hui et connait même depuis quelques années un regain d’activité scientifique.
  • Gaoua, passage du bac de Nabéré (route Gaoua-Bobo).  « Privée de débouchés naturels et de voies ferrées, la Haute-Volta est, par contre, sillonnée d'admirables routes. Beaucoup d'autos la parcourent. Elles assurent la  vie du pays. Le gouvernent en a, pour son compte, une soixantaine, postales et autres; c'est un véritable parc d'armée. Les autos, et non le chemin de fer, ici comme ailleurs, sont l'avenir ». Source : Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Trois fillettes Mossis. – « Dans la famille mossi, patriarcale et agnatique, la femme n’a pas, en ce qui concerne la libre disposition d’elle-même, d’existence juridique propre ; jamais on n’a songé à la considérer comme une « personne », pouvant avoir une volonté distincte de celle du chef de famille. […] le plus souvent, la jeune fille elle-même ne pense pas qu’il pourrait en être autrement. […] Les épouses étant choses qui ne s’achètent pas, mais se donnent, le Mossi qui désire se marier doit provoquer la reconnaissance d’un possesseur de filles par de nombreux cadeaux, des prévenances sans fin, de multiples services rendus » (1). Il est intéressant de noter que ces propos sombres et cette lugubre photo – une carte postale éditée par la « Mission d’Ouagadougou » dans le premier tiers du Xxème siècle - émanent d’une même source : les autorités religieuses de Haute-Volta. Dans leur volonté de christianiser, elles sont engagées, ici comme ailleurs, dans une véritable croisade contre la famille traditionnelle et la polygamie, quitte à prendre quelques libertés avec les faits : « Dans la famille païenne, l’affection conjugale est nulle. […] Cause d’immoralité, la polygamie est aussi cause de dépopulation : ces jeunes femmes livrées à de vieux polygames sont souvent stériles, ou ont très peu d’enfants. […] En outre, cet accaparement des femmes par un petit nombre d’individus crée un réel déséquilibre dans la population, et nombre de jeune gens qui ne peuvent trouver à se marier avant l’âge de 30 ou 40 ans émigrent en Gold Coast ou dans les colonies voisines » (1). En réalité, il semble que l’émigration des travailleurs mossis obéissait avant la seconde guerre mondiale à deux logiques identifiées : vers la Gold Coast, pour éviter l’exorbitant impôt de capitation en vigueur dans les colonies françaises, et vers le reste de l’AOF au gré d’une migration de travail dûment organisée par les grands acteurs économiques et l’administration (construction de chemins de fer, agriculture en Côte d’Ivoire). La région mossi représentait en effet alors le plus gros réservoir de main-d’œuvre de cette partie de l’empire colonial français. Sources (1) :Thevenoud, Mgr Joanny, Dans la boucle du Niger, Namur, éditions Grands Lacs, 1938.
  • Palais du Gouverneur à Ouagadougou. – « Ô nuits de Ouagadougou ! Je logeais dans un palais, comme tout le monde, l’un de ces palais en boue toute neuve. Je me serais gardé d’envoyer la photographie de mon domicile à mes amis, ils auraient cru que j’avais fait fortune dans le coton ou le beurre de karité. Ce n’était pas une maison de passage, un caravansérail, pollué, mal tenu [...] Je rentrais pour me coucher. Immédiatement, je comprenais ce que pouvait ressentir un poulet de grain que l’on mettait au four. Comme l’éponge boit l’eau, la boue boit la chaleur. Mes murs avaient bu toute la journée. Saturés, ils se dégageaient à l’intérieur de mon domicile. Bah ! disais-je, à Paris aussi il est un harmattan ! Et je me couchais dans le kapok. Mais voilà que tout s’agitait entre la boue du plafond et la boue du plancher ; le grand tournoi de chauve-souris commençait. » Source : Londres, Albert, Terre d’ébène, Paris, Albin Michel, 1929.
  • Naba (chef) de Canton entouré de ses pages. – « Avant le déjeuner, à Ouaygouya, où nous fîrmes étape, je suis allé voir le Naba ; c’est le roi du pays Mossinord ; ce Naba est en rivalité avec son confrère du sud, le Moro-Naba, roi de Ouagadougou. Sans nous, ces tyranneaux auraient vidé depuis longtemps leur querelle par les armes. Celui-ci ne parle pas français ; il est magnifique ; vrai Sarrasin de légende, haut de deux mètres, drapé dans une belle robe de soie blanche, tout enturbanné de blanc, portant avec une agressive dignité un ventre énorme, une dizaine de gros sachets magiques rouges pendus autour du cou. On le dit riche et il reçoit très poliment mes dons, avec un parfait mépris. [...] Ce Naba me fait penser aux anciens rois nègres, aux roitelets du Sénégal du XVIIè ou du XVIIIè siècle. N’est-il pas pareil à ce « petit Brac » que décrit ainsi Labat : « Tout l’habit et le baudrier étaient parsemés de gris-gris enveloppés fort proprement dans du drap écarlate, du maroquin rouge ou des peaux de bêtes sauvages. » (1). Paul Morand, qui raconte sa rencontre avec les autorités traditionnelles de Haute-Volta à l’occasion d’un périple à travers l’AOF à la fin des années 1920, se méprend sur le rôle stabilisateur de la France au Mossi. Contrairement à ce qu’il croit, les royaumes du Mossi ont une organisation politique pérenne. C’est à elle qu’on attribue le fait qu’ils aient résisté à toutes les incursions, y compris à la conquête islamique, depuis leur formation au XIIè siècle et jusqu’au début des avancées occidentales au XVIIIè siècle. Ils ont ainsi échappé à la traite négrière, et constituent de ce fait, un formidable réservoir de main d’œuvre auquel le colonisateur fera systématiquement appel. Par ailleurs, Paul Morand convoque un peu hâtivement Jean-Baptiste Labat, l’auteur de Nouvelle relation de l’Afrique occidentale, pour sa description des roitelets du Sénégal. On sait – et cela avait déjà été publié lorsque Morand a écrit ces lignes – que l’ecclésiastique n’a jamais mit les pieds en Afrique, et s’inspirait dans cet ouvrage des mémoires d’un administrateur colonial. Source : (1) Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Chez les Lobis, groupe de femmes. – « Les femmes [des tribus Lobis rencontrées par l’auteur les jours de marché à Gaoua] n’ont pour tout costume que la ceinture de ficelles, en brin de « bemwos », dont les extrémités leur pendent jusqu’aux genoux. Les femmes mariées portent, en outre, comme chez les Bobos, deux bouquets de feuilles, qu’elles s’appliquent avec beaucoup de pudeur lorsqu’elles se baissent. La plupart ont les lèvres déformées par l’affreux labret de quartz, de fer, d’os ou de bois, et des scarifications en étoile leur ornent le nombril. Leurs traits sont en général assez fins et l’habitude, commune à toutes les femmes noires, de porter les fardeaux sur la tête donne à leur démarche et à leur port l’élégance et la noblesse que l’on remarque, pour la même raison, chez nos Arlésiennes » (1). Carte postale signée « Cliché Mission d’Art Colonial ». Source : Soubrier, Jacques, Savanes et Forêts, Paris, J. Susse, 1944.
  • Ouagadougou, défilé, fête de l’indépendance, au début des années 1960 (photo publiée courant 1963). – Depuis quelques années, le Burkina Faso ne fête plus son indépendance ! La date du 5 août 1960, jour où le pays - alors Haute-Volta - s’affranchissait de la tutelle coloniale et accédait à la souveraineté internationale, a été effacée des agendas officiels. Désormais, c’est le 11 décembre (jour où la colonie devint en 1958 une république aux pouvoirs limités, au sein de la Communauté française) qui est promu fête nationale. Mais officiellement, c’est bien l’indépendance que l’on commémore ce jour-là, et selon la presse burkinabè, les moyens engagés par l’Etat pour le 49ème anniversaire (du 11 décembre 1960 donc, jour où il ne s’est rien passé de particulier dans le pays fraîchement indépendant) sont considérables. Mais pourquoi échafauder un tel tour de passe-passe dans le calendrier historique ? Pour plusieurs raisons : D’une part la date du 5 août ne convenait plus. Elle est trop proche de celle du 4 août, anniversaire de la prise du pouvoir par le populaire capitaine Thomas Sankara en 1983, lequel sera liquidé quatre ans plus tard par des hommes à la solde de l’actuel président Compaoré. Il convient donc d’oublier toutes traces calendaires de cet embarrassant passé. D’autre part, la date du 11 décembre tombe très bien : elle permet de disperser opportunément les Burkinabè avant le 13 décembre, à la faveur d’une semaine fériée qui vide les écoles, les administrations, les universités. Cette démobilisation vise à éviter que la population n’envahisse les rues ce jour-là, pour crier sa colère pour l’assassinat en 1998 du journaliste Norbert Zongo. L’homme de presse, qui dénonçait les crimes commis dans l’entourage du pouvoir, avait été exécuté avec ses compagnons de voyage, par des membres de la garde présidentielle. Les faits, établis par des enquêtes indépendantes, n’ont donné lieu à aucune sanction. Voilà comment deux assassinats politiques bouleversent aujourd’hui la vérité des dates historiques burkinabè.
  • Aérodrome de Bobo-Dioulasso. – Le terrain d’aviation de la deuxième ville de Haute-Volta (redevenue une colonie à part entière en 1947), se développe au lendemain de la seconde guerre mondiale.  La compagnie aérienne Air France déploie en effet, en deux ans seulement après la fin des hostilités, des lignes intérieures à l’Afrique couvrant plus de 30 000 km. Ainsi Bobo-Dioulasso devient l’escale d’une des trois lignes au long cours assurées hebdomadairement, celle qui joint Dakar à Brazzaville via Bamako, Bobo-Dioulasso, Ouagadougou, Gao, Niamey, Zinder, Kano, Fort-Lamy, Fort-Archambault, Bangui, Coquilhatville (devenue Mbandaka en RDC de nos jours).  L’aérodrome de Bobo-Dioulasso est également escale d’une des deux lignes circulaires bi-hebdomadaires de la compagnie nationale, celle qui part de Dakar et dessert Kayes, Bamako, Bobo-Dioulasso, Abidjan, Robertsfield (aéroport de Monrovia au Libéria), Freetown, Conakry et retour. Air France emploie sur ces lignes des DC-3 – comme celui que l’on aperçoit sur la photo -, réservant les prestigieux Laté 631 – des hydravions à six moteurs ! - à la ligne France-Antilles dont Dakar est devenue la principale escale de transit. A cette époque, le terrain d’aviation de Bobo-Dioulasso, situé à 2 km de la ville, dispose d’une piste asphaltée de  1500 X 50 m., d’une bande de terre battue de 1150 X 50 m., d’une radio, d’une gonio et d’un avitaillement en essence. Ouagadougou, la capitale de la colonie n’a alors qu’une piste d’atterrissage de 900 X 50 m. en latérite cylindrée. De nos jours, l’aéroport international de Bobo-Dioulasso (DFOO pour l’OACI), possède la piste la plus longue (3300 m.) de toute l’Afrique de l’Ouest, après celle de Dakar. Sources : Guid’AOF, Dakar, Agence Havas AOF, 1948.
  • Bobo-Dioulasso, panorama. – « J’arrivais à Bobo-Dioulasso. Ce n’était pas une petite résidence campée dans la brousse. Bobo-Dioulasso est un carrefour de l’Afrique nouant le Soudan, la Haute-Volta et la Côte-d’Ivoire. Vieux réduit nègre, où dans un étonnant quartier les rues ne sont pas devant les maisons, mais à l’intérieur. Elles passent de la cuisine de l’un à la case à coucher de l’autre. Les gens ne seraient chez eux qu’à leur fenêtre, s’il y avait des fenêtres ! Cette conception urbaine est magnifique. Les époux n’ont plus à se poser la triste question : Est-ce que l’on sort ? Est-ce que l’on rentre ? On est à la fois sorti et rentré, dehors et chez soi, et quoique l’on passe toutes ses nuits sur la voie publique, on ne découche jamais ! ».  Sources : Londres, Albert, Terre d’ébène, Paris, Albin Michel, 1929.
  • Ouagadougou, entrée de la ville. – « Ouagadougou ! [...] Les hardis bâtisseurs à qui nous la devons ont supposé qu’il y aurait cent mille habitants, un jour, à Ouagadougou. Deux cent mille, peut être ? Le Français voit petit ? En France, certainement ; en Afrique, il se rattrape. Ce n’est pas une ville, c’est un champ de manœuvres. [...] C’est là-dedans que vous devez circuler. Quand je dis que l’on circule à Ouagadougou, je me moque de vous. Trois-cents Européens l’habitent, m’a-t-on dit. Où étaient-ils ? Plus large, plus longue que les Champs-Élysées, une allée coupe en deux la brousse brûlante ». Source : Londres, Albert, Terre d’ébène, Paris, Albin Michel, 1929.
  • Le Mogho-Naba, Chef de tous les Mossis et un serviteur. Carte éditée par la Mission d’Ouagadougou vers 1920.  – « Hier, à Ouagadougou, j’ai été rendre visite au Moro-Naba, le roi de tout le pays Mossi. Il règne sur deux à trois millions de sujets et ses ancêtres furent en rapport avec les Portugais. M. Delafosse a même pu établir la chronologie des rois Mossi jusqu’à l’an mil. Le roi m’attend sur la porte de son palais, entouré de sa cour. Il est obèse ; une vraie outre noire, grasse ; l’air sensuel, féroce et malin. Barbiche, joues énormes. C’est bien le dernier roi nègre, celui de mes livres d’enfant. Il porte une énorme couronne d’or, une robe de velours violet soutachée d’or, et rafraîchit ses lourdes lèvres violacées d’une petite langue de carmin qui égaye de sa couleur tout le visage. Il me présente ses ministres, ses scribes, ses eunuques, ses pages, très beaux et vêtus de robes, coiffés en cimier, comme des femmes, comme elles guêtrés de jambières de cuivre de vingt centimètres de haut, parés de lourds anneaux de cuivre rose, d’une tonalité merveilleuse sur la peau nue. […] J’offre au Moro-Naba un bracelet d’émeraudes, acheté à Paris dans une de ces boutiques de faux à « tout pour cent francs… » (1). - Il doit s’agir du Mogho Naaba Koom II (1889 – 1942), l'arrière grand-père du Mogho Naaba actuel, qui régna du 27 février 1905 à sa mort, le 12 mars 1942. Il avait choisi pour devise « Que l'eau abonde pour tous ». Il repose, ainsi que sa femme, au centre de la place qui porte son nom devant la gare ferroviaire de Ouagadougou, sous la masse d'une statue métallique de 6 mètres de haut représentant une femme mossi stylisée offrant l'eau de bienvenue à un hôte invisible. Mogho Naaba Koom II s’était rallié à la France Libre dès le 22 juin 1940, alors que Paul Morand, dont on sent percer le dédain dans les lignes que lui a consacrées, sera nommé ambassadeur de France en Roumanie puis en Suisse par Vichy. Source : (1) Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Bobo-Dioulasso, la mosquée. – La construction de cet édifice, tout de banco et hérissé de bois, a débuté en 1894 sous la direction de l’Almany Sakidi Sanou. Ce religieux avait été sollicité, quelques années auparavant, par le roi de Sya pour l’aider à repousser l’offensive de Tiéba Traoré, dit « Tiéba le Grand », souverain du royaume du Kénédougou dont la capitale était Sikasso. Le religieux avait négocié, en cas de victoire sur les assaillants, la construction d’une mosquée. L’avance de Tiéba fut finalement stoppée à Bama, à une trentaine de kilomètres de Sya… Le royaume du Kénédougou, à la tête duquel avait succédé Babemba Traoré, le frère de Tiéba, dès 1893, fut conquis par les troupes françaises en 1898. Le roi, préférant la mort à l’humiliation, se suicida. Sakidi Sanou, avait quant à lui succombé l’année précédente à la violence coloniale, assassiné par les Français, comme de nombreuses personnalités islamiques de la région.
  • Ouagadougou, la direction des PTT. – « Ô nuits de Ouagadougou ! Je logeais dans un palais, comme tout le monde, l’un de ces palais en boue toute neuve. Je me serais gardé d’envoyer la photographie de mon domicile à mes amis, ils auraient cru que j’avais fait fortune dans le coton ou le beurre de karité. Ce n’était pas une maison de passage, un caravansérail, pollué, mal tenu [...] Je rentrais pour me coucher. Immédiatement, je comprenais ce que pouvait ressentir un poulet de grain que l’on mettait au four. Comme l’éponge boit l’eau, la boue boit la chaleur. Mes murs avaient bu toute la journée. Saturés, ils se dégageaient à l’intérieur de mon domicile. Bah ! disais-je, à Paris aussi il est un harmattan ! Et je me couchais dans le kapok. Mais voilà que tout s’agitait entre la boue du plafond et la boue du plancher ; le grand tournoi de chauve-souris commençait. » Source :  Londres, Albert, Terre d’ébène, Paris, Albin Michel, 1929.
  • Banfora, Tam-tam. – « A Banfora, voici des ananas, des bananes, des fruits. Je pensais m’y arrêter, car on m’avais beaucoup vanté les exhibitions obscènes des habitants, mais quand je demande qu’on nous organise le « tam-tam coït », l’interprète m’explique qu’il faut convoquer des gens des villages voisins et que cela exigerait du temps – deux ou trois jours. Sans son tam-tam, Banfora perd à mes yeux tout intérêt et nous repartons après la sieste ». Source : Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Ouagadougou, groupe de petits élèves de la classe de français. – « La première caravane de Sœurs Blanche arrivait au Mossi, le 3 décembre 1912. [...] Ainsi fut fondée, en 1921, l’école cléricale. [...] Presque tous ses élèves sont des enfants de chrétiens de Ouagadougou (quelques exceptions sont faites pour des enfants de païens). Cependant les succursales et les postes avoisinants envoient aussi leurs garçonnets. [...] Ces enfants nous arrivent vers 6, 7 et 8 ans ; en principe, ils font 5 années de primaire ; en pratique c’est six ans pour beaucoup. Notre école est donc partagée en cinq cours. Une Sœur est chargée de la direction de l’école ; une autre de la première classe. [...] Débutant jeunes à l’école, doués d’une bonne mémoire, nos enfants apprennent vite à lire et leur prononciation est bonne, sauf pour certains sons : S et Ch, E et è, J et Z que les indigènes confondent facilement. [...] Quand ils nous arrivent, ce sont de petits sauvageons au regard apeuré, au geste craintif. Ils connaissent les Pères mais non la Sœur. Pendant quelques jours, ils salueront d’un gentil « Bonjour, mon père ». L’un deux imagina cette définition : « Une Soeur, c’est un père sans barbe ». » Source : Thevenoud, Mgr Joanny, Dans la boucle du Niger, Namur, éditions Grands Lacs, 1938.
  • Bobo-Dioulasso, institut de la Trypanosomiase. - La trypanosomiase, ou maladie du sommeil, est due à un petit parasite, le trypanosome, découvert en 1901 par des chercheurs anglais en Gambie, et transmis par la mouche tsé-tsé. La maladie endémique en Afrique centrale est signalée dès le milieu du XIX éme siècle par un compagnon de Savorgnan de Brazza. La conquête coloniale et la circulation des hommes qu’elle entraîne, déclenchent une épidémie fulgurante qui dévaste la région et s’étend, une décennie plus tard, à l’Afrique occidentale. Pour lutter contre ce fléau terriblement meurtrier, le docteur Eugène Jamot (1879-1937) met au point une méthode fondée sur la mobilité des équipes médicales, qui vont à la rencontre des malades dans les villages. Malgré d’indéniables résultats, Jamot, qui dérange la hiérarchie sanitaire coloniale, est évincé 1935. La flambée épidémique qui suis le démantèlement de son organisation de lutte, inquiète les autorités administratives, et le ministre des colonies crée le Service général autonome de la maladie du sommeil en AOF et au Togo. Gaston Muraz, un disciple de Jamot, est nommé à la tête de ce service qu’il installe à Bobo-Dioulasso, située alors en Haute Côte d’Ivoire. En 1945, la structure change de nom et devient Service général d’hygiène mobile et de prophylaxie, avant de devenir en 1956, trois après le départ de son fondateur, le Centre Muraz qui existe et fonctionne encore aujourd’hui.
  • Ouagadougou, le marché, vers 1950. – Il s’agit du marché central Rood Woko, peu après sa construction. Le nom Rood Woko est composé de deux mots qui signifient respectivement en mooré « fréquenter » et « long », lesquels, mis ensemble, évoquent un marché animé quotidiennement, par opposition à d’autres qui sont périodiques. Agrandi et modernisé en 1983, ce marché a été partiellement détruit dans un incendie le 27 mai 2003, et fermé. Officiellement, le sinistre est imputé à un court-circuit, mais le marché se situe dans une zone qui était alors en cours de démolition, dans le cadre de l’opération « Zaka » destinée à créer un centre ville « moderne » après avoir déplacé les anciens occupants vers la grande périphérie de la capitale… Après des années atermoiements, d’annonces contradictoires, et de tensions parfois violentes entre autorités municipales et commerçants, les travaux de réhabilitation de l’édifice ont débuté le 27 août 2007, 51 mois jour pour jour après l’incendie.
  • Quartier indigène de Bobo-Dioulasso. – Il s’agit d’un cliché de l’Agence économique des colonies qui situe la scène en Côte d’Ivoire. Cela signifie que la scène se situe dans l’intervalle entre 1932 et 1947, durant lequel la colonie de Haute-Volta a été intégrée aux colonies adjacentes. « Bobo-Dioulasso est une des ville les plus importante de la Côte d’Ivoire et forme la tête de ligne actuelle du chemin de fer qui remontera plus tard jusqu’à Ouagadougou… » (1). « Bobo est un gros centre cosmopolite : plus de 10 000 indigènes de toutes races s’y sont donné rendez-vous (Malinké, Bambara, Dioula, Mossi, Sia et Bobo). La gare domine la cité où émergent de-ci de-là quelques minarets. En sortant, nous voyons d’immenses entrepôts qui témoignent de l’activité commerciale de cette cité ; puis de larges avenues descendent en patte d’oie vers le centre de la ville, celle de droite nous conduit à la place de l’Etoile, à quelques mètre de laquelle nous apercevons les bâtiments de la mission des Pères Blancs » (2). « A Bobodioulasso, où nous couchons, nous trouvons la vraie capitale économique de la Haute-Volta. La ville est riche et se développe » (3). Sources : (1) Soubrier, J., Savanes et forêts, éditions J. Susse, Paris, 1944. (2) Paternot, Marcel, Lumière sur la Volta – Chez les Dagari, Lyon, Editions de la plus grande France, 1946. (3) Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Ouagadougou fête l’indépendance de la Haute-Volta, au début des années 1960 (photo publiée courant 1963). – La colonie de Haute-Volta, créée en 1919, puis supprimée et intégrée aux colonies françaises mitoyennes entre 1932 et 1947, devient une république au sein de la Communauté française le 11 décembre 1958. La Haute-Volta accède à l’indépendance le 5 août 1960. Pourtant, le Burkina Faso a récemment pris le parti de célébrer son indépendance le 11 décembre. Ce transfert de date anniversaire n’est pas fortuit. D’une part la date du 5 août était trop proche dans le calendrier de celle du 4 août, anniversaire de la prise du pouvoir par le populaire capitaine Thomas Sankara en 1983, lequel sera liquidé quatre ans plus tard par des hommes à la solde de l’actuel président Compaoré. D’autre part, pour la majorité de la population, qui n’a pas connu l’époque coloniale, la première quinzaine de décembre correspond à la commémoration de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, le 13 décembre 1998. L’homme de presse, qui s’acharnait à traquer les crimes et turpitudes du pouvoir, accusait notamment le frère du président Compaoré d’avoir fait assassiner son chauffeur pour une obscure histoire de vol. Le journaliste a été exécuté, avec ses compagnons de voyage, près de la localité de Sapouy, sur une piste bordée de caïcédrats qui va de Léo à Ouagadougou. L’événement avait soulevé une violente émotion populaire, qui se ranime chaque année au moment de l’anniversaire de la tragédie. Des enquêtes indépendantes ont établi la responsabilité de membres de la garde présidentielle dans cet attentat, sans pourtant qu’aucun n’ait été condamné par la justice burkinabè. Le changement de date de la fête d’indépendance permet de libérer salariés, élèves et étudiants pour une semaine fériée, amenuisant le risque d’une émulation qui générait jusqu’alors des émeutes chaque année. - Les appareils qui évoluent en formation semblent être les deux Broussards (Max Holste MH 1521), dont l'ancien colonisateur a doté l'armée de l'air voltaïque naissante. L'armée voltaïque a vu le jour le 1er novembre 1961.  Les autres anciennes colonies françaises d'Afrique noire ont aussi reçu leur lot de Broussards : 5 pour le Sénégal, 6 pour le Tchad, 4 pour le Togo...
  • Marché à Gaoua, en pays lobi, dans les années 1930. – « Gaoua, comme tous les centres, a beacoup perdu de son caractère. Une population très mélangée, comprenant surtout des Dioulas, se partage les faubourgs. Cependant, les jours de marché, on peut y voir réunies toutes les tribus du Lobi, venues vendre leurs marchandises : beignets à la farine de haricots frits dans la graisse de karité, boules de soumbara, bière de mil et poissons fumés, tordus en cercle, la queue passée dans l’ouie.  […] Tous les marchés de l’Afrique noire se ressemblent. Mêmes éventaires : viandes saignantes environnées de mouches, piments rouges, noix de kola mauves, oranges vertes, « mains » de bananes, insectes séchés, poissons fumés, boules noirâtres de savon indigène, beignets à l’huile de palme, couleur de sauce tomate, couscous, manioc, et d’autres denrées plus ou moins appétissantes ». Source : J. Soubrier, Savanes et forêts, éditions J. Susse, Paris, 1944.
  • Une rue à Ouagadougou, en 1925. - « Ouagadougou, ville dans la lune […] sur la route de rien du tout. […] Ce n’est pas une ville, c’est un champ de manœuvres. On l’imagine très bien en proie à des charges de cavalerie. Les chevaux, d’ailleurs, même coiffés d’un casque, n’arriveraient jamais au bout de l’avenue : ils s’abattraient au milieu, les flancs palpitant comme un soufflet […]. Plus large, plus longue que les Champs Elysées, une allée coupe en deux la brousse brûlante. De chaque côté, des bâtisses jumelles et noirâtres se répondent. Ce sont des palais… des palais de boue. » Source : Londres, Albert, Terre d’ébène, Paris, Albin Michel, 1929.
  • Enterrement en pays Bobo, vers 1930. – « Mon séjour en pays Bobo me donne l’occasion d’assister à un enterrement fétichiste. La cérémonie se déroule sur une place entourée par les hautes murailles fauves des maisons sans fenêtres. Une multitude frémissante de boubous blancs garnit les terrasses, déborde sur les moindres saillies, les plus petits pans de mur. […] Six noirs surgissent en courant, portant sur leurs épaules, enveloppé dans une natte, un long paquet qu’ils déposent à terre aussitôt. […] Les masques font leur entrée, couverts de vêtements en fibres rouges et brunes qui leur cachent entièrement le corps. […] Puis un féticheur s’avance pompeusement, pénétré de l’importance de ses fonctions, la tête couverte d’une toile, et portant une idole informe, en bois garni de plumes ; il enjambe le mort, lui met la statuette sous le nez à plusieurs reprises, et s’accroupit sur lui sans façon, comme s’il voulait en éprouver l’élasticité, faisant à chaque fois sursauter le cadavre. […] On enferme à nouveau le cadavre dans sa natte, et une douzaine de parents s’allongent sur le ventre, en étoile, posant chacun leur tête sur le cadavre. […] Un autre individu entre en scène […] faisant tournoyer au dessus de sa tête un fer de lance retenu par une corde […] laisse filer petit à petit toute la corde obligeant l’assistance à se reculer au maximum […] La foule se referme à nouveau et jette des cauris, accompagnant de ses clameurs le départ du cadavre que l’on enlève au pas de course […] Les morts vont vite, à Bobo ! Les morts vont vite, à Bobo ! ». Source : J. Soubrier, Savanes et forêts, éditions J. Susse, Paris, 1944.
  • Bobo-Dioulasso, la mosquée. – La construction de cet édifice, tout de banco et hérissé de bois, a débuté en 1894 sous la direction de l’Almany Sakidi Sanou. Ce religieux avait été sollicité, quelques années auparavant, par le roi de Sya pour l’aider à repousser l’offensive de Tiéba Traoré,  dit « Tiéba le Grand », souverain du royaume du Kénédougou dont la capitale était Sikasso. Le religieux avait négocié, en cas de victoire sur les assaillants, la construction d’une mosquée. L’avance de Tiéba fut finalement stoppée à Bama, à une trentaine de kilomètres de Sya… Le royaume du Kénédougou, à la tête duquel avait succédé Babemba Traoré, le frère de Tiéba, dès 1893, fut conquis par les troupes françaises en 1898. Le roi, préférant la mort à l’humiliation, se suicida. Sakidi Sanou, avait quant à lui succombé l’année précédente à la violence coloniale, assassiné par les Français, comme de nombreuses personnalités islamiques de la région.
  • Bobo Dioulasso, hôtel des postes. – « Une vraie sous-préfecture, avec le clan fonctionnaire et le clan commerçant, le clan militaire et le clan bourgeois, qu’occupent les histoires habituelles, exaspérées par le climat » (1). « Bobo est un gros centre cosmopolite : plus de 10 000 indigènes de toutes races s’y sont donné rendez-vous (Malinké, Bambara, Dioula, Mossi, Sia et Bobo). La gare domine la cité où émergent de-ci de-là quelques minarets. En sortant, nous voyons d’immenses entrepôts qui témoignent de l’activité commerciale de cette cité ; puis de larges avenues descendent en patte d’oie vers le centre de la ville, celle de droite nous conduit à la place de l’Etoile, à quelques mètre de laquelle nous apercevons les bâtiments de la mission des Pères Blancs » (2). « A Bobodioulasso, où nous couchons, nous trouvons la vraie capitale économique de la Haute-Volta. La ville est riche et se développe » (3).  Sources : (1) Soubrier, J., Savanes et forêts, éditions J. Susse, Paris, 1944. (2) Paternot, Marcel, Lumière sur la Volta – Chez les Dagari, Lyon, Editions de la plus grande France, 1946. (3) Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Tam-tam dans la région de Banfora. Photo agence économique de l’AOF – « A Banfora, voici des ananas, des bananes, des fruits. Je pensais m’y arrêter, car on m’avais beaucoup vanté les exhibitions obscènes des habitants, mais quand je demande qu’on nous organise le « tam-tam coït », l’interprète m’explique qu’il faut convoquer des gens des villages voisins et que cela exigerait du temps – deux ou trois jours. Sans son tam-tam, Banfora perd à mes yeux tout intérêt et nous repartons après la sieste ». Source : Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Le Lobi des villes et le Lobi des champs. – « Les hommes sont simplement habillés d’une ficelle qui leur entoure les hanches ; en équilibre sur l’épaule droite, le casse-tête dont le manche pend contre la poitrine, et sous le bras le carquois de peau. […] Les rapports entre l’indigène et l’Administration perdu ce caractère d’aménité, en grande partie par la faute des Lobi eux-mêmes qui répugnent à payer l’impôt, à fournir des porteurs et des vivres. […] Les militaires continuent à occuper une partie du pays ; on les accuse d’entretenir une « légende lobi » pour justifier leurs services et décrocher des croix. […] La race Lobi, quoique brutale, cruelle, et peu hospitalière, n’en reste pas moins une des plus sympathique de toute l’A.O.F….». Sources photo et citation : Soubrier, J., Savanes et forêts, éditions J. Susse, Paris, 1944.
  • Ouagadougou, le collège Saint Jean Baptiste de la Salle (fin des années 1950). – Cet établissement est le fruit de la nouvelle communauté des Frères des Ecoles Chrétiennes de Ouagadougou, fondée en 1953 par deux frères issus de la communauté de Tousiana dans l’ouest du pays. Les frères Yves Paul et Emile, bientôt rejoints par le frère Louis Kremer, assurent la relève des sœurs blanches dans le fonctionnement de l’école primaire de la Salle, laquelle sera cédée à l’enseignement public en 1969. Parallèlement ils organisent l’enseignement au collège, dont la classe de sixième ouvre dès 1953, suivie entre 1954 et 1956 par les classes de cinquième, quatrième et troisième. Initialement installé dans de simples locaux en banco, le collège va progressivement intégrer les actuels bâtiments, à partir de 1957 et au gré de l’achèvement des travaux.
  • Femmes mossi préparant la cuisson de poteries.(années 1930) - « Dans la famille mossi, patriarcale et agnatique, la femme n’a pas, en ce qui concerne la libre disposition d’elle-même, d’existence juridique propre ; jamais on n’a songé à la considérer comme une « personne », pouvant avoir une volonté distincte de celle du cher de famille. Actuellement, quelques-unes en souffrent  et d’autant plus qu’elles ont pris davantage conscience de leur personnalité ; mais, le plus souvent, la jeune fille elle-même ne pense pas qu’il pourrait en être autrement. […] Partout et quel que soit son âge, on dispose de la femme mossi sans lui demander son avis ; la question de son mariage se traite en dehors d’elle : fillette de quelques mois ou veuve de 50 ans, la femme mossi est toujours une « chose » qui ne s’appartient pas, et que l’on « donne », à bon escient sans doute, et comme un objet de valeur, mais comme un « objet », qui, en cette qualité, ne doit éprouver aucun sentiment d’affection, de répulsion ou de dégoût ». Source : Thevenoud, Joanny, Dans la boucle du Niger, Namur, éditions Grands Lacs, 1938.
  • Le Moro-Naba, un des rois de la Haute-Volta, et sa cour. – « Hier, à Ouagadougou, j’ai été rendre visite au Moro-Naba, le roi de tout le pays Mossi. Il règne sur deux à trois millions de sujets et ses ancêtres furent en rapports avec les Portugais. M. Delafosse a même pu établir la chronologie des rois Mossi jusqu’à l’an mil. Le roi m’attend sur la porte de son palais, entouré de sa cour. Il est obèse ; une vraie outre noire, grasse ; l’air sensuel, féroce et malin. Barbiche, joues énormes. C’est bien le dernier roi nègre, celui de mes livres d’enfant. Il porte une énorme couronne d’or, une robe de velours violet soutachée d’or, et rafraîchit ses lourdes lèvres violacées d’une petite langue de carmin qui égaye de sa couleur tout le visage. Il me présente ses ministres, ses scribes, ses eunuques, ses pages, très beaux et vêtus de robes, coiffés en cimier, comme des femmes, comme elles guêtrés de jambières de cuivre de vingt centimètres de haut, parés de lourds anneaux de cuivre rose, d’une tonalité merveilleuse sur la peau nue. […] J’offre au Moro-Naba un bracelet d’émeraudes, acheté à Paris dans une de ces boutiques de faux à « tout pour cent francs… » (1). - Il doit s’agir du Mogho Naaba Koom II (1889 – 1942), l'arrière grand-père du Mogho Naaba actuel, qui régna du 27 février 1905 à sa mort, le 12 mars 1942. Il avait choisi pour devise « Que l'eau abonde pour tous ». Il repose, ainsi que sa femme, au centre de la place qui porte son nom devant la gare ferroviaire de Ouagadougou, sous la masse d'une statue métallique de 6 mètres de haut représentant une femme mossi stylisée offrant l'eau de bienvenue à un hôte invisible. Mogho Naaba Koom II s’était rallié à la France Libre dès le 22 juin 1940, alors que Paul Morand, dont on sent percer le dédain dans les lignes qui lui a consacrées, sera nommé ambassadeur de France en Roumanie puis en Suisse par Vichy. Source : (1) Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Bobo-Dioulasso, la gare - Photo publiée en 1953. « Encore 60 kilomètres et nous entrons en gare, magnifique bâtiment qui, de 1933 à 1942, fut le terminus de la voie ferrée. Il fait vraiment honneur aux officiers et sous-officiers du génie français, qui en plein centre africain ont pu réaliser un tel travail ! Bobo est un gros centre cosmopolite : plus de 10 000 indigènes de toutes races s’y sont donné rendez-vous (Malinké, Bambara, Dioula, Mossi, Sia et Bobo). La gare domine la cité où émergent de-ci de-là quelques minarets. En sortant, nous voyons d’immenses entrepôts qui témoignent de l’activité commerciale de cette cité ; puis de larges avenues descendent en patte d’oie vers le centre de la ville, celle de droite nous conduit à la place de l’Etoile, à quelques mètre de laquelle nous apercevons les bâtiments de la mission des Pères Blancs ». Sources :  Paternot, Marcel, Lumière sur la Volta – Chez les Dagari, Lyon, Editions de la plus grande France, 1946.
  • Haute Volta, le passage de la Volta Noire. – La Vola Noire, aujourd’hui appelé Mouhoum, est un affluent du fleuve Volta. « La Volta Noire [est] le plus long et le plus considérable des fleuves de la boucle du Niger. Son tracé suit une ligne curieusement parallèle au cours de ce grand fleuve ; comme lui il a sa courbe et des biefs présentant les mêmes signes. Prenant sa source non loin de Bobo-Dioulasso, la Volta Noire remonte au Nord-Est vers Dédougou, puis redescend droit au Sud jusqu’à Kintampo pour rejoindre la Volta Blanche ; elles forment alors la Volta proprement dite qui se jette dans le Golfe de Guinée entre Accra et Lomé. […] Les indigènes […] utilisent de nombreuses pirogues pour traverser le fleuve ou pour la pêche, et l’autorité militaire jusqu’en 1910 profitait des eaux profondes de la période hivernale pour ravitailler depuis Koury les postes de Léo et Diébougou en utilisant des chalands de deux tonnes ». Source : Paternot, Marcel, Lumière sur la Volta – Chez les Dagari, Lyon, Editions de la plus grande France, 1946.
  • Ouagadougou, le marché, vers 1950. – Il s’agit du marché central Rood Woko, peu après sa construction. Le nom Rood Woko est composé de deux  mots qui signifient respectivement en mooré « fréquenter » et « long », lesquels, mis ensemble, évoquent un marché animé quotidiennement, par opposition à d’autres qui sont périodiques. Agrandi et modernisé en 1983, ce marché a été partiellement détruit dans un incendie le 27 mai 2003, et fermé. Officiellement, le sinistre est imputé à un court-circuit, mais le marché se situe dans une zone qui était alors en cours de démolition, dans le cadre de l’opération « Zaka » destinée à créer un centre ville « moderne » après avoir déplacé les anciens occupants vers la grande périphérie de la capitale… Après des années atermoiements, d’annonces contradictoires, et de tensions parfois violentes entre autorités municipales et commerçants, les travaux de réhabilitation de l’édifice ont débuté le 27 août 2007, 51 mois jour pour jour après l’incendie.
  • Fabricant de chapeaux - Carte postale éditée par la Mission d'Ouagadougou
  • Bobo-Dioulasso, le marché, début des années 1950. – La ville de Bobo-Dioulasso, chef-lieu du cercle du même nom, compte 32 418 habitants ( 1118 Européens dont 70 étrangers et 613 militaires, et 31 300 Africains dont 3060 militaires) en 1948. À la même époque, Ouagadougou, qui est chef-lieu de colonie, de cercle et de subdivision, ne compte que 20 215 habitants (215 Européens dont 42 étrangers et 20 000 Africains).
  • Ouagadougou, le collège - vers 1950.
  • Campement dans le Cercle de Fada N'Gourma
  • Un métier à tisser, dans le Mossi, années 30 – « On y travaille des pieds et des mains. »
  • Pabré, l'appel des chrétiens aux offices
  • Koupéla, la première mission du vicariat apostolique de Ouagadougou, fondée en 1900 - ici vers 1937.
  • Bobo-Dioulasso, la Chambre de Commerce – Carte écrite le 30.12.56
  • Enterrement au pays Lobi - début des années 1930  - A propos de cette photo :
  • indigènes Lobis
  • Village indigène (Haute Volta)
  • Edification d'une case dans le Mossi – « La case est terminée, il n'y a plus qu'à y mettre le toit. Ce toit sera en solides madriers, collés de boues séchées. Ou simplement en paille comme les chapeaux de ces bons Noirs distraits par l'indiscret appareil photo qui les surprend et va filmer leur travail. [...] puis oh hisse ! avec l'accompagnement sonore de craquements de chemises on l'installe à bout de bras comme un prince sur son pied d'estal. » Mgr Thevenoud, Dans la boucle du Niger, éditions Grands Lacs, Namur, 1938.
  • Ouagadougou, le palais du gouverneur de la Haute Volta
  • Ouagadougou, vue générale vers 1938.
  • Ouagadougou, la cathédrale vers 1938
  • Ouagadougou, le marché vers 1938
  • Ouagadougou, la tour de contrôle de l'aéroport – Photo publié en 1963 – Le terrain d’aviation de Ouagadougou s’inscrit, en 1948, dans un quadrilatère de 1000 m X 1000 m à 1,5 km au sud-est de la ville. Il possède alors une piste de 900 m X 50 m en latérite cylindrée. A cette époque, le terrain de Bobo Dioulasso dispose d’une piste de 1500 m X 50 m asphaltée et d’une bande de 1150 m X 50 m en terre battue.
  • Ouagadougou, l'hôtel Indépendance en 1963
  • Ouagadougou, le Volta Club - Club des fonctionnaires français durant la période coloniale, il était le pendant civil du mess des officiers près de l’Etat major. Démoli depuis, il se trouvait en face de la Mairie actuelle de Ouagadougou. Il y a aujourd’hui à sa place un petit jardin.
  • Ouahigouya, vers 1938  - Cette photo est extraite de l’ouvrage Dans la boucle du Niger, de Mgr Thevenoud, ancien vicaire apostolique de Ouagadougou. De nombreux indices laissent à penser que la localisation est inexacte. Des édifices connus et anciens de Ouahigouya n’y sont pas représentés. L’école, qui a fêté son centenaire en présence de président Lamizana, décédé en 2005, et de Gérard Cango, un homme politique burkinabè, n’y figure pas ; pas plus que la mission, le palais du Naaba, la maison du capitaine Dorange…  De plus, la technique de construction n'est pas celle de cette région.  Enfin d'autres cités ont porté ce même nom comme Boussouma, près deKaya, mais là aussi, la technique de construction ne correspond pas à celle de ce cliché. Il s’agit vraisemblablement d’une localité de l’actuel Mali.
  • Sortie de messe à Ouagadougou
  • Balom Naba, chef de province, Ouagadougou – Carte postale éditée par la Mission de Ouagadougou
  • Houndé, tambour indigène – Carte éditée par les Missions des Pères Blancs
  • Chasseurs et guerriers du mossi
  • Morom Naba, chef de province et sa suite, Ouagadougou – Carte postale éditée par la Mission de Ouagadougou – Il doit s’agir du Mogho Naaba Koom (1889 – 1942), l'arrière grand-père du Mogho Naaba actuel, un empereur qui avait choisi pour devise «Que l'eau abonde pour tous». Mogho Naaba Koom s’était rallié à la France Libre dès le 22 juin 1940. Il repose, ainsi que sa femme, au centre de la place qui porte son nom, devant la gare ferroviaire de Ouagadougou, sous la masse d'une statue métallique de 6 mètres de haut représentant une femme mossi stylisée offrant l'eau de bienvenue à un hôte invisible.
  • Bobo, coiffure peuhl
  • RBobo Dioulasso Etalage Dioula.
  • Bobo Dioulasso, Le Temple, vers 1950
  • Bobo-Dioulasso, une vue du quartier indigène
  • Bobo-Dioulasso, la place Laurent-Champrosay, vers 1950 – Cette place porte le nom du capitaine Jean-Claude Laurent-Champrosay (1908-1944),  qui servit comme chef d’une batterie au 6e RAC (Régiment d’artillerie coloniale) en Haute-Volta, qui rallia la France Libre en juin 1940 et qui devint le premier chef de l’artillerie de la 1re DFL (Division Française Libre qui est le pendant en Egypte de la 2ème DB réunie par Leclerc au Tchad). Il meurt tué par une mine le 18 juin 1944 en Italie.
  • Bobo-Dioulasso, le quartier indigène - Vue sur les toits, vers 1950.
  • Le marigot traversant Bobo, vers 1950
  • Greniers mossis – Carte éditée par les Missions d'Ouagadougou
  • Foire à Ouagadougou
  • Indigènes Bobos
  • Mgr Thevenoud et ses Grands Sémnaristes. – Mgr Thevenoud, Joanny Thévenoud dans le civil, était vicaire apostolique de Ouagadougou, mais également évêque titulaire de Sétif (Algérie). Né en 1878 à Serrières-en-Chautagne et mort en 1949 à Ouagadougou, il a œuvré pour  la fondation d’une école de catéchistes, un petit séminaire en Haute Volta, a participé activement à la création du grand séminaire de Koumi. Il est a l’origine de la construction de la cathédrale de Ouagadougou. Il a consigné ses impressions sur le pays dans un ouvrage paru en 1938, « Dans la boucle du Niger ».
  • Ouagadougou, le marché, vers 1950 – Il s’agit du marché Rood Woko, agrandi et modernisé en 1983, puis partiellement détruit dans un incendie le 27 mai 2003.
  • Ouagadougou, le Buffet-hotel, vers 1950
  • Ouagadougou, les Champs Élysées – Il s’agit de du boulevard officiellement appelé aujourd'hui boulevard de la République, qui mène de l’actuel rond point des Nations Unies à la présidence (laquelle est en passe de devenir l’ancienne présidence au profit de la nouvelle sise à Ouaga 2000), et non de l’avenue Kwamé Nkrumah souvent surnommée « Champs Élysées de Ouaga »
  • Fête-Dieu à Ouagadougou
  • Ouagadougou, la mosquée, vers 1950
  • Ouagadougou, le Trésor
  • Ouagadougou, place du marché - Carte écrite en 1932
  • Réo, l'église
  • RTougan Le spetites filles apprennent la dentelle sous la direction des Soeurs Blanches. 1930
  • Bobo-Dioulasso, le quartier indigène - Vue sur les toits, vers 1950
  • Bobo, village de Koro sur les rochers vers 1920 – Le village de Koro est un haut lieu touristique de la région dès l’époque coloniale.
  • Bobo, dans le site pittoresque de Koro – Le village de Koro est un haut lieu touristique de la région dès l’époque coloniale.
  • Bobo Dioulasso, la mosquée
  • Ministre de la guerre mossi – Carte postale editée par les Missions d'Ouagadougou.
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