• Le port de Douala. – « Douala, à l’embouchure du Wouri, est le port principal et la ville la plus importante. De grands travaux y ont été menés à bien et le port dispose de 600 mètres de quai en eau profonde permettant l’accostage simultané de quatre grands paquebots, avec les moyens de manutention et de stockage appropriés. De grands travaux sont en cours (quais, magasins, matériel) pour porter la capacité du port à 1 million de tonnes » (1). « Des dragages ont été effectués aux postes de mouillage qui peuvent recevoir des navires de 150 mètres de long. Devant la ville il existe 5 postes que peuvent prendre les navires ne désirant pas accoster à quai. On peut aussi mouiller en amont des quais. Les quais ont une longueur de 550 mètres avec des profondeurs au pied de 7 à 10 mètres ; ils bordent a ville et permettent l’accostage de 4 grands bâtiments. En amont le quai dit, du chalandage, où les profondeurs sont de 1 à 3 mètres, prolonge les quais précédents » (2). Sources : (1) Le Cameroun (dépliant d’information) Agence de la France d’outre mer, Paris, 1951. (2) Instructions nautiques – Côtes Ouest d’Afrique, Paris, Service Hydrographique de la Marine, 1941.
  • Minlaba, le dispensaire. - L’effort sanitaire colonial au Cameroun porte avant tout sur la lutte contre la maladie du sommeil. L’affection, endémique dans la région, a en effet pris un tour épidémique catastrophique à la fin du XIX ème siècle, avec la circulation des populations engendrée par la pénétration coloniale et par les mouvements de main d’œuvre, vers les plantations notamment. En quelques décennies, la trypanosomiase emporte plusieurs millions de personnes, dans une hécatombe restée sans équivalent. Du temps de leur occupation, les Allemands prennent la mesure du problème et ébauchent un dispositif, essentiellement basé sur la concentration des malades dans des sites dédiés ou, pour le moins, en préparant des lieux d’accueil. Les Français reprennent l’idée à leur compte, mais en la sophistiquant selon les principes établis par Eugène Jamot, le maitre de la lutte contre la maladie du sommeil. Ils consistent à débusquer manu militari les patients dans les villages grâce à des équipes mobiles, à traiter les moins atteints dans les dispensaires et les postes de santé avancés –auxquels sont également dévolus les soins courants pour les autres affections- et à transporter les plus malades dans des « hypnoseries », établissements spécialisés dans leur traitement. Voici la description d’un de ces postes avancés, faite au milieu des années trente : « Les hôpitaux sont supplées, pour les cas bénins, par des infirmeries de brousse. Une case à trois compartiments, dont l’un sert de chambre à l’infirmier. Des thermomètres, des compresses, des bandes, des seringues, une armoire à médicaments, d’où l’on a exclu les poisons qu’on ne confierai pas sans péril à un indigène même diplômé. C’est tout. C’est déjà beaucoup ». Source : J. Wilbois Le Cameroun, éditions Payot, Paris, 1934.
  • Grande épicerie au Cameroun. - Les comptoirs, forme traditionnelle du commerce de détail dans les colonies d’Afrique, vont progressivement céder le haut du pavé aux supermarchés. Ainsi, à partir des années 1950, les grands groupes de distribution français lancent des chaines de magasins modernes, en libre service, dans les capitales africaines. Leur but est de  stimuler les affaires, en répondant aux nouvelles attentes de la clientèle européennes des villes. Celle-ci vit désormais le plus souvent en famille, dispose de moyens accrus avec le dynamisme économique de l’après guerre et aspire à consommer à l’occidentale. En 1952, la SCOA (Société commerciale de l’Ouest Africain), pilier du secteur, lance l’enseigne « Pirntania » en association avec Le Printemps. Deux grandes surfaces sont crées sous ce nom au Cameroun, un à Yaoundé en 1958, l’autre à Douala en 1957, année où un Monoprix voit le jour la même ville. Les magasins à la mode ancienne, souvent opérés par des commerçants indépendants libano-syriens, perpétuent la distribution auprès des populations africaines et des Européens de brousse.
  • Cameroun, évacuation des billes sur Decauville. – Le système de transport ferroviaire Decauville, initialement développé pour évacuer les betteraves des champs détrempés de métropole, connait un certain succès dans les colonies. Constitué de voies à faible écartement, de rails et traverses métalliques facilement démontables et déplaçables, il s’avère précieux pour la manutention des marchandises dans les villes portuaires, dans les plantations et sur les exploitations forestières. La forêt camerounaise, où se déroule cette scène, regorge d’essences de valeur. Pour la France du début du XXème siècle, les bois issus de l’empire colonial sont salutaires car la production métropolitaine ne permet plus de satisfaire la demande intérieure. En effet, avec le développement de l’activité économique et de la consommation, les besoins sont en pleine croissance et le territoire national reste largement dévolu à l’agriculture traditionnelle au détriment des forêts. Cependant la production coloniale ne résout pas tout. D’une part elle est trop faible pour résorber les déficits. D’autre part les essences tropicales, essentiellement destinées à l’ébénisterie et au déroulage –la fabrication de contreplaqués-, ne peuvent pas remplacer les importations de bois d’œuvre venues notamment de Scandinavie. Ainsi, grâce à ses colonies, la France exporte du bois dans le monde entier, sans toutefois parvenir à se passer de ses fournisseurs étrangers.
  • Palais du gouverneur de Duala. – « La ville et le port sont bâtis sur la rive gauche du large Wouri ; il y a des maisons, des bateaux, un hôpital, - naturellement, - tout blanc, un palais du gouvernement pour loger le gouverneur quand il en a assez de son paradoxe de Yaoundé… […] Le palais du gouvernement est une belle construction, - belle, je veux dire grande, et, d’ailleurs, elle n’est pas très laide, - édifiée par les Allemands. Un grand jardin l’entoure, avec des gazons, des arbres, des grandes chauves-souris brunes, qui s’accrochent aux palmiers par grappes, la tête en bas, comme des linges qui sèchent. Il s’avance en terrasse sur le Wouri, qui, ce matin, est couleur de lait, exactement. Il fait beau et bon ». Source : Martet, Jean, Les bâtisseurs de royaumes, Paris, Albin Michel, 1934.
  • Douala, la Woermann-Line. – Cette compagnie de navigation allemande, dont on voit ici le siège au Cameroun, est issue du département de transport de la société de commerce fondée à Hambourg par Carl Woermann en 1837. Elle commence officiellement ses activités maritimes en 1885, au lendemain de la conférence de Berlin organisant le partage de l’Afrique entre puissances européennes, pour exploiter la desserte entre la métropole germanique et ses toutes nouvelles possessions du Cameroun, du Togo et d’Afrique orientale allemande (devenue Tanzanie, Rwanda et Burundi aujourd’hui). L’entreprise s’impose comme le principal opérateur sur ces destinations et ses représentations locales, à l’instar de celle de Douala, sont des lieux importants pour ces colonies dont l’économie est tournée vers l’extérieur. Elle développe une flotte moderne de paquebots mixtes, portent tous un prénom accolé au nom Woermann (Lucie Woermann, Ema Woermann, Adolf Woermann…). Après la première guerre mondiale, elle perd une partie de ses navires, saisis et partagés par les vainqueurs, mais poursuit ses activités africaines sous l’œil souvent suspicieux des nouveaux maitres du Togo et du Cameroun. Le romancier Jean Martet rapporte ainsi les propos recueillis en ce sens lors d’un voyage au Cameroun en 1933, reflétant la tension perceptible localement à l’égard des anciens adversaires: « A chaque fois qu’un bateau de la Woermann arrive à Douala, il donne une fête… [explique un commerçant français] […] Le représentant général de la Woermann s’appelle Firmenich. C’est un homme très gentil. Tous très gentils, je te dis. C’est un ancien commandant de bateau de guerre. Lui, il dit : de croiseur. Moi, je dis de sous marin. » (1). La compagnie maritime cessera finalement d'exsister durant la seconde guerre mondiale. La branche commerciale existe encore, mais elle a focalisé son action sur des marchés très porteurs et sans rapport avec l'histoire coloniale allemande, le Ghana, le Nigeria et l'Angola. Sources : (1) Martet, Jean, Les bâtisseurs de royaumes, Paris, Albin Michel, 1934.
  • Yaoundé, place de la cathédrale, le magasin Printania. – En 1958, le « Printania » de Yaoundé est la seconde grande surface à ouvrir au Cameroun, un an après le Monoprix de Douala et un avant le Printania de cette même ville. Cette enseigne a été créée en 1952, par un pilier de la distribution en Afrique, la SCOA (Société commerciale de l’Ouest Africain), en association avec Le Printemps. Pour dynamiser le commerce dans les capitales d’AOF et d’AEF, cette même société lance également une autre chaine avec le groupe Prisunic, les magasins « Pariscoa ». Cette formule moderne s’adresse en premier lieu à la clientèle européenne des villes, laissant celle des Africains et des « broussards » aux comptoirs, forme traditionnelle du commerce colonial. Le Cameroun connait en la matière un certain dynamisme, avec une intense concurrence entre sociétés commerciales françaises, anglaises et allemandes notamment. Le statut de tutelle sous mandat de la SDN puis de l’ONU implique, en effet, l’égalité des Etats membres et interdit d’établir des tarifs douaniers préférentiels.
  • Chemin de portage aménagé en 1925-26. Photo agence économique de l’AEF. – L’exploitation des richesses du Cameroun nécessite une abondante main d’œuvre. Faute de routes et de voies navigables en nombre suffisant, le transport par portage des matières premières –caoutchouc de la forêt notamment- vers la côte, et des marchandises d’importation en retour, mobilise beaucoup de bras. Moyen de transport traditionnel, le portage a explosé avec la mise en valeur des ressources par les colonisateurs successifs. Mais ce développement ne va pas sans inconvénients. Sur le plan économique, il entraine une concurrence entre production et transport, puisque les sociétés commerciales, qui assurent cette seconde tâche, emploient bien plus de travailleurs que les plantations. Dans la région de Mungo, par exemple, il y avait au début du XXème siècle 10 à 20 fois plus de porteurs que de manœuvres dans les exploitations forestières, au détriment des capacités de production. Sur le plan sanitaire, les déplacements incessants engendrés par le portage contribuent à diffuser les maladies, et particulièrement la maladie du sommeil, qui va provoquer une effroyable hécatombe en Afrique centrale puis en Afrique de l’Ouest. D’un point de vue politique, l’accroissement du portage  n’est pas non plus sans conséquences. Il nécessite d’importer des populations des régions les plus peuplées de l’intérieur vers les zones moins denses de la côte et entraine également des troubles lorsque les porteurs pillent les villages pour palier à l’insuffisance du ravitaillement prévu sur leur parcours. Sources : Champaud, J., Villes et campagnes du Cameroun de l'ouest, Paris, éditions de l’ORSTOM, 1983.
  • Chemin de Fer du Nord à Bonaberi. – La ligne reliant Douala à Nkongsamba est construite entre 1908 et 1911, à l’époque coloniale allemande. On l’appelle alors la « ligne du Nord », bien que ses 172 km de long ne la mènent en réalité pas bien loin dans la partie septentrionale du pays. Le projet initial était, il est vrai, de rallier  N’Gaoundéré et Garoua. De fait, la ligne devint par la suite le « chemin de fer de l’ouest », ce qui est plus conforme à son tracé. Bien plus tard, entre 1964 et 1974, un tronçon joignant Yaoundé à N’Gaoundéré devait effectivement desservir le nord du Cameroun. Equipé d’une voie unique à écartement métrique, le chemin de fer « du nord » devenu « de l’ouest » part, côté capitale économique, depuis le quartier de Bonabéri, sur la rive ouest du Wouri. Pour l’emprunter, les habitants de la ville devaient traverser le fleuve par voie navigable jusqu’à la construction du pont en 1954. – « Je quitte Douala un matin, à l’aube. Michel est venu me chercher au Gouvernement, m’a emmené au port ; nous sommes montés dans une petite vedette à pétrole, nous avons passé le Wouri. Nous sommes arrivés à un endroit qui s’appelle Bonabéri. Là, il y a une gare et un petit train. […] je suis monté dans le train ; le train est parti. On m’a donné un wagon, tout un wagon. Il y a une plateforme à l’arrière du wagon et le wagon est le dernier du train. J’ai pris un fauteuil dans le salon, je me suis assis sur la plateforme et je regarde la petite voie filer dans la forêt des deux côtés. » (1). Sources : (1) Martet, Jean, Les bâtisseurs de royaumes, Paris, Albin Michel, 1934.
  • Exploitation forestière au Cameroun. - Acajous, douka, moabi, niové, oboto, bilinga, bubinga, kévazingo, padouk, zingana ou ébène, la forêt camerounaise regorge d’essences de valeur. Pour la France du début du XXème siècle, les bois issus de l’empire colonial sont salutaires car la production métropolitaine ne permet plus de satisfaire la demande intérieure. En effet, avec le développement de l’activité économique et de la consommation, les besoins sont en pleine croissance et le territoire national reste largement dévolu à l’agriculture traditionnelle au détriment des forêts. Cependant la production coloniale ne résout pas tout. D’une part elle est trop faible pour résorber les déficits. D’autre part les essences tropicales, essentiellement destinées à l’ébénisterie et au déroulage –la fabrication de contreplaqués-, ne peuvent pas remplacer les importations de bois d’œuvre venues notamment de Scandinavie. Ainsi, grâce à ses colonies, la France exporte du bois dans le monde entier, sans toutefois parvenir à se passer  de ses fournisseurs étrangers.
  • Douala, carrefour avenue Poincaré et rue du 27 août. – « Le voyageur qui débarque pour la première fois à Douala est surpris de se trouver devant un vaste chantier […]. Dans les rues – goudronnées depuis peu – le mouvement des automobiles et bicyclettes devient tel que le service de la circulation a dû installer aux principaux carrefours des « clignotants » vert et rouge, les agents, les « polices » comme on les appelle ici, ne parvenant plus, par leurs seuls moyens individuels, bâton et sifflet, à éviter, aux heures d’affluence, des embouteillages spectaculaires ». Sources : « Douala, porte du Cameroun » (brochure), Douala, Secrétariat social du Cameroun et Chambre de commerce, d’agriculture et d’industrie du Cameroun, 1953.
  • Yaoundé, femmes indigènes. - « Les relations conjugales manquent le plus souvent, de tendresse et de justice. Rien qui ressemble à ce sentiment qui est européen et plus encore français et que nous nommons l’amour. On peut dans un village passer des heures, des jours même, avec un jeune Noir sans qu’il vous présente sa femme, sans qu’on l’aperçoive avec elle ; à plus forte raison ignore-t-il le bras-dessus bras-dessous. […] Chez les Ewondo, les épouses, avec plus de tempérament, prennent plus de licences. Néanmoins, au tribunal indigène, quand deux hommes se disputent l’une d’elles, elle, qui montre de tels regards d’angoisse quand un de ses petits est malade, reste inerte et le regard vague, entre ses deux prétendants. Elle a moins l’air d’une épouse dont le sort se joue que d’une bouche au bureau de placement. Peu lui importe qui la battra ; elle sait que ce sera toujours avec le même bois. » Source photo et texte : J. Wilbois Le Cameroun, éditions Payot, Paris, 1934.
  • Cameroun français, en brousse, arrivée triomphale du Missionnaire au village. – « [Le Cameroun compte] en tout, une soixantaine de pères et 2500 catéchistes pour 232 000 catholiques, 142 000 catéchumènes ou 374 000 Noirs plus ou moins christianisés, soit en moyenne, un prêtre pour 6500 fidèles ou demi-fidèles et un catéchiste pour 150. […] Dans la brousse, on n’est à son presbytère que la moitié du temps. Ainsi, à Edéa, le supérieur peut en quinze jours visiter vingt-cinq de ses cinquante postes ; au sud et au sud-est, les derniers sont à cinquante ou soixante kilomètres ; faute de bonnes routes, il doit aller entièrement à pied ; il fait chaque jour plus de cinq lieues dans la région du sud où les villages sont rares, deux heures seulement de marche au sud-est où les habitations sont plus rapprochées. […] Suivant l’état des chemins, tantôt dans une vieille petite Ford, tantôt en motocyclette, tantôt à cheval, tantôt à pied, par des pistes souvent barrées de troncs d’arbres, coupées de ruisseaux, même de rivières, où il arrive qu’on trouve un vieux pont de liane qu’il faut réparer avant de s’y hasarder. ». – Carte postale éditée par la « Mission des Prêtres du Sacré-Cœur de St-Quentin ».   Source : J. Wilbois Le Cameroun, éditions Payot, Paris, 1934.
  • Douala, carrefour avenue Poincaré et rue du 27 août. – « Le voyageur qui débarque pour la première fois à Douala est surpris de se trouver devant un vaste chantier […]. Dans les rues – goudronnées depuis peu – le mouvement des automobiles et bicyclettes devient tel que le service de la circulation a dû installer aux principaux carrefours des « clignotants » vert et rouge, les agents, les « polices » comme on les appelle ici, ne parvenant plus, par leurs seuls moyens individuels, bâton et sifflet, à éviter, aux heures d’affluence, des embouteillages spectaculaires ». Sources : « Douala, porte du Cameroun » (brochure), Douala, Secrétariat social du Cameroun et Chambre de commerce, d’agriculture et d’industrie du Cameroun, 1953.
  • Douala, la Chambre de Commerce. – En 1932, selon les rapports publiés par la SDN (Société des Nations), les principales marchandises importées au Cameroun sont les tissus de coton (16 762 000 francs), les essences (3 095 000 francs) et les médicaments composés (2 941 000 francs). Les marchandises exportées sont le cacao en fèves ( 21 614 000 francs), l’huile de palme ( 8 125 000 f) et les bois de construction (5 405 000 f). Les firmes européennes (françaises, allemandes et anglaises) sont des coupes de bois, des plantations, des banques, des factoreries, des agences de compagnies de navigation : Woerman, John Holt, l’Equateur, la FAO, la SCOA, la Banque de l’Afrique occidentale… Source : Rapports de la SDN, Imprimerie générale Lahure.
  • Douala, un coin des quais. - « Le port de Douala, avec balises, chenal et quais. On les a construits sur du poto-poto. Les paquebots y accostent. Seuls ceux qui ont débarqué des passagers ou chargé des marchandises en face des wharfs ou à travers la barre des côtes africaines, savent ce que c’est qu’un quai. » (1). « Des dragages ont été effectués aux postes de mouillage qui peuvent recevoir des navires de 150 mètres de long. Devant la ville il existe 5 postes que peuvent prendre les navires ne désirant pas accoster à quai. On peut aussi mouiller en amont des quais. Les quais ont une longueur de 550 mètres avec des profondeurs au pied de 7 à 10 mètres ; ils bordent a ville et permettent l’accostage de 4 grands bâtiments. En amont le quai dit, du chalandage, où les profondeurs sont de 1 à 3 mètres, prolonge les quais précédents » (2). Sources : (1) J. Wilbois Le Cameroun, éditions Payot, Paris, 1934. (2) Instructions nautiques – Côtes Ouest d’Afrique, Paris, Service Hydrographique de la Marine, 1941.
  • Douala, rue indigène, tailleurs loango. – « Les adultes, de plus en plus, s’habillent à notre exemple ou à peu près. En brousse, les femmes sont vêtues d’une robe de coton imprimé, laissé pour compte des magasins d’Europe, avec un mouchoir de couleur sur la tête et pieds nus. Les hommes, pieds nus et tête nue, ont la petite culotte et le veston kaki ou bien une chemise blanche et un pagne à dessins qui descend jusqu’aux chevilles. Dans les centres, à Yaoundé et surtout à Douala, les employés des factoreries ou de l’administration s’habillent comme les Blancs, et même, car ils ne souffrent pas comme eux de la chaleur, plus que les Blancs, puisque les élégants portent col fermé, canne et lunettes » (1). - Jean de Puytorac, qui vécut en Afrique Centrale entre les années 1920 et 1940, nous apprend que les tailleurs loango étaient fréquemment appelés « Fayette », en référence au célèbre magasin de confection parisien Galeries Lafayette. Sources : (1) J. Wilbois Le Cameroun, éditions Payot, Paris, 1934. (2) Puytorac, J. de, Makambo. Une vie au Congo. Paris, Zulma,1992.
  • Akwa, le temple de Saker restauré, tel qu’il a subsisté jusqu’en 1945. – Le missionnaire baptiste britannique Alfred Saker est un pionnier à plusieurs titres : il fut l’un des tout premiers religieux à investir la côte que l’on nommait alors Cameroons, où il s’installa dès 1845, et il fut le premier à fabriquer des briques en terre cuite dans toute la région. En habile artisan, ce mécanicien-constructeur de marine parvint, à partir de 1860, à produire deux mille briques par semaine. Avec ce nouveau matériau, il put bâtir son temple, une école et une maison d’habitation. Ses constructions, sans briller par leur architecture, se démarquaient de l’existant où dominaient les matériaux d’origine végétale.  Le plateau d’Akwa, qui est aujourd’hui un quartier de Douala, est décrit en 1826 par un voyageur britannique comme propre, ordonné et structuré par deux vastes avenues parallèles, et surplombé par la vaste demeure à étage du roi. Quand Saker s’y installe, les rares autres constructions européennes sont des factoreries, dépôts fonctionnels destinés au commerce de traite. Il faut noter que les bâtiments érigés par Saker devaient s’avérer bien plus résistant que les premières constructions allemandes, souvent préfabriquées en bois et métal.
  • Douala, courses de pirogues sur le Wouri, à l’occasion de la célébration du 14 juillet, dans les années 1930.– Cette compétition fluviale, « récupérée » par la fête nationale française à l’époque du mandat de la SDN, s’intègre dans des cérémonies traditionnelles appelées  « le Ngondo », dont l’origine remonterait au XVII ème siècle. Ces festivités, célébrant le fleuve et ses bienfaits, réunissent les peuples Sawa, un groupe composé d’une trentaine d’ethnies réparties dans deux des dix régions du Cameroun (Littoral et Sud-Ouest). Réinvesties par les autorités traditionnelles locales à partir de 1949 sous l’impulsion du prince Théodore Lobè Bell – on parle de « Ngondé de l’époque moderne » –, elles se déroulent désormais en fin d’année, au mois de novembre et décembre. Elles durent plusieurs semaines, et comptent, outre la course de pirogues géantes, des évènements symboliques comme l’immersion d’un vase sacré dans les eaux du fleuve, et spirituels avec des offices religieux donnés sur la berge. – Cliché amateur pris par Gaston Patte, qui fut employé des postes au Cameroun du début des années 1930 jusqu’en 1946, et communiqué par sa fille Claudine Broux. Ses photos ont fait l’objet en 2004  d’une exposition à Douala, financée par la communauté urbaine de la ville.
  • L’auteur va interroger deux gardes civiques qui viennent d’arrêter six maquisards du pays Bamiléké, Cameroun (1). - Il y a cinquante ans jour pour jour, le 1er janvier 1960, le Cameroun accédait à l’indépendance.  Officiellement, il s’émancipait sans heurts de la tutelle coloniale française – la partie anglaise devint indépendante en 1963, et l’unification des deux Cameroun eu lieu en 1972. Mais la réalité historique est bien différente : pour conserver le contrôle de ce pays et de ses abondantes richesses naturelles, la France va mener une guerre sans merci à tous ceux qui semblent menacer ses intérêts, du milieu des années 1950 à la fin des années 1970. Dans la ligne de mire de Paris, l’Union des populations du Cameroun, un parti politique qui réclame l’indépendance dès 1952 et est rapidement interdit : ses dirigeants et ses militants sont implacablement traqués et éliminés. Ainsi, Um Nyobé, le fondateur de l’UPC, tombe sous les balles de l’armée française en 1958. Félix Moumié, son successeur, meurt empoisonné par un agent français à Genève en 1960. Et au total, les opérations militaires menées au Cameroun par l’armée française - y compris après l’indépendance -, l’armée camerounaise et leurs supplétifs locaux, coûtent la vie à de très nombreux Camerounais (30 000 à 500 000, ou davantage, selon les sources). Paradoxalement, ces événements, qui courent d’une République à l’autre – IVème et Vème -, impliquent plusieurs exécutifs successifs, engagent l’armée nationale et sont motivés par l’intérêt de grands opérateurs économiques hexagonaux, demeurent quasiment inconnus en France. La discrétion est de mise. Ainsi, l’ouvrage de Mongo Béti « Main basse sur le Cameroun. Autopsie d’une décolonisation », publié chez François Maspéro en 1972, est censuré en France. La photo présentée ici est l’un des rares témoignages iconographiques – certes furtif et indirect - parus sur le sujet. Publiée dans un récit à la gloire de l’action des Européens en Afrique (1), elle ne suscite apparemment aucune question sur la situation camerounaise à l’auteur, Jean Toulat, pourtant connu pour son engagement pacifiste. Aujourd’hui encore, la mise en cause des puissantes entreprises françaises opérant  au Cameroun, et de leurs pratiques parfois contestables, donne lieu presque systématiquement à des poursuites pour diffamation (2). Sources : (1) Toulat, Jean, Français d’aujourd’hui en Afrique Noire, Paris, Librairie académique Perrin, 1966. (2) « Deux journalistes de France Inter attaqués pour diffamation par Bolloré », LEMONDE.FR avec AFP, 15.12.09.
  • Douala,  avenue de la Libération du 27 Août. – Au lendemain de la défaite française de 1940, le Cameroun refuse l’armistice. Ses habitants, pour le moins ceux qui ont la possibilité de se faire entendre, clament leur volonté de continuer la lutte. Le spectre d’un retour des Allemands hante de longue date les habitants français de cette ancienne colonie allemande, sous mandat français depuis la première guerre mondiale. Le 27 août 1940, le colonel Leclerc prend le poste de commissaire général du territoire, au nom du général De Gaulle, et déclare le Cameroun autonome politiquement et économiquement. La ville de Douala compte alors 40 000 habitants. Durant la guerre, sa population va décroître, avant d’augmenter rapidement au sortir des hostilités, pour atteindre 60 000 habitants en 1947 et 108 105 en 1954. Ce développement de la ville est lié à celui des affaires, aux importants chantiers – le nouveau port notamment – qui sont financés par le FIDES, le fonds d’investissements pour le développement économique et social, crée en 1946.
  • Nkongsamba, avenue de la Région. - La ville s’est développée avec l’arrivée du chemin de fer, construit entre 1907 et 1912 par les Allemands qui donnèrent alors le nom Nsamba à la localité. La ligne, appelée CFN pour chemin de fer du nord, reliait l’intérieur du pays à la côte, allant de Nkongsamba à Bonabéri, juste à coté de Douala, et passant par Mbanga avec un embranchement sur Kumba. Le chemin de fer, en ouvrant un débouché sur la côte aux productions agricoles de l’Ouest, du Sud-ouest et de la région du Moungo, scelle la prospérité de la ville. De nombreux commerçants européens, allemands, anglais, français et méditerranéens s’y établissent. Les grands comptoirs coloniaux, et tout ce qui compte dans le commerce de l’époque, y installent des succursales ; SCOA, RW King, Tsekenis, CFAO, SHO, Compagnie soudanaise, Olympius, Panafric, les établissements Mercier, John Holt, Paterson Zochonis… La ville est dotée de services officiels, et devient un centre administratif en 1923, succédant dans ce rôle à la localité de Baré. - Le tronçon de chemin de fer reliant Douala à Yaoundé, long de 262 km, fut construit entre 1908 et 1927. Il fut ensuite enrichi d’une bretelle de 30 km reliant Ngoumou à Mbalmayo, construite entre 1927 et 1933. Le tronçon allant vers le nord du pays, entre Yaoundé et Ngaoundéré, (long de 622 km) fut construit bien plus tardivement, entre 1964 et 1974.
  • Le sultan de Foumban sur la galerie de son palais. – Dernier représentant de l’empire Bamoun, l’un des plus anciens du continent, le sultan de Foumban embarrasse les  autorités mandataires françaises - cette partie du Cameroun est placée en 1922 sous mandat français par la Société des Nations. Elles vont s’employer à réduire son pouvoir et son emprise, en transformant l’empire en simple région dès 1922, puis l’année suivante, en simple subdivision de la circonscription de Dschang. La même année, le souverain Njoya est déposé. Exilé à Mantoun dans un premier temps, puis à Yaoundé, il meurt en 1933, scellant la disparition de l’organisation politique Bamoun et la suprématie de l’administration coloniale française. – Ce cliché fait partie de l’œuvre du photographe Georges Goethe. Né en 1897 en Sierra Leone, il vient au Cameroun  en 1922 comme agent commercial et, fasciné par les hommes, les villes et les paysages, se lance en amateur dans la photographie. Pionnier du genre, il acquiert vite une réputation, et les chefs de villages le demandent. En 1931, il devient professionnel et ouvre à Douala son studio, appelé « Photo Georges », où seront formés nombre des premiers photographes camerounais. Ses archives constituent un fonds d’une grande richesse sur la vie du pays. Depuis sa disparition  en 1976, son fils, Doualla Cyrille Goethe, poursuit son oeuvre.
  • Les pasteurs J. Kuo-Isédu, J. Ekolo, J. Modi-Din. – Il s’agit de pionniers de l’église protestante camerounaise, appelés par les circonstances particulières à leur époque à assumer des responsabilités habituellement dévolues à des missionnaires occidentaux.  Après la défaite allemande de la première guerre mondiale, le Cameroun fut placé par la Société des Nations sous mandat britannique, dans sa partie ouest, et français, dans sa partie est. La France n’autorisa pas le retour de missionnaires étrangers, et leurs stations furent confiées à la Société des missions évangéliques de Paris, qui, faute de missionnaires disponibles, s’en remis aux pasteurs locaux. Ainsi, c’est aux pasteurs Joseph Ekolo, Joseph Kuo, Jacob Modi Din, mais aussi aux pasteurs Lotin et Martin Itondo que revint la charge des  églises protestantes du Cameroun sous mandat français. Joseph Ekolo et Joseph Kuo, tous deux catéchistes, avaient été consacrés pasteurs en 1912 à Bonabéri, par le missionnaire Dinkelacker. Jacob Modi Din fut consacré la même année à Bonadouma par le missionnaire Lutz, et commença à exercer son ministère dans la région de Douala. Résistant aux avances des autorités allemandes, qui voulaient exploiter la forte influence qu’il avait acquise dans la région, il fut emprisonné dès le début de la guerre.  Le premier pasteur évangélique camerounais avait été Johannes Man Eleme Deibol, consacré en 1901 par la mission de Bâle, et mort en 1908. Source : Messina, J-P. et Van Slageren, J., Histoire du Christianisme au Cameroun – Des origines à nos jours, Paris, Karthala, 2005.
  • Douala, hôpital général. – « Naturellement certaines affections seront traitées sur-le-champs [par les tournées sanitaires]. D’autres exigeront des soins continus ou la table d’opération. C’est pourquoi les tournées s’appuient sur des hôpitaux. Une dizaine d’hôpitaux généraux. L’institut Vernes de Douala pour les syphilitiques. Tous n’ont pas leur forme définitive. Le plus parfait est à Douala. Celui de Yaoundé est en reconstruction. La plupart des autres sont en pisé, et l’outillage y est médiocre. [...] Ces hôpitaux sont suppléés, pour les cas bénins, par des infirmeries de brousse. Une case à trois compartiments dont l’un sert de chambre à l’infirmier. Des thermomètres, des compresses, des bandes, des seringues, une armoire à médicaments, d’où on a exclu les poisons qu’on ne confierait pas sans péril à un indigène même diplômé. C’est tout, c’est déjà beaucoup. Les hôpitaux et les tournées produisent des statistiques. Pour tous ceux et toutes celles du territoire, les affections qu’ont y a constaté en 1932 sont, par ordre de fréquence et en s’arrêtant au plus fréquentes : affectons sporadiques 39,7% ; affections chirurgicales 11,7% ; syphilis 10,4% ; pian 8,5% ; helminhiases 7,9% ; cutanées 7% ; ulcères phagédéniques 4,8% ; paludisme 4,2% ;  blénorhagie 3,6%  ». Source : Wilbois, J., Le Cameroun, Paris, éditions Payot, 1934.
  • Nkongsamba, les PTT et la région. - La ville s’est développée avec l’arrivée du chemin de fer, construit entre 1907 et 1912 par les Allemands qui donnèrent alors le nom Nsamba à la localité. La ligne, appelée CFN pour chemin de fer du nord, reliait l’intérieur du pays à la côte, allant de Nkongsamba à Bonabéri, juste à coté de Douala, et passant par Mbanga avec un embranchement sur Kumba. Le chemin de fer, en ouvrant un débouché sur la côte aux productions agricoles de l’Ouest, du Sud-ouest et de la région du Moungo, scelle la prospérité de la ville. De nombreux commerçants européens, allemands, anglais, français et méditerranéens s’y établissent. Les grands comptoirs coloniaux, et tout ce qui compte dans le commerce de l’époque, y installent des succursales ; SCOA, RW King, Tsekenis, CFAO, SHO, Compagnie soudanaise, Olympius, Panafric, les établissements Mercier, John Holt, Paterson Zochonis… La ville est dotée de services officiels, et devient un centre administratif en 1923, succédant dans ce rôle à la localité de Baré. - Le tronçon de chemin de fer reliant Douala à Yaoundé, long de 262 km, fut construit entre 1908 et 1927. Il fut ensuite enrichi d’une bretelle de 30 km reliant Ngoumou à Mbalmayo, construite entre 1927 et 1933. Le tronçon allant vers le nord du pays, entre Yaoundé et Ngaoundéré, (long de 622 km) fut construit bien plus tardivement, entre 1964 et 1974.
  • Douala, la place du gouvernement, avec les bâtiments du Crédit Lyonnais et de Printania. -A la recherche d’une formule de type « grands magasins », se démarquant des comptoirs, susceptible de rénover le commerce dans les capitales africaines, la SCOA (Société commerciale de l’Ouest Africain) s’associe à partir de 1952 avec le groupe Printemps pour ouvrir des magasins Printania, et avec Prisunic pour lancer une chaîne de magasins sous l’enseigne Pariscoa. – « La clientèle européenne suffirait à elle seule à faire vivre un certain nombre de commerces (5 à 6000 Européens à Douala, sans compter les « broussards » qui viennent s’y ravitailler) ; la formule ancienne – comptoirs ou boutiques grecques – cherchant à convenir à la fois aux Européens et aux Africains, dont les goûts et les besoins sont souvent différents, semble condamnée à disparaître ». Source : « Douala, porte du Cameroun » (brochure), Douala, Secrétariat social du Cameroun et Chambre de commerce, d’agriculture et d’industrie du Cameroun, 1953.
  • Douala, route et porte de Dido. – Dido est le nom d’un quartier de Douala, qui s’appelait précédemment  Bona Bele. Au 19ème siècle, les rois douala,  qui gouttaient aux noms à consonance étrangère, mettaient un certain snobisme à transformer leurs patronymes au gré de modes importées, les Bele devenant Bell, et les Kua devenant Akwa, pour ce qui est des deux principales familles fondatrices de la ville en 1807. Il en alla de même pour les villages précurseurs de la ville, et ainsi Bona Bele prit le nom d’un petit bateau de guerre anglais, le Dido, qui avait stationné dans ces parages, le long de la rive du Woori. Le village qui s’appellera aussi alternativement Hietory, devient un quartier de Douala,  comme Bell et Akwa, et est désigné aujourd’hui sous le nom de Diedo.
  • Indigène atteint de la maladie du sommeil. – La trypanosomiase, ou maladie du sommeil, est due à un petit parasite, le trypanosome, découvert en 1901 par des chercheurs anglais en Gambie, et transmis par la mouche tsé-tsé. La maladie endémique en Afrique centrale est signalée dès le milieu du XIXéme  siècle par un compagnon de Savorgnan de Brazza. La conquête coloniale et la circulation des hommes qu’elle entraîne, déclenchent une épidémie fulgurante qui dévaste la région et s’étend, une décennie plus tard, à l’Afrique occidentale. Pour lutter contre ce fléau terriblement meurtrier, le docteur Eugène Jamot (1879-1937) met au point une méthode fondée sur la mobilité des équipes médicales, qui vont à la rencontre des malades dans les villages. - « Plus brillants sans conteste ont été les résultats dans l’ordre sanitaire. Ceux qui concernent la maladie du sommeil sont dus presque entièrement à l’intelligence, à l’abnégation et à la ténacité, à travers cent obstacles, du médecin-colonel Jamot. C’est que le danger était plus grand et plus pressant. Il ne s’agissait de rien de moins que la vie des indigènes. Les statistiques démographiques, on le sait, montrent un faible accroissement, sinon une décroissances de la population. On sait aussi que la Noirs de ces contrées portent de les germes de presque toutes nos maladies. Mais seuls ils étaient victimes de la maladie du sommeil. Elle avait été déjà dénoncée par les Allemands. Mal étrange ; c’est par l’insomnie qu’il commence ; ensuite les malades deviennent tantôt décharnés, tantôt bouffis ; certains se transforment en déments, amusants ou dangereux ; à la dernière période, on se traîne à peine, on parle à peine , on entend à peine ; jadis les Noirs abandonnaient ces dormeurs dans des cases écartées où, une nuit, sans qu’ils pussent s’en défendre ni peut-être s’en apercevoir, une panthère venait les dévorer. Le fléau se communiquait de contrée à contrée, et certaines zones, en quelques années, il avait détruit plus de la moitié des habitants ». Source : J. Wilbois Le Cameroun, éditions Payot, Paris, 1934.
  • Marchands Haoussas. – « Ces Haoussas sont partout, vont partout, s’infiltrent partout ». Source : Nicod, Henri, Conquérants du Golfe de Guinée, Paris-Genève, Société des missions évangéliques, 1947.
  • Le père en tournée. – « [Le Cameroun compte] en tout, une soixantaine de pères et 2500 catéchistes pour 232 000 catholiques, 142 000 catéchumènes ou 374 000 Noirs plus ou moins christianisés, soit en moyenne, un prêtre pour 6500 fidèles ou demi-fidèles et un catéchiste pour 150. […] Dans la brousse, on n’est à son presbytère que la moitié du temps. Ainsi, à Edéa, le supérieur peut en quinze jours visiter vingt-cinq de ses cinquante postes ; au sud et au sud-est, les derniers sont à cinquante ou soixante kilomètres ; faute de bonnes routes, il doit aller entièrement à pied ; il fait chaque jour plus de cinq lieues dans la région du sud où les villages sont rares, deux heures seulement de marche au sud-est où les habitations sont plus rapprochées. […] Suivant l’état des chemins, tantôt dans une vieille petite Ford, tantôt en motocyclette, tantôt à cheval, tantôt à pied, par des pistes souvent barrées de troncs d’arbres, coupées de ruisseaux, même de rivières, où il arrive qu’on trouve un vieux pont de liane qu’il faut réparer avant de s’y hasarder. » Source : J. Wilbois Le Cameroun, éditions Payot, Paris, 1934.
  • Nkongsamba, route de Bafang, années 1950. - La ville s’est développée avec l’arrivée du chemin de fer, construit entre 1907 et 1912 par les Allemands qui donnèrent alors le nom Nsamba à la localité. La ligne, appelée CFN pour chemin de fer du nord, reliait l’intérieur du pays à la côte, allant de Nkongsamba à Bonabéri, juste à coté de Douala, et passant par Mbanga avec un embranchement sur Kumba. Le chemin de fer, en ouvrant un débouché sur la côte aux productions agricoles de l’Ouest, du Sud-ouest et de la région du Moungo, scelle la prospérité de la ville. De nombreux commerçants européens, allemands, anglais, français et méditerranéens s’y établissent. Les grands comptoirs coloniaux, et tout ce qui compte dans le commerce de l’époque, y installent des succursales ; SCOA, RW King, Tsekenis, CFAO, SHO, Compagnie soudanaise, Olympius, Panafric, les établissements Mercier, John Holt, Paterson Zochonis… La ville est dotée de services officiels, et devient un centre administratif en 1923, succédant dans ce rôle à la localité de Baré. - Le tronçon de chemin de fer reliant Douala à Yaoundé, long de 262 km, fut construit entre 1908 et 1927. Il fut ensuite enrichi d’une bretelle de 30 km reliant Ngoumou à Mbalmayo, construite entre 1927 et 1933. Le tronçon allant vers le nord du pays, entre Yaoundé et Ngaoundéré, (long de 622 km) fut construit bien plus tardivement, entre 1964 et 1974.
  • Douala, les quais. – « Douala, à l’embouchure du Wouri, est le port principal et la ville la plus importante. De grands travaux y ont été menés à bien et le port dispose de 600 mètres de quai en eau profonde permettant l’accostage simultané de quatre grands paquebots, avec les moyens de manutention et de stockage appropriés. De grands travaux sont en cours (quais, magasins, matériel) pour porter la capacité du port à 1 million de tonnes » (1). « Des dragages ont été effectués aux postes de mouillage qui peuvent recevoir des navires de 150 mètres de long. Devant la ville il existe 5 postes que peuvent prendre les navires ne désirant pas accoster à quai. On peut aussi mouiller en amont des quais. Les quais ont une longueur de 550 mètres avec des profondeurs au pied de 7 à 10 mètres ; ils bordent a ville et permettent l’accostage de 4 grands bâtiments. En amont le quai dit, du chalandage, où les profondeurs sont de 1 à 3 mètres, prolonge les quais précédents » (2). Sources : (1) Le Cameroun (dépliant d’information) Agence de la France d’outre mer, Paris, 1951. (2) Instructions nautiques – Côtes Ouest d’Afrique, Paris, Service Hydrographique de la Marine, 1941.
  • Douala, Allée des Cocotiers. – Devenue depuis avenue des Cocotiers, cette voie est, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, à la limite ouest de la ville. Elle commence derrière l’hôpital  européen, et se finit au niveau de l’école urbaine, en coupant successivement les rues de Verdun, Carras, de l’Hôpital et Clemenceau. « Les promenades classiques de Douala conduisent à la plage, au Mât du Pavillon, à l’Allée des Cocotiers, à l’Aviation (ainsi désigne-t-on l’aérodrome), au Bois des Singes, à Bassa (route « Razel »). » – Cette carte postale a été expédiée de Douala pour Montluçon, dans l’Allier, le 22 janvier 1948. Source : Le Cameroun (dépliant d’information) Agence de la France d’outre mer, Paris, 1951.
  • Un examen au village – « Longtemps encore, ils le savant, ils seront moins les administrateurs que les fondateurs de leur mission. Seulement, ils sont un pour élever six ou sept mille hommes, dont les plus éloignés sont à trois jours de marche, quand on les trouve dans leur village. Aussi doivent-ils agir par intermédiaire et contrôler cette action par des instruments qu’il leur faudra plus d’une fois improviser. Le premier est un tableau des fidèles […] Il va servir au père en tournée, dans les confessions et surtout dans les palabres. Ce qu’on appelle ici du nom général de palabre, ce sont les fautes où le père devra intervenir, pour punir et réparer, avec plus de vigueur et de solennité qu’au confessionnal. Apprendre ces palabres, en quantité et en nature, est la meilleure façon de connaître les mœurs chrétiennes du Cameroun. » Source (photo et texte) : J. Wilbois Le Cameroun, éditions Payot, Paris, 1934.
  • Douala, les quais. – « Douala, à l’embouchure du Wouri, est le port principal et la ville la plus importante. De grands travaux y ont été menés à bien et le port dispose de 600 mètres de quai en eau profonde permettant l’accostage simultané de quatre grands paquebots, avec les moyens de manutention et de stockage appropriés. De grands travaux sont en cours (quais, magasins, matériel) pour porter la capacité du port à 1 million de tonnes » (1). « Des dragages ont été effectués aux postes de mouillage qui peuvent recevoir des navires de 150 mètres de long. Devant la ville il existe 5 postes que peuvent prendre les navires ne désirant pas accoster à quai. On peut aussi mouiller en amont des quais. Les quais ont une longueur de 550 mètres avec des profondeurs au pied de 7 à 10 mètres ; ils bordent a ville et permettent l’accostage de 4 grands bâtiments. En amont le quai dit, du chalandage, où les profondeurs sont de 1 à 3 mètres, prolonge les quais précédents » (2). Sources : (1) Le Cameroun (dépliant d’information) Agence de la France d’outre mer, Paris, 1951. (2) Instructions nautiques – Côtes Ouest d’Afrique, Paris, Service Hydrographique de la Marine, 1941.
  • Exploitation forestière au Cameroun. – « La forêt couvre 1/3 du pays. Après l’écrémage des essences précieuses, on procède aujourd’hui à l’exploitation méthodique des essences communes pour le sciage et la satisfaction du marché intérieur dont l’ampleur croit sans cesse. » (1). – La forêt couvre, dans le Cameroun contemporain, après unification des zones sous mandat français et sous mandat britannique, près de 45 % du territoire. S’il est vrai que le marché intérieur de bois d’œuvre s’est considérablement développé dans les années suivant la seconde guerre mondiale, en raison de la construction de nombreux bâtiments modernes à Douala et d’infrastructures dans le sud du pays, les exportations du Cameroun n’ont jamais faibli. Source : (1) (photo et texte) Le Cameroun (dépliant d’information) Agence de la France d’outre mer, Paris, 1951.
  • Femmes camerouniennes préparant leur repas. – « Les relations conjugales manquent le plus souvent, de tendresse et de justice. Rien qui ressemble à ce sentiment  qui est européen et plus encore français et que nous nommons l’amour. On peut dans un village passer des heures, des jours même, avec un jeune Noir sans qu’il vous présente sa femme, sans qu’on l’aperçoive avec elle ; à plus forte raison ignore-t-il le bras-dessus bras-dessous. […] Chez les Ewondo, les épouses, avec plus de tempérament, prennent plus de licences. Néanmoins, au tribunal indigène, quand deux hommes se disputent l’une d’elles, elle, qui montre de tels regards d’angoisse quand un de ses petits est malade, reste inerte et le regard vague, entre ses deux prétendants. Elle a moins l’air d’une épouse dont le sort se joue que d’une bouche au bureau de placement. Peu lui importe qui la battra ; elle sait que ce sera toujours avec le même bois. » Source photo et texte : J. Wilbois Le Cameroun, éditions Payot, Paris, 1934.
  • Commerçants Haoussas, musulmans, sur les pistes de Foumban. – « Ces Haoussas sont partout, vont partout, s’infiltrent partout ». Source :  Nicod, Henri, Conquérants du Golfe de Guinée, Paris-Genève, Société des missions évangéliques, 1947.
  • Foumban, le tribunal. – La ville de Foumban, capitale du royaume Bamoun, est le siège du pouvoir de cet empire parmi les plus anciens d’Afrique. Les autorités mandataires françaises (cette partie du Cameroun est placée en 1922 sous mandat français par la Société des Nations) vont s’employer à réduire l’emprise du sultan du Bamoun. Ainsi, Foumban devient une simple région dès 1922, puis l’année suivante une subdivision de la circonscription de Dschang. La même année, le souverain Njoya est déposé.  Exilé à Mantoun dans un premier temps,  puis à Yaoundé, il meurt en 1933, scellant la disparition de l’organisation politique Bamoun et la suprématie de l’administration française. L’affluence au tribunal, sur cette photo qui date des années 1950, en est le symbole.
  • Jeunes filles Ewondo. – « Ainsi, en ces latitudes, nul ne se marie, on est marié.  On l’est de trois façons, assez analogues en dépit de leurs noms, par rapt, par échange ou par dot. […] Néanmoins, même dans l’ancien temps, l’épouse était loin d’être choyée. […] La femme n’a guère que des devoirs, qui consistent à porter des enfants allègrement. 1° Elle ne possède en propre que de menus meuble ; 2° Ses enfants, si son mari la renvoie, restent au mari ; 3° Elle ne peut hériter de rien ; 4° Quand son mari meurt, elle suit son héritier avec le reste de l’héritage… ». Source (photo et texte) J. Wilbois Le Cameroun, éditions Payot, Paris, 1934.
  • Missionnaires en tournée, à deux mille mètres d’altitude, dans le Grassfield. – « Pendant qu’un missionnaire s’installait au Grassfield, un autre s’apprêtait à ouvrir une station plus à l’est, à Somo-Nodiki. Pendant dix ans, ceux de Douala et de Yabassi avaient parcouru, au prix de grandes fatigues, la région montagneuse, recouverte par la forêt vierge, s’étendant de Douala aux confins de al savane et dans laquelle se trouvaient les stations abandonnées de Nyamtan et Ndogossi ». Source : Nicod, Henri, Conquérants du Golfe de Guinée, Paris-Genève, Société des missions évangéliques, 1947.
  • Douala, la place de la Victoire. – « Le plus beau et le plus moderne de ses monuments, celui que la ville de Douala a élevé à la mémoire du Général Leclerc, se dresse sur la place du Monument aux Morts. C’est à Douala en effet qu’a commencé la marche de Leclerc à travers le Tchad et le Sahara jusqu’à l’Europe ». Source : « Douala, porte du Cameroun » (brochure), Douala, Secrétariat social du Cameroun et Chambre de commerce, d’agriculture et d’industrie du Cameroun, 1953.
  • Douala, magasin Pariscoa (photo A. Gouelle).  – A la recherche d’une formule susceptible de rénover le commerce dans les capitales africaines, de type « grands magasins » et se démarquant des comptoirs, la SCOA (Société commerciale de l’Ouest Africain) s’associe à partir de 1952 avec le groupe Prisunic pour lancer une  chaîne de magasins sous l’enseigne Pariscoa et avec le groupe du Printemps pour ouvrir des magasins Printania. – « La clientèle européenne suffirait à elle seule à faire vivre un certain nombre de commerces (5 à 6000 Européens à Douala, sans compter les « broussards » qui viennent s’y ravitailler) ; la formule ancienne – comptoirs ou boutiques grecques – cherchant à convenir à la fois aux Européens et aux Africains, dont les goûts et les besoins sont souvent différents, semble condamnée à disparaître ». Source : « Douala, porte du Cameroun » (brochure), Douala, Secrétariat social du Cameroun et Chambre de commerce, d’agriculture et d’industrie du Cameroun, 1953.
  • Douala, vue générale. – « A Douala, il y a encore beaucoup d’anciennes « cases » (ici on appelle « cases » toutes les maisons, qu’elles soient occupées par les Européens ou les indigènes) typiquement coloniales ou des cases nouvelles construites sur le même principe ; un rez-de-chaussée surélevé entouré le plus souvent d’une véranda, un toit de tôle ondulée, une cuisine indépendante. Ces cases sont généralement agréables à habiter car elles sont bien aérées. Mais on rencontre aussi des « cases » qui ressemblent aux maisons de France : immeubles à 1 ou 2 étages avec logements ou appartements » (1). Le recensement de novembre 1951 dénombre à Douala une population de 5250 Européens et 115 000 Africains. - On distingue, à l’arrière plan, la cathédrale Saints-Pierre-et-Paul. Source : « Douala, porte du Cameroun » (brochure), Douala, Secrétariat social du Cameroun et Chambre de commerce, d’agriculture et d’industrie du Cameroun, 1951.
  • Arrivée de l’avion d’Air France à Douala, en 1950. – « Le camp d’aviation, son bar plutôt, est un des rendez-vous où l’on papote, les arrivées et les départs d’avions fournissant des sujets de conversation inépuisables » (1). Pour se rendre au Cameroun en 1950, les voyageurs doivent posséder un passeport, doivent avoir reçu les vaccinations antiamaryle et antivariolique. De plus, ils doivent verser une caution, ou produire une dispense délivrée par la Sûreté du territoire à la demande de l’employeur. Le montant de la caution s’élève à 30  000 francs CFA pour les Français, Belges, Allemands, Espagnols, Hollandais, Italiens, Luxembourgeois, Portugais et Suisses, à 50 000 f. CFA pour les Russes et Américains du Nord et du Sud, à 10 000 f. CFA pour les « Originaires de la Côte d’Afrique », et 40 000 f. CFA pour les autres nationalités. Les voyageurs doivent aussi disposer d’une autorisation d’embarquement, délivrée par la Délégation du Cameroun en France. Les vols d’Air France entre  Paris et Douala par Constellation durent 14 heures, avec une escale à Alger, et le billet coûte 57 800 f. CFA (115 600 francs métropolitains). Les vols UAT, sur DC4, passent par Alger et Niamey, et durent 18 heures comme les vols TAI qui passent par Alger et Kano, et le billet coûte sur ces compagnies 46 500 f. CFA, soit 93 000 f. métropolitains. Par comparaison, le SMIG (salaire minimal interprofessionnel garanti) créé en France en 1950, ne s’élevait alors qu’à 64 francs métropolitains par mois !  Source : « Douala, porte du Cameroun » (brochure), Douala, Secrétariat social du Cameroun et Chambre de commerce, d’agriculture et d’industrie du Cameroun, 1951.
  • Duala, le Grand Hôtel. – Le Grand Hôtel est ouvert par un certain Millet, qui était arrivé en 1917 à Douala après s’être fâché avec son beau frère avec qui il devait exploiter le Grand Hôtel de Conakry. Il commença par un plus petit établissement, il n’avait que 2 francs et 25 centimes en caisse le jour de l’ouverture le 13 juillet 1917. Mais Douala foisonnait alors de soldats français, et plus encore de soldats anglais, qu’il fallait nourrir et abreuver. Millet gagna rapidement de quoi  s’agrandir et loua le Grand Hôtel. Mais c’était un homme changeant, et il se désintéressa vite de cette activité et se lança successivement dans le commerce du pain, avec l’idée de conquérir le marché indigène,  dans les transports en commun entre Douala et New-Bell, dans le transport de marchandises entre les quais et Douala, avec des tracteurs et des trains de remorques, dans l’approvisionnement de Douala en bois de chauffe, s’était en 1926, puis devint libraire… Source : Martet, Jean, Les bâtisseurs de royaumes, Paris, Albin Michel, 1934.
  • Mission de Dukula, apprentissage laborieux. Filles du Saint-Esprit. Saint Brieux (C.-du-N.) – « Ainsi, l’enseignement élémentaire, disons mieux le premier dégrossissage des petits Noirs, est l’affaire des missions ; à elles appartient, en dépit des mots, la véritable instruction « publique ». [...] Elles [les écoles missionnaires] seules pénètrent profondément dans la brousse. Les unes sont des écoles « reconnues », c'est-à-dire règlementées et contrôlées ; le français – 20 heures par semaine – y est obligatoire ; elles avouent plus de 8000 élèves. Les autres, « non reconnues », sont tout à fait libres de leurs programmes et de leurs méthodes ; leur enseignement est en général donné en langue indigène ; elles instruisent, disent-elles, plus de 50 000 enfants. Ces nombres sont incertains et sans doute trop faibles, car le catéchisme à lui seul donne un rudiment d’instruction. [...] Les soeurs [du St-Esprit] habitent toujours une maison séparée, qu'elles décorent toujours avec le charme un peu enfantin des couvents de France. Leurs moindres besognes c'est d'orner l'église ou d'assurer la cuisine. En outre l'une sera détachée au sixa, la seconde à l'école, la troisième à un dispensaire ».  Source : J. Wilbois Le Cameroun, éditions Payot, Paris, 1934
  • Douala, palais du gouverneur. – « La ville et le port sont bâtis sur la rive gauche du large Wouri ; il y a des maisons, des bateaux, un hôpital, - naturellement, - tout blanc, un palais du gouvernement pour loger le gouverneur quand il en a assez de son paradoxe de Yaoundé… […] Le palais du gouvernement est une belle construction, - belle, je veux dire grande, et, d’ailleurs, elle n’est pas très laide, - édifiée par les Allemands. Un grand jardin l’entoure, avec des gazons, des arbres, des grandes chauves-souris brunes, qui s’accrochent aux palmiers par grappes, la tête en bas, comme des linges qui sèchent. Il s’avance en terrasse sur le Wouri, qui, ce matin, est couleur de lait, exactement. Il fait beau et bon ». Source : Martet, Jean, Les bâtisseurs de royaumes, Paris, Albin Michel, 1934.
  • Kribi, le port aux bois. – « C’est un petit port, bien abrité par des écueils, qui ne convient qu’aux canots automobiles, aux chalands et autres embarcations ; les navires doivent mouiller à l’extérieur. […] Une bouée rouge portant l’inscription « Kribi N°2 » est mouillée par 8,5 mètres d’eau, sur l’alignement du clocher et du phare. Une bouée noire, avec l’inscription « Kribi N°1 » est mouillée, par même profondeur,  à 0,5 mille au Nord de la précédente. Dans le port le mât de pavillon de la maison du capitaine de port et une bâtisse, située au rivage dans S.W., servent de guide. […] Le quai ou appontement du Bruix ne peut convenir qu’aux barques. […] Kribi est le siège d’une résidence et il y existe un hôpital. Pas de vivres à l’exception de quelques produites indigènes. En cas de besoin la ville peut fournir de l’eau ; celle de la rivière est bonne, mais il n’y a pas de moyen de la transporter. Des routes d’automobiles relient Kribi aux centres importants de Grand Batanga, de Londji, Elebolowa, Lolodorf, et Yaoundé ». Source : Instructions nautiques – Côtes Ouest d’Afrique, Paris, Service Hydrographique de la Marine, 1941.
  • Nkongsamba, terminus du chemin de fer du nord, centre administratif et commercial, (années 1940). – La ville s’est développée avec l’arrivée du chemin de fer, construit entre 1907 et 1912 par les Allemands qui donnèrent alors le nom Nsamba à la localité. La ligne, appelée CFN pour chemin de fer du nord, reliait l’intérieur du pays à la côte, allant de Nkongsamba à Bonabéri, juste à coté de Douala, et passant par Mbanga avec un embranchement sur Kumba. Le chemin de fer, en ouvrant un débouché sur la côte aux productions agricoles de l’Ouest, du Sud-ouest et de la région du Moungo, scelle la prospérité de la ville. De nombreux commerçants européens, allemands, anglais, français et méditerranéens s’y établissent. Les grands comptoirs coloniaux, et tout ce qui compte dans le commerce de l’époque, y installent des succursales ; SCOA, RW King, Tsekenis, CFAO, SHO, Compagnie soudanaise, Olympius, Panafric, les établissements Mercier, John Holt, Paterson Zochonis… La ville est dotée de services officiels, et devient un centre administratif en 1923, succédant dans ce rôle à la localité de Baré. - Le tronçon de chemin de fer reliant Douala à Yaoundé, long de 262 km, fut construit entre 1908 et 1927. Il fut ensuite enrichi d’une bretelle de 30 km reliant Ngoumou à Mbalmayo, construite entre 1927 et 1933. Le tronçon allant vers le nord du pays, entre Yaoundé et Ngaoundéré, (long de 622 km) fut construit bien plus tardivement, entre 1964 et 1974.
  • Coin de forêt à Kongsamba. – « La vie est plus dure dans les coupes. Quelques jeunes coupeurs, sans diplômes, aimant le risque, ayant confiance en son destin, riches de quelques dizaines de mille francs, obtient une concession forestière. A première vue elle parait immense. Mais à la prospection on s’aperçoit qu’elle est pauvre. En outre, vingt accidents vous menacent : ainsi le bois n’est prêt qu’à l’époque des basses eaux et voilà un retard d’une saison. On est forcé d’abuser des conserves ou de boire l’eau des marigots. On souffre de chiques ou de crowcrows, on risque le paludisme, la bilieuse, la tuberculose, le coup de bambou. Certains résistent : ce sont ceux qui ont une bonne santé et une solide morale ; ceux-là contribuent à assurer à la main-d’œuvre indigène le patronage qu’ils auraient exercé sur les employés d’Europe. Mais tel autre, qu’on a pas le droit de juger avec une éthique de sédentaire, succombe au climat. Les souffrances du cœur s’y ajoutent. Il croit qu’il est impossible d’amener une femme d’Europe à l’équateur ». Source : Wilbois, J., Le Cameroun, Paris, éditions Payot, 1934.
  • En brousse : la Chapelle et la Maison du Père couvertes en paille. – Carte éditée par la Mission des pères du Sacré-Cœur de St Quentin. « Toutes [les missions], à première vue, ne diffèrent que par la grandeur des bâtiments et la qualité des matériaux. Le centre, c’est l’église. La plupart du temps, c’est une large case aux murs bas de torchis surmontés d’une claire-voie et coiffée d’un vaste toit de feuilles de rafia que supportent, en guise de piliers,  des troncs non équarris et diversement tordus […] Ici et là, les chrétiens noirs auront fourni des corvées volontaires, comme ceux qui, au moyen âge, travaillaient aux cathédrales : le toit de feuilles de Nkol-Avolo a exigé dix-huit kilomètres de nattes de rafia ; tout l’édifice a été élevé en quinze jours ». Source : Wilbois, J., Le Cameroun, Paris, éditions Payot, 1934.
  • Cameroun français : Petits enfants  païens avec leur collier de coquillages. – Carte postale éditée par la mission des pères du sacré-cœur de St-Quentin. « Si faciles à séduire, du moins dans les régions du centre et dans les villes, les femmes devraient avoir beaucoup d’enfants. Or voici notre étonnement. Le Cameroun ne se peuple pas. En certaines régions même, sa population décroît.  […] Trois décrets de 1930 ont créé des centres d’état civil indigène ; la population ne parait pas s’y opposer ; mais ce n’est qu’un essai local. De temps en temps on fait un recensement, un fonctionnaire français enquête dans chaque village ; mais les uns cache un frère pour le soustraire à l’impôt, les autres ne parlent pas de leurs enfants, qui ne comptent pas à leurs yeux ; les listes ont des lacunes dont on ignore l’ampleur. Si on signale dans tout le territoire sous mandat, en 1931, 2 223 802 habitants, on peut douter non seulement des centaines, mais des centaines de mille. […] Donc M. Cournarie a demandé aux femmes de sa liste combien elles avaient d’enfants vivants et avaient eu d’enfants morts. Les vivants étaient déjà recensés, elles ne pouvaient mentir. Les morts ne risquaient pas de devenir imposables. On vérifiait leur sincérité, de temps en temps, dans le privé, auprès d’une commère jalouse. Toutefois il n’aurait pas été prudent de s’enquérir des fausses-couches ; elles signifient presque toujours adultère : ce sont des choses que l’on avoue pas devant le gouvernement. Par ces interrogatoires on se rend compte de l’étendue de la mortalité, de la mortalité infantile en particulier.   » Source : Wilbois, J., Le Cameroun, Paris, éditions Payot, 1934.
  • Douala, la chambre de commerce en 1933. – En 1932, selon les rapports publiés par la SDN (Société des Nations), les principales marchandises importées au Cameroun sont les tissus de coton (16 762 000 francs), les essences (3 095 000 francs) et les médicaments composés (2 941 000 francs). Les marchandises exportées sont le cacao en fèves ( 21 614 000 francs), l’huile de palme ( 8 125 000 f) et les bois de construction (5 405 000 f). Les firmes européennes (françaises, allemandes et anglaises) sont des coupes de bois, des plantations, des banques, des factoreries, des agences de compagnies de navigation : Woerman, John Holt, l’Equateur, la FAO, la SCOA, la Banque de l’Afrique occidentale… Source : Rapports de la SDN, Imprimerie générale Lahure.
  • Cameroun français, un Chef en tenue de gala avec son fon masqué. Carte éditée par la mission des prêtres du Sacré-cœur de St-Quentin. - Sur cette photo, probablement prise dans les années 1920-1930, on voit un grand chef (fo) Bamiléké de l'Ouest-Cameroun, revêtu de ses vêtements d'apparat en tissu ndop (batik de coton, teint à l'indigo) et notamment sa grande coiffe de plumes (ten), son baudrier, et son immense pipe
  • Douala, l'avenue des cocotiers. - précédemment l'allée des cocotiers.
  • Douala, l'allée des cocotiers devenue l'avenue des cocotiers.
  • Le mariage d’un évolué. – « Quand il a connu quelques Européens, il [le « camerounien »] s’habille comme eux, et plus européennement qu’eux : il n’y a que des Noirs à Douala pour porter des cols durs et des souliers vernis ». Source : Wilbois, J., Le Cameroun, Paris, éditions Payot, 1934
  • Douala, l'hôpital européen.
  • Travaux sur le port de Douala.
  • Jeunes étudiants à Akono - Dans la ville d'Akono, à 60 km au sud de Yaoundé, se trouve une mission catholique réputée pour sa belle église et son petit séminaire, établissement que fréquentent vraisemblablement ces
  • Douala, New Bell - Ecole et prison
  • Douala, les bureaux du service de l'exploitation des chemins de fer – La construction du premier tronçon du chemin de fer camerounais, long de 262 km entre Douala – Yaoundé, fut construit entre 1908 et 1927. Il a été enrichi par une bretelle de 30 km reliant Ngoumou à Mbalmayo, construite entre 1927 et 1933. Le tronçon allant vers le nord du pays, entre Yaoundé et Ngaoundéré, (long de 622 km) est construit bien plus tardivement, entre 1964 et 1974.
  • Douala, Printania – Printania est le fruit de la collaboration entre la SCOA et le groupe du Printemps pour ouvrir, à partir de 1952, une chaîne de « grands magasins » en Afrique.
  • Douala, le quai
  • Cameroun Français, le Père avec un groupe de catéchistes
  • Portrait d'un homme de la forêt
  • Douala, bâtiment du nouveau lycée - Carte postale écrite en 1956
  • L'arrivée à Douala. - Carte éditée par la Compagnie générale de navigation à vapeur Cyp. Fabre.
  • Yaoundé, avenue Kennedy - années 70
  • Douala, quartier résidentiel
  • La Gare de Douala -
  • La sieste - Carte postale de la collection Printania
  • Yaoundé, l'internat, en récréation – Carte postale éditée par Les Soeurs Missionnaires du St-Esprit au Cameroun -
  • Edéa, l'usine hydroélectrique - années 1950.
  • Edéa, vue intérieure de l'usine hydroélectrique - années 1950.
  • Bébé sur son berceau
  • Bébé sur son berceau
  • Cameroun, pour sauver la race noire, nous sauvons les enfants - légende manuscrite – Carte postale expédiée le 03.11.48
  • L'hôpital européen de Douala
  • Bébé blanc et bébés noirs orphelins - Mission médicale au Cameroun – Carte postale écrite le 05.06.21
  • Haus des Bezirksamtmannes in Edea - Carte postale écrite le 12.07.21
  • Douala, (?) - Carte postée 19.04.25
  • Edéa, la centrale et le barrage, 32 000 kw
  • Douala, la Béséké
  • Douala, vue du port
  • Famille chrétienne de Foumban.
  • Douala, pont sur le Wouri-Deïdo-Bonabéri – Carte postale écrite le 25.11.57
  • Type Foulbé.
  • Douala, pirogues de course
  • Fillettes Bamouns
  • Douala, le Palais de justice - Le bâtiment a été construit en 1931.
  • Case Bamiléké - Carte postale écrite le 13.03.51
  • Départ en tournée, le portage - Transports en Afrique Centrale – Photo éditée par l’Agence Togo-Cameroun.
  • Tipoye traversant un marigot près de Lomié - Transports en Afrique Centrale - Photo éditée par l’Agence Togo-Cameroun
  • Case Bamiléké - Carte postale écrite le 13.03.51
  • Air Cameroun - Super Constellation F-BGNI - Entré en service aux couleurs d'Air France sur la ligne Paris-New York en novembre 1953, en version luxe pour 48 passagers, transformé en version 92 sièges en 1961 puis en cargo en 1962, loué à Air Cameroun à partir de 1967, retiré du service et convoyé vers Nimes en 1972 où il est féraillé en 1976
  • Douala, maison de la jeunesse protestante
  • Douala, maisons missionnaires
  • Douala, le Palais de justice - Le bâtiment a été construit en 1931.
  • Retour de la bananeraie - Mission Catholique, à Yoko
  • Chef catéchiste - Missions des Pères du Saint-Esprit.
  • Yaoudé, vue générale
  • Des
  • Cameroun, vieille esclave
  • Femme chrétienne Douala
  • Types de Bassa
  • Case de pêcheurs sur les bords du Wuri
  • Construction d'une case.
  • Cases grassfield.
  • Mission de Nitui
  • Mission de Nitui
  • Marché de Maroua
  • Préparation de l'huile de palme
  • Yaoundé, centre commercial
  • Yaoundé, le centre commercial
  • Bord de lagune
  • Yaoundé, vue aérienne sur le lac
  • Yaoundé, Lycée Leclerc
  • Yaoundé, Palais de Justice, Cour d'Appel
  • Grand père - Carte postale éditée par les Missions des Pères du Saint-Esprit.
  • Le papayer
  • rcam.jeunesetudiantsdakono
  • Douala, allée des cocotiers
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