• Dakar, le marché Sandyaga. - Construit entre 1933 et 1935, le marché Sandaga quelques fois orthographié « Sandyaga » comme ici ou « Sandiaga » - tiendrait son nom d’un arbre, « dang ga », marquant à l’époque son centre. Ce marché répond à une logique d’organisation ségréguée de la ville coloniale, progressivement instaurée dans la capitale sénégalaise depuis sa création dans la seconde moitié du XIXème siècle. Comme le note la légende manuscrite de l’auteur de cette photo, il est dévolu aux échanges des indigènes, et est situé le long d’axes menant aux quartiers périphériques où ils sont relégués. Sandaga approvisionne des marchés secondaires, formels et informels, situés dans les faubourgs populaires de la Médina. Les Européens, qui habitent dans le quartier du Plateau -agréablement tempéré par le vent du large-, vont au marché Kermel. Dans les rues autour de Sandaga se développe rapidement une zone commerciale très dynamique. Elle était tenue, jusque récemment, par de si nombreux marchands libanais qu’on désignait parfois Dakar sous le nom de « Beyrouth 2 ». Ils semblent avoir cédé la place à des commerçants sénégalais appartenant à la confrérie mouride. Sources : Sinou, Alain, Rives Coloniales, Paris, éditions Parenthèses et éditions de l’Orstom, 1993.
  • Cérémonie officielle au camp de tirailleurs de Thiaroye en 1927.- Ce camp, situé à côté de Dakar, est le théatre d’une funeste tragédie le 1er décembre 1944. Des dizaines de tirailleurs sénégalais sont abattus par d’autres soldats français, sur ordre de la hiérarchie militaire. Soixante dix ans après, l’évènement est loin d’être apaisé. Il suscite toujours de vifs échanges entre historiens, avec interpellation de l’exécutif, de la presse et de l’opinion. S’opposent d’un côté les tenants d’une légitimité de l’action répressive des autorités militaires de Dakar - agissant selon les formes pour mater une mutinerie - et de l’autre ceux d’une opération orchestrée pour couvrir des erreurs, voire des malversations, administratives. Les victimes font partie d’un contingent de combattants africains, emprisonnés par les Allemands dans des camps de travail sur le sol français et libérés par l’avancée des Alliés. Ils devaient transiter par Dakar, en route pour regagner leurs foyers respectifs dans toute l’Afrique occidentale française. Mais l’intégralité de leur solde ne leur a pas été payée, des revenus correspondant à leur traitement pendant les mois et les années de captivité. Craignant d’être spoliés une fois dispersés dans leurs villages d’origines, les tirailleurs rapatriés entendent percevoir l’intégralité de leur dû avant d’embarquer à Morlaix. Une partie d’entre eux refuse d’ailleurs de monter à bord du navire les ramenant d’Europe, d’autres de réembarquer après une escale à Casablanca. Au départ de métropole, les autorités promettent de les démobiliser et de régulariser leur situation dès l’arrivée Dakar. Mais une fois au Sénégal, ils sont cantonnés à Thiaroye et rien ne s’arrange. On veut même les faire partir en train vers Bamako où, promet-on à nouveau, tout sera réglé. Excédés, les tirailleurs interpellent leurs chefs, retiennent un moment le commandant par intérim de la place et obtiennent de engagements. Mais quelles que heures plus tard, les autorités font donner la troupe, avec un char et des automitrailleuses, balayant les tirailleurs désarmés.
  • Dakar, Palais de Justice. – Construit en 1906 sur la place de l’Indépendance (appelée à cette époque Place Protet), l’édifice conserve ses fonctions judiciaires jusqu’en 1959. Il devient alors le siège de l’assemblée nationale, puis, plus tard, le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur. Les audiences sont transférées dans un nouveau palais de justice, d’architecture moderne, construit sur l’emplacement de l’hippodrome, entre la Pointe Bernard, le Cap Manuel et l’institut Pasteur. Ce nouveau tribunal, dont le béton est rongé par les embruns, est évacué en 1998. Depuis, il a été remplacé par un édifice bâti sur le site de l’ancienne prison de Dakar.
  • Podor, l’Escale vue du large. - « Podor m’était apparue comme un village riant sous les arbres qui ombragent sa grande, son unique rue, le long du fleuve. Nous y avions trouvé un peu d’animation. Le vapeur à peine arrêté, des pirogues s’étaient détachées de la rive et avaient donné l’assaut au chaland que nous remorquions, sur lequel, au milieu des colis entassés, étaient nos boys et des tirailleurs avec leurs épouses. Tout de suite un marché s’était installé ; jeunes filles à la poitrine nue et provocante, jeunes femmes assez gracieusement enveloppées dans leur gandoura, la tête recouverte d’un voile léger retombant sur leurs épaules, vieilles aux charmes décharnés et jugés inutiles à voiler ; tout ce monde, chargé de calebasses, criant, discutant, se disputant. Sur l’autre rive le désert étalait sa teinte d’un gris fauve et l’air avait son perpétuel bourdonnement de chaudière ; mais sur ce fleuve c’était la vie ». Source : Baratier, Col., A travers l’Afrique, Paris, Arthème Fayard, 1908
  • Dakar, la piscine du Lido - A la fois piscine olympique (remplie à l'eau de mer), club de sport, restaurant, bar et dancing, le Lido est un haut lieu de la vie française à Dakar avant l'indépendance. Il le reste même après, jusqu'au tout début des années 1980, époque où il est détruit et cède la place à un hôtel (le Savana). Du Lido, l’établissement hôtelier ne conserve que le tracé de l’immense piscine. Le bassin actuel a même été partiellement comblé car l’original était très profond pour permettre les sauts depuis son imposant plongeoir. Il existait d’autres Lido sur le continent, et notamment un à Bamako.
  • Dakar, le marché indigène. Photo d’amateur de 1941. – Construit entre 1933 et 1935, le marché Sandaga tiendrait son nom d’un arbre, « dang ga », marquant à l’époque son centre. Ce marché répond à une logique d’organisation ségréguée de la ville coloniale, progressivement instaurée dans la capitale sénégalaise depuis sa création dans la seconde moitié du XIXème siècle. Comme le note la légende manuscrite de l’auteur de cette photo, il est dévolu aux échanges des indigènes, et est situé le long d’axes menant aux quartiers périphériques où ils sont relégués. Sandaga approvisionne des marchés secondaires, formels et informels, situés dans les faubourgs populaires de la Médina. Les Européens, qui habitent dans le quartier du Plateau -agréablement tempéré par le vent du large-, vont au marché Kermel. Dans les rues autour de Sandaga se développe rapidement une zone commerciale très dynamique. Elle était tenue, jusque récemment, par de si nombreux marchands libanais qu’on désignait parfois Dakar sous le nom de « Beyrouth 2 ». Ils semblent avoir cédé la place à des commerçants sénégalais appartenant à la confrérie mouride. Sources : Sinou, Alain, Rives Coloniales, Paris, éditions Parenthèses et éditions de l’Orstom, 1993.
  • Dakar, Pointe de la Défense. – « Sur la falaise les quartiers militaires, près de leurs batteries, doivent aux nécessités tactiques la priorité des brises. Ces batteries furent construites aux mauvaises heures de Fachoda. Qui, alors, eut pensé que si elles devaient tonner un jour contre les vaisseaux de Sa Majesté, ce serait en 1940, après trente années d’amitié avec le peuple anglais !... Ce quartier militaire est aimable dans sa demi-désuétude. Le général commandant supérieur, ses états-majors et services, y travaillent à l’ombre, dans des hôtels et pavillons dont type série se retrouve dans toutes nos colonies. Des arbres très exotiques, baobabs, saucissonniers flamboyants, enveloppent les galeries blanches et les vérandahs à volets gris. Quelques rudes conquérants, qui fermèrent le livre de l’épopée soudanienne, sont passés ici. Sur le pavillon du chef d’état-major une plaque commémore le souvenir de Mangin. Le compagnon de Marchand fut sous-chef au Commandement supérieur, de 1906 à 1908 » (1). Cette carte postale fait partie du travail du photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928). On lui doit une somme importante de clichés sur l’Afrique de l’Ouest en général et sur le Sénégal en particulier ; il a publié en tout 3300 prises de vue originales. M. Fortier tenait boutique et vivait avec ses deux filles blondes et son boy Seydou Traoré, à l’angle de la rue Dagorne et du boulevard Pinet-Laprade, tout près du marché Kermel. Sources : (1) Vanlande, René, Dakar !, Paris, Editions J. Peyronnet et Cie, 1945(?).
  • Dakar, rue des Essarts. – L’origine du nom de cette artère, l’une des plus anciennes de la capitale sénégalaise, fait débat. On s’accorde sur son intangibilité, elle s’est toujours appelée ainsi, de même qu’elle conserve de nos jours son tracé initial. Mais pour certains les « Essarts » font référence au défrichage nécessaire à son édification (c’est le nom donné à un espace gagné sur la forêt pour installer des activités humaines).  Tandis que pour d’autres, il s’agit d’un hommage à l’enseigne de vaisseau René Des Essart, tué par les troupes d’El Hadj Omar le 17 juillet 1857, lors du siège du Fort de Médine, à la veille de sa libération par le général Faidherbe. La rue fut tracée ex nihilo en 1862 - cinq ans seulement après l’installation française sur la presqu’île du Cap Vert - par le capitaine du génie Pinet-Laprade. Ce dernier organise le premier plan d’urbanisme de la ville, en s’inspirant du modèle d’une petite bourgade de province : il jette ainsi un boulevard portant son nom, quelques rues perpendiculaires et parallèles, dont la rue des Essarts, et une place centrale accueillant les activités de commerce, la place Kermel et le marché du même nom. Haut-lieu du quartier historique, la rue des Essarts accueillera, au fil du temps, le siège, la succursale locale ou la représentation pour l’AOF – dont Dakar était la capitale depuis 1902 - de nombreux opérateurs économiques et commerciaux, comme le Crédit Lyonnais, les magasins de confection « Ghislaine » et « Jaoudi », la CITEC – fournisseur officiel de « La toile d’avion » -, la Société anonyme de ravitaillement maritime… - Cette carte postale fait partie de l’importante collection due au photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928), qui tenait d’ailleurs boutique rue Dagorne, une des voies transversales coupant la rue des Essarts au niveau du marché Kermel.
  • Arrivée d’une caravane d’arachides chez un traitant. - La colonisation s’accompagne d’une ouverture de l’agriculture africaine vers le marché extérieur. Pour les paysans indigènes, les traitants - qu’ils soient Européens ou Africains - sont les intermédiaires incontournables de ce nouveau commerce. En effet, ils achètent aux producteurs la partie non vivrière de leurs récoltes (l’arachide ou le karité au Sénégal, le cacao ou le café en Côte d’Ivoire…), pourvoient à leurs besoins par des prêts en période de soudure et leur vendent tous biens manufacturés tels que vêtements et ustensiles. Au Sénégal, ils viennent souvent de Saint-Louis et constituent l’échelon local de comptoirs tenus dans les plus gros bourgs par des colons ou par des commerçants libanais.
  • Une exécution capitale à Saint-Louis. – Il semblerait qu’il s’agisse du supplice de Birame Kandé, le 25 février 1899. Ce criminel de droit commun avait été condamné à la peine de mort par la Cour d’assise du Sénégal. Le journal de l’AOF, daté du 2 mars 1899, relate les faits en ces termes : « Condamné à mort il comptait que sa peine serait commuée comme l’avait été, depuis de longues années, les peines capitales prononcées par la Cour d’assises du Sénégal et, en dernier lieu celle des assassins de Jeandet et de Rabnel. Mais l’indulgence même a des limites, et la clémence présidentielle ne devait pas s’étendre sur Biram-Kandé. Samedi, dès 6 heure 30 du matin, les bois de justice étaient dressés sur la place de la Geôle entourée par une compagnie d’infanterie de marine et par un peloton de spahis. A 6 heures 45, Messieurs Kersaint-Gilly, Procureur de la République de Saint-Louis, Villeroy, Juge d’instruction, Minvielle, Greffier du Tribunal Civil, Moreau, Commissaire principal de police, pénétraient avec le régisseur de la prison dans la cellule du condamné qu’ils trouvaient éveillé, Monsieur le Procureur de la République lui apprenait le rejet de son pourvoi en cassation et de son recours en grâce et lui annonçait que l’heure de l’expiation avait sonnée pour lui. Biram-Kandé recevait cette nouvelle avec calme, et après un court entretien avec le Révérent Père Guérin, aumônier de la prison, il était remis aux exécuteurs qui procédaient rapidement à la dernière toilette. A 6 heures 55 il franchissait le seuil de la prison, ayant à ses côtés le Révérent Père Guérin et, entouré d’agents de police, il marchait d’un pas ferme vers la guillotine distante de quarante mètres à peine. Quelques minutes plus tard, tout était terminé, Biram-Kandé avait payé sa dette à la société ! Une foule qu’on peut évaluer à un millier de personnes assistait à l’exécution qui a produit sur la population une impression profonde. Il est permis d’espérer que ce grand exemple ne sera pas inutile et qu’il rassurera les commerçants établis dans nos escales en inspirant une crainte salutaire aux misérables, heureusement assez rares, qui ne craignent pas de jouer avec la vie humaine pour satisfaire leurs pires instincts ». La photographie des exécutions est interdite en 1909. La peine de mort est abolie en 1981 en France et en 2004 au Sénégal. Les dernières exécutions avaient eu lieu respectivement en 1977 et en 1967. - Cette photo, publiée en carte postale, fait partie du travail du célèbre photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928). Il lui arrivait parfois, comme c’est le cas ici ou comme ce le fut lors de la visite du ministre des colonies dix ans plus tard en 1908, de couvrir l’actualité. On lui doit surtout une somme importante de clichés sur l’Afrique de l’Ouest en général et sur le Sénégal en particulier ; il a publié en tout 3300 clichés originaux. M. Fortier tenait boutique et vivait avec ses deux filles blondes et son boy Seydou Traoré, à l’angle de la rue Dagorne et du boulevard Pinet-Laprade, tout près du marché Kermel.
  • Dakar, rue des Essarts. – Cette artère, qui conserve de nos jours son tracé initial, est l’une des plus anciennes de la capitale sénégalaise. Son nom, qui n’a jamais changé,  fait vraisemblablement référence au défrichage nécessaire à son édification. Elle fut dessinée ex nihilo en 1862 - cinq ans seulement après l’installation française sur la presqu’île du Cap Vert - par le capitaine du génie Pinet-Laprade. Celui-ci organisa le premier plan d’urbanisme de la ville, en s’inspirant du modèle d’une petite bourgade de province : il jette ainsi un boulevard portant son nom, quelques rues perpendiculaires et parallèles, dont la rue des Essarts, et une place centrale accueillant les activités de commerce, la place Kermel et le marché du même nom. Haut-lieu du quartier historique, la rue des Essarts accueillera, au fil du temps, le siège, la succursale locale ou la représentation pour l’AOF – dont Dakar était la capitale depuis 1902 -  de nombreux opérateurs économiques et commerciaux, comme le Crédit Lyonnais, les magasins de confection « Ghislaine » et « Jaoudi », la CITEC – fournisseur officiel de « La toile d’avion » -, la Société anonyme de ravitaillement maritime… - Cette carte postale fait partie de l’importante collection due au photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928), qui tenait d’ailleurs boutique rue Dagorne, une des voies transversales coupant la rue des Essarts au niveau du marché Kermel.
  • Dakar, allées Canard. - Henri Philibert Canard (1824-1894) était colonel de cavalerie. Il fut commandant de Gorée, puis gouverneur du Sénégal entre 1881 et 1883. – « On ne peut toucher à Gorée sans saluer en passant l’héroïque figure du commandant Canard, qui gouverne ce petit établissement. Depuis près de trente ans, le brave officier n’a pas quitté le Sénégal ; c’est l’incarnation, sur cette terre, de l’originalité et de la bravoure française. On ferait un volume avec ce qu’on nous a raconté de lui à Dakar. Le Sénégal a encore besoin pendant longtemps d’un homme d’action. Pourquoi ne l’enverrait-on pas à Saint-Louis ? c’est l’homme qui connaît le mieux le Sénégal, et on ne saurait trouver un plus digne successeur de Faidherbe » (1). « Dakar, juillet 1883. […] Ces jours derniers, le Colonel Canard, Gouverneur du Sénégal, vint inspecter Dakar et il honora la batterie d’une visite. Cette batterie est un fort situé à la pointe de Dakar. […] Donc, le colonel Canard s’en vint à la batterie, mais en vieux malin, au lieu de venir par l’entrée, comme tout le monde, il grimpa par le talus, de pente assez raide ; il était suivi par un capitaine d’artillerie, par notre capitaine, par son officier d’ordonnance et par ton serviteur. Ce qui suit est assez rabelaisien. Mais je n’y puis rien ; le colonel aperçut nombreuses, ce que les troupiers appellent des sentinelles (la batterie n’a pas de w.C.) et en fit la remarque au capitaine assez brutalement. Ce dernier très embêté insinua que les Noirs devaient être coupables, mais le colonel répondit : « Les Noirs ne se servent pas de papier », puis satisfait d’avoir démontré sa perspicacité, il acheva de grimper et l’incident n’eut pas de suites… » (2). La rue Canard, aussi appelée allées Canard, fut initialement baptisée, par le gouverneur Pinet-Laprade, rue d’Arlabosse, du nom d’un missionnaire, préfet apostolique du Sénégal de 1845 à 1848. Elle devint rue Canard en 1888, avant de changer à nouveau de nom en 1979, pour s’appeler aujourd’hui allées Robert Delmas, du nom d’un grand conseiller d’A.O.F. devenu député du Sénégal de 1968 à 1969. Sources : (1) Jacolliot, Louis, Voyage aux rives du Niger, Paris, C. Marpon et E. Flammarion, 1879. (2) Correspondance d’Albert Nebout (1862-1940), rassemblée et publiée dans Nebout, Albert, Passions Africaines, Genève, Editions Eboris, 1995. ¬
  • Dakar, le Palais de Justice. – Construit en 1906, l’édifice, situé sur la place de l’Indépendance (alors Place Protet), devait conserver ces fonctions judiciaires jusqu’en 1959.Tandis que les audiences étaient transférées dans un nouveau palais de justice – d’architecture moderne, construit sur l’emplacement de l’hippodrome entre la Pointe Bernard, le Cap Manuel et l’institut Pasteur –, le bâtiment devint le siège de l’assemblée nationale, puis, plus tard, le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur.
  • Dakar, devant le marché européen, janvier 1941. Photo d’amateur, légende manuscrite. – Il s’agit, bien sûr, du marché Kermel. L’époque – début 1941 - est un peu particulière, puisque Dakar est alors la capitale vichyste de l’Afrique noire. Elle vient de repousser, quelques mois auparavant, une tentative de débarquement des forces de la France libre – dirigées par De Gaulle lui-même - et de la marine britannique, les 23 et 24 septembre 1940. La farouche opposition dakaroise tient pour partie à la défiance de la marine française envers les Anglais, qui venaient de mener une attaque très destructrice et meurtrière contre la flotte nationale dans le port algérien de Mers-el-Kébir. Elle tient aussi à la personnalité du gouverneur-général Pierre Boisson, nommé deux mois plus tôt à la tête de l’AOF et de l’AEF par Vichy (alors même que l’AEF, qu’il gouvernait jusque là, avait formellement rallié le gaullisme au lendemain de son départ de Brazzaville pour Dakar). Il resta encore fidèle à Pétain  jusqu’au 22 novembre 1942, deux semaines après le débarquement des troupes américaines au Maroc et alors que la plupart des colonies vichystes avaient rejoint le camp des alliés. Signe de sa détermination antigaulliste, il négocie son ralliement à Darlan – le chef de l’armée française d’Afrique qui vient de passer dans le camp des alliés – en excluant toute ingérence gaulliste sur le territoire. Durant les tractations, le 19 novembre 1942, le résistant Adolphe Gaétan fut même fusillé à Dakar, pour « menées gaullistes ». Pierre Boisson sera remplacé en novembre 1943, poursuivi et révoqué par le tribunal d’Alger durant la guerre puis condamné par la Haute cour de justice en 1948, peu avant sa mort. La bataille de Dakar, en septembre 1940, fit de gros dégâts et de nombreuses victimes civiles dans la ville. Elle se solda par un fiasco militaire pour les assaillants, et par un cuisant revers politique pour De Gaulle et Churchill, qui faillit alors être démissionné.
  • Tirailleur sénégalais. - 212 000 Africains de toute l’AOF, prirent part en tant que tirailleurs sénégalais aux hostilités de la Grande guerre, dont 165 000 sur le sol métropolitain. 30 000 furent tués. Le corps des tirailleurs sénégalais avait été créé en 1857 par Louis Faidherbe, alors gouverneur général de l’AOF, pour palier, en cette époque de conquête coloniale, le déficit de troupes venant de Métropole. Initialement composés d’esclaves rachetés à leurs maîtres africains et affranchis et de volontaires issus des élites locales, les régiments de tirailleurs sénégalais s’apparentent à des troupes mercenaires. Mais la mobilisation de tous les Africains de plus de 18 ans décidée en 1915, et leur engagement pour défendre la Nation, vont en faire un corps d’engagés et de conscrits des plus légitimes. 17 régiments de tirailleurs sénégalais participent à la bataille de la Somme, subissant d’importantes pertes qui vaudront au Général Mangin, par ailleurs promoteur des troupes africaines, le surnom de « boucher des noirs ». - Cette remarquable photo, publiée en carte postale,  fait partie du travail du célèbre photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928). On lui doit une somme importante de clichés sur l’Afrique de l’Ouest en général et sur le Sénégal en particulier ; il a publié en tout 3300 clichés originaux. M. Fortier tenait boutique et vivait avec ses deux filles blondes et son boy Seydou Traoré, à l’angle de la rue Dagorne et du boulevard Pinet-Laprade, tout près du marché Kermel.
  • Dakar, les Allées Canard. - Henri Philibert Canard (1824-1894) était colonel de cavalerie. Il fut commandant de Gorée, puis gouverneur du Sénégal entre 1881 et 1883. – « On ne peut toucher à Gorée sans saluer en passant l’héroïque figure du commandant Canard, qui gouverne ce petit établissement. Depuis près de trente ans, le brave officier n’a pas quitté le Sénégal ; c’est l’incarnation, sur cette terre, de l’originalité et de la bravoure française. On ferait un volume avec ce qu’on nous a raconté de lui à Dakar. Le Sénégal a encore besoin pendant longtemps d’un homme d’action. Pourquoi ne l’enverrait-on pas à Saint-Louis ? c’est l’homme qui connaît le mieux le Sénégal, et on ne saurait trouver un plus digne successeur de Faidherbe » (1). « Dakar, juillet 1883. […] Ces jours derniers, le Colonel Canard, Gouverneur du Sénégal, vint inspecter Dakar et il honora la batterie d’une visite. Cette batterie est un fort situé à la pointe de Dakar. […] Donc, le colonel Canard s’en vint à la batterie, mais en vieux malin, au lieu de venir par l’entrée, comme tout le monde, il grimpa par le talus, de pente assez raide ; il était suivi par un capitaine d’artillerie, par notre capitaine, par son officier d’ordonnance et par ton serviteur. Ce qui suit est assez rabelaisien. Mais je n’y puis rien ; le colonel aperçut nombreuses, ce que les troupiers appellent des sentinelles (la batterie n’a pas de w.C.) et en fit la remarque au capitaine assez brutalement. Ce dernier très embêté insinua que les Noirs devaient être coupables, mais le colonel répondit : « Les Noirs ne se servent pas de papier », puis satisfait d’avoir démontré sa perspicacité, il acheva de grimper et l’incident n’eut pas de suites… » (2). La rue Canard, aussi appelée allées Canard, fut initialement baptisée, par le gouverneur Pinet-Laprade, rue d’Arlabosse, du nom d’un missionnaire, préfet apostolique du Sénégal de 1845 à 1848. Elle devint rue Canard en 1888, avant de changer à nouveau de nom en 1979, pour s’appeler aujourd’hui allées Robert Delmas, du nom d’un grand conseiller d’A.O.F. devenu député du Sénégal de 1968 à 1969. Sources : (1) Jacolliot, Louis, Voyage aux rives du Niger, Paris, C. Marpon et E. Flammarion, 1879. (2) Correspondance d’Albert Nebout (1862-1940), rassemblée et publiée dans Nebout, Albert, Passions Africaines, Genève, Editions Eboris, 1995.
  • Rufisque, la gare du DSL. - Les travaux de construction de la ligne de chemin de fer entre Dakar et Saint-Louis (DSL) commencent simultanément à partir de Rufisque et de Saint Louis en 1883, et le tronçon de 28 km entre Rufisque et Dakar est le premier à entrer en exploitation dès juillet 1883. La gare de Rufisque connaît un essor avec l’ouverture de la ligne vers Djourbel au début du XXème siècle. Cet embryon de la ligne Thiès-Kayes draine en effet un important trafic lié à l’arachide. Ainsi, en 1909, 45 000 t. d’arachide sont débarquées à la gare de Rufisque. Cette ville, qui s’est développée progressivement à partir du XIVème siècle sur un site initialement occupé par des villages de pécheurs, est alors le principal centre de traitement et d’exportation de l’arachide. Rufisque s’est imposée dans cette activité au cours du XIXème , grâce à sa situation géographique, à la porte du Cayor, et à son port. En 1880, 23 000 tonnes d’arachides sont exportées depuis Rufisque, soit plus de la moitié des exportations de la colonie. Centre commercial et administratif important, Rufisque devient une commune avant même Dakar, le 12 juin 1880. Mais elle connaît dès la fin des années 1920 un déclin inexorable. Ses activités portuaires sont concurrencées par celles d’autres villes, Dakar et Kaolack notamment. Son rayonnement a pali depuis que Dakar est devenu en 1902 la capitale de l’AOF et reçoit la majeure partie des investissements publics. L’âge d’or de Rufisque s’achève définitivement avec la crise économique des années 1930. La gare de Rufisque est classée parmi les monuments historiques du Sénégal depuis les années 1970.
  • Saint-Louis-du-Sénégal, départ du courrier fluvial. - Longtemps, le moyen le plus direct pour joindre l’intérieur du Sénégal et le Soudan, depuis l’extérieur du continent, resta la voie fluviale sur le fleuve Sénégal, de Saint-Louis jusqu’à Kayes. Au-delà, courrier, marchandises et voyageurs devaient emprunter les pistes soudanaises jusqu’au fleuve Niger et à nouveau la voie fluviale jusqu’au grands centres du Soudan. A compter de 1904, le chemin de fer entre Kayes et Bamako (et le port de Koulikoro pour le trafic fluvial sur le Niger) vint grandement améliorer la partie terrestre du trajet. En 1924, la mise en service du tronçon ferroviaire entre Thiès et Kayes, mettant Bamako à moins de deux jours de train du port de Dakar, scella le déclin de la navigation commerciale sur le fleuve Sénégal. Le port de Saint-Louis avait quant à lui commencé à péricliter à mesure que se développait celui de Dakar, la ville étant devenue capitale de l’AOF en 1902.
  • Peulhes du Cayor. – Eleveurs nomades, les Peuhls sont présents dans presque tout le Sénégal où ils représentent, quand les autorités coloniales s’avisent de recenser les ethnies, le troisième groupe par le nombre. En pays wolof, comme dans le Cayor, ils s’emploient alors en tant que gardiens de troupeaux. « La réputation de beauté des femmes peul est souvent justifiée. Elles se noircissent les yeux et se teignent au henné les ongles et les paumes. L’habitude ancienne était de leur tatouer les lèvres en bleu » (1). « Oppa, jeune Toucouleur, passe pour être jolie. Ses traits représentent fidèlement les caractères de sa race formée d’un croisement de Peulhs et de Bamabaras. […] elle doit aux premiers, Berbères de l’antique Egypte, l’ovale de son visage, ses lèvres relativement minces, son nez à tendances aquilines, ses attaches assez fines » (2). - Cette carte postale fait partie du travail du célèbre photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928) à qui l’on doit une somme importante de clichés sur l’Afrique de l’Ouest en général et sur le Sénégal en particulier ; il a publié en tout 3300 clichés originaux. M. Fortier tenait boutique et vivait avec ses deux filles blondes et son boy Seydou Traoré, à l’angle de la rue Dagorne et du boulevard Pinet-Laprade, tout près du marché Kermel.  Sources : (1) Deschamps, H., Le Sénégal et la Gambie, Paris, PUF, 1964. (2) Baratier, Col., A travers l’Afrique, Paris, Arthème Fayard, 1908.
  • Gorée, réception du Gouverneur Anglais de la Gambie par le Gouverneur Général de l’Afrique Occidentale Française. – Il doit s’agir du gouverneur général Ernest Roume, qui dirigea aux destinées de l’AOF entre 1902 et 1907, accueillant son voisin britannique. Ce fut en effet le seul des gouverneurs généraux à résider - et à recevoir - à Gorée. L’Afrique occidentale française, créée en 1895, avait initialement Saint-Louis pour capitale. En 1902, le gouvernement fut transféré à Dakar sur ordre du président de la république française Emile Loubet. Le gouverneur général Roume, qui venait de prendre ses fonctions, entama le processus pour bâtir un palais à Dakar, et s’installa à Gorée pour la durée des travaux. Dans l’île, il occupa l’ancienne résidence du gouverneur de Gorée – qui devint ensuite un hôtel connu comme Relais de l’Espadon, abandonné aujourd’hui - sur la place du Gouvernement. Il fut, à partir de 1907, le premier occupant du tout nouveau palais dakarois. – « A Dakar, je me présente au gouverneur général et au commandant supérieur des troupes. [...] Le gouverneur général, M. Ernest Roume est un des plus grands coloniaux contemporains, véritable créateur du gouvernement général de l’Afrique occidentale. Alors qu’il était directeur au ministère des Colonies, il avait étudié l’organisation administrative de l’Indochine ; il veut avoir à Dakar l’instrument puissant que possède le gouverneur général d’Hanoï : un budget du gouvernement général, c’est-à-dire le moyen d’effectuer les grands travaux nécessaires au développement des colonies. » (1). Ernest Roume fut gouverneur général de l’AOF entre 1902 et 1907. Sources : (1) Gouraud, Général, Zinder, Tchad - Souvenirs d'un Africain, Paris, Plon, 1944.
  • Dakar, les courses, le départ. – Les compétitions hippiques constituent l’une des principales distractions de la société coloniale. La plupart des villes ouest-africaines d’importance possèdent ainsi un champ de courses. L’hippodrome de Dakar était situé au centre de la presqu’île, entre la Pointe Bernard, le Cap Manuel et l’institut Pasteur, à l’emplacement de l’actuel Palais de Justice (lequel est en passe d’être remplacé par un nouvel édifice, dont la construction s’achève non loin de la prison Rebeuse de Dakar). Outre les réunions hippiques, le lieu accueillait aussi des cérémonies religieuses musulmanes. C’est là notamment que se déroulait chaque année la Grande prière de la Tabaski. A cette époque, et jusqu’en 1959, le Palais de Justice occupait un bâtiment situé sur la place de l’Indépendance (alors Place Protet) devenu ensuite le siège de l’assemblée nationale puis le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur.
  • Saint-Louis, la plage à Guet N’Dar, premiers départs pour la pêche, le lancement des pirogues. – Les habitants de Guet N’Dar, le quartier de Saint-Louis situé entre le petit bras du fleuve Sénégal et l’océan, sont réputés pour leurs qualités de pêcheurs et de navigateurs. A l’époque coloniale, la pêche, activité artisanale et spécifiquement indigène, était peu considérée par les acteurs économiques établis. Ainsi, elle n’était pas prise en compte par les Chambres de commerce, d’agriculture et d’industrie de Dakar et de Saint-Louis, qui géraient pourtant les activités maritimes de la colonie - notamment en exploitant les ports fluvio-maritimes grâce à une flottille de remorqueurs et chalands. Depuis cette époque, la pêche piroguière sénégalaise a connu une forte expansion. Au cours des cinquante dernières années, le nombre d’embarcations traditionnelles a été multiplié par cinq, et les prises de poisson continuent encore actuellement de croître, atteignant 361 000 tonnes en 2007. Directement ou indirectement, le secteur emploie 15 % de la population active du Sénégal. Les pêcheurs de Saint-Louis louent quelques fois leurs services à en capturant du poisson pour des flottes étrangères stationnées au large. Contrairement à une idée souvent véhiculée par la presse occidentale et sénégalaise, les pêcheurs sénégalais ne sont que très marginalement impliqués dans l’émigration irrégulière et périlleuse vers les îles Canaries, avant poste des frontières européennes (1) – Le photographe Pierre Tacher (1875-1938), qui signe ce cliché, fut l’éditeur de cartes postales le plus prolixe de Saint-Louis au début du Xxème siècle. Il repose au cimetière de Sor, un quartier de Saint-Louis, aux côtés de son fils que l’on peut voir sur une autre image du site. Sources (1) Sall, Aliou et Morand, Pierre.
  • Traitant et ses femmes (dans le Saloum). - Ce commerçant à la famille  prospère symbolise bien le statut particulier de sa fonction dans l’agriculture d’alors : celle d’intermédiaire, de prêteur, de marchand. Ainsi, les traitants achetaient aux paysans la partie non vivrière de leurs récoltes (généralement de l’arachide ou du karité au Sénégal), pourvoyaient à leurs besoins par des prêts en période de soudure, et leur vendaient tous produits manufacturés tels que vêtements et ustensiles. Les traitants, qui venaient souvent de Saint-Louis, sont devenus l’échelon local de comptoirs tenus par des colons ou par des commerçants syro-libanais.
  • Dakar, au camp des tirailleurs. - 212 000 Africains, de toute l’AOF, prirent part en tant que tirailleurs sénégalais aux hostilités de la Grande guerre, dont 165 000 sur le sol métropolitain. 30 000 furent tués. Le corps des tirailleurs sénégalais avait été créé en 1857 par Louis Faidherbe, alors gouverneur général de l’AOF, pour palier, en cette époque de conquête coloniale, le déficit de troupes venant de Métropole. Initialement composée d’esclaves rachetés à leurs maîtres africains et affranchis, et de volontaires issus des élites locales, les régiments de tirailleurs sénégalais s’apparentent à des troupes mercenaires. Mais la mobilisation de tous les Africains de plus de 18 ans décidée en 1915, et l’engagement pour défendre la Nation vont en faire un corps d’engagés et de conscrits des plus légitimes. 17 régiments de tirailleurs sénégalais participent à la bataille de la Somme, subissant d’importantes pertes qui vaudront au Général Mangin, par ailleurs promoteur des troupes africaines, le surnom de « boucher des noirs ». - Cette carte postale fait partie du travail du célèbre photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928) à qui l’on doit une somme importante de clichés sur l’Afrique de l’Ouest en général et sur le Sénégal en particulier ; il a publié en tout 3300 clichés originaux. M. Fortier tenait boutique et vivait avec ses deux filles blondes et son boy Seydou Traoré, à l’angle de la rue Dagorne et du boulevard Pinet-Laprade.
  • Saint-Louis, route de Sor. – L’île de Sor, située en face de l’île portant le centre ville de Saint-Louis, commence à se développer au XIXème siècle, à mesure que ses marécages sont assainis. Son aménagement, pour en faire une ville jumelle de Saint-Louis sous le nom de Saint-Philippe, avait été envisagé dès 1837 par le ministre de la Marine et des colonies de Louis-Philippe. Le projet, qui avait fait long feu, est relancé en 1852, et l’on baptise alors le nouveau quartier, implanté au nord de la vaste île, Bouetville en référence au gouverneur Bouet-Willaumet (1843-1845). Mais le lieu, isolé du centre par le grand bras du fleuve Sénégal, n’attire pas encore beaucoup d’habitants ; il n’en compte que 308 en 1857. La mise en place d’un bac régulier en 1858, puis d’un pont en 1865 par Faidherbe, facilite l’implantation humaine. L’arrivée du chemin de fer en 1885, dont l’ensemble des installations saint-louisiennes est déployé à Sor, va contribuer au développement du sud de l’île, baptisé Léona. Progressivement, les quartiers et les sous quartiers de Sor se structurent et se peuplent, dans un environnement luxuriant de cocotiers, de filaos et de prosopis verts. Au moment où le Sénégal accède à l’indépendance, en 1960, Sor compte 24 352 habitants.– Cette photo fait partie du travail du célèbre photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928) à qui l’on doit une somme importante de clichés sur l’Afrique de l’Ouest en général et sur le Sénégal en particulier ; il a publié en tout 3300 clichés originaux. M. Fortier tenait boutique et vivait avec ses deux filles blondes et son boy Seydou Traoré, à l’angle de la rue Dagorne et du boulevard Pinet-Laprade.
  • Dakar, Môle ouest et travaux du port – La ville de Dakar, devenue en 1902 la capitale de l’AOF, reçoit dès lors de forts investissements publics, pour développer les infrastructures tant civiles que militaires. Progressivement, le port qui est desservi par le chemin de fer à partir de1883, s’impose devant les autres installations du pays, et notamment Rufisque et Saint Louis. La machine à la manœuvre est la locomotive n°2 de type 030 T, fabriquée par les ateliers des Batignolles à Paris en 1883. – Cette photo fait partie du travail du célèbre photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928) à qui l’on doit une somme importante de clichés sur l’Afrique de l’Ouest en général et sur le Sénégal en particulier ; il a publié en tout 3300 clichés originaux. M. Fortier tenait boutique et vivait avec ses deux filles blondes et son boy Seydou Traoré, à l’angle de la rue Dagorne et du boulevard Pinet-Laprade.
  • Place de Saint-Louis. – « Elle est du reste fort intéressante cette ville de Saint-Louis, Ndar, de son nom ouolof, bâtie dans le delta du Sénégal, sur une île ovale de plus de deux kilomètres de longueur. Ils aimaient surtout, le soir, vers quatre ou cinq heures, à faire un tour dans le centre de l’île, sur la belle place où se dresse la statue de Faidherbe, devant l’ancien palais du Gouverneur général, au milieu du quartier crétian (chrétien) aux rues larges, aux maisons propres et bien bâties. A cette heure-là, ils pouvaient jouir du coup d’œil pittoresque que forment les allées et venues des promeneurs, officiers, fonctionnaires ou colons, et les belles « signares » étalant la splendeur de leurs brillants atours » (1) – L’auteur évoque, dans ce texte publié en 1910, « l’ancien palais du Gouverneur général », en effet Saint-Louis, qui était la capitale du gouvernement général de l’AOF depuis la création de cette entité en 1895, a été dépossédée de sa place prépondérante au profit de Dakar en 1902. Par le passé, entre 1779 et 1809 quand elle fut prise par les Anglais, la ville avait abrité quatre gouverneurs successifs chargés des établissements français - « au nom du roi » pour les premiers -, parmi lesquels le fameux Chevalier de Boufflers dont l’histoire inspira le film Les Caprices d’un fleuve. Après 1816, Saint-Louis redevint la capitale du Sénégal, abritant le « Commandant et Administrateur pour le Roi du Sénégal et Dépendances ». En 1840, le titre du dépositaire du pouvoir avait changé pour devenir « Gouverneur du Sénégal et Dépendance » (2). Sources : (1) Decourt, Dr Ferdinand, La famille Kerdalec au Soudan, Paris, Ed. LibrairieVuibert, 1910. (2) Brigaud, Félix, Vast, Jean, Saint-Louis du Sénégal, Dakar, Ed. Clairafrique, 1987.
  • Dakar, Phare des Mamelles, le plus important de la Côte d’Afrique (feu à éclats, portée : 26 milles). – Achevé en 1864, au bout de la presqu’île du Cap-vert  sur la pointe la plus occidentale du continent africain, le phare des Mamelles est équipé d’une lampe à pétrole. Son éclat blanc perce la nuit d’un toutes les cinq secondes, grâce à un système de balanciers faisant tourner la lentille. Il reste longtemps le plus puissant d’Afrique, portant à 53 km, avant d’être surpassé par le phare du Cap, en Afrique du Sud, visible à 63 km. Il est aujourd’hui équipé d’une lampe électrique de 1000 watts, mais l’allumage reste manuel, et un gardien chargé de cette tâche quotidienne occupe avec sa famille le logement situé au pied de la tour.
  • Dakar, en gare. – « Le train du Soudan part tous les mardis. Alors les bateaux s’arrangent pour arriver le mercredi ! [...] Les voyageurs arrivaient avec tant de colis que tous avaient l’air d’épiciers en gros qui déménageaient ! [...] Un beau noir me précédait au guichet. Un électeur de Blaise. Ainsi ses frères appellent-ils M. Diagne. L’électeur était coiffé d’un chapeau dit melon et qui avait du servir une quinzaine d’années, comme objet d’expérience, à ces camelots de rues barrées, vendeurs de savons qui détachent ! « Tiens, donne m’en pour cinquante francs. » La traite des arachides terminée, les Sénégalais ont un peu d’argent ; alors ils vont se promener. Ils ne vont ni à Thiès, ni à Saint-Louis, ni à Kayes. Ils vont jusqu’à cinquante, quatre-vingts, cent francs, suivant leur fortune. Aux arrêts ont les voient à la portière criant : « Bonjour, Mamadou ! Bonjour, Galandou ! Bonjour, Bakari ! Bonjour, Gamba ! » Ils se montrent à leurs connaissances dans la noble situation de voyageur. Ils sont fiers. Après, ils reviennent - à pied ! Le train démarra, il allait courir sur douze cents kilomètres de voie ». Source : Londres, Albert, Terre d’ébène, Paris, Albin Michel, 1929.
  • Saint-Louis, les bords du petit bras du fleuve à Guet-N’Dar. - « La ville de Saint-Louis est bâtie sur une langue de sable, qu’on peut à la rigueur appeler une île, située presque au point de départ de deux bras du fleuve Sénégal, à environ douze mille de son embouchure. Cet îlot atteint à peine trois kilomètres de long, sur une largeur qui n’excède pas deux cents mètres ; sur toute l’étendue de la ville règnent des quais ou maçonneries bâtis sur pilotis. […] Saint-Louis communique par deux magnifiques ponts à la terre ferme, le pont fixe de Guet N’Dar sur le petit bras, et le pont de bateau mobile sur le grand bras, appelé pont de Sor. » (1) - Le quartier de Guet N’Dar, où vivaient et travaillaient dès la moitié du XIXème siècle les grandes familles de commerçants métis comme les Devès, les Carpot ou les Guillabert, abrite de nos jours essentiellement des pêcheurs. Source (1) : Jacolliot, Louis, Voyage aux rives du Niger, Paris, C. Marpon et E. Flammarion, 1879.
  • Dakar, Palais du Gouvernement. -  En 1902, tandis que Dakar devient la capitale de l’AOF, la construction du palais est décidée, puis entamée, sur ordre de  Gaston Doumergue, alors ministre des colonies. A l’issue de cinq ans de travaux, le bâtiment est inauguré le 28 juin 1907, et son premier occupant est le gouverneur Ernest Roume, qui a depuis donné son nom à la rue qui passe devant le palais. Tous les gouverneur coloniaux s’y sont succédés, jusqu’au dernier d’entre eux, Pierre Mesmer (1958-1959), avant que l’indépendance n’en fasse le Palais de la République et que ce soient les chefs de l’Etat sénégalais qui y résident. Différentes réfections, menées au fil du temps, ont abouti au style architectural actuel, fait de lignes sobres et monumentales. A l’origine, comme le montre le cliché de Fortier, le bâtiment, surmonté d’une tour inspirée du Trocadéro de Paris, avait une facture néo-classique un plus chargée. - Cette carte postale fait partie du travail du célèbre photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928), à qui l’on doit une somme importante de clichés sur l’Afrique de l’Ouest en général et sur le Sénégal en particulier ; il a publié en tout 3300 clichés originaux. M. Fortier tenait boutique et vivait avec ses deux filles blondes et son boy Seydou Traoré, à l’angle de la rue Dagorne et du boulevard Pinet-Laprade.
  • Dakar, activité sur les quais au port. – Il s’agit d’une « photocarte », c’est à dire d’un cliché amateur vraisemblablement unique, et tiré par le photographe lui-même sur un papier portant les mentions habituelles d’une carte postale, sans légende imprimée. Ce détail technique situe la scène avant la première guerre mondial. - « Dans le port même se montrait la plus fiévreuse activité. [...] De nombreux paquebots de tous pays, de formes et de dimensions variées, étaient là, amarrés côte à côte. Des bataillons de noirs chargeaient ou déchargeaient des navires. De légères barques à voile se balançaient gracieusement entre de lourds chalands pleins de marchandises et de frêles esquifs aux noirs rameurs. Aucune vague ne troublait le calme des eaux du port légèrement ridées par des pagayeurs agiles. Sur le quai, au milieu des ballots amoncelées, des grues, des cordages et des chaînes, une foule espiègle de gamins tout nus, la peau noire et luisante, allait et venait, gambadait, chantait et criait à tue-tête... » Source : Decourt, Dr Ferdinand, La famille Kerdalec au Soudan, Paris, Ed. Librairie Vuibert, 1910.
  • Saint-Louis, arrivée du courrier du Soudan. Quais St-Louis. Messageries fluviales. - Longtemps, le moyen le plus direct pour joindre le Soudan occidental depuis l’extérieur du continent, resta la voie fluviale sur le fleuve Sénégal, depuis Saint-Louis jusqu’à Kayes. Au-delà, courrier, marchandises et voyageurs devaient emprunter les pistes soudanaises jusqu’au fleuve Niger et à nouveau la voie fluviale jusqu’au grands centres du Soudan. A compter de 1904, le chemin de fer entre Kayes et Bamako (et le port de Koulikoro pour le trafic fluvial) vint grandement améliorer la partie terrestre du trajet. En 1924, la mise en service du tronçon ferroviaire entre Thiès et Kayes, mettant Bamako à moins de deux jours de train du port de Dakar, scella le déclin de la navigation commerciale sur le fleuve Sénégal.
  • Dakar, Hann. – « Mon repas terminé, le brave Gueyrard m’apprit qu’à six milles de là, dans l’oasis de Khann, les disciplinaires, comme on les appelle ici, avaient créé un autre jardin beaucoup plus beau et plus important que celui que je venais de voir, et au lieu de m’abandonner aux douceurs de la sieste, je résolus de m’y rendre sous la conduite d’un noir ; à tout hasard, je pris mon petit fusil de chasse pour commencer la collection d’oiseaux que je m’étais bien promis de faire au départ. Un peu avant d’arriver au parc, je rencontrai un bouque de ces magnifiques palmiers connus sous le nom d’élaïs, dont la plupart atteignent des hauteurs de quatre-vingts à cent pieds. Le tronc de cet arbre est de couleur noirâtre et marqué de cicatrices annulaires, résultat de la chute annuelle de chaque faisceau de feuilles ; il conserve presqu’un pied de diamètre dans toute sa longueur, et sa cime est couronnée de feuilles divisées très-irrégulièrement comme celles de tous les palmiers. Les fruits, qui viennent en tous temps, de façon que l’arbre est toujours couvert de fleurs et de fruits, sont supportés sur un régime long d’environ un pied et demi, gros et très-serré, ils ressemblent à une prune mirabelle. On m’en donna à goûter et je les trouvai exquis. Je n’ai vu cet arbre nulle part dans l’Inde, ni dans l’Extrême Orient. » Source : Jacolliot, Louis, Voyage aux rives du Niger, Paris, C. Marpon et E. Flammarion, 1879.
  • Dakar, les allées Canard. - Henri Philibert Canard (1824-1894) était colonel de cavalerie. Il fut commandant de Gorée, puis gouverneur du Sénégal entre 1881 et 1883. – « On ne peut toucher à Gorée sans saluer en passant l’héroïque figure du commandant Canard, qui gouverne ce petit établissement. Depuis près de trente ans, le brave officier n’a pas quitté le Sénégal ; c’est l’incarnation, sur cette terre, de l’originalité et de la bravoure française. On ferait un volume avec ce qu’on nous a raconté de lui à Dakar. Le Sénégal a encore besoin pendant longtemps d’un homme d’action. Pourquoi ne l’enverrait-on pas à Saint-Louis ? c’est l’homme qui connaît le mieux le Sénégal, et on ne saurait trouver un plus digne successeur de Faidherbe » (1). « Dakar, juillet 1883. […] Ces jours derniers, le Colonel Canard, Gouverneur du Sénégal, vint inspecter Dakar et il honora la batterie d’une visite. Cette batterie est un fort situé à la pointe de Dakar. […] Donc, le colonel Canard s’en vint à la batterie, mais en vieux malin, au lieu de venir par l’entrée, comme tout le monde, il grimpa par le talus, de pente assez raide ; il était suivi par un capitaine d’artillerie, par notre capitaine, par son officier d’ordonnance et par ton serviteur. Ce qui suit est assez rabelaisien. Mais je n’y puis rien ; le colonel aperçut nombreuses, ce que les troupiers appellent des sentinelles (la batterie n’a pas de w.C.) et en fit la remarque au capitaine assez brutalement. Ce dernier très embêté insinua que les Noirs devaient être coupables, mais le colonel répondit : « Les Noirs ne se servent pas de papier », puis satisfait d’avoir démontré sa perspicacité, il acheva de grimper et l’incident n’eut pas de suites… » (2). La rue Canard, aussi appelée allées Canard, fut initialement baptisée, par le gouverneur Pinet-Laprade, rue d’Arlabosse, du nom d’un missionnaire, préfet apostolique du Sénégal de 1845 à 1848. Elle devint rue Canard en 1888, avant de changer à nouveau de nom en 1979, pour s’appeler aujourd’hui allées Robert Delmas, du nom d’un grand conseiller d’A.O.F. devenu député du Sénégal de 1968 à 1969. Sources : (1) Jacolliot, Louis, Voyage aux rives du Niger, Paris, C. Marpon et E. Flammarion, 1879. (2) Correspondance d’Albert Nebout (1862-1940), rassemblée et publiée dans Nebout, Albert, Passions Africaines, Genève, Editions Eboris, 1995.
  • Saint-Louis, pendant la construction du Pont Faidherbe. – Pendant la construit du pont métallique Faidherbe, inauguré en 1897, le pont de bateaux inauguré en 1865, et qui s’appelait déjà pont Faidherbe, reste en service. La traversée du grand bras du fleuve Sénégal, entre le quartier continental de Sor et l’île de Saint-Louis, était assurée depuis 1865 par un bac. Le nouveau pont Faidherbe, possède, comme le pont de bateaux avant lui, un point de passage pour les navires. En l’occurrence, la deuxième travée, à partir de la rive saint-louisiènne est mobile autour d’un pivot situé sur une pile. Le pont fait 511 mètres de longs, pour 10,50 mètres de large, avec une chaussée de 7 mètres et deux trottoirs piétons de 1,60 mètres. Ce projet avait été choisi pour son esthétique ; elle ne fut pas altérée par la restauration intervenue en 1931.
  • Dakar, le café Protêt. – « La place Protêt, avec son kiosque à musique et son monument aux morts en bordure du boulevard, entourée par le café Protêt, l'Eglise, le Palais de Justice (Ministère des Affaires Etrangères) et la Délégation du Cap-vert (Gouvernance) faisait face au Secrétariat Général du Gouvernement Général de I'AOF qui s'étendait jusqu'à la rue Thiers sur laquelle donnait entre autres la villa de Maître Gay, notaire, adossée au Théâtre du Palais qui allait avec ses coulisses et ses dépendances jusqu'à la rue Colbert. » (1). Le café et la place Protêt, devenue place de l’Indépendance, portent le nom du contre-amiral malouin Auguste-Léopold Protêt (1808-1862), qui fonda la ville de Dakar, après avoir pris possession de la presqu’île du Cap Vert et créé, le 25 mai 1857, un établissement français près du modeste village de pêcheurs de Dakar. Il était alors commandant des forces navales des côtes occidentales d'Afrique et commandant de l'île de Gorée, après avoir été, de 1850 à 1854, gouverneur du Sénégal. Parti servir en Extrême-Orient en 1859, il devait périr dans des combats autour de Shanghai en 1862. Le Café Protêt est un des vingt bars répertoriés à Dakar en 1948 (2) : Air Hôtel, Au bon coin, Bar de l'hôtel de ville, La Paillote, Brasserie de l'AOF, Brasserie Le Cosmos, Brasserie du Globe, Brasserie des Palmiers, Café Central, Café Dagorne, Café de Paris, Café Protêt, Chez Lucie, Excelsior bar, Hanoï, la Corvette, Le Grammont, Le Klondyke, Le Ponty, Novelty-bar, Rustict-bar, Taverne Cyrnos. Parmi ceux-ci, La Corvette, le Hanoï et Le Ponty perdurent ou existaient encore récemment. A cette époque, la ville comptait également vingt restaurants et cafés-restaurant comme Le Métropole, le Comme chez soi, Le jardin d'été,le Farid, Le Paddock, le Pavillon chinois, Le Palais, Le petit poucet, le Marie-Louise, le restaurant des Gourmets, la pension de l'Etoile, la pension Fèvre, le Thérèse, le café-restaurant de Bordeaux, le café-restaurant de l'Est, le café-restaurant de France, El Monico et l'Escale. Enfin six dancings étaient répertoriés alors : le Lido, le Jardin d'été et le Pavillon chinois, le Jockey, le Grammont et le Bodega's. Sources : (1) Diop, Birago, La plume raboutée, Paris, La Plume raboutée, Présence Africaine / Les Nouvelles Éditions Africaines, 1978. (2) Guid’AOF, Dakar, Agence Havas AOF, 1948.
  • Rufisque, la maire, avant 1904. – La ville de Rufisque s’est développée progressivement à partir du XIVème  siècle sur un site initialement occupé par des villages de pécheurs. Elle va s’imposer au cours du XIXème siècle comme principal centre de traitement et d’exportation de l’arachide, grâce à sa situation géographique, à la porte du Cayor, et à son port. En 1880, 23 000 tonnes d’arachides sont exportées depuis Rufisque, soit plus de la moitié des exportations de la colonie. Centre commercial et administratif important, Rufisque devient une commune avant même Dakar, le 12 juin 1880. L’avènement du chemin de fer, dont la construction commence à la fois à Saint-Louis et à Rufisque en 1883, va renforcer encore la position de la ville. Avec l’ouverture de la ligne vers Djourbel, au début du XXème siècle, l’activité de Rufisque connaît un essor. Cet embryon de la ligne Thiès-Kayes renforce encore le trafic lié à l’arachide. Ainsi, en 1909, 45 000 t. d’arachide sont débarquées à la gare de Rufisque. Mais, dès la fin des années 1920, Rufisque connaît un déclin inexorable. Ses activités portuaires sont concurrencées par celles d’autres villes, Dakar et Kaolack notamment. De plus, son rayonnement a pali depuis que Dakar est devenue en 1902 la capitale de l’AOF, et reçoit la majeure partie des investissements publics. L’âge d’or de Rufisque s’achève définitivement avec la crise économique des années 1930. A visiter : http://www.rufisquenews.com/rufisque_une_ville_une_histoire.html
  • Thiès, la rue principale. - Thiès est le chef lieu du cercle du même nom, lequel compte, en 1948, une population de 2797 Européens et 272 692 Africains, dont 144 330 Ouoloffs, 91 754 Sérères et 12 369 Peuhls, pour une densité de 40,5 hab/km². La ville elle-même compte 24 783 Africains, 1350 Européens et 624 étrangers. Par comparaison, le recensement mené pour la ville de Dakar au début de cette même année 1948, dénombre 192 567 habitants, dont 167 055 non européens (troupes comprises), 16 112 Français, 500 étrangers (non compris les Libano-Syriens), 400 Français métis, 4500 Libano-Syriens et 4000 ressortissants étrangers non européens (principalement Portugais). Source : Guid’AOF, édition 1948.
  • Saint-Louis, une halte de Goumiers à Guet N’Dar. – L’origine du nom de ce quartier de Saint Louis, situé sur la langue de Barbarie entre le petit bras du fleuve et l’océan, fait débat. Pour certains, ce serait un dérivé de guetti, qui signifie « aller à la pêche » ; l’habileté de ses habitants pour cette activité est reconnue de longue date. D’autres soutiennent qu’il s’agit d’une déformation du mot gueth, la mer, expliquée par la proximité immédiate de l’élément marin. D’autres encore rapportent ce nom à la présence au sommet de la dune, depuis le XVIIIème siècle, d’une batterie de défense chargée de faire le guet. Enfin, l’explication la plus répandue chez les Guet-N’Dariens, est fondée sur le mot guet en wolof, qui signifie «  parc à bestiaux » ; les Maures laissaient en effet autrefois leurs chameaux et leurs ânes en ce lieu. Le quartier, où vivaient et travaillaient dès la moitié du XIXème siècle les grandes familles de commerçants métis comme les Devès, les Carpot ou les Guillabert, abrite de nos jours essentiellement des pêcheurs. Le cliché semble avoir été pris dans l’avenue Dodds. Les Goumiers, soldats berbères marocains de l’armée française, appartiennent au Groupement de tabors marocains fondé en 1908 et dissous en 1956. Ils étaient vraisemblablement stationnés à la caserne, construite à l’origine pour les tirailleurs sénégalais en 1857, située un peu plus loin sur la route militaire Faidherbe qui suit l’allée de Cocotiers, laquelle prolonge l’avenue Dodds. Plus loin, à une quinzaine de kilomètres au nord, la Tour de N’Diago, constitue la défense la plus avancée contre d’éventuelles attaques des Maures.
  • Une rue de Gorée, avant 1904. – « Grâce aux paquebots, et au commerce qui s’y développe rapidement de jour en jour, Dakar et Gorée réunies sont destinées à détrôner bientôt Saint-Louis leur métropole. Dans cinquante ans, la France peut avoir là un centre important qui monopoliserait tout le trafic de l’intérieur… […] La veille du départ, nous allâmes visiter Gorée. […] Cette petite île manque absolument de tout, même d’eau potable ; quand les citernes sont à sec, on est obligé d’en aller chercher à l’oasis de Khann ; […] Malgré l’obligation où ses habitants sont de tout tirer de la terre ferme, qui heureusement n’est qu’à quelques minutes de canot, Gorée est une station agréable et très-recherchée ; l’air y est frais et tempéré, et beaucoup de malades de Saint-Louis et de la Gambie viennent s’y rétablir. La ville occupe plus des deux tiers de la superficie totale de l’île, et les maison, construites avec vérandah et terrasses sur un seul étage, sont vastes, bien aérées, élégantes et solides » (1). – Cette carte postale fait partie du travail du célèbre photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928) à qui l’on doit une somme importante de clichés sur l’Afrique de l’Ouest en général et sur le Sénégal en particulier ; il a publié en tout 3300 clichés originaux. M. Fortier tenait boutique et vivait avec ses deux filles blondes et son boy Seydou Traoré, à l’angle de la rue Dagorne et du boulevard Pinet-Laprade. Source : (1) Jacolliot, Louis, Voyage aux rives du Niger, Paris, C. Marpon et E. Flammarion, 1879.
  • Vendangeuse offrant du raisin à un blessé Sénégalais. - 212 000 Africains, de toute l’AOF, prirent part en tant que tirailleurs sénégalais aux hostilités de la Grande guerre, dont 165 000 sur le sol métropolitain. 30 000 furent tués. Le corps des tirailleurs sénégalais avait été créé en 1857 par Louis Faidherbe, alors gouverneur général de l’AOF, pour palier, en cette époque de conquête coloniale, le déficit de troupes venant de Métropole. Initialement composée d’esclaves rachetés à leurs maîtres africains et affranchis,  et de volontaires issus des élites locales, les régiments de tirailleurs sénégalais s’apparentent à des troupes mercenaires. Mais la mobilisation de tous les Africains de plus de 18 ans décidée en 1915, et l’engagement pour défendre la Nation vont en faire un corps d’engagés et de conscrits des plus légitimes. 17 régiments de tirailleurs sénégalais participent à la bataille de la Somme, subissant d’importantes pertes qui vaudront au Général Mangin, par ailleurs promoteur des troupes africaines, le surnom de « boucher des noirs ».
  • Louga, la gare. – « Louga (Sénégal) février 1885. […] N’ayant rien trouvé dans le commerce, j’entrai à la Compagnie du chemin de fer de Dakar à St-Louis, dont la construction s’achève. On m’envoya ici [à Louga], quatrième station depuis St-Louis, je ne savais rien, ni de la compagnie, ni des règlements ni du télégraphe. Je me suis acharné sur le « Bréguet » et je puis tout de même recevoir et passer une dépêche, pourvu que mes voisins n’aillent pas trop vite. La gare est une construction en bois et briques : un bureau, une chambre à coucher, une salle à manger et une cuisine. J’ai des appointements superbes : 200 francs par mois. […] Près de la gare, un village s’est créé depuis peu : de simples cases de paille, habitées par des commerçants indigènes, des traitants comme on les appelle, car le commerce des arachides se nomme la traite. La plupart de ces traitants sont convenables, et l’un d’eux, nommé Cambel, Ouolof de St-Louis, discret et bien élevé, vient souvent causer avec moi. […] Les voyageurs européens profitent de l’arrêt du train pour venir se rafraîchir ; ils savent qu’il y a dans la salle à manger une gargoulette pleine d’eau fraîche, avec un peu d’absinthe. Le train venant de St-Louis passe à 9 heures du matin et revient à 3 heures du soir ». Source : Correspondance d’Albert Nebout (1862-1940), rassemblée et publiée dans Nebout, Albert, Passions Africaines, Genève, Editions Eboris, 1995. - Cette carte postale fait partie du travail du célèbre photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928) à qui l’on doit une somme importante de clichés sur l’Afrique de l’Ouest en général et sur le Sénégal en particulier ; il a publié en tout 3300 clichés originaux. M. Fortier tenait boutique et vivait avec ses deux filles blondes et son boy Seydou Traoré, à l’angle de la rue Dagorne et du boulevard Pinet-Laprade. – Quoique contemporains, ils sont nés tous deux en 1862, Albert Nebout et Edmond Fortier ne se sont vraisemblablement jamais rencontrés, le premier ayant connu le Sénégal entre 1882 et 1890, et le second étant arrivé à Dakar en 1900.
  • Dakar, rue Canard. – Henri Philibert Canard (1824-1894) était colonel de cavalerie. Il fut commandant de Gorée, puis gouverneur du Sénégal entre 1881 et 1883. – « On ne peut toucher à Gorée sans saluer en passant l’héroïque figure du commandant Canard, qui gouverne ce petit établissement. Depuis près de trente ans, le brave officier n’a pas quitté le Sénégal ; c’est l’incarnation, sur cette terre, de l’originalité et de la bravoure française. On ferait un volume avec ce qu’on nous a raconté de lui à Dakar. Le Sénégal a encore besoin pendant longtemps d’un homme d’action. Pourquoi ne l’enverrait-on pas à Saint-Louis ? c’est l’homme qui connaît le mieux le Sénégal, et on ne saurait trouver un plus digne successeur de Faidherbe » (1). «  Dakar, juillet 1883. […] Ces jours derniers, le Colonel Canard, Gouverneur du Sénégal, vint inspecter Dakar et il honora la batterie d’une visite. Cette batterie est un fort situé à la pointe de Dakar. […] Donc, le colonel Canard s’en vint à la batterie, mais en vieux malin, au lieu de venir par l’entrée, comme tout le monde, il grimpa par le talus, de pente assez raide ; il était suivi par un capitaine d’artillerie, par notre capitaine, par son officier d’ordonnance et par ton serviteur. Ce qui suit est assez rabelaisien. Mais je n’y puis rien ; le colonel aperçut nombreuses, ce que les troupiers appellent des sentinelles (la batterie n’a pas de w.C.) et en fit la remarque au capitaine assez brutalement.  Ce dernier très embêté insinua que les Noirs devaient être coupables, mais le colonel répondit : « Les Noirs ne se servent pas de papier », puis satisfait d’avoir démontré sa perspicacité, il acheva de grimper et l’incident n’eut pas de suites… » (2). La rue Canard fut initialement baptisée, par le gouverneur Pinet-Laprade, rue d’Arlabosse, du nom d’un missionnaire, préfet apostolique du Sénégal de 1845 à 1848. Elle devint rue Canard en 1888, avant de changer à nouveau de nom en 1979, pour s’appeler aujourd’hui allées Robert Delmas, du nom d’un grand conseiller d’A.O.F. devenu député du Sénégal de 1968 à 1969. Sources : (1) Jacolliot, Louis, Voyage aux rives du Niger, Paris, C. Marpon et E. Flammarion, 1879. (2) Correspondance d’Albert Nebout (1862-1940), rassemblée et publiée dans Nebout, Albert, Passions Africaines, Genève, Editions Eboris, 1995.
  • Saldé, chaland passant devant l’ancien fort. – « On débarqua à Saldé, poste militaire [colonne contre Abdoul Boubakar en 1883]. Il y a là une grosse tour carrée, assez semblable à un donjon du Moyen-Age, et construite par Faidherbe. Elle est absolument imprenable par les indigènes. Le rez-de-chaussée, où il n’y qu’une citerne et des approvisionnements, n’ouvre sur l’extérieur qu’au moyen de meurtrières. Un escalier extérieur, éloigné de deux mètres de la tour, permet, par un pont-levis, de pénétrer dans l’intérieur, au 1er étage. Quand le pont-levis est levé, le donjon est isolé. Il existe quelques fenêtres fermées par des volets de fer. La plate-forme, armée de deux canons, est crénelée ». Source : Correspondance d’Albert Nebout (1862-1940), rassemblée et publiée dans Nebout, Albert, Passions Africaines, Genève, Editions Eboris, 1995.
  • Dakar, Marché de Médina. – Carte postale expédiée en 1933. Le cinéma Sandaga, que l’on voit sur cette carte, détruit depuis, était situé aux abords du fameux marché du même nom. Cet établissement figurait dans la liste des cinémas de Dakar, publiée en 1948 par le Guid’AOF, comme Cinéma Médiana, aux côtés du Vox (37 ave Maginot), de l’Alhambra et du Pax.
  • Dakar, le building administratif du G. G. – Construit en 1953, sur les plans de M Cerutti-Maori, architecte en chef de l’AOF, cet immeuble, qui a 120 m de façade et dix étages de hauteur abrite les services du Gouvernement Général de l’AOF. La vue sur la presqu’île du Cap Vert et l’île de Gorée, depuis sa terrasse supérieure, est réputée. Cet imposant édifice est représentatif d’une époque où l’on introduit dans les capitales coloniales des techniques de construction basées sur le béton, techniques jusqu’alors réservées aux métropoles occidentales. Les nouveaux bâtiments, principalement concentrés dans la partie européenne des villes et s’élevant à de grandes hauteurs, renforcent le contraste architectural avec les quartiers indigènes où prédominent les constructions basses. Pendant un temps, ces immeubles vont se distinguer de leurs équivalents européens par l’adjonction sur les façades de pare-soleil et d’ouvertures en claustra, évitant la climatisation de tous les espaces intérieurs ; c’est le cas du building administratif de Dakar. Puis, la réduction du coût de l’énergie dans les années soixante, poussant à la généralisation du « tout climatisé », va entraîner la disparition de ces derniers signes spécifiques d’une architecture tropicale.
  • Le wharf de Rufisque pendant la traite des arachides. – La ville de Rufisque, qui s’est développée progressivement à partir du XIVème  siècle sur un site initialement occupé par des villages de pécheurs, devient au cours du XIXème siècle le principal centre de traitement et d’exportation de l’arachide. Elle s’est imposée dans cette activité, grâce à son port et à sa situation géographique, à la porte du Cayor. En 1880, 23 000 tonnes d’arachides sont exportées depuis Rufisque, soit plus de la moitié des exportations de la colonie, et en 1909, 45 000 tonnes. Centre commercial et administratif important, Rufisque devient une commune avant même Dakar, le 12 juin 1880. Mais elle connaît dès la fin des années 1920 un déclin inexorable. Ses activités portuaires sont concurrencées par celles d’autres villes, Dakar et Kaolack notamment. Son rayonnement a pali depuis que Dakar est devenue en 1902 la capitale de l’AOF et reçoit la majeure partie des investissements publics. L’âge d’or de Rufisque s’achève définitivement avec la crise économique des années 1930. A visiter : http://www.rufisquenews.com/rufisque_une_ville_une_histoire.html
  • Cathédrale de Saint-Louis, sortie de la messe. – La ville de Saint-Louis s’est développée autour du fort central, en un quartier « Kertian » au sud, où sont vivent les chrétiens, et un quartier « Lobo » au nord, abritant les esclaves et les employés, et où domine l’islam.  La ville comptait, en 1758 « 1401 habitants dont 169 chrétiens et 647 esclaves ». Au XVIIIème siècle, la vie religieuse des chrétiens est animée par les aumôniers des navires de commerce, qui viennent à la charge de la Compagnie des Indes, et restent parfois à poste fixe pendant quelques mois. Durant l’occupation anglaise (1758-1779), aucun prêtre n’est autorisé à rester à Saint-Louis, et à l’exception de l’éphémère passage deux missionnaires,  rescapés du naufrage du navire négrier qui les emmenait à Cayenne via Gorée et recueillis par le gouverneur anglais en 1778, toute l’activité religieuse chrétienne est organisée par les fidèles eux-mêmes. Avec la reprise de Saint-Louis par les Français en 1779, l’Eglise se réinstalle, en la personne de l’Abbé Déglicourt, un des missionnaires rescapés, qui avait été expulsé sur un bateau anglais, lequel fut capturé par des corsaires français à seulement sept lieues de Douvres ! En sommeil après la Révolution, l’activité de l’Eglise est relancée en 1819 avec l’implantation de la communauté des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny (suivie en 1841 par celle des Frères de Ploërmel), mais surtout par la construction dans le quartier Kertian de la cathédrale entre 1827 et 1828. C’est la première église bâtie dans la ville, qui n’avait disposé jusqu’alors que de lieux de culte sommaires, chapelle du fort, maison de l’aumônier, simple chambre dans les bâtiments administratifs puis chapelle à l’hôpital.
  • Pêcheurs près de Dakar. – La photo semble avoir été prise à l'Anse Bernard, on aperçoit l’île de Gorée à l’arrière plan. A l’époque coloniale, la pêche, activité artisanale spécifiquement indigène, n’est pas prise en compte par la principale instance de représentation des acteurs économiques qu’est la Chambre de commerce, d’agriculture et d’industrie (CCAI) de Dakar. Héritage de la Chambre de commerce de Gorée, qui avait été crée en même temps que celle de Saint-Louis en 1869, elle a été transférée à Dakar devenue capitale de l’AOF. Elle gère les activités portuaires et de pesage à Dakar, Rufisque et M’Bour, et possède pour ce faire une flottille de remorqueurs et chalands. La pêche piroguière sénégalaise a connu une forte expansion depuis cette époque. Ainsi, le nombre d’embarcations a été multiplié par cinq au cours des cinquante dernières années, et les prises de poisson continuent encore actuellement de croître, atteignant 361 000 tonnes en 2007. Le secteur emploie aujourd’hui, directement ou indirectement, 15 % de la population active du Sénégal.
  • Saint-Louis, l’avenue de la Gare. – Le bâtiment que l’on aperçoit au fond est la première gare de Saint-Louis. On l’appelait le « Bâtiment des voyageurs », elle fut inaugurée avec la ligne Dakar-Saint-Louis le 6 juillet 1885, et se situait sur l’emplacement des Travaux Publics dans le quartier de Léona à Sor. Ces terrains marécageux avaient été progressivement viabilisés dans la seconde moitié du XYX ème siècle. La voie ferrée se prolongeait au-delà de la gare, en bordure d’un marigot, jusqu’à la gare marine dont la jetée était sur la rive gauche. Le budget important alloué à sa construction, 150 000 francs, devait susciter quelques années plus tard la jalousie des  habitants de Conakry, qui n’eurent droit qu’à un édifice plus simple comme terminal de la ligne Conakry-Niger. L’ancienne gare de Saint-Louis fut remplacée dès 1909 par la gare actuelle, laquelle a été édifiée sur le site du premier cimetière de Sor.
  • Dakar, travaux du port, chantier des blocs. – La ville de Dakar, devenue en 1902 la capitale de l’AOF, reçoit dès lors de forts investissements publics, pour développer les infrastructures tant civiles que militaires. Progressivement, le port qui est desservi par le chemin de fer à partir de1883, s’impose devant les autres installations du pays, et notamment Rufisque et Saint Louis. La machine à la manœuvre est la locomotive n°2 de type 030 T, fabriquée par les ateliers des Batignolles à Paris en 1883. – Cette photo fait partie du travail du célèbre photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928) à qui l’on doit une somme importante de clichés sur l’Afrique de l’Ouest en général et sur le Sénégal en particulier ; il a publié en tout 3300 clichés originaux. M. Fortier tenait boutique et vivait avec ses deux filles blondes et son boy Seydou Traoré, à l’angle de la rue Dagorne et du boulevard Pinet-Laprade.
  • Saint-Louis, les nouveaux quais du fleuve Sénégal (côtés nord). - « La ville de Saint-Louis est bâtie sur une langue de sable, qu’on peut à la rigueur appeler une île, située presque au point de départ de deux bras du fleuve Sénégal, à environ douze mille de son embouchure. Cet îlot atteint à peine trois kilomètres de long, sur une largeur qui n’excède pas deux cents mètres ; sur toute l’étendue de la ville règnent des quais ou maçonneries bâtis sur pilotis. […] Saint-Louis communique par deux magnifiques ponts à la terre ferme, le pont fixe de Guet N’Dar sur le petit bras, et le pont de bateau mobile sur le grand bras, appelé pont de Sor. Des batteries bien installées défendent les approches de la ville de tous côtés, et une plantée à Guet N’Dar s’oppose à toute tentative de débarquement ». Source : Jacolliot, Louis, Voyage aux rives du Niger, Paris, C. Marpon et E. Flammarion, 1879. – Pierre Tacher (1875-1938), à qui l’on doit cette prise de vue, est un des pionniers de la photographie professionnelle au Sénégal. Son abondant travail, centré sur la région de Saint-Louis où il exerçait, est diffusé en cartes postales. Il était notamment connu pour son automobile, un tacot poussif, qui lui avait valu le surnom de « Borom Teuf-Teuf ». Il repose, avec son fils que l’on peut voir enfant sur une autre photo du site, au cimetière de Sor.
  • Saint-Louis, départ d’un convoi pour le Soudan. – Longtemps, le moyen le plus direct pour joindre le Soudan depuis l’extérieur du continent, resta la voie fluviale sur le fleuve Sénégal, depuis Saint-Louis jusqu’à Kayes, puis les pistes soudanaises. A compter de 1904, le chemin de fer entre Kayes et Bamako vint grandement améliorer la partie terrestre du trajet. Mais en 1924, la mise en service du tronçon ferroviaire entre Thiès et Kayes, mettant Bamako à moins de deux jours de train du port de Dakar, scella le déclin de la navigation commerciale sur le fleuve Sénégal.
  • Thiès, une rue. - Thiès est le chef lieu du cercle du même nom, lequel compte, en 1948, une population de 2797 Européens et 272 692 Africains, dont 144 330 Ouoloffs, 91 754 Sérères et 12 369 Peuhls, pour une densité de 40,5 hab/km². La ville elle-même compte 24 783 Africains, 1350 Européens et 624 étrangers. Par comparaison, le recensement mené pour la ville de Dakar au début de cette même année 1948, dénombre 192 567 habitants, dont 167 055 non européens (troupes comprises), 16 112 Français, 500 étrangers (non compris les Libano-Syriens), 400 Français métis, 4500 Libano-Syriens et 4000 ressortissants étrangers non européens (principalement Portugais). Source : Guid’AOF, édition 1948. - Cette photo fait partie du travail du célèbre photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928) à qui l’on doit une somme importante de clichés sur l’Afrique de l’Ouest en général et sur le Sénégal en particulier ; il a publié en tout 3300 clichés originaux. M. Fortier tenait boutique et vivait avec ses deux filles blondes et son boy Seydou Traoré, à l’angle de la rue Dagorne et du boulevard Pinet-Laprade.
  • La plage de Gorée. - « La veille du départ,  nous allâmes visiter Gorée. […] L’île est très-basse au nord-nord-ouest, et c’est dans cette partie, entre la montagne et une langue de terre, que se trouve une petite anse de sable qui sert de débarcadère. […] Cette petite île manque absolument de tout, même d’eau potable ; quand les citernes sont à sec, on est obligé d’en aller chercher à l’oasis de Khann ; les fontaines de ce lieu sont de simples trous de dix à douze pieds de profondeur, sur cinq à dix de diamètre, toutes les parois sont recouvertes en briques jusqu’au fond, et chose heureuse, quelle que soit la quantité d’eau qu’on en retire, son niveau ne diminue jamais. Malgré l’obligation où ses habitants sont de tout tirer de la terre ferme, qui heureusement n’est qu’à quelques minutes de canot, Gorée est une station agréable et très recherchée ; l’air y est frais et tempéré, et beaucoup de malades de Saint-Louis et de la Gambie viennent s’y rétablir. La ville occupe plus des deux tiers de la superficie totale de l’île, et les maisons, construites avec vérandah et terrasses sur un seul étage, sont vastes, bien aérées, élégantes et solides. Source : Jacolliot, Louis, Voyage aux rives du Niger, Paris, C. Marpon et E. Flammarion, 1879. - Photo-carte postée de Dakar en 1951, adressée à Jean-Louis P., hôpital Point G, Bamako, Soudan, et signée « affectueusement, Maman ». - Noter l'orthographe particulière employée par Jacolliot pour désigner ce lieu que l'on connaît aujourd'hui comme Hann.
  • Rufisque, vue de la gare. (vers 1910) – Les travaux de construction de la ligne de chemin de fer entre Dakar et Saint-Louis commencent simultanément à partir de Rufisque et de Saint Louis en 1883, et le tronçon de 28 km entre Rufisque et Dakar est  le premier à entrer en exploitation dès juillet 1883. La gare de Rufisque connaît un essor avec l’ouverture de la ligne vers Djourbel au début du XXème siècle. Cet embryon de la ligne Thiès-Kayes draine en effet un important trafic lié à l’arachide. Ainsi, en 1909, 45 000 t. d’arachide sont débarquées à la gare de Rufisque. Cette ville, qui s’est développée progressivement à partir du XIVème  siècle sur un site initialement occupé par des villages de pécheurs, est alors le principal centre de traitement et d’exportation de l’arachide. Rufisque s’est imposée dans cette activité au cours du XIXème , grâce à sa situation géographique, à la porte du Cayor, et à son port. En 1880, 23 000 tonnes d’arachides sont exportées depuis Rufisque, soit plus de la moitié des exportations de la colonie. Centre commercial et administratif important, Rufisque devient une commune avant même Dakar, le 12 juin 1880. Mais elle connaît dès la fin des années 1920 un déclin inexorable. Ses activités portuaires sont concurrencées par celles d’autres villes, Dakar et Kaolack notamment. Son rayonnement a pali depuis que Dakar est devenu en 1902 la capitale de l’AOF et reçoit la majeure partie des investissements publics. L’âge d’or de Rufisque s’achève définitivement avec la crise économique des années 1930. La gare de Rufisque est classée parmi les monuments historiques du Sénégal depuis les années 1970. A visiter : http://www.rufisquenews.com/rufisque_une_ville_une_histoire.html
  • Saint-Louis, marché de Guet N’Dar. – « Enfin, quatorze jours après notre départ de Cadix, la Sarah abordait la côte sénégalaise et, après avoir contourné la pointe de Barbarie, dépassé l’île aux Gazelles, jetait l’ancre devant Guett N’Dar, à deux milles environ de Saint-Louis, capitale des établissements français, dont nous étions séparés que par une langue de sable au-delà de laquelle coulait le fleuve Sénégal parallèlement à la mer. […] Le troisième jour de notre arrivée, nous fîmes une excursion aux étangs salins de Gandioles situés près de l’embouchure même du Sénégal. […] Nous assistâmes aussi à une pêche faite à notre intention par les gens de Guett N’Dar, qui approvisionne le marché de Saint-Louis, qui se tient dans leur village ». (1) « Les diguenns, il a fallut les laisser là bas, à Saint-Louis, dans le faubourg de Guet N’Dar ; et ici pas moyen de les remplacer ; les sauvages des lagunes, ces Kroomen musclés et découplés, gardent les leurs jalousement ; et les femelles Bakoué ou Neyo, qui viennent de la forêt apporter la gomme et la poudre d’or sont tellement frustres, tellement sales et peu appétissantes avec leur grande cicatrice frontales, leurs dents aiguisées en pointe et les lobes outrageusement distendus de leurs oreilles, qu’un fils de Sénégal ne peut décemment, y consentirait-elle, mener dans son case une de ces ménagères là ; alors, il faut se passer d’amour, habiter le gourbi commun, et vaquer soi-même aux basses besognes ; Ô déchéance ! » (2). Il est à noter que l’orthographe du nom de ce quartier de Saint-Louis varie encore entre la fin du XIX ème, quand Jacolliot décrit son escale, et le début du XX ème siècle, lorsque Fortier légende sa photo et, plus tard, que D’Alem fait parler des tirailleurs dans son roman. Sources : (1) Jacolliot, Louis, Voyage aux rives du Niger, Paris, C. Marpon et E. Flammarion, 1879. (2) D’Alem, Gilbert, Madame Samory – roman soudanais, Paris, Plon, 1924.
  • Le chaland devant Podor, vers 1905. – « Podor m’était apparue comme un village riant sous les arbres qui ombragent sa grande, son unique rue, le long du fleuve. Nous y avions trouvé un peu d’animation. Le vapeur à peine arrêté, des pirogues s’étaient détachées de la rive et avaient donné l’assaut au chaland que nous remorquions, sur lequel, au milieu des colis entassés, étaient nos boys et des tirailleurs avec leurs épouses. Tout de suite un marché s’était installé ; jeunes filles à la poitrine nue et provocante, jeunes femmes assez gracieusement enveloppées dans leur gandoura, la tête recouverte d’un voile léger retombant sur leurs épaules, vieilles aux charmes décharnés et jugés inutiles à voiler ;  tout ce monde, chargé de calebasses, criant, discutant, se disputant. Sur l’autre rive le désert étalait sa teinte d’un gris fauve et l’air avait son perpétuel bourdonnement de chaudière ; mais sur ce fleuve c’était la vie ». Source : Baratier, Col., A travers l’Afrique, Paris, Arthème Fayard, 1908
  • Saint-Louis, panorama marché et pont. – Il s’agit ici du pont de Guet N’Dar sur le petit bras du fleuve Sénégal. « La ville de Saint-Louis est bâtie sur une langue de sable, qu’on peut à la rigueur appeler une île, située presque au point de départ de deux bras du fleuve Sénégal, à environ douze mille de son embouchure. Cet îlot atteint à peine trois kilomètres de long, sur une largeur qui n’excède pas deux cents mètres ; sur toute l’étendue de la ville règnent des quais ou maçonneries bâtis sur pilotis. […] Saint-Louis communique par deux magnifiques ponts à la terre ferme, le pont fixe de Guet N’Dar sur le petit bras, et le pont de bateau mobile sur le grand bras, appelé pont de Sor. Des batteries bien installées défendent les approches de la ville de tous côtés, et une plantée à Guet N’Dar s’oppose à toute tentative de débarquement ». Source : Jacolliot, Louis, Voyage aux rives du Niger, Paris, C. Marpon et E. Flammarion, 1879.
  • Traitant du Cayor. – Ce commerçant richement vêtu symbolise bien le statut particulier de sa fonction,  indissociable de l’agriculture d’alors, celle d’intermédiaire, de prêteur, de marchand. Ainsi, les traitants achetaient aux paysans la partie non vivrière  de leur récolte (généralement l’arachide ou le karité au Sénégal), pourvoyaient à leurs besoins par des prêts en période de soudure, et leur vendaient tous produits manufacturés tels que vêtements et ustensiles.  Les traitants, qui venaient souvent de Saint-Louis, sont souvent devenus l’échelon local de comptoirs tenus par des colons ou par des commerçants libanais. Cette photo fait partie du travail du célèbre photographe et éditeur dakarois Edmond Fortier (1862-1928) à qui l’on doit une somme importante de clichés sur toute l’Afrique de l’Ouest. M. Fortier tenait boutique à l’angle de la rue Dagorne et du boulevard Pinet-Laprade.
  • Dakar, la rue Béranger-Féraud. – Le docteur Béranger-Féraud, médecin de Marine (le corps qui a précédé à celui des médecins coloniaux), a contribué à décrire la fièvre jaune en 1890. A cette époque, les épidémies successives de cette affection virale viennent ponctuellement entraver le développement des régions tropicales. En 1878, l’épidémie au Sénégal coûte la vie, entre nombreux autres, à 21 des 22 médecins et pharmaciens de Marine présents. En 1889, la fièvre jaune fait renoncer au projet français de percement du canal de Panama, tandis qu’en 1900 le chef-lieu de la colonie de Côte d’Ivoire est transféré de Grand-Bassam à Bingerville, en raison des épidémies de fièvre jaune qui déciment la population de Grand-Bassam.
  • Tambacounda, camp de base du chantier de la piste de Tambacounda à Sambaïlo (Guinée française), travaux menés par l’armée entre 1946 et 1947. Ici le chasseur chargé d’approvisionner les troupes en viande posant devant ses prises du jour. En arrière plan on peut remarquer un camion Citroën T45, modèle qui connut un certain succès au Sénégal.
  • Tambacounda, le mess en 1946.
  • La Land Rover de géologues de l'ORSTOM, au Sénégal Oriental en 1967, franchissant un marigot (le Koba Ko) sur un pont de fortune. Ph. J-M Wackermann.
  • Sénégal : Habitation à la lisière d’une forêt au bord d’une rivière
  • Dakar, le marché de Médina
  • Guéoul, une escale de traite - mention manuscrite désignant la
  • Dakar, la maternité indigène
  • Dakar, l'aérogare de Yoff -  Dès 1937, Dakar possède un ensemble de bases aéronautiques important. Le terrain mixte de Dakar et l’hydrobase de Bel Air sont sous le même commandement. Ouakam possède deux pistes de 1300 X 70 m et de 1000 X 50 m particulièrement utilisées par Air France pour ses liaisons vers l’Amérique du Sud et son réseau local (Saint-Louis, Bamako). De plus un plan d’eau de secours est balisé sur la lagune de Retba, à 15 k au N-E du port, et le terrain de Sebikotane, à 20 k de Ouakam, est aménagé. En 1938, les installations techniques se développent, un balisage de nuit est mis en place, une station météo est créée. En 1939, l’activité s’accroît et Air France à l’aide de Farman réalise les liaisons vers Natal, et à l’aide de Wibault, entre Bamako, Kaolack, Saint-Louis, Niamey. L’Aéro-Maritime va jusqu’à Pointe Noire avec ses Sikorsky. Les lignes allemandes Luft Hansa, italiennes Air Litoria, anglaises Imperial Airways et British Ariways projettent différentes liaisons internationales transitant par Dakar et effectuent différents voyages d’essai. Mais la déclaration de guerre de 1939 vient considérablement freiner le développement de l’activité commerciale de l’aéroport de Dakar. Cependant, dès 1940, il est reconnu que Ouakam n’est pas susceptible d’extension suffisante et une mission de spécialistes choisit la plaine de Yof pour l’établissement d’un futur aéroport international. En 1945, les deux pistes de Yof, construites depuis 1942, reçoivent un important trafic militaire (100 avions par jour) notamment lié à la présence d’un détachement américain à Ouakam. Puis les anciens baraquements militaires aménagés en aérogare font petit à petit place à l’aérogare actuelle qui est inaugurée le 17 septembre 1949.
  • Dakar, le consulat britanique
  • Publicité des lignes maritimes Fabre Fraissinet de 1938 - A cette époque, les paquebots Canada et Banfora de la compagnie Fabre et Hoggar et Touareg de la compagnie Fraissinet assuraient la ligne Marseille - Dakar, avec Alger et Casablanca pour escales. Au retour, entre Dakar et Marseille, ils faisaient les mêmes escales, mais desservaient en plus Las Palmas, aux îles Canaries. Les bananiers Edéa et Tamara faisaient le trajet direct Marseille - Dakar à l'aller, faisant escale au retour à Oran et Alger, tandis que les bananiers Benty et Cap des Palmes qui faisaient le même trajet à l'aller, ne s'arrétaient au retour qu'à Alger.
  • Air France, vos voyages à Dakar en Constellation – publicité.
  • Rufisque, la T. S. F. - indicatif FRU - une autre vue de cette installation sur http://dspt.club.fr/Rufisque2V.htm
  • Procession à Gorée
  • Dakar, la T.S.F - La station radiotélégraphique de Dakar (TSF de puissance), installée vers 1920, était en liaison directe avec le poste de Bordeaux Croix d'Hins. Elle couvrait aussi les 2 grandes routes maritimes de L'Afrique du Sud et de l'Amérique du Sud. Une station a ondes courtes assurait les communications avec l'intérieur de l’AOF. L’indicatif était FDA.
  • Dakar, Hôtel des Postes et Télégraphes - écrite en 1918
  • Dakar, la cathédrale du souvenir africain. - Un jour de kermesse. « Depuis 50 ans (environ 1955), une kermesse diocésaine mobilise toutes les bonnes volontés  le premier week-end de mai. Installée autour de la cathédrale de Dakar, elle apporte une contribution financière, chaque année plus importante, au budget archidiocésain ». Source : Pirotte, Jean, Les conditions matérielles de la mission, contraintes, dépassements, Paris, Karthala, 2005. Ceux qui ont fréquenté cet évènement incontournable de la vie du Plateau, se souviennent certainement, parmi les attractions, d’un petit train de chariots tractés par une jeep habillée en locomotive, et d’un immense « circuit 24 » installé dans une grande tente…
  • Dakar, la mosquée
  • Dakar, boulevard National et casernes des Madeleines
  • Dakar, un coin du marché indigène
  • Dakar, la Gare et l'Arsenal
  • Dakar, l'Institut Pasteur
  • Rdakarlacorniche
  • Dakar, la mairie
  • Rufisque, à gaucne la chambre de commerce - écrite le 28.05.46
  • Dakar, l'Hôtel du Palais
  • Dakar, le musée de l'AOF
  • Dakar, Palais de Justice - il s'agit de l'ancien Palais de Justice devenu depuis la Chambre de Commerce, sur la l'actuelle Place de l'Indépendance qui était alors la Place Protet
  • Dakar, boulevard National
  • Zinguinchor - Vue à vol d'oiseau (côté Est)
  • Ziguinchor, vue à vol d'oiseau (côté nord)
  • Sérère sur son âne
  • Dakar, les casernes de la Marine et le Dépôt du D.S.L.
  • Saint-Louis, raz de maré à Guet N'Dar
  • Dakar, boulevard National
  • Dakar, les Charbonnages
  • Gorée, station de repos
  • Saint-Louis, statue de Faidherbes et Casrne Rognat (nord)
  • Saint-Louis, le pont Faidherbe, longueur 511 mètres – Le projet retenu pour ce pont par le Conseil Général est celui défendu par M. Robert, le chef du service des T.P. de la Colonie et le conseiller Crespin, pour ses qualités esthétiques. La majorité des conseillers suivit ces deux hommes, et l’entreprise Nouguier, Kessler et Cie emporta le marché pour  1 880 000 F.
  • Environs de Dakar, village indigène
  • Dakar, la gare
  • Dakar - Oasis de Hann
  • Dakar; vue prise de l'hôpital
  • Dakar, jeunes commissionnaires
  • Cathédrale de Dakar - le Maître-Autel
  • Dakar, Monument du Gouverneur-Général Vallenhoven – Le gouverneur-général Joost Vallenhoven, d’origine néerlandaise naturalisé français en 1899, est un haut fonctionnaire colonial. Il dirigea brièvement l’AOF entre mai 1917 et janvier 1918 alors qu’il avait été rappelé du front pour ce faire, avant de démissionner parce qu’il était en désaccord avec la politique de levée de troupes conduite en AOF. Il meurt sur le front le 20 juillet 1918 et est enterré l’orée de la forêt de Villers-Cotterêts.
  • Dakar, Institut Français d'Afrique Noire
  • Dakar, un quartier de la ville
  • Cathédrale de Dakar - Vue Ouest
  • Dakar, un coin de la Corniche
  • Saint-Louis, le Lycée Faidherbes
  • Au point d'eau route de Makana
  • Dakar, l'avenue William Ponty - devenue peu après la disparition du président français avenue Georges Pompidou
  • Dakar, l'Anse Bernard
  • Dakar, le départ des pirogues
  • Dakar, le port (môle aux arachides)
  • Dakar, soleil levant sur la Corniche
  • Sur le Saloum
  • Dakar, la Corniche, départ pour la pêcge
  • Dromadaires au pâturage
  • Dakar, le musée
  • Dakar, autour du puis
  • Dakar, avenue Gambetta
  • Dakar, la cathédrale du souvenir africain
  • Dakar, les pirogues
  • Dakar, une course de pirogues
  • Dakar, le Trésor et la Poste
  • Dakar, Hôtel de ville
  • Pont primitif sur un fleuve aux basses eaux
  • Rue de Dakar, en face l'hôtel
  • Au puis près de Dakar
  • Saint-Louis, le Bani - Paquebot fluvial faisant le service postal du Sénégal (mention manuscrite) - postée le 02.06.1903
  • Dakar, rue Dagorne, le Marché - il s'agit du marché Kermel et de la rue dans laquelle Edouard Fortier avait sa boutique (à l'angle rue Dagorne et boulevard Pinet-Laprade). Photographe et éditeur de cartes postales, il a produit, entre le début du XXème siècle et sa disparition en 1928, 3300 cartes sur l'Afrique Occidentale. Il vécut là jusqu'à sa disparition en compagnie de ses deux filles blondes et de son boy Seydou Traoré.
  • Dakar, Phare des Mamelles, le plus important de la côte d'Afirque (feu à éclats, poété 26 milles)
  • Le phare des Mamelles à Dakar - carte postale éditée par la Cie générale de navigation à vapeur CYP. Fabre
  • Dakar, Anse Bernard, casernes de la Pointe
  • Dakar, en attendant la noce
  • Dakar, constructions européennes
  • Dakar, le Palais du Gouverneur.
  • Lyndiane, appontements de l'usine frigorifique  - Le secteur industriel du cercle de Kaolack compte plusieurs huileries : la société SODEC à Lyndiane et HSOA; des usines de décorticage : CFAO, Nosoco, SCOA,Petersen, Chavanel, Vézia, Le Saloum et Alminko, SODEC; une usine électrique : SEEOA des tanneries : Lattès, Masfrand, Traboulsi
  • Dakar, le Lido - A la fois piscine olympique (remplie à l'eau de mer), restaurant, bar et dancing, le Lido est un haut lieu de la vie française à  Dakar avant et même après l'indépendance, jusqu'en 1974 ou il est détruit et cède sa place à un hôtel qui ne conserve que le tracé de la piscine originale.
  • Dakar, l'avenue Maginot - écrite et postée le 01.04.48
  • Saint-Louis, chameaux sur le quai d'embarquement
  • Dakar, le Marché et la rue Dagorne - il s'agit du marché Kermel et de la rue dans laquelle Edouard Fortier avait sa boutique (à l'angle rue Dagorne et boulevard Pinet-Laprade). Photographe et éditeur de cartes postales, il a produit, entre le début du XXème siècle et sa disparition en 1928, 3300 cartes sur l'Afrique Occidentale. Il vécut là jusqu'à sa disparition en compagnie de ses deux filles blondes et de son boy Seydou Traoré.
  • Saint-Louis du Sénégal, Bloc des Fonctionnaires et le Fleuve
  • Saint-Louis, Vapeur du Service Fluvial - carte d'avant 1904 (dos non divisé) -
  • Dakar, la Pergola - écrite en 1950 - Situé sur la route de la Corniche, comme Le Lido que l'on aperçoit au fond, l'établissement La Pergola est un des vingt restaurants et cafés-restaurant que compte Dakar en 1948, comme Le Métropole, le Comme chez soi, Le jardin d'été,le Farid, Le Paddock, le Pavillon chinois, Le Palais, Le petit poucet, le Marie-Louise, le restaurant des Gourmets, la pension de l'Etoile, la pension Fèvre, le Thérèse, le café-restaurant de Bordeaux, le café-restaurant de l'Est, le café-restaurant de France, El Monico et l'Escale. Certains font également partie des six
  • Casamance, sur la rivière - postée le 24.7.1900
  • Casamance, avenue Forichon à Sedhiou - postée le 19.11.1906 - Forichon est capitaine français, tué à Sédhiou 21 mai 1891 par la résistance à l'autorité coloniale en Casamance.
  • Gorée, arrivée du vapeur Dakar-Gorée - carte éditée avant 1905 (verso non divisé).
  • Dakar, l'avenue de la République - au premier plan la cathédrale et au fond le palais du gouverneur
  • Dakar, île de Gorée
  • Dakar, boulevard Pinet-Laprade et la grande poste
  • Dakar, l'hôpital indigène  - créé en 1912, il est doté de personnels du corps de santé colonial. C’est un hôpital d’assistance où sont admis les autochtones indigents. Il prend le nom d'hôpital Aristide Le Dantec, en hommage à son directeur, également directeur de l'école de médecine. (voir sur le sujet le site de l'Association Amicale Santé Navale et d'Outre Mer)
  • Dakar, le Plateau, datée du 30.8.1952
  • Dakar, la plage de N'Gor
  • Dakar, le port - le port compte en 1948 4580 m. de quais dont 2990 m à 8 m et plus de tirant d'eau, il compte 21 km de voies ferrées, une cale de halage de 200 tonnes, 3 remorqueurs, 9 chaloupes, 2 chalands, 2 citernes à eau, 2 chalands à escadrille, 21 hangars à marchandises couvrant 28395 m2, des réservoirs d'hydrocarbures contenant 21000 tonnes de carburant et 6624 m de pipe-line, 9500 m de canalisations d'eau et 136 prises. Les phares et balises sont le phare des Mamelles, du Cap Manuel et les feux du port. Le trafic en 1947 est de 3448 navores jaugeant 6 715 798 t. et un trafic de 39 734 passagers. Les importations sont de 1 045 342 t, et les exportations de 780 342 t.
  • Dakar, boulevard National
  • Dakar, vue de la jetée
  • Dakar, Palais de Justice et Place Protet - il s'agit de l'ancien Palais de Justice devenu depuis la Chambre de Commerce
  • Dakar, le boulevard Pinet-Laprade, la Poste
  • Dakar, l'anse Bernard et le gouvernement
  • Dakar, vue générale rue Vincens
  • Dakar, vue générale
  • Dakar, rond point de l'Etoile -aujourd'hui place de Soweto
  • Dakar, building des services du gouvernement - il doit s'agir aujourd'hui du bâtiment des archives nationales
  • Dakar, vue générale du building
  • Dakar, Place Protet - devenue depuis Place de l'Indépendance - postée en 1911
  • Dakar, rue des Essarts
  • Dakar, l'hôtel de la Marine
  • Dakar, boulevard National
  • Dakar, boulevard Pinet-Laprade, avenue de la Gare - postée en 1911
  • Dakar, boulevard National - postée le 10.5.1911
  • Dakar, place du marché, postée en 1911
  • Dakar, place du marché
  • dakar26
  • Le phare des Mamelles à Dakar - carte postale éditée par la Cie générale de navigation à vapeur CYP. Fabre
  • Dakar, Baie des Madeleines
  • Dakar, la place Protet - postée en 1911
  • Dakar, avenue Roume - datée du 28.2.1916 - la tour que l'on aperçoit sur un bâtiment à gauche est celle du Gouvernement Général
  • Dakar, l'hôtel de ville.
  • Dakar, les écoles
  • Dakar, la rue Félix-Faure vers 1955
  • Dakar, l'immeuble des services administratifs vers 1955 - il doit s'agir aujourd'hui du bâtiment des archives nationales
  • Dakar, le centre ville et Gorée vers 1955
  • Gorée, la moquée vers 1955
  • Dakar, l'Hôtel de N'Gor vers 1955
  • Dakar, un coin du marché Kermel, postée en 1942
  • Dakar, boulevard National, secrétariat général
  • Dakar, la Poste vue des quais
  • Dakar, rue des Essarts
  • Dakar, le monument aux morts
  • Dakar, le lycée Van Vollenhoven
  • Dakar, la rue des Essaarts
  • Dakar, à la fontaine - postée en 1909
  • Dakar, la cathédrale du souvenir africain
  • Dakar, l'école de médecine - datée du 24.07.1945 - créée en 1918, l'Ecole de médecine de l'AOF, aussi appelée école Jules Carde forme des médecins et des pharmaciens auxiliaires ainsi que des sages-femmes. Elle est inaugurée et dirigée par Le Dantec, directeur de l'hôpital indigène. L'école compte 4 sections: médecine (en 4 ans), pharmacies, sages-femmes et vétérinaires (toutes en 3 ans d'étude). La section vétérinaire sera transférée par la suite à Bamako. A sa fermeture en 1953, l'école a accueilli 32 promotions et formé 582 médecins, 87 pharmaciens et 447 sages-femmes. Elle devient à compter de 1953 une faculté dépendante de l'Éducation nationale française sous le nom d'« École préparatoire de médecine et pharmacie de Dakar ». Elle assure les trois premières années de formation qui se déroulent par la suite pendant trois ans en France et essentiellement à Bordeaux. En 1958 elle devient « École nationale de médecine et pharmacie » et délivre à partir de 1960 ses propres diplômes. Le président ivoirien Houphouët Boigny fut élève de l'école de médecine.
  • Dakar, jardin de Hann
  • Dakar, le môle et la douane.
  • Dakar, rue de Garonne
  • Dakar, Boulevard Pinet-Laprade et la grande Poste
  • Dakar, Place Protet et boulevard National
  • Dakar, la rade
  • Dakar, Cap Manuel (Cap vert)
  • Dakar, Place Protet
  • Environs de Dakar, village indigène
  • Île de Gorée, près de Dakar, la terrasse.
  • Dakar, boulevard National et casernes des Madeleines
  • Dakar, le gouvernement général – Carte postée en 1950 - devient, après l'indépendance, la présidence de la République.
  • Dakar, boulevard maritime
  • Maison d'habitation au Sénégal
  • Dakar, Palais de Justice - il s'agit de l'ancien Palais de Justice devenu depuis la Chambre de Commerce
  • Thiès, le marché - Thiès est le chef lieu du cercle du même nom, qui compte en 1948 une population de 2797 Européens et 272 692 Africains, dont 144 330 Ouoloffs, 91 754 Sérères et 12 369 Peuhls, pour une densité de 40,5 hab/km². La ville elle-même compte 1350 Européens, 624 étrangers et 24 783 Africains.
  • Saint-Louis, hôtel du gouvernement
  • Dakar, la rue Victor Hugo sous la pluie
  • Dakar, vue d'ensemble n°1
  • Dakar, vue d'ensemble n°2
  • Dakar, jardin de Hann - Le jardin public de Hann, qui comprenait une pépinière, fut créé en 1903 par le Gouverneur Merlin. Le parc zoologique voisin est aménagé en 1934.
  • Gorée, l'église paroissiale
  • Dakar, les régates
  • Dakar, l'Assemblée nationale
  • Dakar, le port
  • Dakar, avenue Roume - la tour avec un drapeau que l'on aperçoit est celle du Gouvernement Général
  • Dakar, avenue William Ponty - devenue peu après la disparition du président français avenue Georges Pompidou
  • Dakar, marché Sandaga
  • Dakar, la Corniche, plage de l'Anse Berrnard
  • Dakar, la Gare
  • Dakar, la Maire et la plage
  • Gorée (du Castel)
  • Dakar, la Corniche - à l'arrière plan, on aperçoit le palais du gouvernement
  • Dakar, Boulevard National
  • Dakar, un coin de marché et la Banque
  • Dakar, vue générale du Gouvernement - ce lieu est devenu, après l'indépendance, le palais présidentiel
  • Dakar, chargement d'un camion
  • Dakar, boulevard Pinet-Laprade - à l'angle de l'avenue de la Gare
  • Dakar, palais du Gouvernement et Hôpital - il s'agit de l'hôpital indigène aussi connu comme hôpital Le Dantec
  • Lookheed Super Constellation - Air France -29.08.1960, 06:47, l'appareil immatriculé F-BHBC, qui faisait escale à Dakar en routre pour Abidjan, s'abime en mer au large des Mamelles. Les 63 occupants, dont le poète David Diop, périssent. La légende dakaroise a longtemps raconté qu’il s’agissait du dernier vol, voir du dernier atterrissage, avant la retraite du pilote qui aurait du regagner Paris en tant que passager. Elle disait aussi qu’il s’était parfaitement aligné sur la piste mais se serait mystèrieusement posé avant, dans la mer. Le rapport officiel sur cet accident, ou le résumé que l’on peut en trouver aujourd’hui, est plus laconique. « Le vol AF343 parti de Paris à destination d’Abidjan avait Dakar pour première escale. A l’approche de la capitale sénégalaise, l’équipage entreprend une première procédure d’atterrissage, mais doit l’interrompre en raison des intempéries. Déclinant la suggestion de se poser sur la piste 30 en ILS, le pilote s’en tient à son idée initiale et décide d’attendre que les conditions météo s’améliorent. L’attente est reconduite peu après 06 heures 41. Ayant signalé qu’il passait en vent arrière à 06 heures 47, l’avion disparaît dans une rafale de pluie et s’abime en mer à 2400 mètres du phare des Mamelles, un endroit où il y a 40 mètres de fond. » Le rapport conclut que les causes probables de l’accident n’ont pu être déterminées. L’appareil transportait 55 passagers et 8 membres d’équipage, aucun ne survécut. Le poète sénégalais David Diop et sa femme font partie de s victimes de cette catastrophe. Né à Bordeaux en 1927 d’un père sénégalais et d’une mère camerounaise, il avait étudié en France avant d’aller enseigner au lycée Maurice Delafosse à Dakar et à l’école normale de Kindia en Guinée Française.
  • Dakar, les niayes borant la capitale
  • Dakar, l'Anse Bernard et le palais du gouverneur
  • Dakar, le bloc Maginot
  • Dakar, la gare
  • Dakar, la piscine olympique du Lido - Piscine olympique de 50m. X 15 s (remplie à l'eau de mer) et ses fameux plongeoir de 3m, 5m et 10 mètres,
  • Dakar, boulevard National
  • Dakar, le marché, aujourd'hui connu comme marché Kermel
  • Vue générale de l'île de Goréee
  • Dakar, îlle de Goree, la falaise et le Castel
  • Dakar, île de Gorée, fort du Catel
  • Dakar, la Place Protet
  • Dakar, la mosquée
  • Dakar, hôpital colonial - Projet remontant à 1882, l'hôpital voit le jour en 1890 près du Cap Manuel et face à Gorée. Destiné au départ à recevoir 200 lits, cet hôpital militaire en accueil bientôt 600 et est connu comme
  • Kaolack, le port. Situé sur le Saloum, le port de Kaolack est accessible aux cargos. En 1948, il n'y a pas de service régulier. Le cercle du Siné-Salooum dont Kaolack est chef-lieu, exporte 220 000 t d'arachide en 1948.
  • Kaolack, les travaux publics
  • Louga, la Résidence – Outre la Résidence du chef de cercle, Louga dispose d’un dispensaire avec maternité, de deux écoles régionales, du téléphone – télégramme et bureau de poste, d’un collège moderne d’agriculture, d’une paierie, d’un commissariat de police, d’une gendarmerie, d’un service vétérinaire, d’un service de l’agriculture et d’une gare de chemin de fer.
  • Louga – En 1948, la ville de Louga, chef-lieu de cercle, a une population constituée de 84 Métropolitains, 204 Libano-syriens, 3 métis français, 12 300 Africains et 16 étrangers.
  • Rufisque, côté de la gare - carte datée du 24.7.1945
  • Rufisque, le port
  • Saint-Louis, avenue Dodds - Alfred Amédée Dodds (Saint-Louis du Sénégal, 6 février 1842 - Paris, 17 juillet 1922) est un général français créole, commandant supérieur des troupes françaises au Sénégal à partir de 1890. En 1892-1894, ce capitaine créole mena la conquête du Dahomey (actuel Bénin) sur Béhanzin 1er. Proche des radicaux français, Alfred Dodds dut sa nomination comme chef d'expédition à l'intervention personnelle de Clemenceau, nomination qui entraîna la démission du ministre de la Marine Godefroy Cavaignac. Sorti de Saint-Cyr en 1862, lieutenant d'infanterie de marine en 1867. En poste à La Réunion, il se distingue durant les émeutes de 1868. Capitaine en dec 1869. Durant la guerre de 70, il se distingue à Bazeilles (chevalier de la Légion d'honneur). Il s'évade après la capitulation de Sedan et rejoint l'armée de la Loire puis celle de l'Est. Il est interné en Suisse à la fin de la guerre. Il sert au Sénégal de 1871 à 1878. Il part ensuite en Cochinchine de 1878 à 1879. Chef de bataillon en 1879, il est en poste au Sénégal et participe aux opérations de la Casamance (1879-1883). Lt Colonel en 1883, il participe aux opérations dans le delta du Tonkin. Colonel en 1887, il pacifie le Fouta Djalon en Guinée. Commandeur de la Légion d'honneur en 1891. Il prend le commandement du 8e colonial à Toulon, puis en 1892, il est nommé commandant supérieur au Bénin et dirige la campagne du Dahomey. Général de brigade en 1892, Inspecteur des troupes de marine. Grand Officier de la Légion d'honneur . En 1895, il reçoit le commandement supérieur des troupes en Indochine. Général de division en 1899. De 1903 à 1907, il est commandant supérieur des troupes de marine. Membre du Conseil supérieur de la guerre. Grand-croix de la Légion d'honneur, Médaille militaire (1907). Décédé en 1922.
  • Saint Louis, le pont Faidherbe sur le Sénégal – Reliant la banlieue de Sor, située sur le continent, à la ville de Saint Louis située sur une île entre les deux bras du fleuve Sénégal, il a été choisi pour son esthétique et financé sur un emprunt par le Conseil Général en 1892.
  • Saint Louis, avenue Dodds - le petit garçon avec un casque colonial est le propre fils de Pierre Tacher, l'éditeur de ces cartes postales  - Alfred Amédée Dodds (Saint-Louis du Sénégal, 6 février 1842 - Paris, 17 juillet 1922) est un général français créole, commandant supérieur des troupes françaises au Sénégal à partir de 1890. En 1892-1894, ce capitaine créole mena la conquête du Dahomey (actuel Bénin) sur Béhanzin 1er. Proche des radicaux français, Alfred Dodds dut sa nomination comme chef d'expédition à l'intervention personnelle de Clemenceau, nomination qui entraîna la démission du ministre de la Marine Godefroy Cavaignac. Sorti de Saint-Cyr en 1862, lieutenant d'infanterie de marine en 1867. En poste à La Réunion, il se distingue durant les émeutes de 1868. Capitaine en dec 1869. Durant la guerre de 70, il se distingue à Bazeilles (chevalier de la Légion d'honneur). Il s'évade après la capitulation de Sedan et rejoint l'armée de la Loire puis celle de l'Est. Il est interné en Suisse à la fin de la guerre. Il sert au Sénégal de 1871 à 1878. Il part ensuite en Cochinchine de 1878 à 1879. Chef de bataillon en 1879, il est en poste au Sénégal et participe aux opérations de la Casamance (1879-1883). Lt Colonel en 1883, il participe aux opérations dans le delta du Tonkin. Colonel en 1887, il pacifie le Fouta Djalon en Guinée. Commandeur de la Légion d'honneur en 1891. Il prend le commandement du 8e colonial à Toulon, puis en 1892, il est nommé commandant supérieur au Bénin et dirige la campagne du Dahomey. Général de brigade en 1892, Inspecteur des troupes de marine. Grand Officier de la Légion d'honneur . En 1895, il reçoit le commandement supérieur des troupes en Indochine. Général de division en 1899. De 1903 à 1907, il est commandant supérieur des troupes de marine. Membre du Conseil supérieur de la guerre. Grand-croix de la Légion d'honneur, Médaille militaire (1907). Décédé en 1922.
  • Makhana, le village et les usines élévatoires - Ces installations sont chargées d'envoyer de l'eau douce à Saint Louis
  • Saint Louis, le Marché des plantes médicinales en usage chez les noirs
  • Saint-Louis, l'entree de la ville à la sortie du pont Faidherbe. A gauche la poste
  • Saint-Louis, la plage à Guet N'Dar. Les départs pour la pêche. Les retardataires. Les brisants sont mauvais.
  • Saint-Louis, la rue Carnot
  • Saint-Louis, Guet N'Dar
  • Saint-Louis, la Poste
  • Saint-Louis, place du Gouvernement et Caserne Rogniat
  • Saint-Louis, rue de la Mosquée, au fond la Poste
  • Saint-Louis, perspective du pont Faidherbe, longueur 511 m. – L’ouvrage atteint un poids total de 1300 t.
  • Saint-Louis, pont Faidherbe ouvert – Inauguré par deux fois, le 14 juillet 1897 par le gouverneur-général Chaudié et le 19 octobre de la même année par André Lebon, premier ministre des Colonies à se rendre au Sénégal, il remplace le pont flottant du même nom. Ce dernier avait été inauguré le 2 juillet 1865 par le colonel du Génie Pinet-Laprade, en remplacement du bac de Rouet ville, lui-même inauguré le 10 juin 1858 et qui permettait l’emport de 150 passagers par voyage pour 10 rotations par jour, ce qui s’avéra très vite insuffisant. Le pont flottant, composé de 40 pontons flottants en tôle de 4 t chacun, et d’un tablier de bois de 4 m de large, possédait une portière de trois pontons qui permettait un passage de 20 mètres pour les navires. La délicate manœuvre d’ouverture avait lieu une fois par jour. Ce pont, qui faisait au total 680 m avec une partie flottante de 355 m, nécessitait un entretien intensif et coûteux, mobilisant une équipe de 16 personnes pour vider quotidiennement l’eau infiltrée dans les pontons, vérifier les amarres… Il resta néanmoins en service 32 ans durant.
  • Saint-Louis, place du gouvernement
  • Saint Louis, rue de la Mosquée - Au fond la Poste
  • Saint Louis, pont de bateaux à Guet N'Dar - Posé sur le petit bras du fleuve Sénégal, il sépare la ville de Saint-Louis, située sur une île, de sa banlieue littorale populaire Guet N'dar
  • Saint Louis, village indigène
  • Saint Louis, panorama
  • Saint Louis, avenue du Guet N'Dar
  • Saint Louis, le marché - carte éditée par les Messageries Maritime
  • Sénégal, rapides du fleuve aux basses eaux
  • Darkar, rue Garammont
  • Dakar, le marchand de lait ambulant
  • Dakar, la Mairie
  • Dakar, pileuses de mil
  • Dakar, Polyclinique Roume
  • Dakar, l'Hôtel de la Croix du Sud
  • Thiès - carte postée en 1956 –L’activité commerciale à Thiès est assez soutenue. Il y a des comptoirs de CFAO, Maurel Frères, Maurel et Prom, NOSOCO, SCOA, Chavanel, Vézia, Soucéli, Peyrissac, mais aussi les commerces de G. Castagné, P. Hartmann, R. Thomas, A. Senghor, Hide Nabhim, N. Ganamet. Il existe aussi des commerces spécialisés, Bata, Ardiès (chaussures), Sentenac (cabinet dentaire et pharmacie), Sassy, Hallack, Maurel et Prom, Heneny (boulangeries), Au poussin bleu (patisserie), Hôtel de la Gare, brasserie de la Victoire (J. Curel), restaurant Central (Alba), café-restaurant Rex, Le Cosmopolite (E. Thibault) (cafés-brasseries), Rex, Agora (cinéma)…
  • Publicité de 1948 – L’activité commerciale à Thiès est assez soutenue. Il y a des comptoirs de CFAO, Maurel Frères, Maurel et Prom, NOSOCO, SCOA, Chavanel, Vézia, Soucéli, Peyrissac, mais aussi les commerces de G. Castagné, P. Hartmann, R. Thomas, A. Senghor, Hide Nabhim, N. Ganamet. Il existe aussi des commerces spécialisés, Bata, Ardiès (chaussures), Sentenac (cabinet dentaire et pharmacie), Sassy, Hallack, Maurel et Prom, Heneny (boulangeries), Au poussin bleu (patisserie), Hôtel de la Gare, brasserie de la Victoire (J. Curel), restaurant Central (Alba), café-restaurant Rex, Le Cosmopolite (E. Thibault) (cafés-brasseries), Rex, Agora (cinéma)…
  • Ziguinchor, l'ancien marché
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