• Un campement de la ligne d’étape Kano Zinder. - Distantes de 250 km, les villes de Zinder au Niger et Kano au Nigeria sont des escales importantes d’une voie de communication ancestrale, joignant le Golf de Guinée à l’Afrique du Nord, soit l’Atlantique à la Méditerranée via le Sahara. De longue date, des caravanes l’empruntent pour assurer les échanges entre les régions riches en or et ivoire et la tripolitaine. La conquête coloniale laisse une large partie du trajet dans le giron français, hormis l’extrémité méridionale, sous contrôle britannique. Même si elle est peu utilisée par les colonisateurs, qui préfèrent évoluer dans les limites de leurs propres possessions, elle reste néanmoins sécurisée par leurs soins, pour maintenir le commerce africain, source de revenus imposables. Pour cela, les étapes sont généralement érigées en postes militaires, gardés par une troupe indigène sous le commandement d’un officier ou d’un sous-officier européen. Cette piste n’est que rarement employée pour l’approvisionnement et le courrier des postes français du Niger, de la côte atlantique vers le sahel. Les voies via Say au Dahomey, voire via le Congo et le Tchad, lui sont préférées. Plus tard, après la Seconde Guerre mondiale, la ligne est exploitée par les petits autocars d’une entreprise privée algérienne. La Société des transports tropicaux relie ainsi le Maghreb à l’Afrique de l’Ouest, d’Alger à Kano en passant par Zinder, soit 3945 kilomètres, en 12 jours et 8 nuits d’hôtel passées dans les villes étapes. A Zinder, le voyageur venu d’Algérie pouvait aussi attraper –ou attendre- une correspondance pour Niamey ou Fort-Lamy.
  • Chasseurs et indigène à Fort-Archambault en 1937. – La savane giboyeuse du sud du Tchad est très propice à la chasse. C’est d’ailleurs une activité particulièrement prisée des coloniaux, à la fois pour se fournir en viande, et le cas échéant en ivoire et en trophées, mais aussi comme loisir. Les plus fines gâchettes locales s’affrontent même à l’occasion de concours de tir, organisés lors des fêtes de la colonie, notamment au 14 juillet. La réputation de la région dépasse progressivement ses frontières et le tourisme cynégétique se développe dès la fin des années 1930, attirant des amateurs de gros gibier venus d’Europe. En 1947, l’activité est promue à Fort-Archambault avec la construction d’un établissement destiné à accueillir ces visiteurs, l’Hôtel des chasses. Dès cette époque, la grande chasse a aussi ses adversaires, et le roman « Les racines du ciel » de Romain Gary, paru en 1956, met en scène un farouche opposant à la traque systématique des éléphants de la région. En fait, la chasse sportive va se maintenir jusqu’au milieu des années 1970, avant de régresser en raison de l’instabilité de la situation politico-militaire tchadienne mais aussi du déclin inexorable des stocks de gibier.
  • Fort-Lamy, l'avenue Edouard-Renard. Photo d'amateur. - Edouard Renard, qui donne son nom à cette avenue de Fort-Lamy mais aussi à une place parisienne du 12ème arrondissement, fut gouverneur-général de l’AEF entre juillet 1934 et mars 1935. Dès son arrivée à Brazzaville, il manifeste un vif intérêt, tout à fait inédit pour un fonctionnaire à ce poste, pour la vie sociale des Africains. Il contribue notamment à l’amélioration du système éducatif, en initiant la création d’une école supérieure indigène pour la formation des cadres locaux. La région connaissait, il est vrai, un grand dénuement en la matière, et il n’y avait eu que 65 candidats au certificat d’études primaires en 1933 pour toute l’AEF ! Edouard Renard périt dans ses fonctions, tué avec sa femme dans l’accident d’un avion qui s’écrasa le 15 mars 1935 dans les marécages de la rive gauche du fleuve Congo à côté de la ville de Bolobo. C’est son successeur, le gouverneur-général Félix Eboué, qui concrétisa formellement son projet et lança l’école, pendant dans la région de celle fondée pour l’AOF à Dakar par William Ponty.
  • Fort-Lamy, avenue Edouard-Renard. - Edouard Renard, qui donne son nom à cette avenue de Fort-Lamy mais aussi à une place parisienne du 12ème arrondissement, fut gouverneur-général de l’AEF entre juillet 1934 et mars 1935. Dès son arrivée à Brazzaville, il manifeste un vif intérêt, tout à fait inédit pour un fonctionnaire à ce poste, pour la vie sociale des Africains. Il contribue notamment à l’amélioration du système éducatif, en initiant la création d’une école supérieure indigène pour la formation des cadres locaux. La région connaissait, il est vrai, un grand dénuement en la matière, et il n’y avait eu que 65 candidats au certificat d’études primaires en 1933 pour toute l’AEF !  Edouard Renard périt dans ses fonctions, tué avec sa femme dans l’accident d’un avion qui s’écrasa le 15 mars 1935 dans les marécages de la rive gauche du fleuve Congo à côté de la ville de Bolobo. C’est son successeur, le gouverneur-général Félix Eboué, qui concrétisa formellement son projet et lança l’école, pendant dans la région de celle fondée pour l’AOF à Dakar par William Ponty.
  • Bœuf des marais du Tchad. - « Avant les années 30, le bœuf-porteur était utilisé pour le transport de l’eau ; mais son usage est rendu de plus en plus difficile par la montée des prix des bovins tout au cours des années 20 : les bœufs-porteurs sont très recherchés sur les marchés, sont très bien payés […] L’âne, dont le prix est très bas, peut facilement accomplir les mêmes tâches de transport, n’exige pas de soins particuliers, et est moins délicat et moins exigeant par rapport à la qualité des pâturages. Malgré la baisse du prix des bovins à la fin des années 30, l’usage de l’âne est désormais chose acquise ». Source : Bonfiglioli, Angelo Maliki, Dudal - Histoire de famille et histoire de troupeau chez un groupe de Wodaabe du Niger, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 1988.
  • Une pirogue sur le Logone, entre Moundou et Laï. - Le Logone est, avec le Komodougou Yobé et le Chari qu’il rejoint au niveau de la capitale tchadienne, l’un des principaux cours d’eau alimentant le Lac Tchad. Il prend sa source dans les reliefs de l’Adamaoua et permet quelques mois par an la circulation fluviale. A l’époque où il n’existait pas d’autres moyens de communication, il était emprunté par les pirogues et les baleinières emportant les voyageurs vers le Nord-Cameroun. André Gide le remonta ainsi en 1925 lors d’un long périple pour rallier Douala et l’océan depuis Fort-Lamy. Il devait quitter le cours de cette rivière vers Pouss, donc en aval des localités de Moundou et Laï, pour gagner Maroua puis N’Gaoundéré à pied, à cheval et en tipoye. Ce voyage lui inspira l’un de ces plus célèbres récits africains :   « Lente remontée du Logone ; assez exactement de la largeur de la Seine, me semble-t-il. Les eaux sont basses et les indigènes préfèrent à la rame la propulsion des perches sur lesquelles ils pèsent, quatre à l’avant, quatre à l’arrière, se penchant puis se relevant en cadence : ceci nous prive de leurs chants, réservés au rythme plus régulier des pagaies, mais cette avancée presque silencieuse effarouche moins le gibier et nous permet d’approcher de plus près les oiseaux qui peuplent les rives. ». Sources : Gide, A., Le retour du Tchad, Paris, éditions Gallimard, 1928. A signaler, cet ouvrage (son édition de 1948) est diffusé librement en ligne par le groupe « ebooks libres et gratuits » : www.ebooksgratuits.com
  • Zinder, le convoi de ravitaillement au départ. – Le ravitaillement des postes administratifs et militaires, éparpillés sur le vaste territoire de l’actuel Niger, était une affaire complexe au tout début du Xxème siècle. Les distances à franchir, avec des convois de chameaux, de bœufs-porteurs et d’ânes, étaient interminables et éreintantes, pour les hommes comme pour les bêtes. « Les longues étapes ruinaient les animaux. De plus ces grands voyages présentaient le grave inconvénient d’obliger les convois à emporter pour leurs bêtes de lourdes charges de mil, d’où abus de toutes sortes : villages évacués, habitants retirés dans la montagne, la lance à la main », raconte le Gal Gouraud, un pionnier du Niger dans ses mémoires (1). Une solution consista à créer des postes intermédiaires quand les distances étaient trop grandes, comme celui de Laham, implanté à mi-parcourt, pour couper en deux les deux cents kilomètres qui séparent Tahoua de Filingué. De plus, des secteurs de dimensions raisonnables furent institués, des bêtes et du personnel spécialement affecté à chacun. « Les convois ne marchent plus que sept jours chargés, après quoi ils reviennent à vide. Les escortes et les convoyeurs emportent leur mil mais trouvent la viande sur pied dans les postes. Ils ne doivent rien demander dans les villages », précise le général. Enfin, à partir d’août 1901, un officier responsable de l’organisation des convois est nommé. Le premier à endosser cette responsabilité fut  le capitaine Salaman. Sources : (1) Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Le Tchad est devenu centre important pour la culture du coton. Des indigènes au travail dans une plantation. - Le développement de la culture du coton, qui représente de nos jours la première production agricole tchadienne hors produits vivriers, relève d’une initiative coloniale. Si sa fibre était utilisée pour la fabrication de textiles depuis longtemps, il était peu cultivé au début du XXème siècle. Victor-Emmanuel Largeau, un des pionniers de la présence française dans cette région, l’évoque dans les notes qu’il a prises lors de son premier séjour au Tchad entre 1902 et 1904 : « Parmi les matières premières nécessaires à l’industrie, on ne trouve que du coton et de l’indigo, parfois cultivés par des immigrants Kanouri ; mais le coton est en grande partie recueilli dans la brousse où il pousse à l’état sauvage. […] Le coton donne lieu à la plus importante industrie [du territoire], celle du tissage de bandes d’étoffes assez grossières, longues de 0m,75 environ sur 0m,05 de largeur, dites « gabak » et servant de monnaie divisionnaire. En rassemblant ces bandes, on confectionne les boubous et pantalons dont s’habillent les Baghirmiens » (1). Lancée au début des années 1930, la culture du coton connait un rapide essor et le gouverneur Pierre-Olivier Lapie, nommé durant la Seconde Guerre mondiale par le Général De Gaule, note en 1941 qu’il fait d’ores et déjà la prospérité de la région de Fort-Archambault et contribue cette année-là aux exportations du Tchad à hauteur de 5000 tonnes (2). Sources : (1) Largeau, Victor-Emmanuel, A la naissance du Tchad 1903-1913, Saint-Maur, Editions Sépia, 2001. (2 et photo) Lapie, Pierre Olivier, Mes tournées au Tchad, Londres, John Murray, 1941.
  • Fort-Lamy,  Place de la Libération et Monument aux Morts. – « L’entrée dans la ville est beaucoup plus décevante. Les concessions européennes sont minuscules, les jardins rares et pauvres, les arbres sur le bord du fleuve, les maisons ont un aspect sale et ruiné en raison de leur bâtisse de brique mauvaise que le soleil délite et de leur chaux locale, que la pluie délave. La place centrale est une sorte de désert où les enfants jouent au ballon, dans la poussière, les Européens au tennis ; les bicyclettes et les autos vont en tous sens et le marché indigène déploie ses paillotes, son odeur, ses incendies. […] Cette cité n’avait point d’ancêtre indigène. Fort-Lamy a été créé de toutes pièces après la victoire de Gentil sur Rabah. Les monuments de Gentil et Lamy, petits obélisques blancs entourés d’agaves ornent, si l’on peut dire, l’un la place, l’autre l’avenue du fleuve ». Source : Lapie, Pierre Olivier, Mes tournées au Tchad, Londres, John Murray, 1941.
  • Zinder, départ d’un convoi pour les postes. – Le ravitaillement des postes administratifs et militaires, éparpillés sur le vaste territoire de l’actuel Niger, était une affaire complexe au tout début du Xxème siècle. Les distances à franchir, avec des convois de chameaux, de bœufs-porteurs et d’ânes, étaient interminables et éreintantes, pour les hommes comme pour les bêtes. « Les longues étapes ruinaient les animaux. De plus ces grands voyages présentaient le grave inconvénient d’obliger les convois à emporter pour leurs bêtes de lourdes charges de mil, d’où abus de toutes sortes : villages évacués, habitants retirés dans la montagne, la lance à la main », raconte le Gal Gouraud, un pionnier du Niger dans ses mémoires (1). Une solution consista à créer des postes intermédiaires quand les distances étaient trop grandes, comme celui de Laham, implanté à mi-parcourt, pour couper en deux les deux cents kilomètres qui séparent Tahoua de Filingué. De plus, des secteurs de dimensions raisonnables furent institués, des bêtes et du personnel spécialement affecté à chacun. « Les convois ne marchent plus que sept jours chargés, après quoi ils reviennent à vide. Les escortes et les convoyeurs emportent leur mil mais trouvent la viande sur pied dans les postes. Ils ne doivent rien demander dans les villages », précise le général. Enfin un officier responsable de l’organisation des convois est installé, à partir d’août 1901, en la personne du capitaine Salaman. Sources :  (1) Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Le Général de Gaulle passe en revue les troupes de la garnison de Fort-Lamy. – Le chef de la France libre vint visiter le Tchad dès le début octobre 1940. Cette colonie avait en effet été la première à rallier son camp, à l’instigation de son gouverneur Félix Eboué. Refusant l’idée de l’armistice, il avait informé le gouverneur général de l’AEF de son intention de maintenir le Tchad dans la guerre, le 29 juin 1940, et pris contact avec le Général de Gaulle début juillet. Celui-ci dépêcha, dès le 24 août, des émissaires à Fort-Lamy, via Lagos au Nigeria britannique. René Pleven et le commandant Colonna d'Ornano y furent  chaleureusement accueillis par la population, par Félix Eboué et par le commandant militaire du Tchad, le colonel Marchand –pourtant initialement réticent. Le ralliement du Tchad, officiellement signé le 26 août, ouvrit la voie à ceux de tous les territoires d’AEF (Congo, Oubangui-Chari et Cameroun), qui devaient suivre très rapidement. Quelques jours après cette visite à Fort-Lamy, le Général de Gaulle nomma Felix Eboué, gouverneur général de l’AEF et membre du Conseil de Défense de l'Empire. De son côté, Vichy avait destitué Félix Eboué, et l’avait condamné à mort par contumace. Sources : (Photo) Lapie, Pierre Olivier, Mes tournées au Tchad, Londres, John Murray, 1941.
  • Le Niger à Niamey.  – Le Général Gouraud raconte ainsi le fondation de la ville, au sens militaire et administratif du terme, en septembre 1901 : « La situation du poste de Sorbo, non loin des berges du fleuve, ne présentait aucun avantage : l’artère commerciale dont on nous avait parlé n’existait pas. A peu de distance, Niamey, petit village à proximité d’un gros marché, de site salubre me parait favorable, d’autant mieux que là se trouve la tête de notre ligne d’étapes fluviales (Niamey est aujourd’hui le chef-lieu de la colonie). Ce sera la résidence du commandant de cercle, de son adjoint, du chef des services administratifs, qui aura sous sa surveillance immédiate le magasin de réserve de ravitaillement qu’y déposera la flottille du Bas-Niger. […] Le commandant de cercle aura sous son autorité les populations situées entre le Niger et le Dallol Bosso ». Source : Gouraud, Gal, Zinder Tchad, Paris, Plon, 1944.
  • Fort-Lamy, la poste. – L’organisation du service postal, au début de la présence coloniale française et jusqu’à l’arrivée du courrier aérien, est particulièrement complexe pour cette capitale éloignée des côtes. Au début de la présence française, et jusqu’en 1911, le courrier avec la métropole était acheminé par deux voies distinctes : Bordeaux-Brazzaville-Fort-Lamy et Cotonou-Zinder-Fort-Lamy. La première, la plus utilisée était la moins rapide, et la correspondance arrivait souvent en mauvais état, mouillée, parce que transportée dans des sacs de toiles exposés aux intempéries, autant dans les étapes terrestres que sur les baleinières découvertes employées sur les tronçons fluviaux. Par Cotonou et Zinder, on gagnait quelques jours, mais le courrier arrivait souvent déchiqueté à cause des longues étapes à cheval ou à dos de chameau. A partir de 1911, des accords entre Français, Britanniques et Allemands permettrent d’ouvrir une voie plus complexe mais bien plus rapide : Paris-Liverpool-Lagos-Kano-Kousseri-Fort-Lamy. Liverpool à Kano étant en territoire anglais, et Kousseri en territoire allemand. « La voie Paris-Kano-Fort-Lamy est certainement la plus avantageuse. Les correspondances ne mettent pas plus d’un mois et demi pour parvenir d’Europe au territoire », estime le Général Largeau dans ses mémoires récemment éditées, même si ce trajet ne fonctionne que dans le sens aller vers le Tchad. Les retours se font longtemps encore par Brazzaville. Sources : Largeau, Victor-Emmanuel, A la naissance du Tchad 1903-1913, Saint-Maur, Editions Sépia, 2001.
  • Zinder, le sultan et sa suite. – « Ahmidou, le sultan de Zinder, est un jeune homme [...]. Il est sous l’influence, probablement mauvaise, du premier ministre, qui porte le titre de Bellama. Il est beaucoup plus question dans Zinder de ce dernier que du sultan, qui fait cependant ce qu’il peut pour établir son prestige. [...] A Zinder, les habitants, en guise d’hommage et de remerciement, se mettent à genoux [à la vue du sultan] et se versent sur la tête des poignées de terre et de poussière. Seules les femmes sont dispensées de cette coutume. [...] La cour est importante ; elle se compose, après le Béllama, de plusieurs ministres ; l’un d’eux, le serky N’Touraoua est chargé des intérêts des blancs, c’est-à-dire des Arabes [...] Tout ce personnel, comme le sultan lui-même, est revêtu de plusieurs vêtements superposés qui leur donne l’air d’épais mannequins, coiffés d’un énorme turban » (1). – La carte représente peut être le personnage évoqué par Gouraud dans ses mémoires, ou l’un de ses successeurs. Le militaire avait été en poste à Zinder à compter de 1902, et la photographie signée « Photo Combier Mâcon »  fait partie des collections de la maison CIM (Combier imprimeurs à Mâcon) dont les activités s’étendent de 1907 à 1982. Fondée par Jean Combier, l’entreprise édita quelques 2 millions de carte postales essentiellement consacrées aux régions françaises – colonies comprises (2). Source : (1) Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944. (2) Combier, Marc, Un siècle de cartes postales, Paris, Alternatives, 2005.
  • Fort Archambault, centre principal du Tchad pour la culture du coton, est aussi un centre important de mobilisation pour l’Afrique Equatoriale Française. – « Fort-Archambault est, m’a-t-on dit, le poste le mieux construit du Tchad, à cause de la présence d’une argile spéciale, et de l’abondance de combustible, ce qui a permis la fabrication des briques pour les murs et des tuiles pour les toits, alors que partout ailleurs, on se contente de briques grossières, en boue séchée au soleil, mélangée de paille hachée, [...]. Aussi parle-t-on depuis longtemps de transporter la capitale du Tchad, jusqu’ici à Fort-Lamy, dans une contrée où les ressources de toutes sortes sont peu abondantes, à Fort-Archambault, au centre d’un pays très peuplé et très riche, dans un site très agréable. La vieille capitale militaire [Fort-Lamy], du temps où nous luttions tous les jours pour consolider nos frontières, contre les Senoussistes au nord et, au nord-est, contre les sultans du Ouadaï et du Darfour à l’est, a rempli son office ; il convient de la laisser en domaine aux militaires qui l’ont construite, [...]  il est temps de transporter les autorités civiles dans un cadre neuf [...]. Il est, en tout cas, nécessaire de rapprocher le cerveau de la colonie du pouvoir central de Brazzaville, lui-même passablement excentrique d’ailleurs » (1). « Lorsque le coton fut lancé dans la région, en 1931, Fort-Archambault prit une importance nouvelle. Un Gouverneur Général [de l’AEF] voulait même en faire la capitale du Tchad, malgré sa situation à l’extrême sud. D’où un tracé très vaste, des constructions coûteuses, et un aspect un peu désertique, surtout pour qui s’y promènerait à pied » (2). – Fort-Achambault, qui s’appelle Sarh de nos jours et qui est la troisième ville du pays par sa population, ne devint jamais la capitale du Tchad. Sources : (Photo) Lapie, Pierre Olivier, Mes tournées au Tchad, Londres, John Murray, 1941. (1) Abou-Digu’en, Mon voyage au Soudan tchadien, Paris, éditions Pierre Roger, 1929. (2) Lapie, Pierre Olivier, Mes tournées au Tchad, Londres, John Murray, 1941.
  • Zinder, le marché. – Le général Gouraud, figure de la conquête coloniale, décrit ainsi Zinder et son marché en avril 1902 - il était alors commandant -, tandis qu’il y rentre pour la première fois : « Zinder est le grand centre de transit de cette partie de l’Afrique centrale. […] Au Nord, à 1500 mètres [de Zinder], se trouve la ville Targuie de Zengou. […] On y rencontre des Tripolitains, quelques Touareg. Elle compte 4 à 5000 habitants. […] Le marché de Zengou est animé. On y trouve en particulier de beaux cuirs, les bottes en filali de toute l’Afrique centrale et que nous portons nous-mêmes, des brides brodées ; les bijoux ne valent pas les délicats filigranes des bijoux soudanais et sénégalais ; il y a de jolies calebasses ouvragées de toutes dimensions, la calebasse pouvant servir d’écuelle aussi bien que de malle aux femmes du pays, qui y empilent leurs étoffes et leurs ustensiles et la portent sur la tête. On y voit des musiciens, des danseuses, aux cadences lentes et balancées, un homme-orchestre. Il y a encore sur le marché de Zengou du sel de Bilma, comme à Tombouctou du sel de Taodénit » (1) – La carte, signée « Photo Combier Mâcon », fait assurément partie de la production de la maison CIM (Combier imprimeurs à Mâcon). Cette entreprise, fondée par Jean Combier avant la première guerre mondiale, éditera quelques 2 millions de carte postales essentiellement consacrées aux régions françaises – colonies comprises – entre 1907 et 1982 (2). Source : (1) Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944. (2) Combier, Marc, Un siècle de cartes postales, Paris, Alternatives, 2005.
  • De Béhagle partant vers le Tchadt avec Mercuri et les pirogues démontables. – Cette expédition, entamée en 1897, connut une fin tragique : l’infortuné Jean-Ferdinand de Béhagle fut pendu en place publique à Bikoa, dans le sud du Tchad, sur ordre du sultan Rabah à la mi-septembre 1899. Né en 1857, Béhagle avait commencé très jeune une carrière dans la marine marchande, qui fit de lui un capitaine au long cours. Changeant de voie, il devint à partir de 1885 administrateur de communes mixtes en Algérie, où il se familiarisa avec les courants politiques et religieux de l’islam. En 1892, il prit part à la mission Maistre, partie explorer la circulation entre les bassins du Congo et du Tchad. Le goût de l’aventure et l’accueil enthousiaste qui l’attendait à son retour en France un an plus tard, l’incitèrent à monter sa propre expédition. Le projet était ambitieux : il voulait joindre la Méditerranée à partir du Congo. Pour cela, il avait des idées novatrices tant au plan politique, économique que technique. Ainsi, il pensait que Rabah, en lutte contre l’Angleterre, chercherait à s’entendre avec la France et ses représentants. Pragmatique, il voulait associer des commerçants musulmans à l’entreprise, pour faciliter et pérenniser les rapports avec les populations islamisées. Enfin, i avait inventé un bateau métallique démontable en tronçons de 150 à 200 kilos, lesquels retournés sur un châssis à roues pouvaient être traînés par deux hommes. Mais le montage financier de la mission s’avéra plus fastidieux, et seule la Société africaine de France lui octroya de maigres crédits. Il débarqua à Loango le 25 juin 1897, accompagné de Toussaint Mercuri, un français d'Afrique du Nord, et de quatre musulmans. La photo le montre vraisemblablement à  cette étape de son funeste voyage : il semble que les pirogues évoquées dans la légende soient en fait son fameux bateau démontable. Mais l’ingénieux  système, qui avait satisfait à des essais sur la Seine avant le départ de Métropole, s’avéra intransportable sur la route des caravanes entre Loango et Brazzaville, et fut abandonné. L’expédition se contenta d’embarcations plus conventionnelles, et emprunta même le « Léon-Blot », le fameux bateau démontable de l’explorateur Gentil rencontré en route. Jean-Ferdinand de Béhagle, dont le corps fut récupéré au fond d’un puit en 1900 après la défaite de Rabah, repose depuis à Fort-Lamy – devenue N’Djaména.
  • Zinder, Palais du gouverneur (face sud). – Il s’agit apparemment du même bâtiment qui servit, lorsque la région était un territoire militaire – jusqu’en 1922 où elle devint « Colonie du Niger » -, d’habitation au commandant dudit territoire.  Le Général Gouraud, figure de la conquête coloniale,  qui occupa ce poste en 1902 alors qu’il n’était que commandant, décrit les lieux en en ces termes : « Ma maison, que le colonel comparait élégamment à la casbah d’un boy maugrébin du XVè siècle, est un dédale de salles, de cours, de corridors, de réduits, où depuis trois jours je n’arrive pas à me retrouver. Il y a deux pièces meublées richement, tentures de velours, de soie, d’or, etc… ». - La garnison de Zinder compte alors 380 hommes : « une forte compagnie de tirailleurs, un peloton d’auxiliaires et des spahis qui viennent d’arriver. Elle dispose de 2 pièces de canon ». Source : Gouraud, Gal, Zinder Tchad, Paris, Plon, 1944.
  • Le « Léon-Blot ». – Le Léon-Blot, qui porte le nom du secrétaire de Savorgnan de Brazza, est le vapeur qu’utilisa l’explorateur Emile Gentil tandis qu’il cherchait à ouvrir une voie facilement praticable entre le Congo et le Tchad, à la fin du XIXème siècle. Parti de Brazzaville le 27 juillet 1895, il remonte le Congo et passe successivement sur l’Oubangui, sur son affluent le Kemo, puis sur le Chari, avant de joindre le Lac Tchad. Ce trajet, passant de bassin fluvial en bassin fluvial et aboutissant sur un lac endoréique, est rendu possible parce que le Léon-Blot est démontable et transportable à dos d’hommes pour franchir les obstacles terrestres. Le Léon-Blot devait rester en service jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, toutefois, il semble qu’il appartenait, en 1926, à la Compagnie Ouahm et Nana. Récemment, en 2003, sa proue a été récupérée et ramenée par avion militaire en France, pour être exposée au musée des troupes de Marine à Fréjus. - « Le Blot part le 25 octobre [1904] à 2h. 30, accolé de deux baleinières remplies de bois de chauffe, car les rives [du Logone] étant généralement déboisées, d’aucune pensaient que le vapeur ne pourrait pas remonter jusqu’à Laï. Aussi quand le Blot arrive près des villages produit-il un effet de stupeur et d’admiration. Le premier, avec Gentil, il a fait flotter nos couleurs sur le Tchad. Ce petit vapeur, d’un mètre de tirant d’eau, a une quinzaine de mètres de long, trois de large, mais la machine occupe presque toute la place. Il n’y a que quelques pieds carrés libres à l’avant et à l’arrière. Encore une partie de cet espace est-il pris par la douzaine de gosses et de femmes, dont les maris, tirailleurs que j’emmène à Laï, sont juchés sur les tas de bois dans les baleinières. Un vrai village flottant. Mais le petit vapeur amarre facilement… » (1). « Le Léon-Blot arriva à Fort-Archambault le 6 septembre [1927 ?]. C’est un petit vapeur à hélice, de 18 mètres de long, et jaugeant 14 tonnes, que M. Gentil, commissaire du Gouvernement, parti de Brazzaville le 28 octobre 1895, réussit, après deux ans d’efforts, à mettre à flot dans le Gribingui, et avec lequel il flottait sue le Tchad peu après, ayant, dans l’intervalle placé le Baguirmi sous notre protectorat. […] Pour en revenir au Léon-Blot, cause de cette digression historique, - et qui appartient maintenant à la Compagnie Ouhm et Nana, - j’y embarquai le 7 septembre en nombreuse compagnie, ce qui ne laissait que peu de place pour la circulation des voyageurs ; tout le monde installa sa chaise-longue sur la plage arrière, les unes contres les autres, excellente disposition pour les joueurs de bridge ou de poker. » (2). Sources : (1) Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944. (2) Abou-Digu’en, Mon voyage au Soudan tchadien, Paris, éditions Pierre Roger, 1929.
  • Zinder, un coin du marché. – Le général Gouraud, figure de la conquête coloniale, décrit ainsi Zinder et son marché en avril 1902 – il était alors commandant -, tandis qu’il y rentre pour la première fois : « Zinder est le grand centre de transit de cette partie de l’Afrique centrale. […] Au Nord, à 1500 mètres [de Zinder], se trouve la ville Targuie de Zengou. […] On y rencontre des Tripolitains, quelques Touareg. Elle compte 4 à 5000 habitants. […] Le marché de Zengou est animé. On y trouve en particulier de beaux cuirs, les bottes en filali de toute l’Afrique centrale et que nous portons nous-mêmes, des brides brodées ; les bijoux ne valent pas les délicats filigranes des bijoux soudanais et sénégalais ; il y a de jolies calebasses ouvragées de toutes dimensions, la calebasse pouvant servir d’écuelle aussi bien que de malle aux femmes du pays, qui y empilent leurs étoffes et leurs ustensiles et la portent sur la tête. On y voit des musiciens, des danseuses, aux cadences lentes et balancées, un homme-orchestre. Il y a encore sur le marché de Zengou du sel de Bilma, comme à Tombouctou du sel de Taodénit ». Source : Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Concours agricole de Mao, bœufs du Tchad. – « Un événement plus important, et qui remplit pendant quelques jours la capitale du Kanem d’une animation extraordinaire, fut le concours agricole, dont l’institution remonte à 1912, époque où il eut lieu à Mondo, pour inaugurer l’installation du vétérinaire de Mao, et lui permettre de donner des conseil à tous les éleveurs de bœufs et de chevaux, et les préparer à la vaccination contre la péripneumonie contagieuse, qui fait beaucoup de mal au Tchad. Alors que le premier concours n’avait attiré guère que 500 bœufs et 400 chevaux, il vint, cette fois-ci, au moins 1500 chevaux et un nombre incalculable de bovidés. […] Il existe plusieurs races de bœufs très nette. Les Hassahouna ont un type semblable à celui de leurs frères Choa du Cameroun, marron et haut sur pattes, avec de petites cornes en croissant et un rudiment de bosse, fait pour porter plutôt que pour la boucherie, mais qui engraisse facilement. Le bœuf Kouri, des îles du Tchad, est grand, de couleur presque blanche, sans bosse ; il a de grosses cornes, souvent hautes de 1 mètre, en forme de lyre ou demi-cercle ; se sont les meilleurs pour la consommation ». Sources (photo et texte) : Abou-Digu’en, Mon voyage au Soudan tchadien, Paris, éditions Pierre Roger, 1929.
  • Zinder, arrivée d'un convoi de vivres à l'intendance. – « Le convoi [de ravitaillement en 1900] se compose filialement de 200 porteurs*, 50 chameaux, 90 bœufs porteurs et 120 ânes. Une ou deux sections de tirailleurs sont affectées à chaque convoi différent, avec un peloton en réserve. [...]  Les bourricots marchent avec une lenteur désespérante, à 3 kilomètre à l’heure ! Les bœufs vont plus vite ; les chameaux encore plus. Le convoi s’allonge et les bons petits bourricots aux longues oreilles, le dos flanqué de deux caisses de vin, s’en vont à petits pas, d’un itinéraire capricieux, sortant à chaque instant du sentier pour brouter à droite et à gauche. […] * les noirs portent aisément sur le tête une charge de 25 kilos (poids limitatif de la cantine de bagage comme de le caisse de ravitaillement), les bœufs à bosse du pays portent 100 kilos ; les chameaux, 120, les ânes, 60 ». Source : Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • 	Fort-Lamy, 14 juillet, le tir aux bouteilles. – « 14 juillet [...] Après avoir longé le Chari, nous atterrissons à Fort-Lamy sur une magnifique piste de briques. [...] malgré la chaleur, je pars à pied vers le poste européen que je trouve en pleine fête populaire. Le programme est celui de toutes les réunions de village en France : courses à l’œuf, en sac, au tonneau, jeux de ciseaux et de la cruche renversée, tournois d’adresse et autres exercices variés. La course de chameaux qui termine les réjouissances prétend être une concession, la seule, aux usages de la région ». Source : Lebeuf, Jean-Paul, Quand l’or était vivant, Paris, éditions J. Susse, 1945.
  • Le marché de Taoua. – « Le colonel m’avait prévenu que le Gouvernement général trouvait Zinder trop excentrique comme chef-lieu du Territoire, souhaitait placer celui-ci sur le fleuve. Tel n’est pas mon avis, au moins pendant la période de reconnaissance, d’organisation et tant que le Territoire n’aura pas pris sont équilibre. Tohoua est le point central. Il faut s’y contenter, il est vrai, d’une petite installation, étant donnée la pauvreté du pays ». Source : Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Fort-Lamy, l’arrivée du bac de Koussery. – « Lorsqu’on arrive à Fort-Lamy par le fleuve, on voit une ligne d’arbres vert sombre, dominés du drapeau français, ponctuée de flamboyants et cachant des maisons blanches. A cet endroit la rive du fleuve, aux basses eaux, est élevée comme une falaise. On croit à un paradis de verdure à l’abri des eaux. Avant ce promontoire de feuilles, la rive s’est abaissée en pente douce et sableuse ; les pirogues chargées de poissons, de bois, de paille, d’hommes, de femmes, d’enfants, d’animaux, de calebasses ; ouvertes de frêles, lourdes et couvertes de shimbecks de paille, grées de filets immenses et des apparaux de la pêche, ou nues ; de baleinières de métal, poussées par des perches ; un bac transportant un camion, c’est le port. » Source : Lapie, Pierre Olivier, Mes tournées au Tchad, Londres, John Murray, 1941.
  • Fort-Lamy, avenue Edouard Renard. – « Fort-Lamy a été créé de toutes pièces après la victoire de Gentil sur Rabah. [...] L’entrée dans la ville est [...] décevante. Les concessions européennes sont minuscules, les jardins rares et pauvres, les arbres sur le bord du fleuve, les maisons ont un aspect sale et ruiné en raison de leur bâtisse de brique mauvaise que le soleil délite et de leur chaux locale, que la pluie délave. [...] Ainsi, aucune raison économique, aucune tradition locale n’a motivé l’existence de Fort-Lamy : un motif stratégique, à une époque de conquête où la pénétration se faisait par les fleuves : tenir le confluent, la route du Lac au Nord, la ligne de nos communications par Bousso et Archambault le long du Chari vers le Sud et Brazzaville. Aujourd’hui où les conditions d’économie et de stratégie sont modifiées, la ville souffre quelque peu du choix de son emplacement » (1). - Edouard Renard qui fut gouverneur-général de l’AEF, laissa le souvenir d’un homme hostile à l'inégalité entre les Blancs et les Noirs dans la colonie. Sources : (1) Lapie, Pierre Olivier, Mes tournées au Tchad, Londres, John Murray, 1941.
  • Zinder, quartier des commerçants. - « Zinder est le grand centre de transit de cette partie de l’Afrique centrale. […] Au Nord, à 1500 mètres [de Zinder], se trouve la ville Targuie de Zengou. […] On y rencontre des Tripolitains, quelques Touareg. Elle compte 4 à 5000 habitants. […] Le marché de Zengou est animé. On y trouve en particulier de beaux cuirs, les bottes en filali de toute l’Afrique centrale et que nous portons nous-mêmes, des brides brodées ; les bijoux ne valent pas les délicats filigranes des bijoux soudanais et sénégalais ; il y a de jolies calebasses ouvragées de toutes dimensions, la calebasse pouvant servir d’écuelle aussi bien que de malle aux femmes du pays, qui y empilent leurs étoffes et leurs ustensiles et la portent sur la tête. On y voit des musiciens, des danseuses, aux cadences lentes et balancées, un homme-orchestre. Il y a encore sur le marché de Zengou du sel de Bilma, comme à Tombouctou du sel de Taodénit ». Source : Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Le « Léon-Blot » et le poste de Miltou, sur le Chari. – Le Léon-Blot, qui porte le nom du secrétaire de Savorgnan de Brazza, est le vapeur qu’utilisa l’explorateur Emile Gentil tandis qu’il cherchait à ouvrir une voie facilement praticable entre  le Congo et le Tchad, à la fin du 19ème siècle. Parti de Brazzaville le 27 juillet 1895, il remonte le Congo et passe successivement sur l’Oubangui, sur son affluent le Kemo, puis sur le Chari, avant de joindre le Lac Tchad. Ce trajet, passant de bassin fluvial en bassin fluvial et aboutissant sur un lac endoréique, est rendu possible parce que le Léon-Blot est démontable et transportable à dos d’hommes pour franchir les obstacles terrestres. Le Léon-Blot devait rester en service jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Récemment, en 2003, sa proue a été récupérée et ramenée par avion militaire en France pour être exposée au musée des troupes de Marine à Fréjus. - « Le Blot part le 25 octobre [1904] à 2h. 30, accolé de deux baleinières remplies de bois de chauffe, car les rives [du Logone] étant généralement déboisées, d’aucune pensaient que le vapeur ne pourrait pas remonter jusqu’à Laï. Aussi quand le Blot arrive près des villages produit-il un effet de stupeur et d’admiration. Le premier, avec Gentil, il a fait flotter nos couleurs sur le Tchad. Ce petit vapeur, d’un mètre de tirant d’eau, a une quinzaine de mètres de long, trois de large, mais la machine occupe presque toute la place. Il n’y a que quelques pieds carrés libres à l’avant et à l’arrière. Encore une partie de cet espace est-il pris par la douzaine de gosses et de femmes, dont les maris, tirailleurs que j’emmène à Laï, sont juchés sur les tas de bois dans les baleinières. Un vrai village flottant. Mais le petit vapeur amarre facilement… » (1). « Le Léon-Blot arriva à Fort-Archambault le 6 septembre [1927 ?]. C’est un petit vapeur à hélice, de 18 mètres de long, et jaugeant 14 tonnes, que M. Gentil, commissaire du Gouvernement, parti de Brazzaville le 28 octobre 1895, réussit, après deux ans d’efforts, à mettre à flot dans le Gribingui, et avec lequel il flottait sue le Tchad peu après, ayant, dans l’intervalle placé le Baguirmi sous notre protectorat. […] Pour en revenir au Léon-Blot, cause de cette digression historique, - et qui appartient maintenant à la Compagnie Ouhm et Nima, - j’y embarquai le 7 septembre en nombreuse compagnie, ce qui ne laissait que peu de place pour la circulation des voyageurs ; tout le monde installa sa chaise-longue sur la plage arrière, les unes contres les autres, excellente disposition pour les joueurs de bridge ou de poker. » (2). Sources : (1) Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944. (2) Abou-Digu’en, Mon voyage au Soudan tchadien, Paris, éditions Pierre Roger, 1929.
  • Fort-Lamy, les châteaux d’eau et la résidence du gouverneur. - « Fort-Lamy se développe. A la suite de deux incendies (31 décembre 1905 et 4 janvier 1906) j’ai tenu des palabres, offert des secours en argent, et décidé ainsi pas mal de gens à remplacer leurs cases de paille par des constructions en terre : ces tatas s’élèvent à vue d’œil et vont modifier l’aspect de campement d’une partie de la ville. En même temps de nouveaux groupes de huttes s’établissaient autour : faubourgs. On est en train de refaire le plan de recensement qui donnera, je l’espère, des résultats intéressants. La cause première de cette prospérité relative, c’est l’argent, ce sont les soldes que j’ai pu payer jusqu’ici avec une certaine régularité. Les démarches au ministère, les rapports n’ont pas été perdus. » Source : Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Passage d’un bac. – « Lorsqu’on arrive à Fort-Lamy par le fleuve, on voit une ligne d’arbres vert sombre, dominés du drapeau français, ponctuée de flamboyants et cachant des maisons blanches. A cet endroit la rive du fleuve, aux basses eaux, est élevée comme une falaise. On croit à un paradis de verdure à l’abri des eaux. Avant ce promontoire de feuilles, la rive s’est abaissée en pente douce et sableuse ; les pirogues chargées de poissons, de bois, de paille, d’hommes, de femmes, d’enfants, d’animaux, de calebasses ; ouvertes de frêles, lourdes et couvertes de shimbecks de paille, grées de filets immenses et des apparaux de la pêche, ou nues ; de baleinières de métal, poussées par des perches ; un bac transportant un camion, c’est le port. » Source : Lapie, Pierre Olivier, Mes tournées au Tchad, Londres, John Murray, 1941.
  • Partisan méhariste. – Les populations des régions sahariennes, Touaregs notamment, sont associées dès la conquête coloniale à la sécurité de leur territoire. Ainsi, face à la résistance rencontrée et à l’immensité des étendues à contrôler, l’armée française arme certains clans, achetant par la solde la fidélité de rebelles potentiels, qu’on désigne comme « partisans ». Le but alors est de prévenir les incursions de rezzous dans les régions productives de la boucle du Niger. Un siècle plus tard, la pratique perdure d’une certaine manière avec les Etats indépendants, dont l’autorité peine à s’étendre si loin des capitales. Les malentendus et le vocabulaire qui prévalaient à Paris au XIXème siècle, quand on expliquait à la Chambre que la conquête se heurtait aux agissements de « bandits armés », perdurent eux aussi. Les gouvernements concernés continuent ainsi d’employer ces mêmes mots, qui renient toute dimension politique aux différentes actions des populations locales. Seuls les enjeux territoriaux ont changé. Les régions productives, qu’il convient de protéger, se sont déplacées des marges agricoles du Sahara, vers les zones d’extraction de l’intérieur du désert.
  • Le confluent du Logone et du Chari, vu de Fort-Lamy. – « Fort-Lamy me déçut en partie, malgré tout son pittoresque. Le débarcadère est aménagé sur une berge assez haute, mais rongée par le flot et par les transbordements ; les terres sont retenues grossièrement par des piquets reliés horizontalement par des troncs d’arbres ; dans l’eau, autour du  bateau, une foule grouillante de femmes et d’enfants se baigne et se lave au milieu de cris perçants ; des pirogues accostent, el d’autres démarrent pour traverser le fleuve, ou se diriger vers le Logone, dont on voit le confluent quelque peu en aval ». Source : Abou-Digu’en, Mon voyage au Soudan tchadien, Paris, éditions Pierre Roger, 1929.
  • Autour d’un puits à Filinguè. 3ème territoire militaire du Soudan. – « La vague piste qui relie Filingué à Tahoua traverse une région plate et sablonneuse, dont la monotonie n’est rompue de loin en loin que par quelques arbres épineux et des affleurements ferrugineux ou argileux. Après les pluies, il s’y forme des mares peu profondes, qui par suite de leur large surface d’évaporation, sont vite asséchées. En quelques rares points comme Lahan, la nappe argileuse et imperméable a formé des cuvettes remplies de sable, où l’eau des pluies s’accumule. Mais il faut aller la chercher en creusant des puits à travers le sable. Naturellement la quantité d’eau recueillie par ces cuvettes et par conséquent le temps pendant lequel ces petits puits fournissent de l’eau, dépendent de la quantité d’eau de pluie tombée. […] Le capitaine Cornu part un jour de Filingué avec 45 tirailleurs et un convoi léger. Trompé par des renseignements indigènes, le petit détachement s’égare de erre dans la brousse pendant deux jours. Enfin Cornu retrouve la direction. Mais il ne lui reste que trente litres d’eau et il est encore à 20 kilomètres de Lahan. Cinq tirailleurs sont déjà morts de soir. Un autre et le guide devenus fous se sont jetés, le couteau à la main, sur la dernière peau de bouc. Faisant appel à l’énergie des meilleurs, Cornu se lance en avant. Après quatre heurs d’une marche atroce, il arrive enfin à la mare et trouve non pas de l’eau, mais du sable humide qu’il presse et dont il tire 50 litres d’eau en deux heures. Il les envoie aux malheureux dispersés sur sa route, ce  qui lui permet de les ramener un à un. En un  autre point 9 hommes sont ports au fond d’un puits par des émanations d’acide carbonique. » Source : Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Fort-Lamy, le grand hôtel. – « Le ralliement au Général de Gaulle, le transport de la guerre en Afrique, le mouvement des troupes, les échanges commerciaux ont amené en six mois une population européenne abondante : Officiers, Intendance, services, banque, office de changes, administrations diverses, transports, sans compter que ce poste [Fort-Lamy], nu en 1900, est aujourd’hui peuplé de 20.000 indigène et d’une population flottante, indiscernable. […] on construit un marché, un hôtel, un camp, des cases de passage… » Source : Lapie, Pierre Olivier, Mes tournées au Tchad, Londres, John Murray, 1941.
  • Zinder. – Description de Zinder en avril 1902, quand y entre le commandant Gouraud : «La ville est entourée d'un fort rempart à dents de scie en bon état, rappelant celui de Sikasso […] les rues de la ville sont étroites, comme dans toutes les villes soudanaises. Peu de maisons en terre, beaucoup de cases en paille, d'immenses trous, là où on a pris la terre, des amas de blocs de grès arrondi et lavé par les pluies, une des caractéristiques du pays. La ville est sale, les vautours et les chiens étant seuls chargés de la voirie. Beaucoup de beaux arbres dans la ville et aux environs. […] Zinder est le grand centre de transit de cette partie de l’Afrique centrale. […] Au Nord, à 1500 mètres [de Zinder], se trouve la ville Targuie de Zengou. […] On y rencontre des Tripolitains, quelques Touareg. Elle compte 4 à 5000 habitants. […] Le marché de Zengou est animé. On y trouve en particulier de beaux cuirs, les bottes en filali de toute l’Afrique centrale et que nous portons nous-mêmes, des brides brodées ; les bijoux ne valent pas les délicats filigranes des bijoux soudanais et sénégalais ; il y a de jolies calebasses ouvragées de toutes dimensions, la calebasse pouvant servir d’écuelle aussi bien que de malle aux femmes du pays, qui y empilent leurs étoffes et leurs ustensiles et la portent sur la tête. On y voit des musiciens, des danseuses, aux cadences lentes et balancées, un homme-orchestre. Il y a encore sur le marché de Zengou du sel de Bilma, comme à Tombouctou du sel de Taodénit ». Source : Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Vers Agadès, au pas lent des bœufs porteurs (1). - « Avant les années 30, le bœuf-porteur était utilisé pour le transport de l’eau ; mais son usage est rendu de plus en plus difficile par la montée des prix des bovins tout au cours des années 20 : les bœufs-porteurs sont très recherchés sur les marchés, sont très bien payés […] L’âne, dont le prix est très bas, peut facilement accomplir les mêmes tâches de transport, n’exige pas de soins particuliers, et est moins délicat et moins exigeant par rapport à la qualité des pâturages. Malgré la baisse du prix des bovins à la fin des années 30, l’usage de l’âne est désormais chose acquise » (2). Sources : (1 photo) Ingold, Général, Bêtes et hommes du Niger, Paris, Editions La Toison d’or, 1953 - (2) Bonfiglioli, Angelo Maliki, Dudal - Histoire de famille et histoire de troupeau chez un groupe de Wodaabe du Niger, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 1988.
  • Zinder, vue générale du Berny – Description de Zinder en avril 1902, quand y entre le commandant Gouraud : «La ville est entourée d'un fort rempart à dents de scie en bon état, rappelant celui de Sikasso […] les rues de la ville sont étroites, comme dans toutes les villes soudanaises. Peu de maisons en terre, beaucoup de cases en paille, d'immenses trous, là où on a pris la terre, des amas de blocs de grès arrondi et lavé par les pluies, une des caractéristiques du pays. La ville est sale, les vautours et les chiens étant seuls chargés de la voirie. Beaucoup de beaux arbres dans la ville et aux environs. […] Zinder est le grand centre de transit de cette partie de l’Afrique centrale. […] Au Nord, à 1500 mètres [de Zinder], se trouve la ville Targuie de Zengou. […] On y rencontre des Tripolitains, quelques Touareg. Elle compte 4 à 5000 habitants. […] Le marché de Zengou est animé. On y trouve en particulier de beaux cuirs, les bottes en filali de toute l’Afrique centrale et que nous portons nous-mêmes, des brides brodées ; les bijoux ne valent pas les délicats filigranes des bijoux soudanais et sénégalais ; il y a de jolies calebasses ouvragées de toutes dimensions, la calebasse pouvant servir d’écuelle aussi bien que de malle aux femmes du pays, qui y empilent leurs étoffes et leurs ustensiles et la portent sur la tête. On y voit des musiciens, des danseuses, aux cadences lentes et balancées, un homme-orchestre. Il y a encore sur le marché de Zengou du sel de Bilma, comme à Tombouctou du sel de Taodénit ». Source : Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Niamey, une corvée d’eau. - Le Général Gouraud raconte ainsi le fondation de la ville de Niamey, au sens militaire et administratif du terme, en septembre 1901 : « La situation du poste de Sorbo, non loin des berges du fleuve, ne présentait aucun avantage : l’artère commerciale dont on nous avait parlé n’existait pas. A peu de distance, Niamey, petit village à proximité d’un gros marché, de site salubre me parait favorable, d’autant mieux que là se trouve la tête de notre ligne d’étapes fluviales (Niamey est aujourd’hui le chef-lieu de la colonie). Ce sera la résidence du commandant de cercle, de son adjoint, du chef des services administratifs, qui aura sous sa surveillance immédiate le magasin de réserve de ravitaillement qu’y déposera la flottille du Bas-Niger. […] Le commandant de cercle aura sous son autorité les populations situées entre le Niger et le Dallol Bosso ». Source : Gouraud, Gal, Zinder Tchad, Paris, Plon, 1944.
  • Pêcheurs sur le Logone. – « Ce matin le Logone rejoint assez exactement l’image que je m’en faisais. […] Nous nous arrêtons près d’un groupe de pêcheurs. Deux enfants en pirogue, vont rechercher dans la campagne des paquets d’hameçons qu’ils avaient été cacher à notre approche, dans la crainte qu’on ne s’en emparât. Et de l’autre côté du Logone, nous rejoignons un autre groupe de pêcheurs. Ils sont d’une complaisance, d’une gentillesse extrême, et d’une reconnaissance émue lorsque je leur tends un billet de cent sous pour un gros poisson qu’ils nous offrent ». Source : Gide, André, Le retour du Tchad, Paris, Gallimard, 1928. Cette photo a été prise entre 1942 et 1948 par Robert Carmet, un journaliste et photographe, collaborateur régulier de l’Agence économique des colonies.
  • Zinder, maisons de commerçants tripolitains. – Description de Zinder en avril 1902, quand y entre le commandant Gouraud : « Zinder est le grand centre de transit de cette partie de l’Afrique centrale. […] Au Nord, à 1500 mètres [de Zinder], se trouve la ville Targuie de Zengou. […] On y rencontre des Tripolitains, quelques Touareg. Elle compte 4 à 5000 habitants. […] Le marché de Zengou est animé. On y trouve en particulier de beaux cuirs,  les bottes en filali de toute l’Afrique centrale et que nous portons nous-mêmes, des brides brodées ; les bijoux ne valent pas les délicats filigranes des bijoux soudanais et sénégalais ; il y a de jolies calebasses ouvragées de toutes dimensions, la calebasse pouvant servir d’écuelle aussi bien que de malle aux femmes du pays, qui y empilent leurs étoffes et leurs ustensiles et la portent sur la tête. On y voit des musiciens, des danseuses, aux cadences lentes et balancées, un homme-orchestre. Il y a encore sur le marché de Zengou du sel de Bilma, comme à Tombouctou du sel de Taodénit ». Source : Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Bœuf porteur au Niger. - « Avant les années 30, le bœuf-porteur était utilisé pour le transport de l’eau ; mais son usage est rendu de plus en plus difficile par la montée des prix des bovins tout au cours des années 20 : les bœufs-porteurs sont très recherchés sur les marchés, sont très bien payés […] L’âne, dont le prix est très bas, peut facilement accomplir les mêmes tâches de transport, n’exige pas de soins particuliers, et est moins délicat et moins exigeant par rapport à la qualité des pâturages. Malgré la baisse du prix des bovins à la fin des années 30, l’usage de l’âne est désormais chose acquise ». Source : Bonfiglioli, Angelo Maliki, Dudal - Histoire de famille et histoire de troupeau chez un groupe de Wodaabe du Niger, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 1988.
  • Le commandant Gouraud au Zinder. – « Sous la tente, enfin ! Au bivouac de Choggar, 26 février 1908. Chère Maman bien aimée, Me voici enfin dans la vie que j’aime, pour laquelle seule je me suis depuis de longues années éloigné de vous. J’ai vu bien des bivouacs pareils, mais c’est la première fois depuis mon départ de Sain-Louis que je dresse ma tente - depuis un jour, près de Boutso, en remontant le Chari » (Extrait d’une lettre du Commandant Gouraud à sa mère). - Henry Gouraud (1875-1946), un saint-cyrien qui finit général, fit la majeure partie de sa carrière dans les colonies, et passa notamment vingt ans en Afrique (au Soudan français, au Tchad, en Mauritanie, au Maroc). En 1898, alors capitaine, il connut la gloire militaire en parvenant à capturer Samory Touré, un chef mandingue qui résistait vigoureusement à la conquête coloniale française depuis plus dix ans. Il a également contribué à fonder la ville Niamey, en 1901. Gouraud entretint une correspondance régulière avec sa mère, laquelle l’avait soutenu dans sa volonté de faire une carrière coloniale, quand son père s’y opposait.
  • Fort-Lamy, le marché. – « Le marché est fort achalandé. On y trouve du grain, car les basses vallées du Chari sont des terres d’aluvions donnant de belle moissons ; de la viande, car le pays a bœufs, moutons chevaux ; le mouton vaut 10 thalers et le poulet 10 sous ; du poisson, le Chari en abonde. On y voit encore du natron et du sel. […] Le natron est un dérivé de la soude. Il se présente en masse compacte de grosses plaques de 5 à 10 mètres d’épaisseur. […] Les indigènes […] emploient le natron à des usages multiples, le consommant eux-mêmes et le faisant consommer aux animaux. Dans cette région, le natron remplace le sel, qui est rare. Source : Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Zinder, prisonniers portant des peaux de bouc. – « Dans notre Afrique, un condamné à mort voit son dossier transféré à Dakar, puis envoyé à Paris, soumis au Président de la République, etc. Souvent, le coupable ne reçoit confirmation de sa peine qu’au bout d’un an ou deux. Entre temps, il a été, comme tous les prisonniers, employé à des corvées diverses dans le village, où il s’est acquis la sympathie générale. Les Noirs, qui ont la mémoire très courte, ont oublié son forfait et, quand on l’exécute, les Français sont considérés comme des monstres.
  • Niamey, scène de vie au bord du Fleuve. – Le Général Gouraud raconte ainsi le fondation de la ville, au sens militaire et administratif du terme, en septembre 1901 : « La situation du poste de Sorbo, non loin des berges du fleuve, ne présentait aucun avantage : l’artère commerciale dont on nous avait parlé n’existait pas. A peu de distance, Niamey, petit village à proximité d’un gros marché, de site salubre me parait favorable, d’autant mieux que là se trouve la tête de notre ligne d’étapes fluviales (Niamey est aujourd’hui le chef-lieu de la colonie). Ce sera la résidence du commandant de cercle, de son adjoint, du chef des services administratifs, qui aura sous sa surveillance immédiate le magasin de réserve de ravitaillement qu’y déposera la flottille du Bas-Niger. […] Le commandant de cercle aura sous son autorité les populations situées entre le Niger et le Dallol Bosso ». Source : Gouraud, Gal, Zinder Tchad, Paris, Plon, 1944.
  • Fort-Lamy, la place du marché. – « L’entrée dans la ville est beaucoup plus décevante. Les concessions européennes sont minuscules, les jardins rares et pauvres, les arbres sur le bord du fleuve, les maisons ont un aspect sale et ruiné en raison de leur bâtisse de brique mauvaise que le soleil délite et de leur chaux locale, que la pluie délave. La place centrale est une sorte de désert où les enfants jouent au ballon, dans la poussière, les Européens au tennis ; les bicyclettes et les autos vont en tous sens et le marché indigène déploie ses paillotes, son odeur, ses incendies. […] Cette cité n’avait point d’ancêtre indigène. Fort-Lamy a été créé de toutes pièces après la victoire de Gentil sur Rabah. Les monuments de Gentil et Lamy, petits obélisques blancs entourés d’agaves ornent, si l’on peut dire, l’un la place, l’autre l’avenue du fleuve ». Source : Lapie, Pierre Olivier, Mes tournées au Tchad, Londres, John Murray, 1941.
  • Colonie du Niger, résidence du commandant du cercle à Niamey. – Le cercle de Niamey compte, en 1948, une population composée de 318 Européens, 14 étrangers et 249 029 Africains, dont 85 246 Zermas et Sonrhais, et 78 121 Peulhs, pour une densité de 5,4 habitants au km2. Niamey, le chef-lieu de cercle, est également le chef-lieu de la colonie du Niger et abrite ses services centraux. On y trouve notamment un hôpital qui dispose de deux pavillons européens de 40 lits, un pavillon d’isolement de 3 lits et un pavillon indigène de 124 lits, un bloc chirurgical avec radio, un service de dentisterie et une maternité  et emploie des médecins européens et africains, et 14 infirmiers dont 1 européen. Niamey n’a qu’un seul hôtel, celui de 10 chambres de la Compagnie générale transsaharienne. Les communications se font par la route, avec les services hebdomadaires de la CCIC vers la Côte d’Ivoire via Fada, de la Cie Gle Transsaharienne vers le Soudan et l’Afrique du Nord, et de la SATT vers Zinder et vers le Dahomey. Des communications fluviales ont lieu du 15 septembre au 15 mars vers Malanville au Dahomey, par un vapeur du réseau Bénin-Niger qui dispose de 16 couchettes et d’un buffet.
  • Niamey, la poste en 1958.
  • Zinder, habitation du commandant du territoire militaire. – « Ma maison, que le colonel comparait élégamment à la casbah d’un boy maugrébin du XVè siècle, est un dédale de salles, de cours, de corridors, de réduits, où depuis trois jours je n’arrive pas à me retrouver. Il y a deux pièces meublées richement,  tentures de velours, de soie, d’or, etc… » (réflexions du commandant militaire arrivé à Zinder en mars 1902). La garnison de Zinder compte alors 380 hommes : une forte compagnie de tirailleurs, un peloton d’auxiliaires et des spahis qui viennent d’arriver. Elle dispose de 2 pièces de canon. Source : Gouraud, Gal, Zinder Tchad, Paris, Plon, 1944.
  • L’« escadrille tchadienne ». Cet embryon de l’armée de l’air tchadienne, elle est formée en 1962 avec l’aide de la France sur la BA 172 de Fort Lamy. Dix ans plus tard, elle compte 185 hommes (110 Tchadiens et 75 Français), est dotée de dix-sept appareils, dont dix C47. Outre la BA 172, elle opère également à partir des bases d’Abéché et Mongo.
  • Zinder, la porte du poste - carte postée en 1922
  • Fort Lamy, palais du gouvernement – La capitale du Tchad change de nom en 1973 pour devenir N’djamena. Carte postée en 1971.
  • Fort-Lamy, un quartier de la ville indigène.
  • Marchande de lait à Fort-Lamy - Carte postale écrite le 01.08.1947
  • Fort-Lamy, avenue du Président François Tombalbaye
  • Fort-Lamy, vue aérienne
  • Niamey, le marché aux arachides
  • Niamey, marché aux poteries
  • Niamey, marché du champ de foire
  • Le village de Huburcher, Niger
  • Zinder, travaux de terrassement pour la construction des caves
  • Village de Yantala où se trouve l'usine électrique qui fournit Niamey
  • Niamey, une île au milieu du Niger en face de Niamey
  • Zinder, vue générale  - En 1900 :
  • Zinder, vue générale sud prise de la Tour du poste.
  • Chari - Tchad, Chasse à la girafe chez les Niellims (coup supporté par deux indigènes – légende originale).
  • Fort Lamy, Palais des congrès et Maison du Parti
  • Fort Lamy, un marché sur les bords du Chari
  • Tchad, hélicoptère S-55 de l'armée française en opération, fin des années 60
  • Tchad, chevalier moyenâgeux - Carte postée en 1931.
  • Femme de Fort-Lamy - Carte postée en 1931.
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