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Eingeborene soldaten

"Soldats autochtones". Cette force de protection comptait, selon les postes budgétaires mentionnés en 1897-98, un commandant, trois sous-officiers et cent cinquante soldats indigènes. A partir de 1914, elle devint une force de police (polizeitruppe) affectée au maintien de l’ordre et de la sécurité intérieure. Elle était alors constituée d’une troupe de cinq cents soldats autochtones - principalement recrutés chez les Bassari, les Cotokolis, les Kabyé et les Dagomba -, encadrés par deux officiers et trois sous-officiers allemands. Il existait aussi un excellent corps de réserve, composé de quelques dizaines d’Européens. Au moment de l’entrée dans la Grande Guerre, les Allemands mirent sur pied une force autochtone estimée à 1500 hommes, mais n’en aligna effectivement jamais plus de 500, et qui ne parvint pas à changer le cours des choses face aux troupes françaises du Dahomey et britanniques de Gold Coast. 

Construit en 1906 sur la place de l’Indépendance (appelée à cette époque Place Protet), l’édifice conserve ses fonctions judiciaires jusqu’en 1959. Il devient alors le siège de l’assemblée nationale, puis, plus tard, le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur. Les audiences sont transférées dans un nouveau palais de justice, d’architecture moderne, construit sur l’emplacement de l’hippodrome, entre la Pointe Bernard, le Cap Manuel et l’institut Pasteur. Ce nouveau tribunal, dont le béton est rongé par les embruns, est évacué en 1998. Depuis, il a été remplacé par un édifice bâti sur le site de l’ancienne prison de Dakar.

« Podor m’était apparue comme un village riant sous les arbres qui ombragent sa grande, son unique rue, le long du fleuve. Nous y avions trouvé un peu d’animation. Le vapeur à peine arrêté, des pirogues s’étaient détachées de la rive et avaient donné l’assaut au chaland que nous remorquions, sur lequel, au milieu des colis entassés, étaient nos boys et des tirailleurs avec leurs épouses. Tout de suite un marché s’était installé ; jeunes filles à la poitrine nue et provocante, jeunes femmes assez gracieusement enveloppées dans leur gandoura, la tête recouverte d’un voile léger retombant sur leurs épaules, vieilles aux charmes décharnés et jugés inutiles à voiler ; tout ce monde, chargé de calebasses, criant, discutant, se disputant. Sur l’autre rive le désert étalait sa teinte d’un gris fauve et l’air avait son perpétuel bourdonnement de chaudière ; mais sur ce fleuve c’était la vie ». Source : Baratier, Col., A travers l’Afrique, Paris, Arthème Fayard, 1908.

Les comptoirs, forme traditionnelle du commerce de détail dans les colonies d’Afrique, vont progressivement céder le haut du pavé aux supermarchés. Ainsi, à partir des années 1950, les grands groupes de distribution français lancent des chaines de magasins modernes, en libre service, dans les capitales africaines. Leur but est de  stimuler les affaires, en répondant aux nouvelles attentes de la clientèle européennes des villes. Celle-ci vit désormais le plus souvent en famille, dispose de moyens accrus avec le dynamisme économique de l’après guerre et aspire à consommer à l’occidentale. En 1952, la SCOA (Société commerciale de l’Ouest Africain), pilier du secteur, lance l’enseigne « Printania » en association avec Le Printemps. Deux grandes surfaces sont crées sous ce nom au Cameroun, un à Yaoundé en 1958, l’autre à Douala en 1957, année où un Monoprix voit le jour la même ville. Les magasins à la mode ancienne, souvent opérés par des commerçants indépendants libano-syriens, perpétuent la distribution auprès des populations africaines et des Européens de brousse.

Kankan, porteurs de marchandises avant leur départ pour le Sud

Haut-lieu de loisirs pour le tout-Bamako européen, l’établissement voit le jour à la toute fin des années 1930. Il est fondé et bâti ex nihilo par Robert de Livry, l’un des deux fils de la famille qui exploite alors l’hôtel Le Normandie en centre-ville. Un peu à l’écart de la capitale, à 7 km sur la route de Kati, il devient vite une attraction incontournable grâce à sa piscine et à son lac artificiel où l’on pratique le ski nautique. Les activités de l’entreprise vont se diversifier dans les années 1950, avec l’exploitation d’une source naturelle sur le site, pour produire des boissons gazeuses sous la marque Crush. Il n’y avait aucun lien initial entre cet établissement de Bamako et son homonyme perché sur la corniche à Dakar, mais un mariage entre les enfants des deux familles – à la génération suivant celle du fondateur - vint en créer par la suite.  L’aventure prend fin au début des années 1990, peu après la session de l’affaire à un entrepreneur local, quand les installations sont pillées et incendiées en marge des troubles politiques de 1991. Sources : Philippe, Sébastien, Une histoire de Bamako, Brinon sur Sauldre, éditons Grandvaux, 2009.

La savane giboyeuse du sud du Tchad est très propice à la chasse. C’est d’ailleurs une activité particulièrement prisée des coloniaux, à la fois pour se fournir en viande, et le cas échéant en ivoire et en trophées, mais aussi comme loisir. Les plus fines gâchettes locales s’affrontent même à l’occasion de concours de tir, organisés lors des fêtes de la colonie, notamment au 14 juillet. La réputation de la région dépasse progressivement ses frontières et le tourisme cynégétique se développe dès la fin des années 1930, attirant des amateurs de gros gibier venus d’Europe. En 1947, l’activité est promue à Fort-Archambault avec la construction d’un établissement destiné à accueillir ces visiteurs, l’Hôtel des chasses. Dès cette époque, la grande chasse a aussi ses adversaires, et le roman « Les racines du ciel » de Romain Gary, paru en 1956, met en scène un farouche opposant à la traque systématique des éléphants de la région. En fait, la chasse sportive va se maintenir jusqu’au milieu des années 1970, avant de régresser en raison de l’instabilité de la situation politico-militaire tchadienne mais aussi du déclin inexorable des stocks de gibier. 

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