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Ecole des enfants de troupe des Tirailleurs indignées

Cette image illustre l’initiative de l’armée française pour former des cadres locaux au début de l’époque coloniale en Afrique occidentale. Elle semble mise en scène, tant les élèves sont peu nombreux, d’âge très varié et les installations inexistantes ; ça ne ressemble pas vraiment à une école structurée et très fonctionnelle. D’ailleurs le cliché est signé du photographe dakarois Edmond Fortier, fin connaisseur des scènes animées. On a peut être choisi symboliquement la première école militaire fondée sur au Soudan français en 1884 –alors Haut-Sénégal-, au poste militaire de Kita, non loin de Kayes… De fait dès la création du corps des tirailleurs sénégalais en 1857, le Général Faidherbe, son promoteur, entend utiliser l’éducation pour renforcer l’attachement des élites locales au projet colonial et pour constituer un encadrement africain intermédiaire lettré. Ainsi, les enfants des chefs traditionnels sont accueillis sur les bancs d’établissements dédiés – à Saint-Louis, à Bingerville- puis le dispositif est étendu aux enfants de tirailleurs. Mais en réalité il reste longtemps confidentiel, circonscrit à une infime fraction de la population générale et même de celles des enfants de tirailleurs et de chefs. Il faut attendre l’après seconde guerre mondiale pour voir l’effort éducatif –militaire comme civil- significativement renforcé en AOF. Des écoles de troupe, des prytanées sont crées dans la région, dont la plupart fonctionnent encore, même si le but initial de former les futurs militaires gradés de l’armée semble parfois perdu de vue. L’image d’une entreprise coloniale civilisatrice, celle-là même portée par l’emblématique ministre de l’éducation de IIIe République Jules Ferry, doit être cependant évalué à l’aune de ces résultats : à l’indépendance des principaux pays d’Afrique de l’Ouest, moins de 4 % de la population était alphabétisé, et les armées resteront encore longtemps encadrées par des coopérants militaires français.

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