• Soudan - Ecole des enfants de troupe des Tirailleurs indignées.  – Cette image illustre l’initiative de l’armée française pour former des cadres locaux au début de l’époque coloniale en Afrique occidentale. Elle semble mise en scène, tant les élèves sont peu nombreux, d’âge très varié et les installations inexistantes ; ça ne ressemble pas vraiment à une école structurée et très fonctionnelle. D’ailleurs le cliché est signé du photographe dakarois Edmond Fortier, fin connaisseur des scènes animées. On a peut être choisi symboliquement la première école militaire fondée sur au Soudan français en 1884 –alors Haut-Sénégal-, au poste militaire de Kita, non loin de Kayes… De fait dès la création du corps des tirailleurs sénégalais en 1857, le Général Faidherbe, son promoteur, entend utiliser l’éducation pour renforcer l’attachement des élites locales au projet colonial et pour constituer un encadrement africain intermédiaire lettré. Ainsi, les enfants des chefs traditionnels sont accueillis sur les bancs d’établissements dédiés – à Saint-Louis, à Bingerville- puis le dispositif est étendu aux enfants de tirailleurs. Mais en réalité il reste longtemps confidentiel, circonscrit à une infime fraction de la population générale et même de celles des enfants de tirailleurs et de chefs. Il faut attendre l’après seconde guerre mondiale pour voir l’effort éducatif –militaire comme civil- significativement renforcé en AOF. Des écoles de troupe, des prytanées sont crées dans la région, dont la plupart fonctionnent encore, même si le but initial de former les futurs militaires gradés de l’armée semble parfois perdu de vue. L’image d’une entreprise coloniale civilisatrice, celle-là même portée par l’emblématique ministre de l’éducation de IIIe République Jules Ferry, doit être cependant évalué à l’aune de ces résultats : à l’indépendance des principaux pays d’Afrique de l’Ouest, moins de 4 % de la population était alphabétisé, et les armées resteront encore longtemps encadrées par des coopérants militaires français.
  • Types de Femmes Malinkées, Toucouleurs et Bambaras. Entre intérêt ethnographique, réelle curiosité de l’autre et gout pour l’exotisme, les photos de « types », et les cartes postales qui les popularisent, sont en vogue dès la fin du XIXème  siècle. Véritable inventaire de l’altérité, elles prétendent recenser par l’image toutes les physionomies, toutes les coutumes vestimentaires et capillaires des peuples colonisées. L’engouement pour ces clichés va de pair avec l’enthousiasme suscité dans l’opinion publique par la conquête de nouveaux territoires, par l’extension de l’empire national sous d’autres latitudes. Dans ces séries photographiques, qui représentent aussi bien hommes, femmes, enfants, groupes ou familles, les clichés de « beautés exotiques » ont une place particulière. Ils portent la part de rêve des Français pour des jeunes filles agréables à voir, joyeuses et aux mœurs supposées plus légères que celles des femmes françaises. L’alibi ethnographique permet d’ailleurs de représenter des corps féminins dénudés, dans une époque encore très pudibonde en Europe. -  Cette carte postale fait partie de l’importante collection due au photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928), qui tenait boutique rue Dagorne, une des voies transversales coupant la rue des Essarts au niveau du marché Kermel. Il a du prendre ce cliché à l’occasion du voyage qu’il fit au Soudan français entre 1905 et 1906.
  • Bamako, Le Lido, hôtel-restaurant-piscine. – Haut-lieu de loisirs pour le tout-Bamako européen, l’établissement voit le jour à la toute fin des années 1930. Il est fondé et bâti ex nihilo par Robert de Livry, l’un des deux fils de la famille qui exploite alors l’hôtel Le Normandie en centre-ville. Un peu à l’écart de la capitale, à 7 km sur la route de Kati, il devient vite une attraction incontournable grâce à sa piscine et à son lac artificiel où l’on pratique le ski nautique. Les activités de l’entreprise vont se diversifier dans les années 1950, avec l’exploitation d’une source naturelle sur le site, pour produire des boissons gazeuses sous la marque Crush. Il n’y avait aucun lien initial entre cet établissement de Bamako et son homonyme perché sur la corniche à Dakar, mais un mariage entre les enfants des deux familles – à la génération suivant celle du fondateur - vint en créer par la suite.  L’aventure prend fin au début des années 1990, peu après la session de l’affaire à un entrepreneur local, quand les installations sont pillées et incendiées en marge des troubles politiques de 1991. Sources : Philippe, Sébastien, Une histoire de Bamako, Brinon sur Sauldre, éditons Grandvaux, 2009.
  • Kayes, rue Paul-Holle. – Comme souvent dans les cités coloniales, et particulièrement dans les villes de garnisons comme Kayes, les figures de la conquête, militaires et explorateurs, servent à nommer les lieux. Difficile de compter les rues, les places ou les monuments inspirés par Faidherbe à cette époque dans l’espace sahélo-soudanien, où il fut tour à tour chef de guerre, gouverneur, bâtisseur et même fondateur du fameux corps des tirailleurs sénégalais. Avec cette avenue Paul-Holle, Kayes célèbre un personnage moins connu de l’histoire coloniale mais un enfant du pays. Il est en effet né à Saint-Louis du Sénégal en 1807, fils d’une signare – femmes métis régnant sur l’économie de la ville - et d’un commerçant français. Engagé dans l’armée française, il est en poste à Bakel et à Saldé sur le fleuve Sénégal mais aussi  sur son affluent la Falémé, à Senoudebou. Témoignage de l’intérêt qu’il porte à sa région, il publie en 1855, avec un co-auteur, un ouvrage de référence :
  • Avion survolant Gao. – A l’heure où chasseurs bombardiers partis de France et hélicoptères appuyant les troupes au sol sillonnent le ciel du nord Mali, il est intéressant de se souvenir de la présence ancienne des aviateurs français dans cette région. En effet, c’est à Gao que fut déployée en 1931 la 3ème escadrille de l’AOF -la première escadrille avait vu le jour à Thiès au Sénégal en 1924 et la seconde à Bamako en 1929. Ces unités étaient chacune composées de neuf appareils de type Potez 25 TOE (théâtre d’opération extérieure) sur leur base principale et de trois autres Potez 25 ou 29 sur leur base secondaire (celle de Gao étant située à Agadès). Le but de ces forces aériennes implantées sous les tropiques est la surveillance du territoire et l’appui aux troupes et aux groupes supplétifs en cas d’engagement. Elles effectuent également des missions postales, ainsi la 3ème escadrille va durablement assurer la liaison courrier entre Gao et Kano au Nigéria à partir de 1933. En outre, pour la troisième escadrille, qui est basée sur des espaces limitrophes de la Lybie,  il s’agit aussi de rappeler aux Italiens la souveraineté active de la France en « montrant ses cocardes » aux confins du Sahara. Pour insigne, qui sera peint sur le fuselage de ses avions, l’escadrille de Gao choisit l’image d’un guerrier touareg. Elle sera finalement dissoute en 1940. Sources : Richemond, S. « La troisième escadrille dans le ciel de Gao » dans Images et Mémoires n°31 et Carlier, Marc, La drôle de guerre au Sahara. Confins nigériens 1938-1940, ed. Karthala, Paris, 2006.
  • Tombouctou, la mosquée de Sankore au nord de la ville, construite vers le XIe siècle. – Le vénérable édifice, ici immortalisé par le photographe dakarois Edmond Fortier en visite au Soudan en 1905, fait partie du patrimoine récemment profané à Tombouctou par les salafistes d’Ansar Dine. Centre de savoir, cette mosquée abritait naguère une prestigieuse université, dont la fondation est contemporaine de celles d’Oxford et de la Sorbonne. Les nouveaux maîtres de la ville, proches d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, ont notamment brisé les portes de la mosquée Sidi Yahia, transgressant ainsi une croyance locale selon laquelle le bon œil veillera sur la ville tant qu’elles resteront closes. Cette effraction et la destruction de 7 des 16 mausolées de saints locaux –la ville adore 333 saints !- ont une portée symbolique et politique puissantes. Aux yeux du monde et de l’Occident, elles associent l’action de ces jihadistes sahéliens à celle des Talibans d’Afghanistan, responsables en leur temps du dynamitage des célèbres statues de Bouddha de Bâmiyân. Pour les habitants, elles défient la pratique locale de la religion, un islam soufi confrérique basé sur la vénération de figures sacrées et l’allégeance aux savants. Ce faisant, elles constituent une sorte de coup d’Etat social, remettant en cause le pouvoir des élites érudites locales liées aux confréries musulmanes, particulièrement les Kountas.
  • Tombouctou, groupe de Touareg. « Tombouctou s’éveille. Et pendant que les marabouts, devant le soleil levant, rappellent au peuple prosterné la grandeur d’Allah, sur le fort Bonnier monte le drapeau de la France. A ce moment, une compagnie de tirailleurs et deux pelotons de spahis sortent de la ville […] Combien reviendront de ceux qui partent ainsi à la recherche du rezzou de Touaregs signalé dans l’Est, au bord du Niger ? Les Touaregs ! guerriers légendaires, invisibles et toujours présents, survenant au galop de leurs chevaux ou de leurs méharas, tels une trombe de sable soulevée par le vent, ouragan qui passe, renverse tout et s’évanouit à l’horizon en fumée. Les Touaregs ! hommes voilés du désert, dont le litham (voile noir qui couvre le visage des Touaregs et ne laisse voir que les yeux et le nez) ajoute un mystère à celui de leur retraite » (1). Ce cliché, pris par le photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928) doit dater de 1905, époque à laquelle il se rendit au Soudan et ne put, comme tous les voyageurs européens, couper à la visite de cette ville mythique aux portes du désert. Le journaliste Albert Londres, qui fit un périple en Afrique de l’Ouest en 1928 et s’y rendit à cette occasion, note pour sa part que les Européens de la colonie déconsidèrent ostensiblement cette étape ultime au nord de l’Afrique subsaharienne. « Un pèlerin qui monte à Tombouctou perd de sa valeur, à leurs yeux. Il passe pour un poète » (2).  Sources : (1) Baratier, Col., A travers l’Afrique, Paris, Arthème Fayard, 1908. (2) Londres, Albert, Terre d’ébène, Paris, Albin Michel, 1929.
  • Kati, Cercle des officiers. – Le village de Kati, à une douzaine de kilomètres de Bamako, est choisi par le lieutenant-gouverneur de Trentinian en février 1896 pour installer le camp militaire. Le lieu, qui aurait porté des forêts verdoyantes par le passé, est réputé pour sa salubrité.  Les différents services de l’armée y sont progressivement regroupés. Une ambulance – infirmerie militaire – est mise en place. La garnison de Kayes, le 2ème régiment de tirailleurs sénégalais, vient s’installer à Kati en 1898. Le village, où vivent de nombreuses familles de ces militaires venus des quatre coins de l’AOF et engagés sur des terrains lointains, prend de l’ampleur. Il devient une ville animée et bigarrée de toutes les cultures du sous-continent, et un marché assez important, où convergent commerçants et artisans. Kati conserve de nos jours sa vocation militaire et abrite actuellement le camp Soundiata Keita (du nom d’un fameux héro de l’épopée mandingue qui vécut au XIIIème siècle) et un prytanée destiné à la formation secondaire des enfants de militaires maliens et ouest-africains. – Le Général Gouraud, figure de la conquête coloniale, raconte ainsi une visite à Kati au tout début du XXème siècle : « Le 29 [janvier 1903], Bamako […] Une voiture légère attelée de mules nous emmène rapidement le lendemain à Kati, à travers un joli paysage, un peu bouleversé, cependant point trop gâté par les tranchées et déblais du chemin de fer. Kati est devenu un gros centre militaire, administratif et médical. Nous sommes les hôtes du colonel Ebener, commandant le 2è sénégalais » (1). Sources : (1) Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Bamako, le départ du bac. - La capitale du Soudan, quoique érigée au bord du fleuve Niger, ne reçoit son premier pont qu'en 1947 - le second est bâti durant le funeste régime du président Moussa Traoré (1968-1991) et le troisième, financé par la Chine, es en cours d'édification depuis 2009. Le bac sur le fleuve resta fonctionner bien après la mise en service du premier édifice. Le journal local L'Essor, dans sa livraison du 8 février 1960, révèle les statistiques de passages du bac entre le 18 juillet et le 1er décembre 1959. Dans cette période, 320 000 passagers, 15 000 vélos, 2000 charrettes, 5000 voitures, 1500 camionnettes, 5000 camions, dont 3000 véhicules lourds et légers appartenant à l'administration, l'armée, la gendarmerie ou la police ont emprunté le bac, à raison de 145 véhicules et 2400 voyageurs par jour.
  • Bamako, l’orphelinat des métisses. – Situé sur l’actuelle place de la Liberté, l’établissement accueille les petites métisses depuis 1912. Les  petits métis, quant à eux, sont hébergés à l’orphelinat de Kayes, jusqu’à leur transfert dans la capitale, peu avant la seconde guerre mondiale. La construction de deux nouveaux bâtiments dans des quartiers distincts pour séparer filles et garçons, envisagée un temps, est finalement abandonnée avec le début des hostilités. Les petits garçons rejoindront donc finalement les filles dans l’ancien bâtiment. L’institution continuera d’accueillir ces enfants encombrants pour leurs deux communautés d’origine jusqu’à l’indépendance. Aujourd’hui, l’édifice abrite le ministère de l’Education nationale (1). – Albert Londres décrit en ces termes le sort peu enviable des métis au Soudan français au début du XXème siècle : « Les métis ! Les mulots ! Les tout-petits tètent leur négresse de mère. Le père est là ou n’y est pas. C’est un fonctionnaire, un commerçant ou un officier ; c’est un passant. S’il est là, ce ne sera pas pour longtemps. S’il est absent, ce sera sans doute pour toujours. L’enfant grandira dans la case, la maman nègre étant retournée chez les parents. Le reste du village le regardera comme un paria, se demandant pourquoi ce tète-lait mangera plus tard leur mil. Aucune raison sociale n’interviendra dans ce jugement sommaire. […] La maman se remariera avec un Mandingue. Ses petits frères, eux, auront une race, une famille, une patrie : ils seront noirs. Le mulot sera mulot. Il n’aura pas de nom, pas de base, pas de sol à lui pour poser ses pieds. […] Ils sont comme ces bateaux-jouets qui voguent dans les bassins municipaux. Dès qu’ils approchent du bord, un bâton les repousse ; quand ils gagnent le centre, un jet d’eau les inonde. Il en coule des quantités. Les survivants demeurent déteints. Sans nom, ces demi-sang sont les fils des saints de la religion catholique. La République ne les laisse pas dans la brousse. Non ! Quand ils ont sept ans, on les arrache à la calebasse maternelle. On les réuni dans les centres à l’école des métis. Ils constituent la plus étrange catégorie d’orphelins : les orphelins avec père et mère » (2). Sources : (1) Philippe, Sébastien, Une histoire de Bamako, Brinon sur Sauldre, éditons Grandvaux, 2009. (2) Londres, Albert, Terre d’ébène, Paris, Albin Michel, 1929.
  • Le Niger, pirogues [au] retour de la pêche. - Jusqu’à la fin du XVIIIème siècle, les Européens se firent une idée erronée du Niger dont l’existence était mentionnée depuis l’antiquité par Pline l’Ancien (23-79). La plupart de leurs connaissances géographiques sur le continent africain reposaient, il est vrai, sur les écrits d’auteurs arabes dont le géographe Idrissi (XIIème siècle), qui n’avait jamais mis les pieds en Afrique, et le voyageur Léon l’Africain (XVIème siècle), qui décrivait plus de choses qu’il n’avait pu en voir. De fait, les occidentaux pensèrent longtemps que le fleuve prenait sa source dans le lac du Bornou, actuel Tchad, et courait vers l’ouest. Ils croyaient également qu’il aboutissait dans l’Atlantique par un immense delta pourvu de quatre branches, le Sénégal, la Gambie, le Rio Gacheo et le Rio Grande… Il fallut attendre le géographe français d’Anville, en 1749, pour imaginer que le fleuve Sénégal et le Niger étaient deux cours d’eau distincts et que le second coulait vers l’est. Et c’est l’explorateur écossais Mungo Park qui le vérifia sur le terrain en 1796, vers Ségou dans l’actuel Mali. Plus tard, la lutte pour le contrôle de cette voie navigable de l’intérieur du continent opposa colonisateurs français et britanniques. Les premiers parvinrent à tenir les sources, le delta central soudanien et le cours moyen mais se firent finalement ravir le cours inférieur par les seconds. Pour les occupants ancestraux de ces régions, le Niger est tout à la fois une véritable mer intérieure poissonneuse, un formidable couloir de communication et de commerce et la source de l’eau et du limon propices à une vaste zone fertile aux frontières du désert. - Cette carte postale fait partie du travail d’Edmond Fortier (1862-1928), photographe et éditeur établi à Dakar. Elle doit dater de fin 1905, époque à laquelle il fit un voyage au Soudan.
  • Tam-tam à Bamako. – « Deux jours de repos à Bamako, tandis que nous organisons la caravane qui doit nous emmener vert Tombouctou. […] Ce soir, encore un tam-tam : groupe d’une centaine de danseurs et d’un nombre à peu près égal de figurants. C’est une belle mascarade. Le chef des griots porte un peplum bleu-noir et est coiffé d’un casque doré de lancier Second Empire, à cimier de crin. Les vieilles femmes, comme toujours, sont  déchainées ; elles portent les couleurs les plus voyantes et ne le cèdent à personne en lascivité. La grande vedette remue furieusement le derrière ; un homme se détache du groupe, et pour mettre ce spectacle en valeur, pose une main au bon endroit ; on voit ses doigts noirs se détacher sur la jupe blanche de la danseuse. Pendant ce temps les tambours lâchent des pétarades d’obusiers qui font trembler le palais. Les femmes poussent des cris de tête, les balafons de bois sonore laissent couler des gammes sur leurs deux octaves, et les clochettes de fer attachées aux chevilles font un bruit de rideau métallique. Les acteurs se passent un seau de zinc plein d’eau, à même lequel ils boivent, sans interrompre leur action. Ils s’avancent et profèrent d’un air féroce des paroles hurlées, qu’on nous affirme encore être nos louanges et celles des parents qui nous ont conçus ; les chefs commentent cette récitation héroïque par des exclamations parlées qui en soulignent le sens, comme les méthodistes américains accompagnent d’aboiements les discours de leur ministre ; c’est tout à fait le shouting des nègres baptistes. Le proverbe guinéen dit : Les griots chantent seulement les louanges des vivants » (1). Cette carte postale fait partie du travail d’Edmond Fortier (1862-1928), photographe et éditeur établis à Dakar. Elle doit dater de fin 1905, époque à laquelle il fit un voyage au Soudan.  Sources : (1) Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Boucle du Niger. Comptage des kawris dans un poste – Les kawris sont de petits coquillages servant de monnaie au Soudan (valeur moyenne 1 franc le mille). - Initialement utilisés comme monnaie par les populations des îles du continent indien (3000 ans avant JC), les kawris (ou cauris) sont introduits en Afrique noire entre le IXème et Xème siècle par le biais du commerce arabe transsaharien. Ils sont ensuite largement utilisés par les navigateurs portugais et espagnols dans les échanges avec le continent africain, et notamment pour la traite négrière. Pour la seule décennie qui va de 1850 à 1860, 35 000 tonnes de cauris auraient été importées en Afrique pour acquérir de l’huile de palme et des esclaves. Les types de coquillage et leur parité marchande varient selon les régions. Les cauris (Cypraea annulus, Cypraea moneta, Cypraea caurica, Cypraea onyx, Cypraea argus et Cypraea eglantina) ont cours. Les marginelles (Marginella persicula et Marginella cingulata) sont répandues au Soudan. Les olives (Olivella nana) sont utilisées au Congo. Dans les colonies françaises, la parité fluctuera, s’établissant un temps à 1000 cauris pour 1 francs, et jusqu’en 1907 les impôts peuvent être payés en coquillages au Soudan et au Dahomey, à raison de 20 000 cauris pour 7 francs. Par la suite les lois devaient interdire l’emploi des coquillages comme monnaie. Ils restèrent néanmoins utilisés dans des transactionslocales informelles, et au Niger à la fin des années 1940, on estimait à 70 000 cauris la dot due à la famille d’une épouse. Cette carte postale fait partie du travail d’Edmond Fortier (1862-1928), photographe et éditeur établis à Dakar. Elle doit dater de fin 1905, époque à laquelle il fit un voyage au Soudan.
  • Sikasso, la Résidence. – « Au coucher du soleil, nous atteignons Sikasso où nous sommes accueillis à coups de fusil, avec des cavalcades et des tams-tams. La population indigène, prévenue, nous fait fête. Elle nous accompagne en chantant, dansant et gesticulant jusqu’à la Résidence qui domine la ville. Là, les clairons sonnent, la petite garnison présente les armes. […] Après le dîner, un peu de fraîcheur vint sur la terrasse de la Résidence. De haut, nous apercevions les feux des cases dans la ville indigène et les lumières mouvantes du tam-tam dans les bois ». Sources : Bordeaux, H., Nos Indes noires, Paris, éditions Plon, 1936.
  • Chemin de fer de Kayes au Niger, voyageurs de 4ème classe. - « Nous partons le 10  [février 1901, de Bamako vers Kayes] par le chemin de fer, occupant le dernier wagon, avec une sorte de balcon d’où je peux retrouver tous les souvenirs épars de ce paysage : c’est la neuvième fois que je fais cette route. » (1). – Assez tôt, les autorités coloniales envisagent de relier, par un chemin de fer, le fleuve Sénégal, principale voie de pénétration dans cette partie du continent, au fleuve Niger, voie essentielle de circulation dans le Sahel. Les premières études ont lieu en 1880, alors même que toute la région n’est pas sous contrôle français. La ligne devra aller de Kayes, sur le fleuve Sénégal, jusqu’à Koulikoro, sur le Niger, et les travaux débutent dès 1881, mais au ralenti tant la main d’œuvre locale et l’encadrement européen sont défaillants. L’avancée est très lente, et en 1884, seuls 53 km ont été couverts alors que l’entreprise a d’ores et déjà englouti des sommes exorbitantes ; la construction sera finalement confiée au Génie militaire. Le premier tronçon, allant de Kayes à Bafoulabé est inauguré le 1er janvier 1894. La construction du reste de la ligne, joignant le fleuve Niger, durera encore jusqu’en 1904, et nécessitera des efforts importants, comme l’édification d’un viaduc de 400 mètres à Mahina. Ce réseau est connecté en 1924 à celui du Sénégal, permettant le transport sans rupture de charge du port maritime de Dakar au port fluvial de Bamako. Sources : (1) Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Bamako, la rue Gilium. - Cette artère, devenue de nos jours avenue de la Nation, doit son nom à un naturaliste (en réalité orthographié « Gillium » avec deux « L ») venu à Bamako à l'époque du lieutenant-gouverneur Trentinian (1895-1899).Actif et entreprenant, il fit des essais de culture du blé sur les bords du fleuve Niger, à Bamako, avec des semis venus de Goundam. Il fut également à l'origine, en association avec  deux autres jeunes hommes nommés Pillet et Colas,  de la première société commerciale française de la place, devenue ensuite la Compagnie Niger-Soudan. Il devait mourir prématurément, en 1899, et repose depuis au cimetière de Bamako.
  • Descente du bac à Bamako, photo d'amateur. - La capitale du Soudan, quoique érigée au bord du fleuve Niger, ne reçoit son premier pont qu'en 1947 - le second est bâti durant le funeste régime du président Moussa Traoré (1968-1991) et le troisième, financé par la Chine, es en cours d'édification depuis 2009. Le bac sur le fleuve resta fonctionner bien après la mise en service du premier édifice. Le journal local L'Essor, dans sa livraison du 8 février 1960, révèle les statistiques de passages du bac entre le 18 juillet et le 1er décembre 1959. Dans cette période, 320 000 passagers, 15 000 vélos, 2000 charrettes, 5000 voitures, 1500 camionnettes, 5000 camions, dont 3000 véhicules lourds et légers  appartenant à l'administration, l'armée, la gendarmerie ou la police ont emprunté le bac, à raison de 145 véhicules et 2400 voyageurs par jour.
  • Koulikoro, le Niger de la terrasse du Buffet. – Situé sur le fleuve, à une soixantaine de kilomètres de Bamako et en aval de tout rapide, Koulikoro est le port d’où part la ligne fluviale vers Gao. Les vapeurs « Bonnier », « Gallieni » et « Mage » de la société Messafric assurent un service hebdomadaire de décembre à avril. Entre Koulidoro et Gao, ils desservent Ségou, Markala, Sama, Macina, Diafarabé, Mopti, Aka, Niafunké, Diré, Kabara (le port de Tombouctou), Rharous, Bemba et Bourem. Le départ de Koulikoro a lieu le jeudi à 12 heures, et l’arrivée à Gao le jeudi suivant à 13 heures, soit 8 jours de navigation. Dans le sens inverse, le départ de Gao se fait le vendredi à 11 heures et l’arrivée à Koulikoro 12 jours plus tard, le mardi à 9 heures. Aux basses eaux, le service par vapeur n’est assuré qu’entre Koulikoro et Kabara/Mopti. Le reste de la ligne est assuré par des pirogues. La ligne de chemin de fer, qui joint Kayes sur le fleuve Sénégal à Bamako depuis 1904, s’étend jusqu’à Koulikoro créant une jonction terrestre entre les deux fleuves.
  • Boucle du Niger. Comptage des Kauris dans un poste. Les Kauris sont de petits coquillages servant de monnaie au Soudan (valeur moyenne, 1 franc le mille). – Le Soudan est, avec le Dahomey, le dernier territoire où le colonisateur français autorisa le paiement des impôts en coquillages, jusqu’en 1907. La parité qui avait longtemps fluctué dans les colonies françaises autour de 1000 coquillages pour 1 franc, s’établissait alors à 20 000 cauris pour 7 francs. Par la suite, les lois devaient interdire l’emploi monétaire des coquillages. Ils restèrent néanmoins tardivement utilisés pour des transactions locales informelles. Ainsi on estimait à 70 000 cauris la dot due à la famille d’une épouse, au Niger à la fin des années 1940. Les Kauris ou cauris auraient été introduits en Afrique noire entre le IXème et Xème siècle par le biais du commerce arabe transsaharien. Ces coquillages des mers chaudes étaient utilisés comme monnaie dans les îles du continent indien depuis 3000 ans avant JC. Les échanges avec les navigateurs portugais et espagnols, et notamment  la traite négrière, ont contribué à les diffuser largement sur le continent noir.  Dans la seule décennie qui va de 1850 à 1860, 35 000 tonnes de cauris auraient été importées en Afrique pour acquérir de l’huile de palme et des esclaves. Les types de coquillage et leur parité marchande varièrent selon les régions et les époques. Outre les cauris (Cypraea annulus, Cypraea moneta, Cypraea caurica, Cypraea onyx, Cypraea argus et Cypraea eglantina), les marginelles (Marginella persicula et Marginella cingulata) eurent cours au Soudan et les olives (Olivella nana) au Congo. - Cette carte postale fait partie du travail du célèbre photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928), à qui l’on doit une somme importante de clichés sur l’Afrique de l’Ouest en général ; il a publié en tout 3300 clichés originaux. M. Fortier tenait boutique et vivait avec ses deux filles blondes et son boy Seydou Traoré, à l’angle de la rue Dagorne et du boulevard Pinet-Laprade, juste à proximité du marché Kermel de Dakar.
  • Macina, danse des habitants des cavernes. – Il s’agit vraisemblablement de Macina en tant que région, correspondant au royaume peul du XIX ème siècle, qui s’étendait de Tombouctou à Mopti et du Mossi à la Mauritanie. Quant aux habitants des cavernes, il doit s’agir des Habé, ou Habbé, désignation ancienne des Dogon de la région de Bandiagara. « Les Habés ont de curieuses danses. Les femmes n’y sont pas admises, de qui révèle leur caractère sacré. Les danseurs, au nombre de trente, forment un cercle. Ils sont nus, avec des rondelles de crins de cheval, d’une splendide couleur vieux-rose, autour de la taille, des poignets, des coudes et des chevilles ; ils sont coiffés d’une cagoule surmontée d’un cimier en coquillages blancs, cousus, dessinant des yeux ronds et vides. Leur danse est conduite par un meneur coiffé d’un masque d’oiseau, avec un long bec dentelé en scie, blanc et rouge ; l’homme emplumé ne cesse de déployer ses ailes, de siffler, simulacre d’un vrai oiseau qui gâte ici les récolte ; aussi ses danses sont-elles faites à une bonne distance des champs de mil » (1). Les traditions des Habbés, plus connus aujourd’hui sous le nom de Dogons, fascinent très tôt les voyageurs européens comme le photographe dakarois Edmond Fortier qui a immortalisé cette scène vers 1905. A leurs coutumes originales vient s’ajouter un peu plus tard la sulfureuse réputation de sauvagerie que leur vaut la révolte du village de Tabi en 1920, dernier épisode de résistance à la colonisation française, dans une région « pacifiée » lors des toutes dernières années du XIXème siècle. Haut perché sur la falaise de Bandiagara, le village constitue un bastion inexpugnable. Après sa prise, les coutumes troglodytes des Habbés sont interdites par le colonisateur. « La région est peuplée de Peulhs et surtout de Habés, population fétichiste assez arriérée… […] Elle vit en troglodyte, dans les montagnes de pierre feuilletée. […] On a interdit à ces Habés d’habiter leurs trous, où ils s’enfermaient après avoir retiré les échelle qui leur servaient à y monter. Maintenant ils ont construit de petits villages crénelés, dans des cirques de rochers rouges, au pied des falaises. L’administrateur du cercle me dit qu’il existe encore ici du cannibalisme rituel, et les Français rencontrés à Bandiagara me le confirment » (2). Sources (1) et (2) : Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Koulouba, palais du gouvernement. – Le palais du gouvernement, édifié entre 1905 et 1908 sur la colline de Koulouba qui surplombe Bamako, est devenu le palais présidentiel du Mali à l’indépendance. Le choix de ce site tient au colonel de Trentinian, lieutenant-gouverneur du Soudan français en 1896, qui préconisait le transfert de la capitale, de Kayes au bord du fleuve Sénégal où elle se trouvait alors, à Bamako au bord du fleuve Niger. Il fit d’ailleurs construire un imposant bâtiment sur la colline qui sera souvent désigné comme « Folie Trentinian », « résidence du pont F » (la colline est le « point F » du relevé géodésique local) ou « ancienne résidence » quand fut bâti l’actuel palais. Mais il fallut attendre1904, avec l’arrivée du chemin de fer, pour que ressurgisse l’idée de faire de Bamako la capitale de la colonie qui s’appelait alors (entre1902 et 1904) le « Sénégambie et Niger ». On entrepris d’élever une cité administrative intégrant le bâtiment initial qui n’avait jamais servi, et le nouveau palais trouva sa place en bordure de plateau, au-dessus de la ville. Koulouba devint effectivement le siège du gouvernement de la colonie – alors le Haut-Sénégal-Niger - le 20 mai 1908 à la prise de fonction du gouverneur Clozel. – Paul Morand raconte une réception en 1927 au palais de Koulouba : « Chez M. Terrasson de  Fougère, Gouverneur du Soudan, colonial de grande classe, qui n’a pas oublié les leçons d’un Lyautey, nous retrouvons Albert Londres et le peintre Roucayrol avec qui nous ferons route commune jusqu’à Tombouctou, puisqu’on nous assure ici que les eaux sont encore assez hautes pour nous y porter. Le Gouverneur est un homme jeune, respecté, obéi, courtois et silencieux ; son autorité calme nous fait grand honneur. Son palais domine la ville et toute la plaine où le fleuve décrit une courbe azurée d’une vingtaine de kilomètres. La ville française sépare deux cités indigènes » (1). Pour l’anecdote contemporaine, il est intéressant de préciser que la femme de l’actuel président burkinabè Compaoré, l’ivoirienne Chantal Terrasson, est la petite fille du gouverneur Terrasson de Fougère. Son père, Jean Kourouma Terrasson, médecin formé à Dakar et proche du président Houphouët-Boigny, était le fils du gouverneur colonial et de Madoussou Diarrasouba. Sources : (1) Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Tombouctou, vue générale. – « J’ai été à Tombouctou, en dessous du royaume de Barbarie, en pays très arides dans les terres » (1). « Tombouctou, disent les vieux chroniqueurs soudanais, est le lieu de rencontre de ceux qui voyagent en pirogue et de ceux qui cheminent à chameau. […] Quelques casernes ocres à créneaux, des drapeaux français et des maisons carrées, de teinte mastic, sans une ombre, sans un relief. […] Tombouctou, qui fut jadis une cité de plus de cent mille âmes, n’est plus qu’un village de cinq mille habitants. […] Cependant l’impression que laisse Tombouctou est très foret. C’est la fin du monde nègre, de la beauté des corps, des gras pâturages, de la joie de vivre, du bruit, des rires… » (2). Sources : (1) Benedetto Dei, premier européen à venir à Tombouctou en 1469. (2) Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Bamako, le palais de justice. - « Il y a vraiment dans notre civilisation coloniale africaine une harmonieuse entente entre deux races, que je n’ai jamais rencontrée ailleurs. Certes, les indigènes sont astreints à l’impôt. mais qu’est-ce en regard des contributions forcées des anciens tyrans, des razzias, des massacres collectifs, des exécutions en masse de jadis ? Partout des débouchés assurés au commerce indigène, des routes, une justice équitable. Le Noir aime la justice, et la justice française lui convient, car n’étant pas appliquée à la lettre, déformée par des hommes de loi, mais rendue humainement par des chefs compréhensifs et équitables, elle est supérieure aux procédures sommaires qu’elle a remplacées. » Source : Morand, Paul, AOF De Paris à Tombouctou, Paris, éditions Flammarion, 1928.
  • Kayes, la gare. – « Il y a le père Levreau, un vieux broussard. Vingt et un ans de Soudan. Il revient de France pour la deuxième fois seulement. Il n’aime que Kayes. – D’ailleurs, explique-t-il, Kayes et l’une des trois villes les plus chaudes du monde. Podor, Djibouti et Kayes, c’est bien connu, il ne faut pas sortir de là. Partout où j’irais je déchoirais. Le lendemain, à midi –dans la ville la plus chaude du monde, le train arrive à midi !- le père Levreau débarque à Kayes. Ses six femmes l’attendaient sur le quai, six femmes noires dont deux Mauresques aux grands yeux de chamelle. […] A l’intérieur de la gare, le thermomètre marquait quarante-six ! ». Source : Londres, Albert, Terre d’ébène, Paris, Albin Michel, 1929.
  • Kati, le camp. – « Le 29 [janvier 1903], Bamako […] Une voiture légère attelée de mules nous emmène rapidement le lendemain à Kati, à travers un joli paysage, un peu bouleversé, cependant point trop gâté par les tranchées et déblais du chemin de fer. Kati est devenu un gros centre militaire, administratif et médical. Nous sommes les hôtes du colonel Ebener, commandant le 2è sénégalais » (1). – Le village de Kati devient un poste colonial le 7 février 1881 (le poste de Bamako ne sera fondé que deux ans plus tard), à l’initiative du lieutenant-colonel Borgnis-Desbordes qui vient d’être nommé commandant du territoire du Haut-Fleuve, précurseur du Soudan français. Le corps des tirailleurs sénégalais, dont l’auteur évoque ici le 2ème régiment, a été créé en 1857 par le Général Faidherbe, alors gouverneur du Sénégal.  Source  : (1) Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Bamako, vue générale. – « Ils sont plus de vingt mille Soudanais à Bamako. La France a construit là une grande ville indigène, ville de banko, c’est-à-dire en boue. Aucune case ne dépasse l’autre. Cela s’étend comme un cimetière où l’on aurait enterré que des pauvres ; un cimetière de la zone des armées, égalitaire. Au-dessus des murs entourant ces cases, on voir monter et descendre en cadence l’instrument symbolique de l’Afrique entière : le long bâton à piler le mil ». Source : Londres, Albert, Terre d’ébène, Paris, Albin Michel, 1929.
  • Koulikoro et le Niger. – Situé sur le fleuve, à une soixantaine de kilomètres de Bamako et en aval de tout rapide, Koulikoro est le port d’où part la ligne fluviale vers Gao. Les vapeurs « Bonnier », « Gallieni » et « Mage » de la société Messafric assurent un service hebdomadaire de décembre à avril. Entre Koulidoro et Gao, ils desservent Ségou, Markala, Sama, Macina, Diafarabé, Mopti, Aka, Niafunké, Diré, Kabara (le port de Tombouctou), Rharous, Bemba et Bourem. Le départ de Koulikoro a lieu le jeudi à 12 heures, et l’arrivée à Gao le jeudi suivant à 13 heures, soit 8 jours de navigation. Dans le sens inverse, le départ de Gao se fait le vendredi à 11 heures et l’arrivée à Koulikoro 12 jours plus tard, le mardi à 9 heures. Aux basses eaux, le service par vapeur n’est assuré qu’entre Koulikoro et Kabara/Mopti. Le reste de la ligne est assuré par des pirogues. La ligne de chemin de fer, qui joint Kayes sur le fleuve Sénégal à Bamako depuis 1904, s’étend jusqu’à Koulikoro créant une jonction terrestre entre les deux fleuves.
  • Tombouctou, le marché au bois. – En 1948, le cercle de Tombouctou, qui s’étend sur 282 400 km2, compte 86 111 habitants dont 25 159 sédentaires. Le cheptel est de 11 000 chameaux, 1200 chevaux, 18 000 ânes, 250 000 bœufs et 834 000 moutons et chèvres. L’élevage bovin est largement destiné au marché de la Côte d’Ivoire, vers lequel il est acheminé sur pied. Hormis le bétail, la production est limitée à 400 t. de gomme, 100 000 barres de sel de Taoudéni.
  • Préparation du beurre de karité, triage des noix – « Les femmes étaient accroupies devant les petits tas de choses qu’elles avaient à vendre : trois morceaux de sucre, quatre bananes, six noix de kola, une calebasse de lait, cinq ou six mille mouches... des petites boules noires comme des crottes de chèvre, d’autres boules, celles-là blanchâtres et d’où montait une odeur qui est celle de toute l’Afrique. C’était l’odeur du beurre de karité. Aucun puits perdu, aucune bouche, soit d’égout, soit d’évier, ne vous donnera une idée de cette odeur-là. Si boucané que vous soyez, vous tomberez inanimé à la moindre vague de beurre de karité. C’est une odeur que l’on pourrait appeler à crochet, car elle plonge en vous et vous décroche le cœur ! Ce beurre végétal se met à toutes les sauces. Il sert à la cuisine, à la toilette. Il graisse les plats, lubrifie les peaux. Plus la peau brille au soleil, plus la femme est séduisante. Le malheur est que la coquette sent d’aussi loin qu’elle brille ». Source : Londres, Albert, Terre d’ébène, Paris, Albin Michel, 1929.
  • Bamako, Pariscoa, rue Guilium. - A la recherche d’une formule susceptible de rénover le commerce dans les capitales africaines, de type « grands magasins » et se démarquant des comptoirs, la SCOA (Société commerciale de l’Ouest Africain) s’associe à partir de 1952 avec le groupe Prisunic pour lancer une chaîne de magasins sous l’enseigne Pariscoa et avec le groupe du Printemps pour ouvrir des magasins Printania.
  • Les trains de Médine, en amont de Kayès, en 1898 (train,  montant et descendant à raison de deux par jour).  Cliché du Lieutenant Emile-Louis Abbat, qui servit au Soudan Français de 1894 à 1898. - Le chemin de fer soudanais a été inauguré le 1er janvier 1894, sur le tronçon Kayes-Bafoulabé. Les travaux de construction, commencés dès 1881, avaient pris tant de retard que la ligne ne sera achevée qu'en 1904. La machine à la tête du convoi est une locomotive de type 030 T, dont 12 exemplaires, fabriqués à Paris par les ateliers de Passy, par l'entreprise Cail et par  l'atelier Weidknecht, avaient été livrés en 1898. Une locomotive de type Decauville 031T avait été fournie en 1895, et deux autres 030 T de Weidknecht  vinrent compléter le parc roulant du chemin de fer de Kayes au Niger en 1899. - Extrait d'un rapport rédigé en 1899 par Emile-Louis Abbat aux autorités militaires concernant le Soudan Français :
  • Camion descendant la falaise de Bandiagara. – « Au matin nous partons pour une petite étape, par une chaussé qui traverse des régions inondées au sud-est du Niger et nous amène au pied de la falaise de Bandiagara, que nous franchirons demain et qui sépare le Soudan de la Haute-Volta. Notre chauffeur noir, malgré les 38 degrés, est vécu d’un épais pardessus à taille, avec col de velours. Pieds nus, casque blanc, bagues d’aluminium au pouce. » Source : Morand, Paul, AOF De Paris à Tombouctou, Paris, éditions Flammarion, 1928.
  • Le marché de Kayès, en novembre 1896. Cliché du Lieutenant Emile-Louis Abbat, qui servit au Soudan Français de 1894 à 1898. - Extrait d'un rapport rédigé en 1899 par Emile-Louis Abbat aux autorités militaires concernant le Soudan Français :
  • Kayes, la grande rue, vers 1910. Cliché Dr Collomb (coll. Muséum). – « Fondée en 1881 par Borgnis-Desbordes, Kayes, ville créée de toutes pièces, possède actuellement 6000 habitants environ. De nombreuses maisons de commerce y font des affaires qui semblent prospères, à en juger par l’animation qui y règne. Toutefois, m’a fait remarquer l’oncle Guy tandis que nous parcourions la ville, Kayes a beau être la capitale administrative et avoir été munie de tout un outillage économique, c’est toujours Médine qui est restée le grand centre politique et commercial. Au font, Kayes et Médine forment un seul bloc… ». Source : Decourt, Dr Ferdinand, La famille Kerdalec au Soudan, Paris, Ed. Librairie Vuibert, 1910.
  • Le Niger à Koulikoro, avant 1910. - Situé sur le fleuve, à une soixantaine de kilomètres de Bamako, Koulikoro est le port d’où part la ligne fluviale vers Gao. Les vapeurs « Bonnier », « Gallieni » et « Mage » de la société Messafric assurent un service hebdomadaire de décembre à avril. Entre Koulidoro et Gao, ils desservent Ségou, Markala, Sama, Macina, Diafarabé, Mopti, Aka, Niafunké, Diré Kabra, Rharous, Bemba et Bourem. Le départ de Koulikoro a lieu le jeudi à 12 heures, et l’arrivée à Gao le jeudi suivant à 13 heures, soit 8 jours de navigation. Dans le sens inverse, le départ de Gao se fait le vendredi à 11 heures et l’arrivée à Koulikoro 12 jours plus tard, le mardi à 9 heures. Aux basses eaux, le service par vapeur n’est assuré qu’entre Koulikoro et Kabara/Mopti. Le reste de la ligne est assuré par des pirogues. La ligne de chemin de fer, qui joint Kayes sur le fleuve Sénégal à Bamako depuis 1904, s’étend jusqu’à Koulikoro créant une jonction terrestre entre les deux fleuves.
  • Tam-Tam de Habbés (ces tam-tam sont allégoriques et présentent de nombreuses phases). – « Les Habés ont de curieuses danses. Les femmes n’y sont pas admises, de qui révèle leur caractère sacré. Les danseurs, au nombre de trente, forment un cercle. Ils sont nus, avec des rondelles de crins de cheval, d’une splendide couleur vieux-rose, autour de la taille, des poignets, des coudes et des chevilles ; ils sont coiffés d’une cagoule surmontée d’un cimier en coquillages blancs, cousus, dessinant des yeux ronds et vides. Leur danse est conduite par un meneur coiffé d’un masque d’oiseau, avec un long bec dentelé en scie, blanc et rouge ; l’homme emplumé ne cesse de déployer ses ailes, de siffler, simulacre d’un vrai oiseau qui gâte ici les récolte ; aussi ses danses sont-elles faites à une bonne distance des champs de mil » (1). Les traditions des Habbés, plus connus aujourd’hui sous le nom de Dogons, fascinent très tôt les voyageurs européens comme le photographe dakarois Edmond Fortier qui a immortalisé cette scène vers 1905. A leurs coutumes originales vient s’ajouter un peu plus tard la sulfureuse réputation de sauvagerie que leur vaut la révolte du village de Tabi en 1920, dernier épisode de résistance à la colonisation française, dans une région « pacifiée » lors des toutes dernières années du XIXème siècle. Haut perché sur la falaise de Bandiagara, le village constitue un bastion inexpugnable. Après sa prise, les coutumes troglodytes des Habbés sont interdites par le colonisateur.  « La région est peuplée de Peulhs et surtout de Habés, population fétichiste assez arriérée… […] Elle vit en troglodyte, dans les montagnes de pierre feuilletée. […] On a interdit à ces Habés d’habiter leurs trous, où ils s’enfermaient après avoir retiré les échelle qui leur servaient à y monter. Maintenant ils ont construit de petits villages crénelés, dans des cirques de rochers rouges, au pied des falaises. L’administrateur du cercle me dit qu’il existe encore ici du cannibalisme rituel, et les Français rencontrés à Bandiagara me le confirment » (2). Sources (1) et (2) : Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Soudan : Construction d’une route dans la savane. Cliché Agence économique des colonies. – Les puissances coloniales en général, et la France en particulier, aiment à s’enorgueillir des investissements publics réalisés dans leurs empires respectifs. Films documentaires, reportages photographiques et ouvrages de commande viennent attester de la « mission civilisatrice » et de l’effort national pour porter le progrès jusqu’au fond des possessions. Mais la réalité est souvent différente. La conquête et le développement des colonies surviennent à une époque où les infrastructures des régions métropolitaines doivent être multipliées et modernisées pour répondre à la croissance de l’activité économique. Au Soudan français, s’il y a eu de forts investissements hydrauliques et agricoles pour fonder un pôle cotonnier national, le réseau routier est resté extrêmement médiocre, ce qui entrave le développement économique et l’action de l’administration. Dans ses mémoires, le vétérinaire et écrivain sénégalais Birago Diop (1906-1989), qui exerça à Ségou entre 1937 et 1939, déplore l’état des routes soudanaises, auxquelles les voyageurs paient un lourd tribu en vies humaines.
  • Intérieur de la gare de Kayes, chemin de fer de Kayes à Bamako. – Assez tôt, les autorités coloniales envisagent de relier, par un chemin de fer, le fleuve Sénégal, principale voie de pénétration dans cette partie du continent, au fleuve Niger, voie essentielle de circulation dans le Sahel. Les premières études ont lieu en 1880, alors même que toute la région n’est pas sous contrôle français. La ligne devra aller de Kayes, sur le fleuve Sénégal, jusqu’à Koulikoro, sur le Niger, et les travaux débutent dès 1881, mais au ralenti tant la main d’œuvre locale et l’encadrement européen sont défaillants. L’avancée est très lente, et en 1884, seuls 53 km ont été couverts alors que l’entreprise a d’ores et déjà englouti des sommes exorbitantes ; la construction sera finalement confiée au Génie militaire. Le premier tronçon, allant de Kayes à Bafoulabé est inauguré le 1er janvier 1894. La construction du reste de la ligne, joignant le fleuve Niger, durera encore jusqu’en 1904, et nécessitera des efforts importants, comme l’édification d’un viaduc de 400 mètres à Mahina. Ce réseau est connecté en 1924 à celui du Sénégal, permettant le transport sans rupture de charge du port maritime de Dakar au port fluvial de Bamako.
  • Un village de population Habé, aux pieds des falaises de Bandiagara. Photo Agence économique de l’AOF. – « Au matin, nous partons pour une petite étape, par une chaussée qui traverse des régions inondées au sud-est du Niger et nous amène au pied de la falaise de Bandiagara, que nous franchirons demain et qui sépare le Soudan de la Haute-Volta. [ …] La région est peuplée de Peulhs et surtout de Habés, population fétichiste assez arriérée, sur laquelle R. Arnaud a publié de fort intéressantes notes dans la Revue d’ethnographie. Elle vit en troglodyte, dans les montagnes de pierre feuilletée, rouge, aride. Elles y enterre ses morts en des caves inaccessibles, comme à Sanghara, en les descendant dans des cheminées verticales, à l’aide de cordes, puis en les lançant horizontalement dans des trous naturels qui viennent prendre jour sur cette cheminée d’appel. » Source photo et texte :  Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Bamako, le marché. – « Malinkés, Peulhs, Maures au marché. Ce marché n’est pas l’horrible halle en fonte, commandée en France, mais un beau bâtiment à pylônes ; le ciment armé, frère du torchis, se prête parfaitement à l’architecture soudanaise. Tout est d’un rose relevé de la tache noire des corps et des têtes et de la violence bleue des cotonnades, appelées « guinées ». Voici des barres de sel de Mauritanie que compissent des chiens errants non moins ignoble que les chiens chinois ; voici des anneaux de cheville en argent, en aluminium, des bagues d’or, convoités par les moussous (Noires, concubines des Blancs), du gingembre, des coquillages, des cosmétiques, des boules de beurre végétal, à l’odeur infecte, des colliers d’exportation, des fichus de tête » (1). Le marché central de Bamako, aussi appelé marché rose, a été partiellement détruit par un incendie en 1993. Il a depuis été reconstruit. Source : (1) Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Kita, voiture du 2ème régiment de tirailleurs sénégalais. – Ce régiment est fondé en 1892, en tant que régiment de tirailleurs soudanais. Il prend le nom de 2ème régiment de tirailleurs sénégalais en 1900, devient un temps 2ème régiment mobile de tirailleurs sénégalais, puis 2ème régiment de tirailleurs sénégalais du Soudan en 1940, avant d’être dissout en 1946. – L’attelage de deux mulets en tandem semble être assez caractéristique des troupes coloniales d’Afrique.
  • Bamako, ancienne et nouvelle résidences. – Les autorités coloniales décident en 1899 de déplacer la capitale du Soudan de Kayes vers Bamako. Le choix du site de Koulouba, une colline dominant le fleuve, pour édifier la résidence serait le fait du général Edgar de Trintinian, gouverneur du Soudan français entre 1895 et 1899. Le nouveau palais est construit par le Génie militaire entre 1904 et 1908, pour un coût de quatre millions de Francs de l’époque. Il est à la fois le siège de l’administration coloniale et la résidence du gouverneur. Tandis qu’une imposante cité administrative est édifiée à Koulouba, les troupes s’installent sur le plateau de Kati, non loin de Bamako, et les services de santé s’établissent au Point G, où fonctionne encore aujourd’hui un des plus importants groupes hospitaliers du Mali.
  • Chemin de fer Ségou-Bani. - Cette voie de type Decauville (écartement de 60 cm et traverses métalliques), longue de 90 km permettait le désenclavement de la région agricole la plus riche du Soudan français, située sur la rive gauche du Bani. Sa construction, au début du XXème siècle, nécessita l’importation de 2700 tonnes de matériel ferroviaire, acheminé depuis la métropole par voie maritime puis fluviale sur le fleuve Sénégal jusqu’à Kayes, par le chemin de fer Kayes-Niger jusqu’à Koulikoro, puis à nouveau par voie fluviale sur le fleuve Niger jusqu’à de Koulikoro à Tamani. Le Ségou-Bani disposait de deux locomotives de 6 tonnes de type « 030T Decauville progrès », de 50 wagons plateau de type Pershing, de 25 wagons-citernes et de 5 wagons de marchandises. Une étude menée dans les années 1950, recommandant son démantèlement plutôt que sa rénovation, devait sceller le sort la ligne qui fut abandonnée.
  • Mopti, vue sur la mosquée. – La grande mosquée de Mopti, appelée mosquée de Komoguel, fut érigée entre 1936 et 1943 sur le site d'une mosquée antérieure, elle-même bâtie en 1908. L’édifice réalisé sous la direction des maçons de Djenné présente de nombreuses similitudes avec la mosquée de cette ville. Construite en briques de terre et recouverte de banco, elle devait partiellement changer d’aspect quand ce revêtement fut remplacé par du ciment, lequel permettait de s’affranchir des opérations annuelles de réfection nécessitées par le banco, à l’occasion d’une restauration datant de 1978. Mais cette opération, employant des matériaux et des techniques inadaptés, avait fragilisé l’édifice. Une récente réhabilitation, empruntant des savoir-faire traditionnels, et notamment l’emploi d’un enduit réalisé à base de terre et de balle riz appelé « banco pourri »,  lui a rendu son aspect originel. - En 1947, époque à laquelle fut prise cette photo, la ville de Mopti est le chef-lieu d’un vaste cercle de 67 300 km2, qui compte une population de « 71 Européens, 16 Américains, 97 Libanais et 450 000 Africains » (1). Source : (1) Guid’AOF, Dakar, 1948.
  • Jeunes femmes « Sourhaï » de Tombouctou. – « Les femmes [de Tombouctou] sont effrontées et habituées à servir, à exploiter l’étranger, à calmer le jeûne de générations de voyageurs. Elles descendent des anciennes courtisanes de Tombouctou, célèbres par leur culture et leurs appâts sociables. Déjà en 1350, Ibn Batonta, voyageur arabe, remarquait avec indignation qu’ici « les femmes recevaient des hommes sans que les maris en prissent ombrage ». On reconnaît là déjà la facilité des mœurs des Noirs. C’est que Tombouctou, s’il est l’Islam, n’est pas l’Islam pur » (1). - Cette photo fait partie du travail du célèbre photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928) à qui l’on doit une somme importante de clichés sur l’Afrique de l’Ouest en général et sur le Soudan et le Sénégal en particulier ; il a publié en tout 3300 clichés originaux. M. Fortier tenait boutique et vivait avec ses deux filles blondes et son boy Seydou Traoré, à l’angle de la rue Dagorne et du boulevard Pinet-Laprade. Source : (1) Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Tombouctou, le marché. – En 1948, le cercle de Tombouctou, qui s’étend sur 282 400 km2, compte 86 111 habitants dont 25 159 sédentaires. Le cheptel est de 11 000 chameaux, 1200 chevaux, 18 000 ânes, 250 000 bœufs et 834 000 moutons et chèvres. L’élevage bovin est largement destiné au marché de la Côte d’Ivoire, vers lequel il est acheminé sur pied. Hormis le bétail, la production est limitée à 400 t. de gomme, 100 000 barres de sel de Taoudéni.
  • Marchands Maures sous les murs de Tombouctou. – Sous la menace des attaques de Touaregs, les riches marchands de Tombouctou avaient la réputation de simuler le dénuement. « L’habitant transforme ses vêtements et sa maison, maquille sa vie et sa ville… Au lieu de turbans blancs, en tissus scintillant comme du mica, la population ne se coiffa plus que de loques peu tentantes et de bonnets sans prix. On s’attifa de vieux vêtements étriqués dont la malpropreté  était le seul ornement et n’éveillait pas la tentation. Dans leurs rares sorties, les femmes se couvraient d’étoffes grossières et quittaient leurs ornements d’or et d’ambre … ». Source : Dubois, Félix, Tombouctou la mystérieuse, Paris, Flammarion, 1897.
  • Moyen Niger, le poste de Koulikoro. – Situé sur le fleuve, à une soixantaine de kilomètres de Bamako, Koulikoro est le port d’où part la ligne fluviale vers Gao. Les vapeurs « Bonnier », « Gallieni » et « Mage » de la société Messafric assurent un service hebdomadaire de décembre à avril. Entre Koulidoro et Gao, ils desservent Ségou, Markala, Sama,  Macina, Diafarabé, Mopti, Aka, Niafunké, Diré Kabra, Rharous, Bemba et Bourem. Le départ de Koulikoro a lieu le jeudi à 12 heures, et l’arrivée à Gao le jeudi suivant à 13 heures, soit 8 jours de navigation. Dans le sens inverse, le départ de Gao se fait le vendredi à 11 heures et l’arrivée à Koulikoro 12 jours plus tard, le mardi à 9 heures. Aux basses eaux, le service par vapeur n’est assuré qu’entre Koulikoro et Kabara/Mopti. Le reste de la ligne est assuré par des pirogues. La ligne de chemin de fer, qui joint Kayes sur le fleuve Sénégal à Bamako depuis 1904, s’étend jusqu’à Koulikoro créant une jonction terrestre entre les deux fleuves.
  • Bamako, le port de commerce. – En 1931, la capacité journalière de chargement et de déchargement du port de Bamako, sur le fleuve Niger, est de 4 à 500 tonnes. Le matériel de quai comprend deux grues dont une de 1O tonnes, et une de 5 tonnes. Il existe une voie ferrée, de 1 mètre d’écartement, reliant le port a la gare. Le chemin de fer, dit « Océan-Niger », joint l’Atlantique à Dakar depuis 1924. Pendant longtemps, entre 1904 et 1924, la liaison entre l’océan et le fleuve Niger s’effectuait avec des chalands remontant le fleuve Sénégal depuis Saint-Louis jusqu’à Kayes, puis par le train dont la ligne se limitait au tronçon Kayes-Bamako-Koulikoro.
  • Tombouctou, vue générale. (années 1920) – « J’ai été à Tombouctou, en dessous du royaume de Barbarie, en pays très arides dans les terres » (1). « Tombouctou, disent les vieux chroniqueurs soudanais, est le lieu de rencontre de ceux qui voyagent en pirogue et de ceux qui cheminent à chameau. […] Quelques casernes ocres à créneaux, des drapeaux français et des maisons carrées, de teinte mastic, sans une ombre, sans un relief. […] Tombouctou, qui fut jadis une cité de plus de cent mille âmes, n’est plus qu’un village de cinq mille habitants. […] Cependant l’impression que laisse Tombouctou est très foret. C’est la fin du monde nègre, de la beauté des corps, des gras pâturages, de la joie de vivre, du bruit, des rires… » (2). Sources : (1) Benedetto Dei, premier européen à venir à Tombouctou en 1469. (2) Morand, Paul, A.O.F. de Paris à Tombouctou, Paris, Flammarion, 1928.
  • Mopti, le marché. – La ville de Mopti est le chef-lieu d’un vaste cercle de 67 300 km2, qui compte, en 1947, une population de 71 Européens, 16 Américains, 97 Libanais et 450 000 Africains. Située sur le Niger à proximité de la confluence du Bani, Mopti est un lieu d’échange important. Son port fluvial, qui est le premier de la colonie, est desservi par les vapeurs des lignes régulières des Messageries Africaines vers Koulikoro et Gao (selon les saisons), mais aussi par une noria de pinasses alimentant  le marché. La région exporte en effet à cette époque 2300 t. de mil, 11 500 t. de riz paddy, 10 223 bœufs, 3 000 moutons et 1366 chèvres (bétail envoyé vers la Côte d’Ivoire), 1500 t. de poisson sec et 30 t. de poisson fumé par an. Haut lieu d’échange de la pêche sahélienne, le marché de Mopti voit croître ses ventes jusqu’en 1969, où elles culminent à 5911 t. de poisson sec et 5212 t. de poisson fumé, avant de redescendrent rapidement, tandis que s’installe la sécheresse à partir des années 1970. Dans l’immédiat après guerre, le cercle de Mopti dispose d’importantes ressources vivrières, produisant  83 300 t. de mil, 47 000 t. de riz paddy, du manioc, des patates, du karité, des oignons. En outre le cheptel est conséquent, avec quelques 171 000 bovidés,  160 000 caprins,  67 000 ovidés, 15 000 ânes et 8600 chevaux. Le nombre de peaux vendues (17 671 peaux de mouton tannées, 2450 peaux de mouton arseniquées et 610 peaux de bœufs arseniquées), donne une idée de la quantité de viande consommée localement. Sources : Guid’AOF, Dakar, 1948 et Rapport de la consultation sur les problèmes des pêches de la zone sahélienne, Rome, FAO, 1975.
  • Bamako, le cercle « Soudan-Club ». – Créé en 1935, il n’admettait que les Européens majeurs, comme le Ségou Club de Ségou. « Les milieux européens : […] Milieu fermé, souvent raciste, mais qui malgré son hétérogénéité fait toujours front commun contre les « Syro-libcontre les « Syro-libanais », l’administration et les « évolués ». « L’élite » de cette société se retrouve au Soudan-club à Bamako, où l’on peut croiser, au début de la guerre, le gouverneur, le général commandant militaire local et les commerçants les plus importants. Les évènements semblent renforcer le sentiment d’appartenance à une communauté menacée. Ainsi, sans doute, dans le soucis de contribuer au maintien du moral, le « Tombouctou-Club » décide de modifier ses statuts au début de l’année 1940 et d’accepter parmi ses membres les sous-officiers à condition toutefois qu’ils soient Français » (1). Le Soudan-Club est devenu peu avant l’indépendance une structure contrôlée par le bureau jeunesse de l’US-RDA (Union soudanaise du rassemblement démocratique africain). Il s’appelle aujourd’hui le Carrefour des jeunes. Source : Joly, Vincent, Le Soudan français de 1939 à 1945, Paris, Karthala, 2006.
  • Soudan : Effet produit par une poignée de
  • Soudan français : une femme atteinte d’éléphantiasis. – Les manifestations des filarioses lymphatiques sont polymorphes, spectaculaires et très invalidantes. Elles peuvent affecter les membres, les organes ou les parties génitales. Elles sont dues à la prolifération dans le système lymphatique de petits parasites, les filaires, transmis par la piqûre des moustiques. Ces parasites quittent en effet nuitamment les vaisseaux lymphatiques pour gagner la circulation sanguine où ils peuvent être absorbés par des moustiques hématophages, qui propagent ensuite la maladie en piquant une autre personne. En colonisant leur nouvelle victime, les filaires entraînent des poussées de lymphangite aiguë, dont la répétition peut aboutir à un épaississement fibreux de la peau et du tissu sous-cutané, qui à la longue (le parasite a une durée de vie de 15 ans !) donne les déformations monstrueuses qu’on appelle éléphantiasis. La maladie sévit dans les régions tropicales et sub-tropicales. Si la forme chronique, l’éléphantiasis, avait été attribuée à des filaires dès 1872, les médecins français du Corps de santé colonial, qui contribuèrent largement à la connaissance de cette affection, furent un moment divisés sur les causes de ses manifestations aiguës. D’aucuns, dont le docteur Le Dantec qui a donné son nom au premier grand hôpital de Dakar, l’attribuaient à un agent bactérien, le streptocoque, et avaient même envisagé l’existence d’une bactérie spécifique le lymphocoque ou dermocoque, tandis que d’autres penchaient pour un agent parasitaire. Le traitement de la maladie resta longtemps circonscrit à l’ablation chirurgicale des masses fibreuses, opération qu’il fallait renouveler épisodiquement, et il fallut attendre 1947 pour voir apparaître une chimiothérapie anti-filarienne efficace.
  • Tombouctou, le marché au bois. – En 1948, le cercle de Tombouctou, qui s’étend sur 282 400 km2, compte 86 111 habitants dont 25 159 sédentaires. Le cheptel est de 11 000 chameaux, 1200 chevaux, 18 000 ânes, 250 000  bœufs et 834 000 moutons et chèvres. L’élevage bovin est largement destiné au marché de la Côte d’Ivoire, vers lequel il est acheminé sur pied. Hormis le bétail, la production est limitée à 400 t. de gomme, 100 000 barres de sel de Taoudéni.
  • Haut-Sénégal, un chaland sur le Niger. – Le fleuve a deux parties navigables sur le territoire du Mali actuel, le bief sud Kouroussa-Bamako de 375 km (Kankan-Bamako, 385 km, relié à la mer par la ligne de chemin de fer Konakry-Niger) et le bief nord Koulikoro-Ansongo, long de 1 408 km, relié à la mer par la ligne de chemin de fer Dakar-Niger dont Koulikoro est le terrinus. Source : Jacques Champaud,« La navigation fluviale dans le moyen Niger », Les Cahiers d’Outre Mer, tome XIV, 1961.
  • Bamako, parc zoologique - postée en 1945
  • Bamako, le parc André-Maginot.
  • Bamako, panorama pris de Koulouba
  • Bamako, le monument aux Morts
  • Bamako, la cabane Bembouis (?) (légende manuscrite) – Photo prise par un amateur et datée du 28.10.1942
  • Bamako, une rue (légende manuscrite) – Photo prise par un amateur et datée du 28.10.1942
  • Bamako, Pierre (légende manuscrite) – Photo prise par un amateur et datée du 28.10.1942
  • Bamako, la grande Moské (légende manuscrite) – Photo prise par un amateur et datée du 28.10.1942
  • Bamako, bac sur le Niger - légende manuscrite, photo prise par un amateur et datée au dos du 28.10.1942
  • Bamako, courtier indigène - légende manuscrite, photo prise par un amateur et datée au dos du 28.10.1942
  • Bamako, le stade Frédéric Assomption  - Inauguré en 1928, il devient Stade Ouezzin Coulibaly en 1960
  • Bamako, le Palais de Justice
  • Sur les bords du Niger - Mission de Bamako
  • BamBamako, la place du marché
  • BamBamako, place du marché
  • BamBamako, intérieur du marché,
  • Bamako, le Soudan Club – Créé en 1935, il n’admettait que les Européens majeurs, comme le Ségou Club de Ségou. Il est devenu peu avant l’indépendance une structure contrôlée par le bureau jeunesse de l’US-RDA (Union soudanaise du rassemblement démocratique africain). Il s’appelle aujourd’hui le Carrefour des jeunes.
  • Bamako, la Poste
  • Bamako, le marché à la viande – Dans un rapport sur « La femme et la famille à Bamako » de Mme Savineau, conseillère technique de l’Enseignement, paru en 1937, on apprend que la viande « avec os et boyau » coûtait 0,90 francs au 1er Janvier  1936, et 2,80 francs au 1er Octobre 1937.
  • Bamako, l'artisanat
  • Djenné, type de maison – La ville de Djenné, dans le cercle de Mopti, compte en 1948 une population de 1 Européen et 5450 Africains (Guid’AOF, édition 1948)
  • Kaieidi, Haut-Senegal, chemin du poste – Carte postée le 18.04.1902 – Il doit s’agir de la ville de Kaedi, chef-lieu du cercle du Gorgol en Mauritanie.
  • Une rue de Kayes, Haut-Sénégal – Chef-lieu du cercle du même nom, Kayes compte 15 000 habitants en 1948. Les établissements commerciaux CFAO, SCOA, Peyrissac et Niger Français y ont succursale. La seule initiative industrielle est l’entreprise Charbonneau de tannage de peaux. Deux grosses exploitations agricoles, la Société des cultures de Diakandapé (S A au capital de 19.500.000 f., siége social à Same, cercle de Kayes) et l’exploitation Colombani produisent respectivement du sisal et du coton. Kayes dispose d’un hôtel de cinq chambres et d’un campement. Elle est reliée à Dakar et Bamako par le rail (l’Océan-Niger), à Saint Louis par une desserte fluviale sur le Sénégal, et est l’escale d’un vol bi hebdomadaire d’Air France entre Dakar et Bamako.
  • Kayes, Haut-Sénégal, le Palais de justice
  • Convoi de voitures Lefebvre à Kita, Haut-Sénégal
  • Le Niger à Mopti – Chef-lieu du cercle du même nom, Mopti compte en 1948 une population de 71 Européens, 16 Américains, 97 Libanais et 450 000 Africains, dont 145 000 Peuhls, 26 500 Bambaras, 27 000 Bazés et Sononos. Ses ressources sont basées sur la pêche, la riziculture, pour laquelle des travaux d’irrigation sont entrepris, ainsi que l’élevage (exportation de bétail vers la Côte d’Ivoire et la Gold Coast). Mopti est desservie par une liaison fluviale hebdomadaire en saison de pluie (juillet à novembre) vers Koulikoro, et toute l’année vers Gao, par les vapeurs Gallieni, Mage et Bonnier des Messageries Africaines.
  • Soudan Français, un manguier
  • Djenné, indigènes apportant l'impôt – « Il y a vraiment dans notre civilisation coloniale africaine une harmonieuse entente entre deux races, que je n’ai jamais rencontrée ailleurs. Certes, les indigènes sont astreints à l’impôt. mais qu’est-ce en regard des contributions forcées des anciens tyrans, des razzias, des massacres collectifs, des exécutions en masse de jadis ? » (1). - La ville de Djenné, dans le cercle de Mopti, compte en 1948 une population de 1 Européen et 5450 Africains (2). – La carte postale est éditée par « H. Danel à Kayes ». Sources : (1) Morand, Paul, AOF De Paris à Tombouctou, Paris, éditions Flammarion, 1928.  (2) Guid’AOF, Dakar, Agence Havas AOF, 1948.
  • Bamako et environs - Cases en terrasses à Koulikoro
  • Kayes, la chaussée submersible et le Sénégal –Il doit s’agir de l’ouvrage reliant les quartier de Petit Kayes et de Kayes-Ba.
  • Le Niger à Gouni
  • Gao, une parade militaire sur l'esplanade devant le tombeau des Askias - vers 1936.
  • Bamako, le quai du commerce  - En 1924, les eaux territoriales deviennent propriété de l’État, et en 1947 une taxe est instaurée sur les pirogues.
  • Air Mali, Caravelle III, F-BRUJ  - Cet appareil n'eut qu'une brève carrière aux coulurs d'Air Mali; il volait d'ailleurs alors avec les peintures du loueur Trans Union et ne portait que le nom d'Air Mali, compagnie à qui il ne fut loué qu'entre janvier et mars 1971. Entré en service le 06.12.65, il est loué quatre ans durant à la Scandinavian Air System sous l'immatriculation LK-KLN par son constructeur Sud Aviation qui le vendit à Trans Union début 1970. Il est ensuite successivement loué aux compagnies Royal Air Maroc, Air Mali, Tunis Air et UTA. Fin 1972 il est vendu à la société SNIAS et WFU de Toulouse qui le loue à son tour à la compagnie Inex Adria pour laquelle il vole sous l'immatriculation YU-AJE. Réimmatriculé F-BUFM pas son propriétaire, il est reloué début 1973 à Tunis Air, avant d'êetre offert au gouvernement rwandais le 28.03.74 et d'ête immatriculé 9XR-CH ; en 1987 il volait encore aux couleurs de la République Rwandaise et fut photographié au Bourget.
  • Bamako, la Cathédrale
  • Kayes, le marché – Kayes était un centre commercial important, notamment pour le transit des marchandises venues de France lors des hautes eaux du fleuve Sénégal, mais son rôle s’est trouvé disqualifié par la jonction des tronçons de chemin de fer menant vers Bamako et vers Dakar.
  • Bamako, vue générale – Bamako est le lieu de résidence du gouverneur du Soudan Français, la plus vaste colonie de l’AOF avec une superficie de 1 800 000 km² (six fois et demi celle de la métropole colonisatrice !)
  • Kayes, avenue du gouvernement – Chef-lieu du cercle du même nom, Kayes compte 15 000 habitants en 1948. Les établissements commerciaux CFAO, SCOA, Peyrissac et Niger Français y ont succursale. La seule initiative industrielle est l’entreprise Charbonneau de tannage de peaux. Deux grosses exploitations agricoles, la Société des cultures de Diakandapé (S A au capital de 19.500.000 f., siége social à Same, cercle de Kayes) et l’exploitation Colombani produisent respectivement du sisal et du coton. Kayes dispose d’un hôtel de cinq chambres et d’un campement. Elle est reliée à Dakar et Bamako par le rail (l’Océan-Niger), à Saint Louis par une desserte fluviale sur le Sénégal, et est l’escale d’un vol bi hebdomadaire d’Air France entre Dakar et Bamako.
  • Bamako, les Travaux Publics, la Direction
  • Koulouba, Palais du Gouverneur - Les autorités coloniales décident en 1904 de déplacer la capitale du Soudan à Bamako, qui était désormais desservi par le chemin de fer. Ainsi, une imposante cité administrative fut édifiée sur la colline de Koulouba, tandis que les militaires s’installaient sur le plateau de Kati, non loin de Bamako, et la médicale au Point G.
  • Koulouba, vue panoramique côté Sud - Les autorités coloniales décident en 1904 de déplacer la capitale du Soudan à Bamako, qui était désormais desservi par le chemin de fer. Ainsi, une imposante cité administrative fut édifiée sur la colline de Koulouba, tandis que les militaires s’installaient sur le plateau de Kati, non loin de Bamako, et la médicale au Point G.
  • Tombouctou, porteur d'eau
  • Tombouctou, dans l'enceinte du fort Bonnier : la
  • Bamako, la Résidence – Carte postée de Bamako le 18.06.1912 – Il s’agit de la « nouvelle résidence » du gouverneur située à proximité de l’ancienne sur la colline de Koulouba.
  • Bamako, la Direction du Kayes-Niger – La liaison ferroviaire entre Kayes et Bamako fut inaugurée le 19 mai 1904. Elle resta le seul tronçon jusqu’en 1924, quand fut mise en service la liaison avec Dakar, au-delà du fleuve Sénégal. Le projet de chemin de fer reliant le fertile delta central du fleuve Niger au débouché maritime sénégalais, est une idée du capitaine Gallieni, alors commandant du Soudan. Cette ligne devait aussi intégrer l’ambitieux projet du chemin de fer transsaharien, qui devait relier les colonies françaises d’Afrique du Nord et d’Afrique occidentale.
  • Bamako, le Lido
  • Bamako, vu de la Résidence - La Résidence (celle du gouverneur de la colonie) se situait à Koulouba, une colline qui surplombe la ville.
  • BamBamako, le marché
  • Bamako, place de la boucherie
  • Kita, le fort
  • Kayes, Plateau, bâtiment du chemin de fer – Le tronçon de chemin de fer entre Kayes et Bamako remonte à 1904, tandis que celui vers Dakar date de 1924.
  • Koulouba, imprimerie du gouvernement - Située dans la cité administrative de Koulouba, colline qui surplombe la plaine de Bamako.
  • Les chutes du Sénégal à Félou – Une attraction touristique d’aujourd’hui, qui connaissait déjà antan un certain succès !
  • Haut-fourneau indigène près de Bamako - Il s'agit en fait d'un bas-fourneau, ventilé manuellement, produisant de la loupe de fer, et non de la fonte, et nécessitant des arrêts pour décharger le métal.
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